Répression contre le syndicat étudiant de l’université Paul Valéry – Montpellier 3

Cette année 2018, la présidence de l’Université Paul Valéry – Montpellier III a décidé d’expulser le Syndicat de Combat Universitaire Montpelliérain (SCUM) de son local.

Le motif avancé par Patrick Gilli (président de l’université), dans un courrier alambiqué envoyé le 20 décembre 2017, est l’action de revendication syndicale « coffee break » lancée mardi 5 décembre par le syndicat. Afin d’appuyer la revendication, déjà ancienne, de la mise à disposition d’une salle de restauration chauffée avec des micro-ondes à disposition, le SCUM a mis à disposition dans le hall inutilisé d’un bâtiment de la faculté des tables, des chaises et un micro-onde pour que les étudiants puissent réchauffer leurs déjeuners. Des cafés et barres chocolatées étaient aussi proposées.

Dans la perspective d’une journée de sensibilisation consacrée aux addictions et prévue le 13 février 2018, un stand de prévention sur l’alcoolisme et le tabagisme avait été installé, et promu à l’aide d’une communication volontairement provocatrice sur Facebook (« envie d’une cigarette offerte ? »). La direction de l’université, invoquant soudainement la Loi Evin du 10 janvier 1991 concernant le tabagisme a immédiatement fait pression sur les militants et élus présents et tenté de les expulser du lieu (donc d’enlever le stand de prévention contre le tabagisme !). Le vice de l’université Paul Valéry est poussé plus loin, puisque désormais elle tente de retirer au SCUM son local.

Quoiqu’il en soit, l’université s’est délibérément saisie d’un prétexte absurde pour museler une opposition concrète et fortement médiatisée. Disposant d’élus dans les différentes instances de l’université Paul Valéry, le SCUM est une organisation syndicale étudiante représentative, et bénéficie à ce titre d’un local, obtenu suite au lancement d’une procédure juridique afin de faire respecter ce droit syndical.

Loin des combats idéologiques abstraits, nous pratiquons une défense réelle des étudiants, et particulièrement des plus précaires, sur le plan individuel comme sur le plan collectif. Une aide qui se manifeste sur tous les plans, du simple coup de pouce quotidien (et notre coffee break en faisait parti) à des contestations assumées des politiques de sélection sociale menées par la direction de l’université. Depuis plusieurs mois, nous dénonçons aussi publiquement la politique de la direction de l’université en matière des cas de harcèlements sexuels, notamment quand l’agresseur est un enseignant-chercheur.

Rappelons ainsi que notre défense des droits étudiants nous a amené a occuper plusieurs fois la salle du conseil d’administration afin d’obtenir l’inscription d’étudiants « sans fac » refusés en Licence et Master. La forte médiatisation de nos actions et prises de position ne semble pas satisfaire la présidence de l’université, dont les membres ont a plusieurs reprises tenté de faire pression sur nos militants et élus. Cette pression s’est matérialisée par plusieurs convocations, menaces disciplinaires, censures de publications syndicales ; et même par l’humiliation publique d’un élu lors d’un Conseil des Études et de la Vie Universitaire. Désormais, la direction va plus loin, et au mépris du droit, expulse de son local notre syndicat, comme par hasard la veille des élections étudiantes.

Pression sur les étudiants mobilisés, censure, harcèlement et humiliation des élus étudiants et maintenant expulsion du SCUM : En essayant de priver l’opposition étudiante de ses moyens, par des pratiques en marge de la légalité, c’est le débat démocratique au sein de l’université que Patrick Gilli piétine une fois de plus.

Ces agissements ne nous feront pas taire, et nous constituerons à combattre pour la défense des étudiants, d’autant plus motivés et déterminés par cette attaque !