Grève pour les salaires chez Puigrenier

Solidarité et soutiens avec les salarié-e-s des abattoirs Puigrenier de Montluçon, qui se sont mis en grève hier matin pour des augmentations de salaires et des primes.

Ils reprendront le travail lundi mais 1h en moins chaque jour en attendant des avancées de la part de leur direction.

Communiqué de l’intersyndicale marseillaise McDonald’s

La CNT-SO, premier syndicat chez PNS (nettoyage – groupe 3S)

Malgré un front uni, direction et syndicats collabos, la CNT-SO vire en tête des élections au conseil social et économique (CSE) dans cette entreprise de nettoyage du groupe 3 S.

La CNT-SO obtient 25 voix sur 64 votants, soit 39 % des suffrages. La liste commune CFDT- SNAPPRASA (syndicat créé par l’ancien secrétaire du syndicat CGT de la propreté, condamné à une peine de prison avec sursis pour détournement de fonds !!) et la CFTC, n’obtient que 39 voix. Soit en moyenne 13 voix par syndicat ! Et cela, malgré le soutien évident de la direction. Malheureusement, la CNT-SO n’obtient qu’un des 4 sièges à pourvoir. Le deuxième s’est joué à une voix !

Ce résultat conforte le développement dans l’entreprise d’un syndicalisme combatif et sans concessions ni compromissions avec le patron, pour la défense des intérêts des travailleurs-euses !

LE 23 OCTOBRE, NOUS MANIFESTERONS CONTRE MCDONALD’S ET SON MONDE !

Cela fait près d’un an que l’enseigne de restauration rapide McDonald’s connait des luttes sans précédent, par leur longueur comme par leur force, dans plusieurs régions de France.

De Paris à Marseille, de Rouen à l’Aveyron, le personnel se mobilise pour revendiquer :
– la fin du temps partiel imposé et l’augmentation des salaires,
– le respect des libertés syndicales,
– l’arrêt de l’évasion fiscale par laquelle la compagnie spolie les salariés et la collectivité.

McDonald’s ne peut traiter plus longtemps par le mépris ces revendications. Nous, organisations syndicales de McDo et d’ailleurs, associations et organisations politiques appelons à une

manifestation inédite en direction du siège de McDonald’s France le mardi 23 octobre à 10 h 30 depuis la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines

pour exiger une chose simple : McDo, tu dois changer ; McDo, tu vas changer !

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Événement Facebook : https://www.facebook.com/events/271098106855717

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Premiers signataires :

– Syndicats :
CFDT Hôtellerie Tourisme Restauration
CGT McDo Ile-de-France
Fédération CGT du Commerce

Intersyndicale McDonald’s Paris Nord (CFDT-CGT-SUD)
Intersyndicale McDonald’s Marseille (CFDT-CGC-FO-UNSA-SUD)
CNT-SO
Solidaires Bouches-du-Rhône
Solidaires Saône-et-Loire
Solidaires Yvelines
SUD Commerce
SUD Hôtellerie-Restauration
SUD Poste 92
UNEF
UNL

– Associations :
ATTAC
Comité de soutien aux salarié-es de la restauration rapide
Front social
Front social 78
REACT
Stop Précarité

– Organisations politiques :
Alternative Libertaire
Ensemble
La France Insoumise
Gauche Démocratique et Sociale
Les Jeunes Insoumis.es
Nouveau Parti Anticapitaliste
Parti Communiste Français

Violence patronale, répression anti- syndicale : Ça se passe comme ça chez Mac Donald’s !

Le franchisé de plusieurs Mac Do de Marseille a les mêmes méthodes que son enseigne : terreur, licenciements abusifs et vigiles pour casser la grève… Ketchup avarié sur le burger : du fric mis sur la table pour faire dégager les militants syndicaux !

Mac Do, c’est une longue histoire d’exploitation.

En 2017, une grève à Villefranche de Rouergue a duré six mois suite au licenciement d’un salarié. Là aussi un franchisé est à la manœuvre. Mais la patte managériale Mac Do est dans l’ombre.

Aujourd’hui aux États-Unis, de nombreux cadres de Mac Do sont accusés de pratiquer le harcèlement sexuel comme méthode de management.
À Marseille, le conflit a démarré avec la vente de six enseignes de la région à un repreneur, Mohammed Abassi, qui en possède déjà huit. Ses méthodes : intimidation et vigiles avec pour objectif la liquidation du Mac Do de St Barthélémy, considéré comme un véritable bastion.

Un patron ça licencie énormément ! Ça cogne aussi !

Grèves, occupations et manifestations sont le quotidien des salarié.e.s de Mac Do depuis cinq mois. Leur combat tenace a permis de gagner aussi au tribunal. La cession du Mac Do de St Barthélémy a été annulée en septembre.
Cependant, jamais à Marseille chez Mac Do le niveau de violence n’a été aussi haut. _ Au Mac Do Chave une représentante syndicale est harcelée par sa hiérarchie qui enchaine les mesures vexatoires à son encontre, elle a même été victime d’une agression ayant entrainée une ITT de 3 jours ! Et ce n’est pas un cas isolé ! du Mac Do de Félix Barret à celui de Grand Littoral, les représentants syndicaux sont harcelés, intimidés et poussés vers la porte. Placardisation, agressions verbales, agressions physiques, arme braquée sur la tête sont les méthodes utilisées contre les salarié.e.s

Face à l’escroquerie patronale et à sa violence, l’action solidaire s’est exprimée le 9 octobre, lors de la manif intersyndicale, par l’intervention devant (et dans) 3 Mac Do, salarié(e)s Mac Do et manifestant(e)s solidaires de leur lutte côte à côte. Cette action solidaire doit se poursuivre, s’amplifier et devenir notre arme.

– Rendez vous 16 octobre au Mac do Chave à 18 heures 30

– Rendez-vous jeudi 18 octobre devant le TGI de Marseille à 10h rassemblement de soutien pour gagner l’annulation de la vente des 5 autres restaurants

Pour suivre la lutte des Mac Do, une page Facebook : « Christian Buisson ».

Caisse de grève en ligne : https://www.leetchi.com/c/tous-ensemble-du13014

Premiers signataires: ATTAC Marseille, CNT-SO, CNT-STICS, LDH Marseille, NPA, Mouvement de la paix, PG, UNEF Aix-Marseille, UNL, Union syndicale Solidaires 13

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Lutte des MacDo Marseille : un peu d’historique

Cinq mois de lutte :

Les salarié.e.s de 6 restaurants Mac Donald de Marseille et environ (Sainte Marthe/ St Barthélémy, Plan de Campagne, Blancarde/Jarret, Grand Littoral, Vitrolles, Saint Victoret) sont en lutte depuis plus de cinq mois.
Ces Mac Do sont franchisés, comme beaucoup d’autres. Ils refusent la vente de leurs franchises à un nouveau repreneur, vente qui va entre autres remettre en cause leurs acquis sociaux (si tant est que l’on puisse parler d’acquis sociaux importants en ce qui concerne les conditions de travail chez Mac Do), leur emploi (avec des suppressions d’emploi à la clé) et leurs droits syndicaux (les représentants syndicaux étant les premiers dans le collimateur).

Le soutien :

Les organisations syndicales ayant des représentants chez les salarié.e.s concerné.e.s les ont soutenus, ainsi que plusieurs élu.e.s ou associations des quartiers voisins. Des militants nationaux sont à plusieurs reprises venus à Ste Marthe pour rencontrer les Mac Do, participer aux rassemblements et audiences en justice. Un comité de soutien à été crée, il mène des actions avec les salariés comme lors de la journée de grève et de manifestation du 9 octobre dernier. Ils ont également reçus des soutiens de Mac Do à l’étranger (USA, Grande Bretagne, …) qui leur ont fait chaud au cœur.

La justice :

Le Mac Do du rond point de Sainte Marthe (Saint Barthélémy) est un cas particulier, puisqu’il était question, dans les plans de la direction et du repreneur, de le transformer en resto rapide « asiatique ». Or ce Mac Do joue, peut-être plus qu’ailleurs, un rôle de pôle de rencontre important dans ce quartier, dit « défavorisé ». En plus de la défense des salarié.e.s, son maintien a un rôle social.
C’est la raison qui fait qu’un référé en justice a été déposé concernant la vente spécifiquement de St Barth/Ste Marthe, par l’avocat des salarié.e.s.

La lutte continue :

Si, début septembre, la décision du Tribunal de Grande Instance de Marseille a été de déclarer illégale la vente de St Barthélémy, ce n’est qu’ une première victoire : les 5 autres restaurants sont toujours sous la menace d’une vente sauvage, qui aboutirait à un plan social et à une régression des droits des salarié.e.s restant.e.s.

La lutte continue donc pour l’ensemble des salarié.e.s des 6 restaurants. La solidarité avec elles et eux doit s’étendre, elle est de plus en plus nécessaire quand on voit le mépris des décideurs Mac Do, et les méthodes excessivement violentes utilisées par le potentiel repreneur contre les salarié.e.s.
Plus que jamais renforçons la solidarité autour des Mac Do en lutte !

Violences patronales, répression anti-syndicale : ça se passe comme ça chez McDonald’s !

La CNT-Solidarité Ouvrière dénonce le traitement discriminatoire, les intimidations et violences que subit notre camarade Maha, depuis sa désignation en septembre 2018 comme représentante de section syndicale (RSS) au sein des restaurants Mac Donald’s de la « franchise Abassi ».

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Se déclarer ouvertement syndicaliste chez Abassi c’est s’exposer subitement comme Maha à : des pressions et remarques quotidiennes des cadres pour pousser à la démission, des actions pour justifier artificiellement d’une faute (faux pointages), des mesures vexatoires comme une modification brutale des horaires de travail avec des fractionnements abusifs et des sorties tardives empêchant un retour à domicile en transport en commun, ou plus grave à des actes de violence. Notre camarade a ainsi dû porter plainte suite à une agression (orchestrée ?), le 03/10, sur son lieu de travail par des collègues, donnant lieu à 3 jours d’ITT.

Il ne s’agit nullement d’un problème isolé : les salarié-e-s de ces restaurants marseillais vivent quotidiennement un climat d’intimidation généralisé et de mal-traitance. De manière générale, les militants syndicaux sont particulièrement visés par l’employeur et son encadrement dans le but de s’en débarrasser ou d’entraver l’action syndicale pour la défense des droits des salariés.
Ce climat de tension est encore monté d’un cran avec le conflit social qui défraie la chronique autour de la reprise par ce franchisé de six restaurants supplémentaires dont l’emblématique Mac Do de Sainte Marthe en lutte depuis plusieurs mois. De nombreux vigiles, véritable milice patronale flicant les salarié-e-s, occupent notamment les restaurants.

Il n’est pas question de se laisser faire !

Après une première action au Mac Do St-Charles le 22 septembre, le comité de soutien aux salarié-e-s de Mac Do, regroupant diverses organisations syndicales et politiques, entend poursuivre ses actions, en direction des restaurants Mac Donald’s qu’ils appartiennent ou pas à ce franchisé voyou. Des rassemblements ont déjà été organisé le 09/10 et le 16/16 devant les MacDo marseillais. L’impunité et la loi du silence doivent cesser !

A LA VIOLENCE PATRONALE RÉPOND LA SOLIDARITÉ SYNDICALE !

Un coup contre l’un-e d’entre nous est un coup contre tous-tes !

La lutte des McDo confrontée à des méthodes fascisantes ! Rassemblement à Marseille, samedi 22/09

Si la décision du TGI de Marseille, le 7 septembre 2018, interdisant la cession du restaurant de St Barthélemy a réjoui les salariés-e-s et l’ensemble de leurs soutiens, les derniers événements survenus dans d’autres restaurants sont graves et préoccupants.

Rassemblement Mc Do 22 septembre 2018

Alors que les salarié-e-s entendent poursuivre leur mobilisation et les recours en justice pour empêcher la cession des 6 restaurants, qui serait synonyme de régression sociale et de remise en cause des droits syndicaux, ils sont confronté-e-s depuis plusieurs jours à une recrudescence des actes d’intimidation et de violence inacceptables.

La détermination et la dignité des salarié-e-s se heurtent à des méthodes fascisantes. Si on a du mal à identifier les protagonistes, il est facile de comprendre qui les commandite . Ils veulent exploiter davantage les salarié-e-s , dont les salaires sont entre 600et 800 euros et n ‘hésitent pas à s’attaquer à leur intégrité physique.

Suite à la dernière agression par 6 individus d’un représentant syndical – qui a fait un dépôt de plainte – et au climat de violence qui règne, les salarié-e-s de plusieurs restaurants ont fait le choix d’exercer leur droit de retrait.

Ils poursuivent leur mobilisation en exigeant la fin de ces violences psychologiques et physiques, et en témoignant quotidiennement de leur volonté de dialogue pour défendre leurs emplois et leurs conditions de travail.

Les organisations syndicales , politiques et associatives appellent à renforcer cette lutte exemplaire et à protéger les salarié-e-s.

RASSEMBLEMENT SUR L’ESPLANADE DE LA GARE SAINT CHARLES
SAMEDI 22 SEPTEMBRE 2018 11 HEURES 30

Restauration : en 2018, on s’organise avec la CNT-SO !

Dans la restauration, nous subissons chaque jour des conditions de travail d’un autre âge : des salaires qui ne permettent pas de vivre et des heures sup’ impayées, des contrats de travail précaires, le travail au noir très répandu qui nous prive de protection sociale, des plannings donnés à la dernière minute et des journées sans fin qui chamboulent notre vie de famille, notre dignité piétinée par le mépris des patrons, nos droits sociaux et syndicaux bafoués…

Tous les jours nous subissons la pression de l’encadrement. Les patrons profitent des tensions entre les travailleurs et encouragent le chacun pour soi. Pour faire face et résister, il ne faut pas rester seul. Même dans les très petites entreprises, l’entraide entre les travailleurs est possible.

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Cuisiniers, serveurs, commis, plongeurs, livreurs… il est temps de nous unir ! Le syndicat c’est la force collective pour se défendre contre les patrons.

Avec la CNT-Solidarité Ouvrière, nous revendiquons :

– le respect des conventions collectives et du droit du travail,
– la reconnaissance des qualifications (pas de commis de cuisine payé comme plongeur),
– le paiement de toutes les heures travaillées,
– la transformation des CDD en CDI,
– la suppression des contrats d’extra,
– une indemnité spéciale pour les salariés finissant après minuit (paiement du taxi),
– la majoration à 100% du travail du dimanche, du travail de nuit et des jours fériés,
– un 13è mois pour tous,
– la régularisation de tous les travailleurs sans papier,
– le respect de la liberté syndicale

Solidarité et union des travailleurs et travailleuses du secteur de la restauration  pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux !

Restauration : vos droits

Quelque soit le métier, les salarié-e-s du secteur dépendent de deux conventions principales :

– Convention collective nationale des hôtels, cafés restaurants (HCR) (IDCC 1979)

– Convention collective nationale de la restauration rapide (IDCC 1501)

Pour toute question sur tes droits, contacte le syndicat !

Choisir la CNT Solidarité Ouvrière c’est développer une alternative syndicale !

Refus du corporatisme

La CNT-Solidarité Ouvrière refuse les divisions corporatistes et développe un syndicalisme d’industrie. Les travailleurs et les travailleuses d’une même « industrie », quels que soient leurs métiers, leurs statuts ou employeurs, adhèrent au même syndicat à un échelon géographique donné.
Indépendance et autogestion
La CNT Solidarité Ouvrière fonctionne exclusivement grâce aux cotisations de ses adhérent-e-s, sans subventions de l’État ou du patronat. Elle est indépendante de tout groupement politique ou religieux. C’est la base du syndicat (ses adhérent-e-s), qui décide en échangeant dans les Assemblées Générales.
Refus du clientélisme et de la corruption patronale

À la CNT Solidarité Ouvrière, c’est toujours l’intérêt collectif des travailleurs-euses qui prime et le syndicalisme se pratique avec droiture. Nous refusons les petits arrangements « entre amis » et la complicité douteuse avec les employeurs.
Un outil au service des travailleurs et travailleuses

Le syndicat apporte des conseils juridiques et d’autres aides concernant les conditions de travail. C’est aussi un espace important de formation pour s’émanciper.
Un outil de coordination au service des luttes

Nous défendons un syndicalisme de lutte de classes. Tout est question de rapports de force, c’est par les luttes syndicales, sous toutes leurs formes, que nous faisons avancer nos intérêts contre ceux des patrons.
Un syndicalisme révolutionnaire

Défendre nos conditions de travail, gagner de nouveaux droits, c’est le rôle du syndicalisme. Mais nous revendiquons aussi un autre projet de société, à l’opposé des inégalités actuelles et loin de tout rapport de domination. Nous militons pour un projet de transformation sociale révolutionnaire.

Bulletin de la CNT-Solidarité Ouvrière – N°21 Printemps 2018

Au sommaire du numéro du printemps 2018 : dossier luttes dans le nettoyage (Holiday Inn Clichy & Onet); plan de salaire 2018 à EuroDisney : une arnaque ; International : bilan des rencontres de Madrid.

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Édito : L’année 2018 commence très fort !

A peine les décrets d’application des ordonnances sur le droit du Travail publiés, le gouvernement poursuit tout azimut sa politique de démolition de nos droits : assurance chômage, SNCF et services publics, migrants, avec les retraites en ligne de mire… Rien ne semble arrêter le président des riches… Jusqu’à quand ?

L’année 2018 commence très fort !
La petite musique entendue depuis des années contre l’assistanat, la fraude aux prestations sociales vient justifier de nouveaux tours de vis pour les plus pauvres et précaires. Rappelons tout de même que la fraude aux cotisations sociales (employeurs) est 6 fois plus importantes que celles aux allocations !
Dès le 1er février 2018, l’État vole les bénéficiaires de l’APL de 5 € par mois. Le gouvernement veux organiser dans sa réforme de l’assurance chômage, présentée en avril, une véritable chasse aux chômeurs : contrôles accrus, obligation d’accepter un emploi à n’importe quelles conditions…

L’année 2018 commence très fort !
Le gouvernement joue encore des germes de la division, avec le fantasme des « privilèges » des fonctionnaires qu’il faudrait aligner sur le privé. Le plan « action publique 2022 » annonce des dizaines de milliers de suppression de postes avec un « plan de départ volontaire », la hausse du recours aux contractuels vers la remise en cause du statut de fonctionnaires. Il s’inscrit dans une nouvelle vague de privatisations. Au final, ce sont bien les usagers qui trinqueront avec de nouvelles dégradations des services rendus !

L’année 2018 commence très fort !
Le projet gouvernemental, dans la lignée du récent rapport Spinetta sur l’évolution de la SNCF, annonce la poursuite de la casse de l’entreprise publique vers sa privatisation et la suppression du statut cheminot pour les nouvelles embauches. Au-delà du recul sur les droits des cheminots ce sont, là encore, des reculs qui s’annoncent pour les usagers : fermeture de lignes, hausses des prix…

L’année 2018 commence très fort !
Le syndicat CNT-Solidarité ouvrière du nettoyage de la région parisienne a gagné son bras de fer contre le premier groupe hôtelier mondial. Durant 111 jours, une partie des salariés sous-traités par HEMERA, de l’hôtel Holiday Inn de la porte de Clichy ont fait grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, le mépris de la société HEMERA. Cette lutte comme celle des ONET Paris/nord a mis un grand coup de projecteur politique et médiatique sur le système à abattre de la sous-traitance/mal-traitance.

L’année 2018 sera très forte,
Si nous savons montrer notre force et notre détermination, face aux projets iniques du gouvernement et du patronat ; si nous savons nous opposer, entreprise par entreprise à la mise en œuvre des ordonnances Macron ; si nous savons développer de nouvelles convergences des luttes ; si nous savons créer les indispensables solidarités entre tous les travailleurs sans tomber dans le piège des divisions artificielles . En cette année anniversaire de la grande révolte ouvrière et populaire de 68, on tente le coup ? Chiche !

Bulletin de la CNT-Solidarité Ouvrière – N°20 Été 2017 – Numéro spécial réformes Macron

Édito : Macron : un gouvernement au service du fric et des patrons !

Pierre Gattaz, le patron du MEDEF peut être « sur un nuage », Macron veux passer en force, par ordonnances, d’ici septembre, sa nouvelle réforme du droit du travail qui viendra aggraver les logiques de la loi El Khomri et laminer toujours plus nos droits. D’autres attaques se profilent avec des mesures visant au démantèlement de la protection sociale solidaire et un nouveau coup d’austérité qui touchera durement les services publics et les fonctionnaires.
Les concertations prévues cet été sont bidons, le gouvernement déroule les mesures prévues dans le programme présidentiel de Macron et cherche même à aller plus loin. Les syndicats qui se prêtent à la mascarade du dialogue social avec le gouvernement ont tout faux. Plus que jamais, ce n’est pas de « partenaires sociaux » dont nous avons besoin mais de syndicats forts et combatifs pour nous défendre, gagner de nouveaux droits et porter collectivement le projet d’une autre société ! Tout est question de rapport de force, organisons-nous sans plus tarder !

Dans la bataille sociale à venir, il s’agit d’abord d’identifier et de comprendre les dangers, afin d’argumenter pour mobiliser sur nos lieux de travail et de vie. Avec ce quatre-pages d’analyse, la CNT – Solidarité Ouvrière essaye de forger un outil, au service de la lutte. Bonne lecture !

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Macron : un gouvernement au service du fric et des patrons !

La loi El Khomri démultipliée

Plafonnement des indemnités prud’homales
Macron avait déjà introduit un barème indicatif suivant l’ancienneté dans l’entreprise avec sa loi de 2015. Il va plus loin en proposant un plancher et un plafond obligatoire pour les licenciements abusifs. Une nouvelle fois, ce sont les capacités de défense juridiques des salarié.e.s qui sont mises à mal : cette mesure favorisera les licenciements en faisant baisser le montant des réparations financières.

Liberté de négociation locale quasi totale
La loi El Khomri avait déjà inversé la hiérarchie des normes (primauté de la loi sur l’accord de branche puis d’entreprise) mais uniquement sur le temps de travail. Cette fois-ci tout sera directement négociable dans l’entreprise, au-delà du socle minimal du Code du travail. La portée des accords de branches, au nombre considérablement réduit (de 50 à 100 au lieu de 700 environ actuellement), serait limitée aux minimas salariaux et à l’égalité professionnelle. Avec le chantage permanent au licenciement, une faible syndicalisation particulièrement dans les TPE et PME, le rapport de force sera extrêmement défavorable aux salarié.e.s et nos droits tirés vers le bas !

Le référendum d’entreprise initié par les patrons
Avec la loi El Khomri, un accord d’entreprise devait être validé par des syndicats représentant au moins 50 % des salarié.e.s ou par une consultation directe des salarié.e.s basé sur un accord minoritaire (30%). Désormais l’employeur pourra lui même convoquer ces « référendums » et disposera d’un moyen de pression supplémentaire. Loin d’un dialogue social apaisé vanté par les macronistes, nous savons bien que la réalité du terrain dans les entreprises, c’est la guerre totale des patrons contre les syndicats qui refusent la collaboration et une pression continuelle sur les salarié.e.s.

Fusion des institutions représentatives des personnels (IRP)
Toutes les entreprises pourront désormais fusionner leurs IRP (délégué.e.s du personnel, CE, CHSCT) en une délégation unique (DUP). Cette fusion vise a réduire le nombre de représentant.e.s donc de salarié.e.s protégé.e.s. Les militant.e.s seront submergé.e.s par les tâches de chaque mandat et auront moins de temps pour l’action syndicale.

Le démantèlement de la protection sociale solidaire

Baisse des cotisations sociales pour les entreprises et indépendants
Nous allons avoir encore droit aux même recettes libérales avec des exonérations massives de cotisations sociales pour les indépendants et les entreprises (baisse de 6% et objectif zéro cotisation pour un salarié au SMIC soit une baisse de 10 %). L’objectif est clairement affiché : « rendre le travail moins cher pour les employeurs », en baissant nos salaires. Rappelons-le, les cotisations sociales ne sont pas des « charges » mais une partie intégrante de nos salaires, socialisés pour nous protéger des aléas de la vie. Les réduire, c’est réduire les salaires (voir le zoom en page 4) !

Basculement du financement de la protection sociale vers l’impôt
Les cotisations sociales maladie et chômage vont être supprimées pour les salarié.e.s et remplacées par une hausse de la CSG. On touche au cœur même de la sécurité sociale , en s’éloignant toujours plus d’un système de répartition solidaire entre salariés pour poursuivre son étatisation. En prélude à sa privatisation ? Dans ce cadre, la hausse des salaires nets, si elle est réelle, est un attrape-nigaud ! Si on assèche les sources de financement de la protection sociale, il faudra bien compenser le manque (le fameux trou!) soit par une baisse des services, des hausses d’impôts ou la privatisation de pans entiers de la protection sociale.

Répression des chômeurs.euses
La possibilité de toucher des allocations après une démission cache un flicage accru des chômeurs.euses avec un renforcement des sanctions (suspension des allocations après deux refus d’offre d’emploi « décent »). Il n’est pas certain que nous ayons la même définition d’un « emploi décent » que Pôle Emploi, là encore il s’agit de faire pression pour tirer nos conditions de travail et nos droits vers le bas.

Retraite à points
La réforme envisagée reste encore floue. Il s’agirait d’évoluer vers un système unique public/privé dit de « comptes notionnels » où chacun alimentera un capital individuel virtuel, revalorisé chaque année selon la croissance des salaires. Le total des droits accumulés serait converti au moment de la retraite en une pension, à l’aide d’un coefficient de conversion fonction de l’âge de départ, de l’année de naissance ou encore de l’espérance de vie de chaque génération. Au regard des conditions spécifiques de carrière, des règles de cotisations actuellement très différentes, notamment entre public et privé, il y a fort à parier que cette réforme fera de nombreux perdants. La possibilité de modifier régulièrement le coefficient de conversion fait aussi peser une lourde incertitude sur le montant réel des pensions à l’arrivée. Ce système incitera globalement à travailler plus vieux puisque plus l’âge de départ sera élevé plus la pension sera importante. De même, pour une espérance de vie supposée plus longue pour une génération, il faudra choisir entre partir plus tard ou avoir une pension moindre. Sauf que le choix sera fait individuellement et non plus en reculant clairement un âge de départ commun à tous, encore un tour de passe-passe macroniste pour rendre indolore une régression !

Casse des services publics et austérité pour financer les riches

Les dépenses publiques sabrées
Macron, c’est la poursuite de l’austérité avec un objectif annoncé de réduction des « dépenses publiques » à 50 % du PIB qui est chiffrée à 60 milliards sur 5 ans mais qui pourrait être bien supérieure (jusqu’à 170 milliards selon certains économistes). Derrière ces chiffres, c’est inévitablement une diminution de la qualité des services publics pour les usager.e.s et une dégradation des conditions de travail pour les fonctionnaires.

120000 suppressions de postes et des droits amputés
Première conséquence de ces « économies », la suppression programmée de 120 000 postes dans la fonction publique (50 000 pour l’État et 70 000 pour la territoriale). Cela sera un nouveau coup dur pour des services publics déjà très fragilisés par les suppressions massives de la dernière décennie. Le poids sera important pour les collectivités locales qui devront faire avec moins d’agents alors que de nombreuses compétences leur ont été déléguées ces dernières années. Pour compenser, il est bien sûr envisagé de s’attaquer aux statuts (recrutement hors statuts, recours aux contractuels et/ou au privé).

Des sacrifices à sens unique
Le but de cette politique austéritaire est clairement affiché : financer les plus riches et les entreprises. En plus des réductions de cotisations, les entreprises vont bénéficier d’avantages fiscaux : notament un taux d’imposition des sociétés abaissé à 25%. Macron projette de faire baisser la fiscalité sur les revenus fonciers et les dividendes ou encore de supprimer l’ISF pour le remplacer par un impôt sur la seule fortune immobilière, facilement contournable.

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ZOOM : Le salaire socialisé, c’est quoi ?

Un employeur.e fait deux versements, l’un au salarié.e qu’il emploie, le salaire direct, composante individuelle ou salaire net au bas de la feuille de paye, l’autre aux caisses de Sécurité Sociale (chômage, maladie, retraite, etc.) sous forme de cotisations sociales proportionnelles au salaire direct : c’est la composante collective, le salaire indirect ou salaire socialisé.

La cotisation sociale fait donc partie intégrante du salaire. Réduire la cotisation sociale, sous prétexte de soulager les « charges » de l’entreprise, c’est réduire le salaire ! Elle n’est pas un prélèvement ou une charge, ni un impôt, ni une taxe, ni une épargne, ni une assurance mais du salaire ! Salaire lui-même défini en référence à un barème, un tarif négocié au sein des conventions collectives, basé sur une grille de classification et non pas sur les résultats de l’entreprise.

Cette cotisation sociale est répartie entre la part du salarié.e et la part dite patronale. Versée aux caisses, elle est immédiatement transformée en prestations sociales (elle transite en flux direct). Elle établit clairement le fait qu’à chaque instant, c’est le travail productif qui crée la valeur finançant la protection sociale, dont les retraites. C’est donc le salaire socialisé qui, en France, finance la protection sociale.

Le salaire socialisé permet la reconnaissance sociale de toutes les situations des travailleurs.euses et de prendre en compte les aléas de la vie. Qu’ils soient actifs.ves, précaires, chômeurs.euses, retraité.e.s, les salarié.e.s sont reconnus en tant que travailleurs.euses : le/la chômeur.euse indemnisé comme un salarié.e demandeur.euse d’emploi, le.la retraité.e, comme un salarié.e pensionné.e.

Cet aspect est fondamental car il pose comme principes :
– la solidarité entre les travailleurs.euses
– il confisque aux représentant.e.s de l’État la gestion d’une partie des revenus des travailleurs.euses : le salaire socialisé. L’État intervient par l’impôt dans une logique d’assistanat, d’aide aux plus pauvres. Grâce à la cotisation, il n’y a pas de « pauvres » mais des « salarié.e.s inactifs.ves », dont le revenu est maintenu.
– La cotisation est une arme économique au service des travailleurs.euses. Elle permet de financer les retraites, les allocations familiales, les remboursements des frais médicaux de millions de salarié.e.s. Elle est indexée sur le salaire net, et suit donc son évolution.

En tant que révolutionnaires, nous ne nous contenterons pas de maintenir le statu-quo de comptes « équilibrés » de la Sécu. Les richesses produites dans les entreprises sont le fruit de l’activité des travailleurs.euses, elles doivent donc leur revenir !

Ensemble revendiquons !

– Refus des nouvelles mesures Macron
– Abolition des lois Macron de 2015, El Khomry de 2016
– Retour sur l’ensemble des contre-réformes depuis 1993 sur les retraites et la sécu, gestion directe des caisses par les travailleurs-euses

Au delà, il impératif demain de :
– travailler moins : 30h hebdomadaires sans baisse des salaires,
– travailler tous : répartir la charge de travail pour faire cesser la précarité et le chômage,
– travailler autrement : autogestion et contrôle ouvrier sur les entreprises