Communiqué de presse
Poitiers, le 16 aout 2021
Le syndicat santé social 86 de la CNT-SO propose à compter de la semaine du 23 aout 2021, des permanences d’accueil pour les 9 000 salariés du secteur des services à la personne du département de la Vienne afin des les aider face au risque de licenciement suite à l’instauration du pass sanitaire. Les salariés pourront prendre rendez-vous au 07 49 99 80 17 ou sur poitoucharentes@cnt-so.org
Dans le cadre de la mise en œuvre des nouvelles mesures entérinées autour de l’obligation vaccinale et de l’instauration d’un pass sanitaire par le Conseil constitutionnel le 5 août dernier, les pouvoirs publics comme à l’accoutumé, ont généré des mesures autoritaires et particulièrement complexes, notamment pour les professionnels de ce secteur d’activité pesant 6% de l’emploi dans le département de la Vienne.
Fort de sa 3ème position aux dernières élections TPE dans la Vienne dans la branche des salariés du particulier-employeur, la CNT-SO note que beaucoup de salarié.e.s de ce secteur, souvent très précaires, semblent ne pas être vaccinés, tout ou partie (un premier sondage laisse entendre que plus de 30 % ne sont pas encore vaccinés) et que de grandes inquiétudes se font jours, entre injonction à la vaccination et menace de perdre leur emploi.
Ces nouvelles mesures concernent notamment les salarié.e.s des structures soumises à autorisation, c’est à dire les salarié.e.s de tous les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) qu’ils soient associatifs, publics ou privés ainsi que les salarié.e.s du particulier-employeur travaillant auprès de personnes âgées, dépendantes, ou vulnérables.
Les travailleur·euses des autres structures de services à la personne, non autorisées par les conseils départementaux, et les structures qui n’ont pas comme salariés des professionnels de santé, ainsi que les salarié.e.s du particuliers-employeurs ne travaillant pas auprès de personnes âgées ou handicapées (garde d’enfants à domicile, entretien du cadre de vie, jardinage, bricolage, soutien scolaire, etc.) ne sont pas concernées par cette obligation vaccinale.
Il est utile de rappeler que pour le syndicat santé social 86 de la CNT-SO, la vaccination massive semble actuellement une voie collective majeure pour contrôler l’épidémie avec des effets directs attestés sur la maladie et des effets secondaires relativement faibles et de ce fait nous ne sommes pas opposés par principe à la vaccination. La question de sa généralisation à toute la population, comme d’autres vaccins qui nous ont libéré de maladies du passé, mérite d’être posée, mais démocratiquement, au contraire des choix actuels.
Cependant, en tant que syndicalistes, nous sommes opposé·es à ce que le pass soit une nouvelle source de sanctions disciplinaires pour les employeurs. La suspension sans salaires n’empêchera pas de licencier. Dans un contexte de montée des licenciements, de saccage des droits des chômeur·euses et de reculs sociaux, c’est inacceptable ! Tous les droits des soignant-es et autres travailleur-euses concerné-es doivent être garantis, notamment pour ceux-celles ne pouvant pas être vacciné-es (reclassements sans pertes de salaires…). Nous assumerons notre rôle d’outil de défense collective et individuelle des travailleur·euses par l’action de terrain comme juridique.
Après 16 mois de pandémie, la situation globale exige un plan d’urgence pour les hôpitaux à hauteur des besoins formulés par les soignant·es et une revalorisation de tous leurs personnels, un investissement massif dans les soins à domicile et pour les travailleur·euses du secteur.