Le ministre dit qu’il veut réformer l’École… en annonçant sa destruction ! Dans une tribune dans le quotidien Le Monde, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, dresse brièvement sa feuille de route. Inutile de lire entre les lignes : les annonces sont plus qu’inquiétantes…
Qu’il est facile d’invoquer le fantôme de Jean Zay lorsqu’il n’est plus là pour répondre ! En lisant cette tribune c’est plutôt l’ectoplasme de Blanquer qui nous saute au visage ! L’annonce pétaradante du grand retour des maths pour les 1ères ne fait oublier à personne que c’est ce même Blanquer qui les avait supprimées.
Le ministre pleurniche en faisant le constat du niveau qui baisse, des inégalités qui se creusent et d’une école qui n’attire plus les potentiels enseignant·es… Merci pour l’analyse mais nous sommes nombreux·euses à être au courant car c’est vous et vous prédécesseurs les responsables de cette catastrophe !
Après cette logorrhée de « ouin-ouin » le ministre propose ses solutions : il ne reviendra pas sur la casse de l’enseignement professionnel pourtant très majoritairement contestée par les personnels des LP ainsi que l’ensemble des OS. Il propose une refonte de la carte de l’éducation prioritaire (réclamée par les enseignant·es depuis des lustres!) sur un affinement des critères avec les « indices de positionnement social » (pourquoi pas) mais ne revient absolument pas sur la sortie des lycées des zones d’éducation prioritaire…
Enfin le ministre veut « réformer en profondeur le fonctionnement de l’École » en proposant un « nouveau pacte » aux personnels. Il annonce une revalorisation salariale… en évoquant une « évolution des missions » : en clair nos salaires ne vont pas être augmentés et si nous voulons gagner davantage il faudra désormais accepter une augmentation de la charge de travail et encore plus de tâches administratives ! Pap Ndiaye propose que nous accompagnions davantage chaque élève, que nous assurions les remplacements de courte durée et enfin que nous nous formions « hors du temps de l’enseignement » (pendant nos congés Monsieur le Ministre?!). L’« etc. » de la fin laisse augurer le pire : d’autres « missions » semblent imaginées…
Pap Ndiaye termine son exercice par une saillie sur les « atteintes à la laïcité » qui seront « sanctionnées », petits clin d’œil plus ou moins subtil aux « réac-publicains » obsédés depuis des années par la soumission des classes populaires…
Inutile d’espérer de bonnes résolutions pour 2023 du côté de la rue de Grenelle ! Nous demandons des moyens, nous n’aurons que du mépris. Il est temps d’organiser la riposte pour revendiquer et imaginer une école égalitaire, émancipatrice et soucieuse du bien être de l’ensemble de la communauté éducative.
Fédération CNT-SO Éducation et Recherche