Tant au niveau local qu’au niveau national, une majorité de syndicats de l’enseignement franchissent le Rubicon et se mettent d’accord pour appeler officiellement à la grève de la surveillance du bac le 17 juin prochain ! Il s’agit d’une première depuis 2003. Et après ? quelles perspectives ? Blocage des examens, des corrections, des jurys ? Ce qui reste certain, c’est que les travailleurs-ses de l’éducation n’en peuvent plus !
Cela fait déjà plusieurs années que l’on sent un malaise grandissant dans l’éducation nationale. Les luttes y sont en effet nombreuses mais éparses à tous les niveaux. Cependant Cette année, les réformes du ministre Blanquer ont cristallisé les colères entraînant une multiplication des mouvements de grève et la mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’enseignement.
Difficile de lister les reculs et la volonté de remise en cause du service public d’éducation : destruction de l’enseignement professionnel au profit de l’apprentissage, paupérisation et précarisation des personnels, mise en place d’un management autoritaire et vertical, intimidation des lanceurs d’alerte, vision nationaliste et réactionnaire de l’École, suppressions de postes, « évaluationnite » aiguë, tri social de élèves puissance 10, fin progressive de l’éducation prioritaire… Sans oublier la future réforme de la fonction publique.
N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Les résistances ne manquent pas. Depuis la rentrée de septembre les mobilisations se suivent à un rythme soutenu, ce qui montre que c’est l’ensemble des personnels qui est touché et qui souhaite avoir son mot à dire. Malheureusement la fameuse convergence si souvent souhaitée n’a pas eu lieu et on a parfois l’impression que les différents « univers » de l’éducation nationale se mobilisent de manière disparate, sans jamais se rencontrer, ou si peu…
Malgré cela, les mobilisations ne baissent pas et la perspective de la perturbation du bac ne semble plus effrayer une majorité des organisations syndicales qui appellent à la grève du 17 juin. Il s’agit ni plus ni moins de se servir de ce jour très symbolique pour l’emporter !
Depuis plusieurs mois déjà les enseignant-es constatent que les grèves d’un jour ne suffisent pas. Elles sont médiatiquement banalisés et leurs effets sont mêmes carrément minorés par le ministère. Même si les AG de grévistes sont nombreuses et parfois massives, cela n’a pas permis de créer le rapport de force nécessaire. Il faut donc aller plus loin et ne pas avoir peur de la radicalité : pour gagner, il faut s’emparer des monuments, au propre comme au figuré ! Le bac et l’ensemble des examens de fin d’année sont les monuments de nos métiers. La bonne tenue de ces examens dépend de nous et de notre travail, il est donc temps de montrer que c’est nous qui travaillons et qui décidons !
La date du 17 devra donc constituer la première marche de la lutte de cette fin d’année puisque des AG sont prévues ce jour là. Nous devons donc prendre nos responsabilités. A nous de construire la résistance par la perturbation et la remise en cause des examens de 2019 !
Mobilisons-nous :
Contre l’école du tri social qui entérine les inégalités
– contre les réformes Blanquer des lycées, contre la loi Blanquer de la « _malveillance_ »
– contre la sélection sociale à l’Université en Licence (Parcoursup) et Master, et contre la hausse des frais d’inscriptions tout particulièrement pour les étudiants étrangers
– contre la réforme libérale et managériale des services publics (CAP 2022)
Pour une politique éducative ambitieuse, inclusive et émancipatrice
– Pour la sauvegarde de tous les postes des travailleurs-euses de l’éducation
– Pour une carte élargie de l’Éducation Prioritaire incluant les lycées
– Pour une réduction des effectifs par classe et une généralisation du temps de concertation pédagogique
Pour des services publics au cœur d’un projet d’égalité économique et sociale
– Pour la hausse des salaires et des pensions
– Pour des services publics de qualité, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort