Depuis plus d’une semaine, les lycéens, avec les modes d’expression qui sont les leurs, bloquent leur établissement, organisent des rassemblements, partent en manifestations et se réunissent en AG pour débattre de leur avenir incertain et construire leur mobilisation contre les lois Blanquer. C’est maintenant aux personnels de l’Éducation d’entrer dans la danse !
Fausses polémiques autour du mouvement lycéen
Leurs aînés viennent de faire les frais de parcoursup, leurs professeurs peinent à leur expliquer les nouvelles épreuves du bac qu’eux mêmes ignorent, enfin le contexte d’effervescence lié aux gilets jaunes dont ils entendent l’appel de justice sociale les a décidé à donner eux aussi de la voix.
Certains caricaturent leur mouvement, s’indignent des violences, du désordre, des débordements et les médias font défiler à longueur de journaux les images sensationnelles d’un feu de poubelle ici, d’une vitre brisée-là. Peu en revanche interrogent la violence sourde, continue, mortifère des politiques économiques libérales des trente dernières années, à laquelle s’ajoute le mépris du gouvernement actuel.
Alors, oui, la question sociale revient, tel un boomerang, et les jeunes s’inquiètent pour leur avenir, quand leurs parents craignent le déclassement.
Une police en roue libre comme seule réponse
Et lorsque les réformes ne passent plus, on appelle les mal nommées « forces de l’ordre » !
A Mantes-la-jolie, la violence symbolique de l’État a atteint des sommets : des jeunes agenouillés de force pendant 4 heures, mains sur la tête ou entravées, moqués par des policiers, voilà l’image révoltante que nous voyons tourner depuis hier.
Chaque lycéen a pu ces derniers jours faire l’expérience des agissements d’une police qui se permet de gazer, humilier, mettre en joue des mineurs et envoyer des flashballs devant les lycées.
Leurs combats sont les nôtres !
Inutile de tergiverser, les lycéens se battent pour les mêmes causes que les enseignants qui ont multiplié les grèves ces derniers mois sans obtenir de réponses. Nous refusons l’école du tri social : les réformes du lycée et de la voie professionnelle sont des attaques contre le projet d’une école égalitaire !
Dans les LP, nous refusons de faire de nos élèves de simples exécutants : la suppression de 4h de cours hebdomadaires des matières dites « générales » est un indice certain de cette dégradation.
Dans les lycées généraux, avec la fin des séries et des spécialités inégalement réparties entre lieux de formation, la réforme s’accompagne aussi de suppressions d’heures de cours, et de 2 600 suppressions de postes.
Quant à Parcoursup, c’est en réalité un mur dressé contre les élèves les plus précaires afin de les empêcher de poursuivre leurs études !
C’est le moment de passer à l’action !
Depuis trois semaines maintenant la question sociale revient au premier plan. Le gouvernement est aux abois, il montre sa fragilité et étale sa violence au grand jour ! C’est maintenant aux enseignant-e-s de rentrer dans la bataille. Nous devons soutenir et protéger les lycéen-ne-s ainsi que les étudiant-e-s, construire la grève dans les Assemblées Générales. Le rapport de force est le seul moyen d’éliminer pour de bon les contre-réformes qui ruinent notre travail et de nous prémunir des nouvelles saletés dans les cartons gouvernementaux (CAP 2022 avec sa réforme managériale et austéritaire de l’État, casse des retraites, …).
Tous ensemble dans les luttes, dans la grève :
- contre les violences policières
Contre l’école du tri social qui entérine les inégalités - contre les réformes Blanquer des lycées,
- contre Parcoursup et la sélection à l’entrée de l’université, la hausse des frais d’inscriptions
- contre la réforme libérale et managériale des services publics (CAP 2022)
Pour une politique éducative ambitieuse, inclusive et émancipatrice - pour la sauvegarde de tous les postes des travailleurs-euses de l’éducation
- pour une carte élargie de l’Éducation Prioritaire incluant les lycées
Pour des services publics au cœur du projet d’égalité économique et sociale - pour la hausse des salaires et des pensions.
- pour des services publics de qualité, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort.