Comme nous pouvions nous y attendre l’intersyndicale a joué son rôle historique de canalisation des colères vers les manifestations folkloriques du 18 septembre.
N’ayant jamais fait son autocritique du mouvement des retraites par exemple, elle croit encore qu’une journée symbolique de mobilisation peut être un avertissement envers le pouvoir politique. Mais nous le disions précédemment toutes celles et ceux qui se sont mobilisés le 10 et le 18 ne veulent pas se faire dicter un calendrier de l’intersyndicale, lui-même piloté par la CFDT.
Nous devons une nouvelle fois trouver des moyens pour les contraindre et les déborder !
Comme ont tenté de le faire Cultures en Luttes à Paris à la Villette le 10.09 et comme l’ont fait les copain·es de la Bobine à Grenoble nous avons besoin d’occuper et ouvrir des lieux pour organiser la lutte actuelle. Nous, intermittent·es précaires artistes auteur·ices nous n’avons que rarement des lieux de travail fixes et nous avons besoin de lieux pour nous organiser et construire le rapport de force.
Convainquons nos collègues permanent·es de nous aider à occuper nos lieux de travail. Occupons les lieux culturels vides ou en travaux partout où nous le pouvons.
Bien qu’affectées directement par les baisses de financements publique, nos directions ne veulent pas soutenir le rapport de force par la grève ou le blocage en baissant le rideau. Pour certaines, elles sont déjà asphyxiées par leur manque de liquidité (et la suspension des versements du FONPEPS ne va rien arranger) et pour d’autres, elles veulent tenir leur respectabilité face aux financeurs et être encore là pour se battre dans la répartition des miettes des mois ou années futurs. Mais le mal a déjà gangréné une partie du secteur, de mois en mois la masse salariale des entreprises culturelles ne fait que décroître avec des secteurs particulièrement touchés comme le spectacle vivant subventionné et l’audiovisuel.
En tant que travailleur·euses nous n’avons pas à soutenir nos directions lorsqu’elle nous baratinent que nous sommes sur le même bateau. Tous les jours nous ressentons les coupes budgétaires dans notre travail sur le plateau et pour les intermittents·es dans l’agenda et les options de taf des mois futurs.
Grâce aux mouvements Cultures en Luttes débutés au printemps, nous avons la force d’être déjà lancés et organisés un peu partout sur le territoire avec les syndicats et collectif du secteur mais aussi avec les non-syndiqué·es et les étudiant·es. C’est par les AG et cette dynamique que nous devons imaginer et poursuivre ce mouvement et pas seulement contre l’austérité et pour des acquis supplémentaires, mais aussi et surtout contre l’extrême droite qui investit de toutes ses forces et ses moyens dans les médias et la culture.
L’empire Bolloré qui n’arrête pas sa conquête des médias et écrase déjà la chaîne du livre souhaite acquérir UGC d’ici 2028 pour contrôler la majorité du cinéma français. De plus sa main mise sur des salles de spectacle comme l’Olympia, les Folies Bergères à Paris ou l’Arkea Arena à Bordeaux, montre la volonté de l’extrême droite de posséder et gérer les vitrines culturelles. Stérin n’est pas en reste avec son plan Périclès, ses « Nuits du bien commun » et ses « Murmures de la cité ». Aux camarades en PACA et Pays de la Loire nous alertons et appelons à converger à Angers le 1er octobre et à Aix-en-Provence le 6 octobre pour faire front contre la tenue du gala de charité du milliardaire d’extrème-droite. La « Nuit du bien commun » aura lieu 6 octobre 2025 à 19h au 6MIC, la SMAC du Pays d’Aix qui accueil l’évènement, et le 1er octobre à 19h à Angers au Centre des congrès. La tâche est immense mais nous devons, dans les luttes actuelles, construire un front antifasciste de la culture par les travailleur·euses eux mêmes.