Les secteurs capitalistes, patrons et actionnaires, avec l’aide de gouvernements à leur service, ont pu préserver leurs intérêts malgré la violence de la crise du COVID. Au contraire, le monde du travail se trouve globalement dans une bien plus mauvaise position depuis la pandémie. Nous devons inverser le rapport de force en luttant ensemble pour défendre nos intérêts de classe. La CNT-SO défend la plateforme de revendications immédiates suivantes :
La macronie continue son passage en force sur les directions avec la loi Rilhac qui va faire rentrer les écoles dans l’ère de la caporalisation et du management. Ce n’est pas admissible et appelle à une large mobilisation dans nos écoles avant l’ultime passage de la loi au Sénatdèsle 20 octobre.
La rupture avec lemodèle historique de gestion démocratique des écoles avec une direction sans pouvoir hiérarchique sur ses pairs, est un objectif gouvernemental depuis les années 80. Les collègues sont très majoritairement opposé·es à cette évolution et jusqu’ici toutes ces réformes ont échouées : du statut des « maitres-directeurs » de 1987 aux EPSF de Blanquer en 2019. Il va falloir encore démontrer cette opposition dans l’action !
La loi Rilhac est plus insidieuse en attribuant aux directeur·trices une« autorité fonctionnelle »avec une « délégation de compétences »des IEN, sans créer un statut particulier. Cette délégation n’est pas bornée par la loi et les attributions seront définies au bon vouloir de la hiérarchie ou de textes ultérieurs. Cela ouvre la porte à toutes les dérives notamment un « pilotage » de la politique pédagogique de l’école qui court-circuiterait les conseils des maître·esses ou la participation des directions à l’évaluation directe des collègues. Leur position sera encore plus inconfortable dans un rôle de bras armé des IEN à qui on demandera de faire appliquer toutes les injonctions hiérarchiques… L’autoritarisme grandissant que nous connaissons dans les circos a de beaux jours devant lui !
Aujourd’hui on demande déjà aux directeur·trices de former les enseignants sur des domaines qui relèvent de leur liberté pédagogique, comme l’emploi du temps. La volonté de contrôle des collègues se fait de plus en plus forte.
Ce projet s’inscrit dans l’évolution managériale en cours dans le système scolaire : évaluationite, généralisation du profilage des postes (notamment sur les postes dédoublés en Éducation prioritaire), « expérimentation Macron » dans les écoles marseillaises avec un directeur-manager qui choisira « son équipe »…
Ces évolutions vont sérieusement mettre à mal des pratiques fonctionnant globalement bien : prises de décisions collégiales en conseil des maître-esses, coopération pédagogique, relation de confiance entre collègues… Pour autant la loi n’apporte pas de réponse concrète aux problèmes de gestion des écoles ou à la dégradation des conditions d’exercice de nos collègues chargé·es de direction (personne n’oublie le suicide de Christine Renon en 2019). La surcharge administrative régulièrement dénoncée va augmenter avec les nouvelles « taches » déléguées des IEN, la loi adopte un cadre flou sur les décharges ou l’aide à la direction. Au contraire, il est nécessaire de mettre fin aux tâches inutiles imposées dans le cadre du management autoritaire de notre hiérarchie et de recruter des personnels administratifs titulaires pour l’aide à la direction et le secrétariat des écoles. Ce combat s’inscrit dans celui plus large pour un « grand plan d’urgence pour l’éducation » porté par l’ensemble des personnels de l’Éducation.
La fédération Éducation & Recherche de la CNT-SO appelle tous les travailleur·euses de l’éducation à se mobiliser dans la grève et dans la rue pour la journée d’action interprofessionnelle du 5 octobre. Les problématiques que nous rencontrons dans notre secteur sont largement convergentes avec celles de l’ensemble du monde du travail.
Revendiquons une hausse générale des salaires !
Dans un contexte de « vie chère » avec l’envolée du coût de la vie (logement, énergies…), l’austérité sur les salaires des fonctionnaires est encore plus pesante. Le point d’indice est gelé depuis des années et la dite « revalorisation » présentée par Blanquer n’est qu’une vaste mascarade qui touchera, par un système de prime, seulement une minorité de collègues enseignant·es en début de carrière. Les récentes revalorisations annoncées pour les AESH ou la filière administrative sont tout aussi dérisoires quand d’autres catégories sont totalement oubliées (santé-sociaux, vie scolaire)… Nous revendiquons la hausse générale des salaires !
Précarisation et gestion managériale
D’année en année, la proportion de personnels précaires hors-statut ne cessent d’augmenter dans la fonction publique avec des conséquences directes pour les collègues (bas salaires, retards de paye, chômage…). En parallèle à cette casse des statuts, la « culture managériale » gangrène les services publics.
Dans notre secteur, le ministère Blanquer aura été un accélérateur de cette dérive : transformation du rôle du directeur d’école primaire en supérieur hiérarchique, auto-évaluation des établissements du secondaire, PLE dans les lycées, « expérimentations Macron » à Marseille…
Actuellement l’Éducation prioritaire, laboratoire managérial, expérimente des formes de gestion qui pourraient rapidement se généraliser : postes à profils, contractualisation de moyens suivant la validation de projets d’établissements en REP, part modulable de la prime REP+ attribuée suivant des objectifs fixés par la hiérarchie… Nous devons combattre résolument précarisation et managérisation !
Casse du service public et de la protection sociale
Le gouvernement se sert déjà de l’épouvantail de la «dette COVID » pour justifier la poursuite de ses attaques contre le monde du travail : nouvelles restrictions sur l’assurance chômage pour le 01er octobre, menaces sur les retraites et le système de protection sociale… Les services publics sont toujours sous pression. Dans l’éducation, le projet de budget 2022 entérine encore des centaines de suppressions de postes. Si on laisse faire, nous allons encore connaître des années de politiques d’austérité et une saignée pour les services publics, déjà mis à mal ces dernières décennies. Au contraire, avec la pandémie, on a vu leur utilité : ils doivent être la priorité ! Dans notre secteur cela passe par un grand plan d’urgence pour l’Éducation (voir l’encadré).
Crise sociale
Nous sommes en première ligne pour colmater les dégâts de la violence sociale qui s’est accélérée depuis la crise du COVID. Dans de nombreux établissements, les collègues se mobilisent pour revendiquer un toit pour des familles à la rue, organisent des collectes alimentaires ou de produits de première nécessité pour les familles en grande précarité… Avec l’ensemble des travailleur·euses nous devons impérativement avancer un projet de transformation sociale en rupture avec cette barbarie capitaliste !
C’est en avançant ensemble pour construire un rapport de force global que nous pourrons tous-tes gagner contre ce gouvernement au service des intérêts d’une minorité. Mobilisons-nous massivement pour la grève interprofessionnelle du 5 octobre et préparons la suite !
Plan d’urgence dans l’éducation, la CNT-SO revendique :
– baisse des effectifs par classe et établissement
– ouverture d’écoles et d’établissements scolaires
– hausse des salaires de l’ensemble des personnels
– embauche de personnels : ouverture de concours et de formations, créations de postes de titulaires, d’enseignant·e s, psy EN, infirmier·ères, assistant·es de service social, agent·es administratif·ives
– fin des statuts précaires par la titularisation. Création d’un nouveau corps de la fonction publique en rapport avec les missions de vie scolaire et d’aide aux élèves en situation de handicap
– retour à un statut d’étudiant·e-surveillant·e permettant de poursuivre ses études
– mise en place d’une véritable médecine du travail avec embauche de médecins fonctionnaires
– augmentation de l’équipement informatique des établissements et équipement des personnels en cas de télétravail – maintien et renforcement de l’éducation prioritaire, en intégrant les lycées : donnons plus à ceux qui en ont le plus besoin
Pour retrouver les revendications globales de la CNT-Solidarité Ouvrière, c’est par ici.
Le secteur de la santé est toujours en lutte et sera dans l’action le 05 octobre pour la grève interprofessionnelle. Appel commun des sections SUD et CNT-SO de l’AP-HP 👇
Appel de la CNT-SO
C’est ainsi que le 1er ministre Jean Castex parle de nos collègues, hier indispensables et aujourd’hui responsables de tous les maux hospitaliers (cluster nosocomial, COVID, déprogrammation des patients). NOUS nous aurions souhaités qu’il soit : « intraitable » sur les décennies de casse de l’hôpital public,« intraitable » sur les conditions de travail et manque de matériel au plus fort de la crise sanitaire, « intraitable » sur la fermeture de plus de 1800 lits pendant cette même période de crise, ET COMBIEN D’OUVERTURE DE LITS DE REANIMATION ???? « intraitable » sur nos revalorisations salariales, Exclus ou pas du Ségur TOUS PERDANTS. Par exemple pour un aide soignant échelon 7 augmentation HISTORIQUE de salaire de 23 EUROS PAR MOIS Tous soignants pour l’obligation vaccinale mais pas pour la revalorisation salariale…
NOUS VOULONS :
Une augmentation de salaire de 400 euros pour tous = 18% de perte d’achat en une décennie,
La fin du gel du point d’indice
L’ouverture de lits et embauches à hauteur de la demande médicale,
Fin du travail précaire et embauche des CDD,
Réintégration immédiate de tous nos collègues exclus pour non vaccination sans perte de salaire.
Avec la réforme du lycée et Parcoursup, après le rétropédalage sur E3C, le renforcement du contrôle continu : nouveau coup contre le lycée et les enseignant·es, le Plan local d’évaluation (PLE)… Afin de donner un cadre au contrôle continu dans chaque établissement, les enseignant·es vont devoir plancher (demi-journées banalisées) sur un PLE, qui sera présenté au CA et au CVL. Inspecteur·trices, guide publié par le ministère sont là pour aider à faire avaler la pillule. Que contient la pillule ? Rien de moins qu’une attaque en règle contre la liberté pédagogique de l’enseignant·e ! Le ministre et l’Inspection générale souhaite que les PLE contiennent le nombre et le type d’évaluations, « seuil minimum » en deçà duquel la note de contrôle continu ne sera pas retenue. Comment (et surtout pourquoi?!) chercher à uniformiser les types d’évaluations, tant les différences existent entre les disciplines enseignées.
Déjà bien assez malmené·es par les réformes et la situation sanitaire, ne rajoutons pas de stress aux élèves ! Déjà bien assez malmené·es par Blanquer, les conditions de travail dégradées, le manque de moyens humain et matériel, ne rajoutons pas difficultés aux personnels !
PLE : protégeons-nous !
Depuis la rentrée, tout va très vite : des conseils pédagogiques sont convoqués, les IPR sont conviés. Le PLE n’est que « présenté » au Conseil d’administration, cela n’engage donc à priori pas de vote. En amont il va donc falloir rendre le PLE le moins préjudiciable possible pour les personnels (devoirs communs, nombre d’évaluations, etc.). Les mots vont avoir leur importance : utiliser le conditionnel ! Il faut rappeler que les enseignant⋅es travaillent dans le cadre de leur liberté pédagogique. Attention, intégrer le PLE au Règlement intérieur signifierait sa validation. N’oublions pas que le décret du 27 juillet 2021 et l’arrêté paru le même jour sont les seuls textes officiels réglementaires.
De manière globale, c’est toute la machine élitiste et néolibérale qu’il faut stopper ! Luttons pour l’abandon des réformes Blanquer (réforme du lycée et réforme de la voie pro) et de Parcoursup. Battons-nous pour une école émancipatrice, au service de l’élève et dans laquelle les personnels peuvent s’épanouir !
L’évaluation en question
Dès la maternelle, le recentrage sur les seuls « fondamentaux » témoigne d’une vision utilitariste de l’éducation. Au primaire comme au collège, les évaluations nationales formatée ne présentent guère un grand intérêt. Les E3C (finalement abandonnées), la réforme du bac, c’est la mise au pas des élèves, l’individualisation des parcours, la mise en concurrence et l’éclatement des collectifs classe, la fin du bac comme diplôme avec un cadre national.
Imposons une autre école ! A la CNT-SO nous aspirons à une refonte de l’école appuyée sur des enseignements et des systèmes d’évaluation au service de l’élève, qui puissent l’aider à prendre confiance, à construire des savoirs utiles, émancipateurs et ouverts sur le monde. Contre le gavage, le bachotage permanent, le déni des réalités sociales, une école hors sol qui reproduit les inégalités, trie et étiquette nos élèves. Notre travail dans les classes et hors les murs veut pouvoir s’adapter à leur cheminement singulier, favoriser la joie d’apprendre et utiliser l’évaluation comme outil formateur.
Salarié·es du privé et du public, privé·es d’emploi et retraité·es, mobilisons nous le plus massivement pour la grève nationale interprofessionnelle du 5 octobre pour faire entendre nos intérêts de classe !
Depuis bientôt deux ans, les travailleur·euses sont en première ligne face à la crise du COVID19 et subissent les conséquences d’une politique sanitaire désastreuse menée dans l’intérêt des élites économiques. Pendant que les capitalistes et profiteurs continuent de s’enrichir, nous sommes touché·es par les effets de la crise économique : multiplications des plans sociaux, chômage massif, remise en cause des droits acquis…
Pourtant indispensables à la machine économique, des milliers d’entre nous sont exclu·es des droits sociaux : travailleur·euses ubérisé·es, sans-papiers et migrant·es.
Le basculement dans la pauvreté est une réalité pour plusieurs millions de personnes tout comme les conséquences de la vie chère. A l’inverse des salaires, les prix s’envolent : logement, énergies… Pourtant on va nous demander de rembourser, dans les prochaines années, l’argent public qui a maintenu sous perfusion entreprises et actionnaires !
Le gouvernement se sert déjà de l’épouvantail de la «dette COVID» pour justifier la poursuite de ses attaques contre le monde du travail : nouvelles restrictions sur l’assurance chômage pour le 01er octobre, menaces sur les retraites et le système de protection sociale… Si on laisse faire, nous allons connaître des années de politiques d’austérité et une saignée pour les services publics, déjà mis à mal ces dernières décennies. Au contraire, avec la pandémie, on a vu leur utilité : ils doivent être la priorité !
La sortie de la crise sanitaire est encore incertaine et nous devons rester fermes sur la défense de notre santé sans tomber dans les réponses autoritaires dont le pass sanitaire est le pire exemple.
Malgré ce sombre tableau, ne nous résignons-pas ! Les travailleurs·euses ont des objectifs totalement à l’opposé du patronat et du gouvernement à son service et c’est en construisant le rapport de force que nous pouvons les atteindre !
Soyons nombreux-euses le 05 octobre, construisons la suite dans nos entreprises ou services ! Tous et toutes dans l’action sur la base de revendications immédiates :
• Pour une gestion sanitaire non-autoritaire et sociale !
• Pour un état d’urgence social (logement, emploi, précarité, jeunesse…) !
• Annulation complète de la dernière réforme du chômage et de la réforme des retraites.
• Priorité aux services publics
• Augmentation générale des salaires et baisse du temps de travail
• Pour le gel des licenciements et la réquisition par les travailleurs-euses des entreprises en faillites
La transformation sociale : une urgence !
Le capitalisme et son développement prédateur sont largement responsables de la pandémie actuelle et des atteintes en cours à l’environnement. L’organisation injuste et inégalitaire de nos sociétés et économies a démultiplié les effets dévastateurs du virus.
Il est temps d’avancer collectivement vers une transformation sociale majeure en rupture avec le capitalisme. Parce-que nous produisons tous les biens et services et que nous en sommes les consommateur·trices ou usager·ères, les travailleur·euses peuvent directement gérer la société sans intermédiaires parasites. Loin des replis identitaires et xénophobes, portons ce projet émancipateur pour notre classe avec tous.tes les travailleur·euses sans distinctions !
Pour ne pas se faire arnaquer par son employeur, il est important de savoir lire sa fiche de paie. Ce tutoriel propose une méthode simple pour faire le calcul du montant des heures majorées : dimanche, fériés et heures complémentaires. En cas de doute ou de soucis, prenez contact avec le syndicat.
Rappel : la grille des salaires 2021 de la convention de la propreté est disponible ici
CALCULER LE SALAIRE BRUT POUR LES DIMANCHES
Nombre d’heures travaillées les dimanches x taux horaire x 0,2 (les heures du dimanche sont majorées à 20%) Exemple : j’ai travaillé 10 heures les dimanches, et mon taux horaire est de 10,01 euros 10 x 10,01 x 0,2 = 20,02 euros bruts
CALCULER LE SALAIRE POUR LES JOURS FÉRIÉS
Nombre d’heures travaillées les jours fériés x taux horaire x 0,5 (Les heures des jours fériés sont majorés à 50%)
Exemple : j’ai travaillé 5 heures les jours fériés et mon taux horaire est de 10,09 euros 0,5 x 10,09 x 5 = 25,22 euros bruts
Attention : le 1 mai on remplace 0,5 par 1 (Les heures travaillées le 1er mai sont majorées à 100%)
CALCULER LE SALAIRE POUR LES HEURES COMPLÉMENTAIRES
Il existe deux majorations différentes pour les heures complémentaires, les premières sont payées 11 % et les suivantes 25 %. La limite entre les deux est le nombre d’heures du contrat x 10 %.
Exemple 1 : j’ai un contrat de 86,66 heures. 86,66 x 10 % = 8,6 Les 8,6 premières heures complémentaires sont majorées à 11 % Si je fais plus de 8,6 heures complémentaires, les heures suivantes sont majorées à 25 %.
Comment calculer : 1. Noter son temps de travail contractuel 2. Temps de travail contractuel x 0,1 = X 3. Les heures complémentaires inférieures à X x taux horaire x 1,11 4. Les heures complémentaires supérieures à X x taux horaire x 1,25
Exemple 2 : Mon contrat est de 86,66 heures. Mon taux horaire est de 10,01 euros bruts. Le mois dernier j’ai travaillé 100 heures. 86,66 x 0,1 = 8,66 8,66 x 1,11 x 10,01 = 96,22 Pour les 8,66 premières heures complémentaires à 11 %, je gagne 96,22 euros bruts (en plus de mes 86,66 x 10,01 du contrat)
il reste 4,68 heures complémentaires (car 100-86,66-8,66=4 ,68) 4,68 x 1,25 x 10,01 = 58,56 Pour les 4,68 heures complémentaires à 25 %, je gagne 58,56 euros bruts
Et ne pas oublier la prime d’expérience ! Rappel, le taux horaire est majoré suivant l’ancienneté. – Après 4 ans : 2% ; – Après 6 ans : 3% ; – Après 8 ans : 4% ; – Après 10 ans : 5% ; – Après 15 ans : 5,5 % – Après 20 ans : 6 %