Pour défendre nos intérêts seule la lutte paie !

Le long tunnel électoral de 2022, boudé par une part croissante de la population, a débouché sur une « représentation » politique encore plus hostile à nos intérêts de classe. Le président des riches a été réélu et l’Assemblée est largement dominée par les ultra-libéraux et les réactionnaires avec une arrivée massive de l’extrême-droite…

Malgré une probable instabilité de la vie politicienne, le bloc bourgeois radicalisé ne renoncera pas facilement à ses attaques contre nos droits. Il faudra les repousser : retraite à 65 ans, travail forcé des précaires au RSA, cure d’austérité pour financer les entreprises et actionnaires, renforcement des politiques managériales contre les services publics… Préparons-nous aussi à toujours plus d’autoritarisme et de violence de leur part…

La priorité pour la classe ouvrière est de faire face à la vie chère avec les conséquences de plus en plus lourdes des crises internationales et environnementales en cours. Dans l’immédiat, nous ne voulons pas l’aumône de chèques alimentaires ou énergétiques mais des salaires dignes. La répartition égalitaire des richesses et du travail est notre cap !

La percée fasciste est violente mais pas étonnante. La clique au pouvoir joue avec l’extrême-droite depuis des années pour se maintenir pendant que les principaux médias, aux mains des grands capitalistes du pays, diffusent son discours haineux à longueur de journées. Ils n’hésiteront pas à leur laisser les clefs si leurs intérêts sont trop menacés !

Nous mettons en garde les travailleur-euses : il n’y aura jamais de solution dans le fascisme. Son projet de société raciste et autoritaire, remet en cause les droits d’un grand nombre d’entre nous au nom d’une identité française fantasmée et divise notre camp pour le plus grand bénéfice de nos exploiteurs. Nous devons les combattre fermement

Nos droits et nos libertés sont clairement menacés : plus que jamais notre avenir n’est pas dans leurs urnes mais dans nos luttes ! La classe ouvrière doit rester unie, c’est en faisant monter les mobilisations collectives dans la rue et sur nos lieux de travail que nous pouvons faire reculer le fascisme et le capitalisme ! Pour cela nous appelons les travailleur-euses à renforcer le syndicalisme : rejoignez-nous !

Ensemble faisons émerger un projet de société alternatif en rupture avec la barbarie capitaliste actuelle qui nous mène dans une impasse !

Ne comptons que sur nous-mêmes : vive la classe ouvrière !

1er mai 2022, soyons nombreux et nombreuses dans la rue… Notre avenir est dans nos luttes !

Le 1er mai est toujours une date importante pour le mouvement syndical. Ce n’est pas la « fête du travail » mais une journée historique de lutte ouvrière à travers le monde. Cette année soyons particulièrement nombreux et nombreuses dans la rue pour en faire une démonstration de force…

Contre Macron, le président des riches & du lobby patronal qui promet de faire table rase de nos droits et de nos acquis, en premier la retraite en nous faisant bosser jusqu’à 65 ans !

Contre l’extrême droite qui fait le jeu des patrons en divisant les travailleur·euses avec leur projet raciste et autoritaire.

Pour défendre nos revendications immédiates face aux difficultés de la vie : hausse des salaires, minimas et pensions ; baisse du temps de travail pour travailler tous-tes et autrement…

Pour marquer notre solidarité avec les travailleur·euses du monde entier qui subissent la guerre, la colonisation ou l’autoritarisme, quittent familles et pays pour survivre ici.

Pour se libérer des exploiteurs et du capitalisme prédateur qui détruit notre environnement, abîme nos vies en nous faisant subir l’injustice sociale au quotidien.

Pour porter le projet d’un monde meilleur, égalitaire et autogestionnaire !

Ne comptons que sur nous-mêmes.

Vive la classe ouvrière !

Connexions Directes n°1

Le premier numéro de « Connexions directes », bulletin du syndicat national des activités postales et des télécommunications,  vient de sortir  
Au sommaire du numéro :
  • La majorité des syndicats de la fédération CNT-PTT rejoint la CNT-SO.
  • Val d’Oise-centre de Groslay : réorganisation et souffrance psychologique
  • Plis électoraux : on se mobilise !
  • Vous avez dit prime ?
  • Secteur réseau
  • Prime d’intéressement : Philippe au tableau !
Bonne lecture  ! 

cnt_so_bulletin_connexions_directes_1_avril_mai_2022-1 TÉLÉCHARGER

Exemplaire à télécharger au format pdf. Pour recevoir et diffuser Connexions directes en version papier, contactez le syndicat : poste-telecom[@]cnt-so.org.

Mouvement inédit de « grève en chaîne » dans l’éducation à Marseille

Un mouvement coordonné de mobilisation pour un « plan d’urgence pour l’éducation », à l’initiative de collèges de l’Éducation prioritaire, est en court à Marseille. L’idée est simple : un établissement se  mobilise chaque jour et transmet le flambeau le lendemain à un suivant avec l’objectif de construire une mobilisation commune la plus forte. Cela a donné lieu à des mobilisations massives dans les établissements participant à la chaîne entre le 14 et le 23 mars. La prochaine étape aura lieu le mardi 29 mars avec une grève commune inter-établissements.

  • Manifestation au départ du collège Gaston Defferre (Marseille 7e) à 10h en direction du collège Edgard Quinet (Marseille 3e).
  •  Rassemblement devant la DSDEN à 12h30 :  pour un repas/apéro convivial offert aux grévistes par l’intersyndicale . Une audience intersyndicale sera demandée.

On enchaîne ! Pour des moyens supplémentaires dans les établissements des Bouches-du-Rhône et un plan d’urgence pour l’éducation

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Appel unitaire CGT Educ’Action 13, SUD Educ 13 et CNT-SO Education & Recherche 13

Appel-intersyndical-29-Mars-Bouches-du-RhoneTÉLÉCHARGER

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Appel des parents d’élèves de MPE 13

220325-CommuniquéMPE13TÉLÉCHARGER

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Revue de presse

https://marsactu.fr/bref/des-greves-prevues-dans-les-colleges-du-departement-contre-la-baisse-de-la-dotation-horaire/embed/#?secret=bGhnFRNgVc#?secret=NqLrFthLDq
https://www.francebleu.fr/infos/education/greve-dans-trois-colleges-de-marseille-cette-semaine-1647188852
https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6692131/marseille-mouvement-de-greve-en-chaine-dans-les-colleges.html
https://www.lamarseillaise.fr/societe/au-college-renoir-un-sentiment-d-abandon-GO10697515
https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6693490/video-marseille-la-greve-des-colleges-deducation-prioritaire-se-prolonge.html
https://www.lamarseillaise.fr/societe/monticelli-le-college-du-carre-d-or-ne-veut-pas-finir-sur-la-paille-LE10728146
https://www.maritima.info/depeches/education/marseille/81921/marseille-les-enseignants-du-college-monticelli-8e-en-greve.html
https://www.laprovence.com/article/societe/6700508/la-greve-en-chaine-dans-les-colleges-marseillais-prend-de-lampleur.html
https://www.laprovence.com/article/societe/6702576/marseille-fermeture-de-classes-le-college-gaston-defferre-aussi-concerne.html
https://www.maritima.info/depeches/education/marseille/82007/contre-les-suppressions-de-classe-les-enseignants-du-college-monticelli-8e-poursuivent-leur-greve.html

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Le mouvement en image

On salue aujourd’hui la mémoire de Fernand Pelloutier, figure du syndicalisme révolutionnaire et des bourses du Travail

Ci dessous, la notice du « Maitron », dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.

Né le 1er octobre 1867 à Paris, mort le 13 mars 1901 à Sèvres (Seine-et-Oise) ; militant de Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; secrétaire adjoint en 1894, secrétaire général en 1895 de la Fédération nationale des Bourses du Travail constituée à Saint-Étienne en février 1892 ; socialiste et libertaire ; secrétaire général de la Chevalerie du Travail française, juin 1898-septembre 1899.

Venus du Piémont, les Pelloutier s’installèrent en France au XVIIe siècle puis s’expatrièrent en Allemagne et ne reviendront qu’après la mort de Louis XIV. Ces migrations successives ont pour cause leur non-conformisme religieux. Ils furent, en effet, disciples de Valdo avant d’embrasser la religion réformée. Après avoir lutté pour leur foi religieuse ils vont lutter pour leur foi politique. Un Pelloutier fut légitimiste ardent sous la monarchie de Juillet et organisa quelques complots, tandis qu’un autre — le grand-père de Fernand — fut fervent républicain à la même époque. « Fernand Pelloutier devait hériter du tempérament combatif de ses ascendants, a écrit son frère Maurice, et se dépenser — jusqu’à la mort — pour sa foi socialiste et révolutionnaire, comme ils s’étaient dépensés eux-mêmes sans compter pour leur foi politique ou religieuse. » À l’âge de douze ans, Fernand suivit son père fonctionnaire des postes nommé à Saint-Nazaire. Interne d’une pension religieuse, il tenta deux fois de s’échapper ; il en fut finalement chassé pour avoir écrit un roman anticlérical. Il entra alors au collège de Saint-Nazaire où il se révéla un élève brillant, mais fantaisiste. En 1885, il échoua au baccalauréat. Il se consacra alors au journalisme, collabora avec Briand à la Démocratie de l’Ouest et à différents journaux, fonda des revues… C’est au cours des années 1888-1889 que se manifesta, pour la première fois, ce lupus facial d’origine tuberculeuse qui devait finalement le terrasser une dizaine d’années plus tard. Un repos de quelques mois au bord de la mer sembla lui rendre la santé. De retour à Saint-Nazaire à l’automne 1889, il se jeta dans la bataille électorale et soutint Aristide Briand, candidat républicain radical aux élections législatives. Fernand Pelloutier, qui avait surestimé ses forces, vit son état s’aggraver. Il se résolut alors à l’inaction durant deux années. En juillet 1891, à peu près remis, il alla passer quelques mois à la campagne et, en janvier 1892, revint à Saint-Nazaire où il accepta les fonctions qu’on lui offrit de rédacteur en chef de la Démocratie de l’Ouest. Ses idées avaient évolué et son républicanisme s’était mué en socialisme : il adhéra au Parti ouvrier français de Jules Guesde et devint même secrétaire de la section de Saint-Nazaire. Parallèlement, il fut attiré par les questions économiques et contribua à la fondation de la Bourse du Travail de Saint-Nazaire.

Fernand Pelloutier, secrétaire de la Fédération des Bourses du travail. Coll. CEDIAS-Musée social/Fonds Monatte

Les 3, 4 et 5 septembre 1892, il participa à un congrès régional ouvrier (possibiliste) de l’Ouest (sur les possibilistes, voir Paul Brousse). Il s’y était préparé avec soin et avait déposé une « proposition de grève universelle » grève qui, pacifiquement et légalement, « même limitée à une période relativement restreinte, conduirait infailliblement le Parti ouvrier au triomphe des revendications formulées dans son programme. »

Le congrès ayant pris en considération cette proposition, Fernand Pelloutier s’efforça de convaincre Jules Guesde de la justesse de son point de vue. Il échoua et l’affrontement ultime se produisit à Nantes en septembre 1894 au 6e congrès national des syndicats. Vaincus, les guesdistes se retirèrent, abandonnant la place aux adeptes de la grève générale.

Fernand Pelloutier qui, à la suite de sa polémique avec Guesde, avait démissionné du Parti ouvrier français, était venu s’installer avec sa famille à Paris fin 1892-début 1893, son père ayant obtenu son changement. Son évolution spirituelle avait fait de lui un anarchiste qui s’ignorait, encore qu’il se montrât alors hostile à des hommes comme Joseph Tortelier et Émile Pouget, de même qu’à la « secte ravacholienne » (Ravachol) et condamnât le « verbiage révolutionnaire », « la gesticulation irresponsable » et « la propagande par le fait » (La Démocratie de l’Ouest, 1892). À Paris, la fréquentation de quelques libertaires marquants lui révéla sa propre conception du monde qui était celle d’un certain anarchisme ou mieux du syndicalisme révolutionnaire, doctrine qui sera « codifiée » dix ans plus tard au congrès d’Amiens.

En cette année 1895 qui le vit devenir secrétaire général de la Fédération nationale des Bourses du Travail, Fernand Pelloutier définit ainsi sa position dans un article « L’Anarchisme et les syndicats ouvriers » que publièrent les Temps Nouveaux le 20 octobre.

« Je sais — écrit Pelloutier — nombre d’anarchistes qui, par un préjugé jadis fondé d’ailleurs, se tiennent à l’écart des syndicats et, le cas échéant, les combattent, parce que pendant un temps cette institution a été le véritable terrain de culture des aspirants députés. » Mais, depuis deux ans, une évolution s’est produite et deux raisons ont motivé ce passage des syndiqués de la conception réformiste à la conception révolutionnaire. La première résulta de l’application, à partir de novembre 1892, des lois sociales promises depuis bien longtemps. Une loi qui se proposait pour but la protection de la femme et de l’enfant par la réduction du temps de travail eut pour conséquence la réduction des salaires dans certaines entreprises, le lock-out et l’extension du travail à domicile dans d’autres, bref se traduisit dans l’ensemble par une aggravation de l’exploitation. Les syndiqués pensèrent alors que la réduction de la durée du travail devait s’accompagner de la réglementation du prix du travail par de nouvelles lois. Mais ils constatèrent alors qu’une telle réglementation était immanquablement suivie d’une augmentation correspondante ou supérieure du coût de la vie. Dès lors, ils renoncèrent à faire appel à l’État et songèrent à faire leurs affaires eux-mêmes.

L’expérience leur apprit également qu’ils devaient être unis pour être victorieux mais « que leur propre division avait une cause plus élevée que la division des politiciens et que l’une et l’autre résultaient… de la politique ». Ils décidèrent alors « que dorénavant les agitations politiques leur resteraient étrangères, que toute discussion, autre qu’économique, serait impitoyablement proscrite de leur programme d’études et qu’ils se consacreraient tout entiers à la résistance contre le capital ».

Le terrain était prêt pour l’entrée des anarchistes dans les syndicats, et cette entrée eut un double résultat : « Elle apprit d’abord à la masse la signification réelle de l’anarchisme, doctrine qui, pour s’implanter, peut fort bien (…) se passer de la dynamite… individuelle : et, par un enchaînement naturel d’idées, elle révéla aux syndiqués ce qu’est et ce que peut devenir cette organisation corporative dont ils n’avaient eu jusqu’alors qu’une étroite conception. »

Pelloutier va développer ensuite une thèse qui montre que, pour lui du moins, le syndicalisme représente — dès 1895 — toute l’anarchie.

« Personne ne croit ou n’espère que la prochaine révolution, si formidable qu’elle doive être, réalise le communisme anarchique pur. Mais l’état transitoire à subir doit-il être nécessairement, fatalement, la geôle collectiviste ? Ne peut-il consister en une organisation libertaire limitée exclusivement aux besoins de la production et de la consommation, toutes institutions politiques ayant disparu ?…

« Or qu’est-ce qu’un syndicat ? Une association, d’accès ou d’abandon libre, sans président, ayant pour tous fonctionnaires un secrétaire et un trésorier révocables dans l’instant, d’hommes qui étudient et débattent des intérêts professionnels semblables. Que sont-ils, ces hommes ? Des producteurs, ceux-là mêmes qui créent toute la richesse publique. Attendent-ils pour se réunir, se concerter, agir, l’agrément des lois ? Non ; leur constitution légale n’est pour eux qu’un amusant moyen de faire de la propagande révolutionnaire avec la garantie du gouvernement, et d’ailleurs combien d’entre eux ne figurent pas et ne figureront jamais sur l’Annuaire officiel des syndicats ! Usent-ils du mécanisme parlementaire pour prendre leurs résolutions ? Pas davantage ; ils discutent et l’opinion la plus répandue fait loi, mais une loi sans sanction, exécutée précisément parce qu’elle est subordonnée à l’acceptation individuelle — sauf le cas, bien entendu, où il s’agit de résister au patronat. Enfin, s’ils nomment à chaque séance un président, un délégué à l’ordre, ce n’est plus que par l’effet de l’habitude, car une fois nommé, ce président est parfaitement oublié et oublie fréquemment lui-même la fonction dont ses camarades l’ont investi. Laboratoire des luttes économiques, détaché des compétitions électorales, favorable à la grève générale avec toutes ses conséquences, s’administrant anarchiquement, le syndicat est donc bien l’organisation à la fois révolutionnaire et libertaire qui pourra seule contrebalancer et arriver à détruire la néfaste influence des politiciens collectivistes.

« Supposons maintenant que, le jour où éclatera la révolution, la presque totalité des producteurs soit groupée dans les syndicats ; n’y aurait-il pas là, prête à succéder à l’organisation actuelle, une organisation quasi libertaire, supprimant de fait tout pouvoir politique, et dont chaque partie, maîtresse des instruments de production, réglerait toutes ses affaires elle-même, souverainement et par le libre consentement de ses membres ? Et ne serait-ce pas l’association libre des producteurs libres ? »

De 1895 à sa mort en 1901, Fernand Pelloutier fut véritablement l’âme de la Fédération des Bourses et il est difficile de résumer son action. Le labeur écrasant qui fut le sien — multiplication de tous les services des Bourses du Travail, et en particulier des services d’éducation, création d’une revue au titre si évocateur, L’ouvrier des deux Mondes, le 1er février 1897, qu’à partir de juin 1898, et durant treize mois, il confectionna intellectuellement et matériellement, collaboration à des journaux et revues… — aggrava considérablement son état. En septembre 1898, il revint exténué du congrès de Rennes. En janvier 1899, il s’installa dans un petit pavillon aux Bruyères de Sèvres, mais, déjà, il était condamné. En juillet, ses jours étaient mis en danger par une hémoptysie qu’il finit cependant par surmonter. Il vivait dans une gêne extrême, et un ami, Georges Sorel, ira trouver Jean Jaurès. Ce dernier sollicita Alexandre Millerand, ministre du Commerce, et obtint pour F. Pelloutier un emploi d’enquêteur temporaire à l’Office du travail. L’année 1900 ne fut pour le malade qu’un douloureux calvaire. Il trouva cependant encore la force d’assister au 8e congrès de la Fédération des Bourses qui se tint à Paris en septembre. Il en profita, dans une réplique au délégué de Lyon, pour montrer que le poste qu’il avait accepté à l’Office du travail ne le liait en aucune façon au gouvernement, et qu’il avait conservé sa complète indépendance. Mais Pelloutier était physiquement à bout ; il s’alita et ne se releva plus. Les quelques mois qui lui restaient à vivre ne furent pour lui qu’une lente et dure agonie. Il mourut le 13 mars 1901.

Avant tout constructeur et éducateur dans l’esprit de ce que sera le syndicalisme révolutionnaire, F. Pelloutier fut plus qu’un libertaire en milieu ouvrier, en ce sens que, plongé dans un monde qui voyait s’affronter sous couvert de prises de position syndicales les conceptions étroites de sectes politiques, il fut l’homme hors parti susceptible de réaliser l’union ou, du moins, celui qui permit l’équilibre. « Placé en dehors de nos haines politiques, il est le plus apte à tenir la balance égale entre tous les délégués », disait de lui, le 21 octobre 1897, un membre du comité fédéral qui n’était pas de ses amis « politiques » ; il fut approuvé à la quasi-unanimité.

Avec Fernand Pelloutier disparaissait, en 1901, à l’aube du mouvement ouvrier organisé, une des grandes figures du socialisme français.

Ukraine : informations et initiatives de solidarité !

Depuis le lancement de l’invasion russe en Ukraine le 24 février dernier, il est difficile de disposer d’informations locales issues du mouvement syndicaliste et anti-autoritaire et de diriger efficacement les soutiens en direction des militants anticapitalistes, libertaires, anti-guerre, déserteurs…

La CNT-SO a essayé de compiler  dans cet article différentes ressources utiles :  sites internet permettant d’obtenir une information présentant les initiatives et les démarches des ukrainien-nes ou russes anti-guerre et anticapitalistes et de leurs soutiens et surtout une liste de liens permettant de transmettre aides morales, techniques ou financières aux syndicalistes, militant-es ou groupes anti-autoritaires et anticapitalistes de la Région.

Les sites d’information syndicalistes ou libertaires (non exhaustifs mais relaient des choses intéressantes par forcément à la même cadence mais permettant d’essayer d’y voir plus clair) :

Les sites et dispositifs de soutiens concrets (financiers, politiques, moral…). Nombreux sont articulés les uns avec les autres :

Anims en grève : acte 3 !

Appel de l’intersyndicale de l’Animation pour une troisième mobilisation nationale du secteur les 08 et 09 mars 2022 

Livreurs des plateformes : dossier élections professionnelles 2022

En France, le gouvernement refuse toujours de reconnaître nos droits mais avec de multiples condamnations judiciaires et avancées pour la reconnaissance du statut des livreurs en Europe : le vent tourne pour les plateformes… Le quotidien de tous·tes les livreur·euses doit maintenant changer !

Pour la 1ère fois, des élections professionnelles sont organisées en mai 2022, pour élire des représentant·es. Malgré un cadre très discutable (voir plus bas), la CNT-SO se présente pour faire avancer la reconnaissance totale de nos droits salariaux, sociaux et syndicaux !

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Téléchargez la profession de foi au format pdf

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LIVREUR·EUSES, AVEC OU SANS-PAPIERS, ON S’ORGANISE POUR DÉFENDRE NOS DROITS ET EN GAGNER DE NOUVEAUX !

Avec la multiplication des enseignes de livraison et un nombre toujours plus grand de livreur·euses : nos rémunérations ont fortement diminué ces dernières années. Soi-disant indépendant·es, nous sommes à la merci des modification de tarifs des plateformes et soumis à l’arbitraire de leurs algorithmes ! Dans l’immédiat, nos tarifs doivent augmenter avec une rémunération minimale garantie égale au SMIC horaire (y compris les cotisations sociales),incluant le temps d’attente.

Sans droits, nous sommes dépendant·es des plateformes qui peuvent nous déconnecter selon leur bon vouloir : notre statut doit évoluer ! La CNT-SO revendique clairement la reconnaissance du statut de salarié·e et les droits sociaux correspondants pour les livreur·euses ainsi que des garanties pour notre santé et notre sécurité : c’est le seul moyen d’obtenir des avancées sociales et une vraie protection.

Nous considérons que le statut de salarié·e permet d’intégrer plus justement les travailleur·euses des plateformes, tout en respectant leur désir d’autonomie. L’argument des patrons sur le manque de souplesse du statut est parfaitement malvenu compte-tenu de toutes les mesures de « flexibilité » qu’ils ont obtenus dans les dernières réformes du droit du travail !

Pour les livreur·euses sans-papiers, cette reconnaissance est importante pour lancer des procédures de régularisation

LA CNT-SOLIDARITÉ OUVRIÈRE REVENDIQUE :

• Hausse immédiate des tarifs

• Le paiement de toutes les heures travaillées (y compris le temps d’attente) et pas de rémunération horaire inférieure au SMIC horaire (incluant les cotisations sociales)

• Une prime d’entretien des véhicules (vélos, scooters…)

• La régularisation des travailleur·euses sans-papiers

• La reconnaissance du statut de salarié·e et le bénéfice de tous les droits sociaux (sécu, chômage, congés…)

• La création d’un statut collectif dans une convention collective

LIVREUR·EUSES : DERRIÈRE LE STATUT DE MICRO-ENTREPRENEUR, DU SALARIAT DÉGUISÉ !

Les plateformes ont construit leur modèle sur le statut d’« indépendant » qui leur évite d’assumer leurs obligations sociales d’employeur mais les décisions judiciaires favorables aux travailleur·euses des plateformes se sont multipliées partout en Europe, sans compter les nombreuses procédures toujours en cours.

En France, différents arrêts contre Deliveroo (2020) ou encore UBER (2021) ont reconnu que la relation entre ces plateformes et des livreurs ou chauffeurs VTC relevait du contrat de travail et pas d’une relation commerciale. De multiples éléments pouvait caractériser un contrat de travail en particulier le lien de subordination : le pouvoir de contrôle de l’entreprise via la plate-forme et le système de géolocalisation, le pouvoir de sanctionner et fixer les rémunérations…

La CNT-SO mobilise ses outils juridiques pour nous défendre et est notamment partie civile, avec le CLAP et Solidaires, dans le procès en correctionnel ouvert en mars 2022, de Deliveroo, pour «travail dissimulé»Il faut maintenant sortir de l’auto-entrepreneuriat forcé !

ÉLECTIONS : UN CADRE BIDON MAIS UN VRAI RÉFÉRENDUM POUR NOS DROITS !

Pour notre représentation, le gouvernement a choisi une formule bâtarde qui arrange bien les plateformes. Les organisations désignées représentatives après le vote (8 % des voix) seront habilitées à négocier des accords collectifs avec les plateformes dans un cadre encore flou et limité : rémunérations, santé au travail et formation professionnelle. Cela reste bien en dessous des droits pour la représentation générale des salarié·es dans les CSE et des garanties globales d’une convention collective.

Nous devons bénéficier des même droits que les autres travailleur·euses : ces élections ne doivent être qu’une étape vers la reconnaissance totale de nos droits syndicaux et un statut dans une nouvelle convention collective. Utilisons malgré tout ce vote pour matérialiser notre colère et surtout organisons-nous pour lutter collectivement !

LES ÉLECTIONS COMMENT ÇA MARCHE ?

Le ministère du Travail organise deux scrutins pour élire les représentant·es des travailleurs·euses des plateformes, l’un pour les VTC, l’autre pour les activités de livraison de marchandise à vélo ou scooter.

C’est un scrutin « sur sigle ». Les syndicats professionnels et associations loi 1901 peuvent se présenter.

Le scrutin est organisé du 09 au 16 mai 2022 par vote électronique

Pour être électeur, il faut :

– Une ancienneté minimum de trois mois d’exercice d’activité dans le secteur, avant le 09 janvier 2022.

– Totaliser au cours de la période constituée des six mois précédents, au moins cinq prestations pour une plateforme

Les représentant·es qui seront désigné-es par les organisations représentatives après le vote, bénéficierons d’une protection contre la rupture de contrat avec la plateforme

Choisir la CNT Solidarité Ouvrière c’est développer une alternative syndicale : combative, auto-gestionnaire et révolutionnaire  !

Pour voir la présentation du syndicat et ses orientations : cliquez ici.

Stop à l’agression russe en Ukraine ! Pour une Ukraine libre et souveraine pour les travailleurs et travailleuses !

Déclaration du Réseau syndical international de solidarité et de luttes (auquel est affilié la CNT-SO) du 26 février 2022.

Jeudi 24 février, la Russie a commencé son opération militaire en Ukraine après que Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des territoires de Donetsk et de Louhansk.

Les troupes russes ont envahi le territoire du Donbass, attaquant des installations militaires suspectes. Des rapports et des enregistrements font état de bombardements et d’attaques terrestres dans toute l’Ukraine, y compris dans la capitale Kiev.

Les offensives du gouvernement Poutine visent à affaiblir la résistance militaire afin de renverser le gouvernement Zelensky, qui est subordonné aux intérêts impérialistes des États-Unis, de l’OTAN et de l’Union européenne.

Nous ne pouvons pas accepter la répression militaire et l’intervention contre le peuple qui est le fait de la Russie ; il est tout aussi inacceptable d’ouvrir un espace quelconque aux représentants de l’impérialisme qui cherchent à étendre leur domination avec des guerres qui garantissent le profit et plus de pouvoir pour les capitalistes.

L’invasion militaire russe a des conséquences dramatiques en termes de déplacement de populations, de régression des conditions de vie des travailleurs et travailleuses, de régression des libertés syndicales et autres libertés démocratiques.

La guerre ne profite qu’aux puissants, aux marchands d’armes et aux capitalistes. Les travailleurs, travailleuses, le peuple subiront la mort, la privation de liberté, le viol et le pillage, la destruction. Les conséquences militaires et économiques vont au-delà du territoire de l’Ukraine.

Mais contrairement à ce que les gouvernements, le patronat et la bourgeoisie européennes voudraient nous faire croire, il y a déjà beaucoup d’autres guerres dans le monde ! Elles sont alimentées par les ventes d’armes de ceux qui font semblant de regretter cette guerre en Ukraine. Être contre la guerre, c’est rejeter le militarisme, la course aux armements, les ventes d’armes…..

Nous condamnons et dénonçons l’agression de la Russie contre l’Ukraine et exprimons notre entière solidarité avec le peuple attaqué. Pour l’autodétermination des peuples d’Ukraine et pour une Ukraine libérée des griffes de la Russie, de l’OTAN et des impérialistes américains et européens !

  • Troupes russes hors d’état Ukraine !
  • Dissolution de l’OTAN. Débarrassons-nous des troupes et des bases américaines dans les pays d’Europe occidentale et orientale !
  • Nous appelons les organisations du réseau syndical international de solidarité et de luttes à se joindre aux mobilisations anti-guerre dans les prochains jours.
  • Soutien à ceux et celles qui, en Russie, rejettent la politique de Poutine parce qu’ils et elles se battent pour la paix, la solidarité entre les peuples, contre le nationalisme et l’extrême droite. Soutien aux personnes résidant en Ukraine, qui rejettent toute politique xénophobe, d’exclusion ou fasciste.
  • Solidarité avec les syndicalistes indépendants d’Ukraine, de Russie, de Biélorussie, de Pologne, … dont nous relayons les revendications et les expressions sur le site du Réseau.
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Le communiqué en version pdf :

Ukraine : déclaration du Réseau syndical international de solidarité et de luttes – Engl-Fr-Port-Ita-Cast

2022_-_2_-_26_-_stЗаявление международной профсоюзной сети солидарности и борьбы

Communiqué de la CNT-SO sur la guerre en Ukraine

Alors que l’État Russe vient de lancer une agression militariste sur le territoire ukrainien, la CNT-SO apporte toute sa solidarité aux travailleurs et travailleuses d’Ukraine mais aussi de Russie qui seront comme toujours les premières victimes de la guerre ou de la répression.

Parce que nous sommes internationalistes nous sommes contre la guerre entre les peuples. Les travailleur-euses n’ont jamais rien à gagner aux guerres décidées en leur nom par nos adversaires de classeDerrière le chauvinisme et le patriotisme se cachent toujours les intérêts économiques des cliques au pouvoir. Aujourd’hui c’est la population d’Ukraine qui est la victime de ce « grand jeu » de domination et de conquête entre les puissances mondiales, demain à qui le tour ? Nous réaffirmons que toutes les populations doivent pouvoir librement choisir leurs modes d’organisation collective sans ingérence et condamnons tous les nationalismes, militarismes et impérialismes d’où qu’ils viennent.

Pour le capitalisme, la guerre est un marché, une source de profit faite sur notre dos. La guerre ce sont des mort-es, des blessé-es et des exils massifs. La guerre est un enjeu de territoire alors que nous, exploité.es, nous n’avons pas de frontières. La guerre c’est aussi l’aggravation des politiques économiques et sociales d’austérité. Elle précarise nos conditions de vie et entraîne des politiques autoritaires qui étouffent nos libertés. La guerre n’est pas une solution et cette politique de confrontation ne peut produire que des perdant-es.
Parce que nous sommes syndicalistes, la seule « guerre» que nous entendons mener, c’est le combat de classe ! Cette barbarie de la domination et de la guerre continuera tant que nous ne construirons pas un futur émancipé de la tutelle du capitalisme et des États !

Sur ces bases, la CNT-SO soutient les initiatives publiques prises en faveur de la paix en Ukraine et de la solidarité internationale.

Solidarité Internationale !

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