Depuis le 07 octobre, le long conflit colonial israélo-palestinien, a repris la forme d’une guerre ouverte qui pourrait s’étendre à tout moment dans la région. Les événements de Gaza ont des répercussions dans le monde entier y compris en France et il nous faut y répondre par une ligne claire : de classe et internationaliste !
Une urgence : la fin des combats
Notre solidarité internationaliste va aux travailleurs et travailleuses de Palestine, d’Israël et immigré·es qui sont comme toujours les premières victimes de la guerre. C’est le cas de la majorité des victimes en Israël, ciblées comme juif·ves par le Hamas et ses alliés. C’est le cas aujourd’hui de la majorité des palestinien·nes victimes de la campagne militaire israélienne. Il ne peut y avoir d’indignation à géométrie variable face à ces mort·es. Terrorisme, crime de guerre ou contre l’Humanité : nous ne rentrerons pas dans le débat stérile sur ce que retiendra la justice internationale ou un jour l’Histoire. L’urgence est ailleurs !
Le gouvernement israélien a aujourd’hui les mains libres, fruit du soutien sans réserves du bloc occidental. La population gazaouie piégée dans ce gigantesque ghetto est assimilée à des animaux, privée des ressources élémentaires et empêchée de fuir des bombardements qui détruisent des pâtés de maison entiers, tuent des centaines de personnes dont de nombreux enfants. La perspective d’une opération terrestre à Gaza ouvre la porte à un massacre d’ampleur que même la sécurité des otages civils israéliens ne modère pas. Cette escalade militaire doit cesser !
Trouver le chemin d’une paix durable pour tous-tes
Il faudra ensuite s’attaquer à la matrice fondamentale de ces violences : la colonisation et les politiques ségrégationnistes de l’État israélien. Depuis 75 ans, pour les palestinienn·es, le colonialisme rime avec : spoliation, humiliation, occupation ou exode pour les réfugié·es et leurs descendance qui peuplent toujours des camps à Gaza ou partout dans la région. Après le « processus de paix » avorté, la situation a de nouveau empiré ces dernières années : construction de murs et clôtures de séparation qui étouffent les territoires palestiniens, extension des colonies, destructions ou spoliation de maisons et terres, violences et répression systémiques des populations palestiniennes avec des milliers de morts et de prisonnier·ières, blocus de gaza depuis 16 ans… L’arrivée au pouvoir en Israël d’une extrême-droite raciste et colonialiste a encore accentué ce processus, rendant inévitable un nouveau cycle de violence. Pourtant, il n’y aura pas d’issue sans décolonisation et processus politique qui permette à toutes les populations de vivre sur ce territoire, dans l’égalité et la dignité, et d’y choisir librement leurs modes d’organisation collective sans ingérence.
Combattre les ingérences impérialistes
L’Histoire d’Israël et de la Palestine, est aussi l’histoire de populations prisonnières des intérêts des grandes puissances en concurrence pour le contrôle de la région et de ses ressources. Aujourd’hui encore ce « grand jeu » continue avec à la clef, la déstabilisation et la montée générale des violences dans tout le moyen-orient : attaque du Rojava, guerre au Yemen, nettoyage ethnique au Karabagh, guerre civile depuis le printemps arabe en Syrie, instabilité de l’Irak…Les puissances impérialistes à l’œuvre (occidentaux, Russie…) et leurs alliés régionaux (Iran, Turquie, pétromonarchies du Golfe…) sont les même acteurs directs ou indirects de la tragédie de Gaza. Tous les nationalismes, militarismes et impérialismes d’où qu’ils viennent seront toujours contraires aux intérêts des travailleur·euses !
Contre les divisions entretenues par la réaction : unité de classe !
En France, Le gouvernement développe une vision à sens unique du conflit sur la ligne de l’État israélien. Toute manifestation de soutien aux populations palestiniennes est réprimée avec la violence policière désormais habituelle. Le bloc bourgeois radicalisé, profite du conflit pour sceller son alliance officieuse avec l’extrême-droite et régler ses comptes avec ses opposants politiques, dans un climat répressif et liberticide que nous dénonçons. Le fond de l’air est irrespirable avec des appels à la haine ou à la violence politique qui se multiplient, y compris en direct dans les médias. La classe ouvrière ne doit pas se laisser piéger par cette instrumentalisation ni se laisser diviser par le poison raciste qu’il soit antisémite ou qu’il vise les populations musulmanes. Faisons bloc !