Après avoir échoué en 2019, Macron récidive et engage une nouvelle réforme des retraites, pour nous faire trimer plus longtemps ! Par un allongement de la durée de cotisation ou par le report de l’age légal, le cap affiché est clair : 65 ans !
Cette réforme est injuste ! Reculer l’âge de départ est une aberration alors que les travailleur·euses les plus âgé·es sont déjà en difficulté face à l’emploi. C’est aussi une double peine pour les ouvrier·ères qui subissent déjà une espérance de vie en bonne santé plus courte et connaissent une mortalité précoce. Allonger la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein impacterait lourdement les métiers avec une entrée plus tardive dans l’emploi.
Cette réforme est inutile ! Contrairement au discours volontairement alarmiste, relayé par les médias aux ordres des capitalistes, aucune menace structurelle, démographique comme financière, ne met en danger le fonctionnement du régime de retraites par répartition. D’ailleurs le gouvernement ne s’en cache pas, la réforme a en fait pour but principal de financer d’autres postes budgétaires que les retraites (Éducation, hôpitaux…) tout en poursuivant une baisse de la fiscalité qui concerne surtout les entreprises et les plus riches !
Dans le cadre actuel, la masse des richesses produites par notre travail, est largement suffisante pour financer la protection sociale et actuellement le système est même excédentaire !
Le déficit envisagé dans le futur, d’une dizaine de milliards par an, est calculé sur la base de projections hasardeuses notamment en terme d’emploi. Pas de quoi faire s’écrouler le système surtout quand on compare avec les diverses aides publiques aux entreprises qui étaient estimées à 150 milliards en 2019 ! Chaque année, ce sont notamment plusieurs dizaines de milliards que les entreprises volent sur les salaires (le brut) avec des exonérations de cotisations sociales qui manquent dans les caisses de la protection sociale…
Il faut également prendre en compte la question de l’emploi : moins de chômeur·euses, de précaires mais aussi plus de services et emplois publics, ce sont plus de cotisations. Il est temps de mieux partager le travail entre tous·tes !
Tout est question de choix de société et de rapport de force !
La présentation de la réforme est repoussé en janvier mais il n’y a rien à attendre de ce délai supplémentaire acté par Macron et surtout pas du dialogue. Avant même la fin des négociations bidons, engagées pour la forme avec les gros syndicats, E. Borne avait déjà confirmé les grandes lignes de la réforme et un calendrier rapide pour l’imposer.
Après 30 ans de régression sur nos retraites et une protection sociale de plus en plus affaiblie, il est temps de mettre un coup d’arrêt à ces politiques libérales !
Au centre des questions de protection sociale solidaire, de répartition du travail et des richesses, la bataille des retraites est stratégique pour notre classe. Elle est un point d’appui essentiel pour notre projet de transformation sociale révolutionnaire en rupture avec le capitalisme. Menons-la dans l’unité pour la gagner !
Ne les laissons pas nous voler plusieurs années de nos vies ! Seule une mobilisation massive pourra contrer leurs projets et nous faire gagner de nouveaux droits plus favorables aux travailleur·euses !
Retraites, nos revendications immédiates :
Retour sur l’ensemble des contre-réformes depuis 1993 sur les retraites et la Sécu :
- Retour aux 37,5 annuités de cotisations.
- Taux de remplacement de 75 % du salaire brut sur la base la plus favorable, 6 derniers mois ou 10 meilleures années.
- Retraite à taux plein à 60 ans pour tous-tes et 55 ans dans les métiers à forte pénibilité.
- Pas de pensions inférieures au SMIC.
- Arrêt des exonérations de cotisations sociales au bénéfice des entreprises.
- Maintien d’un système de protection sociale solidaire et gestion directe des caisses par les travailleur·euses.
La bataille des retraites est à articuler avec le combat pour les salaires et contre les galères de la vie chère. Appuyons-nous sur les grosses journées de mobilisation interprofessionnelles comme des nombreuses mobilisations en cours dans les entreprises et services pour généraliser la lutte. Organisons un grand mouvement social avec pour seul cap : la répartition égalitaire des richesses et du travail !
Répartition égalitaire des richesses, nos revendications immédiates :
- Revalorisation du SMIC et échelle mobile des salaires, indexation sur l’inflation
- Hausse du point d’indice de la fonction publique indexée sur l’inflation et revalorisation des grilles indiciaires
- Public/privé : revalorisation prioritaire des bas salaires puis augmentations dégressives
- Plafonnement des hauts salaires et augmentations des salaires de base jusqu’à l’égalité salariale
- Revalorisation des pensions, bourses et prestations sociales, indexée sur l’inflation.
- Annulation des dernières réformes sur l’assurance chômage. Extension des droits et accès universel à l’allocation chômage avec un minimum égal au SMIC
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Garantie d’accès aux assurances et protections sociales pour tous-tes les travailleur·euses : artistes-auteurs, auto-entrepreneur·euses uberisé·es.
Des mesures d’urgence :
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L’État d’urgence social : blocage des loyers, des prix des produits de 1ère nécessité et des factures énergétiques.