Violences policières et expulsions illégales du piquet de grève au NH Collection Marseille : que protège la police ?

La CNT-Solidarité Ouvrière 13 dénonce la répression policière du mouvement de grève des salariées sous-traitées d’ELIOR, au NH Collection Marseille qui va franchir le cap des 50 jours.

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Depuis que le TGI de Marseille a rendu le 29 avril un jugement défavorable à ELIOR, les déboutant de leur demande d’expulsion du piquet de grève, les intimidations policières et tentatives de briser le mouvement n’ont pas cessé.  Les grévistes et leurs soutiens ont eu a subir quotidiennement : contrôles d’identité réguliers, cordon policier devant l’hôtel, poursuites pour « agression sonore » et convocations multiples au commissariat ne débouchant sur aucune procédure sérieuse…

Le jeudi 23 mai, un nouveau cap a été franchi avec une première expulsion violente du piquet de grève devant l’hôtel se soldant par la mise en garde à vue de Camille et Lara les deux juristes de la CNT-SO et premier maillon du soutien syndical au mouvement. Elles sont convoquées ultérieurement en justice.
Depuis le harcèlement policier n’a pas cessé. Vendredi, le NH, ceinturé par un cordon policier derrière des rubalises, avait plus l’air d’une « scène de crime » de série TV que d’un hôtel de luxe. Samedi, « temps fort » de solidarité, c’est près d’une trentaine de policiers issus de diverses unités urbaines, dirigés par un commissaire qui ont été mobilisés au long de la matinée pour évacuer le piquet et retirer le matériel revendicatif qui a été saisi.
Bien évidemment, ces agissements relèvent de l’abus de pouvoir et ne sont encadrés par aucune décision judiciaire ou arrêté préfectoral. Une banderole accrochée avec une ficelle dégradant la façade, des chaises qui entravent la circulation des trottinettes, la mauvaise image pour Marseille… voilà les fondements évoqués par les responsables policiers pour justifier « le trouble à l’ordre public » et une évacuation en « flag ». De qui se moque-t-on ?

Nous dénonçons ces attaques arbitraires qui ne visent qu’à entraver l’exercice du droit de grève et protéger les intérêts d’employeurs privés qui bafouent régulièrement le droit du travail !
Nous ne pouvons pas imaginer qu’une telle instrumentalisation de la police, inédite dans un conflit social récent à Marseille, puisse se faire sans des ordres politiques clairs, alors que la préfecture des Bouches-du-Rhône n’a jamais donné suite à notre demande de médiation quadripartite avec ELIOR mais aussi le donneur d’ordre NH Hotel.

Manifestement ce mouvement dérange et tout est bon pour essayer d’en finir ! Cela ne colle certainement pas avec le scénario prévu pour Marseille, nouvel eldorado du tourisme. Les petites mains de l’industrie sont priées de ne pas faire tâche dans le décor et de retourner à leurs conditions d’invisibles pendant que les actionnaires de grands groupes se partagent le pactole…
Mais rien n’y fera, à Marseille, aussi vrai que les immeubles s’effondrent à quelques rues des palaces, les travailleuses et travailleurs restent rebelles ! Malgré toute ces pressions, ce mouvement exemplaire pour le respect et la dignité ouvrière va se poursuivre, tout comme la formidable générosité et solidarité qui entourent la lutte. Plus que jamais : « ELIOR démission, NH négociation » !

La grève continue ! La CNT-SO 13 appelle au soutien le plus large contre la répression policière et pour la satisfaction des revendications des grévistes.

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Caisse de grève en ligne : https://www.lepotcommun.fr/pot/mcvvrkn0

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Les prochains RDVs de soutien :

  • RDV chaque matin dès 09h30 pour soutenir la mise en place du piquet de grève
  • Mercredi 29/05, grand concert de soutien au Molotov avec des groupes et artistes de la scène locale (20H – 3 place P. Cezanne)

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  • « La solidarité fait le pont devant le NH Collection », chaque matin du jeudi 30/05 au samedi 01er juin