Le crash actuel est tout sauf une surprise ! Nous prévenions depuis des mois que sans mesures sanitaires structurelles ni investissements dans les services publics, il ne serait pas possible de tenir une année normale avec le COVID… Malgré les grands mots, Macron n’a pas changé de cap, le deuxième confinement va surtout affecter la sphère privée et nous assigner au travail, sans mesures de fond.
L’ouverture du système scolaire (hors supérieur) dans ces conditions est préoccupante.
Nous avons conscience de l’accentuation des difficultés et inégalités scolaires suite au premier confinement avec un enseignement en distanciel mal préparé et discriminant. Nous partageons la volonté de maintenir les apprentissages et le lien éducatif avec nos élèves mais cela ne doit pas se faire au prix de la santé publique et par la mise en danger des personnels et élèves !
Pour la CNT-SO, les conditions ne sont actuellement pas réunies pour la rentrée et une mobilisation collective est nécessaire.
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VOIR NOTRE COMMUNIQUE SPÉCIFIQUE SUR LA RENTRÉE
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Éducation : un méga-cluster ?
J.M Blanquer pourra toujours prétendre que « tout est sous contrôle » et étouffer la réalité en révisant la définition des cas contacts, le système scolaire est impacté. Symboliquement nous sommes passés d’une trentaine de clusters identifiés en milieu scolaire début septembre à plus de 800 mi-octobre, avec plusieurs milliers de fermetures de classes et quarantaines individuelles. Il est indispensable de revenir aux règles précédentes concernant la gestion des cas contacts et mieux prendre en compte la maladie pour les élèves d’âge primaire (catégorie actuellement sous-testée). Le gouvernement ne souhaite pas gêner l’activité économique et mise cyniquement sur le faible nombre de cas graves dans cette tranche d’âge !
Pourtant malgré leurs propos rassurants, nous pouvons nous poser la question du rôle du système scolaire dans la progression épidémique actuelle. Progressivement des études internationales démontent le mythe de l’enfant peu contaminant et sans rôle de propagation. Ceux-ci seraient aussi contagieux que les adultes et sources de contaminations intra-familiales. Le système scolaire brasse et connecte quotidiennement plusieurs millions de personnes, d’un point de vue sanitaire, la question d’une re-fermeture totale pour juguler l’épidémie est légitime. Au minimum, on ne peut faire l’économie de mesures sanitaires plus strictes pour empêcher le virus d’y circuler !
Un protocole sanitaire toujours hors-sujet
La réponse de J.M Blanquer et du ministère n’est pas à la hauteur avec un réaménagement très insuffisant du protocole adopté en juillet dans un contexte de décrue épidémique.
Face au risque de contamination aérosol, les consignes claires d’aération sont indispensables et ne coûtent rien, contrairement aux investissements nécessaires d’appareils de filtrage de l’air. L’aération même accompagné d’une généralisation du masque ne dispense pas cependant des autres pratiques de prévention. De ce côté, le ministère se cantonne à de bonnes intentions à mettre en place si « possible » et qui concrètement ne sont pas applicables avec un accueil complet des élèves.
L’étalement du temps de cantine, des entrées et sorties, l’absence de brassage des groupes (aboli dans le secondaire concernant les options), les récréations décalées… autant de contraintes qui deviennent plus lourdes à gérer suivant la taille des établissements. La désinfection plus régulière est nécessaire mais va se heurter aussi au manque de personnels des collectivités. Les nouvelles contraintes, comme la possibilité de récréation en classe, vont aussi être de plus en plus dures à supporter par les élèves sans allégement du temps de présence et des effectifs.
Le ministère concède tout juste la possibilité de pratiquer un enseignement distanciel partiel, à mettre en œuvre avec les Rectorats, en cas de difficulté d’application du protocole dans un établissement. Ce problème est général ! Il est nécessaire d’activer partout le « plan de continuité pédagogique» dont la première phase prévoit un accueil des élèves en effectifs restreints. Pour les zones les plus impactées, l’application de la phase 2 doit être envisagée (fermetures d’établissements et un enseignement en distanciel).
Le retour du « démerdentiel », c’est non ! Investissons dans l’Éducation !
Encore une fois, le ministère prend la pause autoritaire : il donne des ordres mais rien n’a été préparé concrètement pour assurer une vraie continuité pédagogique dans des conditions restreintes d’accueil. Le MEN distribue ses nouvelles consignes à 48h de la rentrée, laissant les équipes éducatives gérer l’urgence. L’improvisation et le mépris, ça suffit ! Les conséquences de l ‘assassinat de notre collègue Samuel Paty sur le climat scolaire et l’obligation de discuter avec tous ses acteurs des valeurs de l’école laïque, mérite plus qu’une commémoration mais un temps de réflexion collectif et des décisions pédagogiques individuelles bien réfléchies. La rentrée, pour les élèves, doit être reportée de plusieurs jours pour permettre les adaptations pédagogiques et matérielles nécessaires.
Concernant tout travail en distanciel, celui-ci doit être encadré et respectueux des obligations de services des personnels et l’utilisation du matériel personnel indemnisée !
Nous dénonçons toujours l’impréparation matérielle : pas d’embauche massive pour permettre l’accueil en groupes restreints (au contraire, des postes en moins dans le secondaire), pas de mesures particulières, en lien avec les collectivités pour améliorer les conditions matérielles (sanitaires, tables individuelles…), un investissement informatique limité à 2000 ordinateurs pour la « continuité pédagogique ». Un plan d’urgence pour l’éducation est urgent !
Le masque étant un impératif sanitaire et non une fourniture scolaire, il doit être distribué gratuitement, dès l’école primaire, aux élèves pour un égal accès de tous•tes à l’éducation.
La fédération CNT-SO Éducation et Recherche demande :
• Report de la rentrée scolaire des élèves au 05 novembre minimum
• Dédoublement de toutes les classes avec emploi du temps adapté soit l’application immédiate de la phase 1 du plan de continuité pédagogique sur tout le territoire et de la phase 2, dans les zones les plus affectées par l’épidémie
• Renforcement du protocole sanitaire national
• Distribution gratuite et port du masque pour tous les élèves dès le primaire
• Fourniture de masques FFP2 pour les personnels de santé et AESH
• Plan de recrutement massif de personnels
• Plan d’équipement informatique pour les élèves et personnels
• Campagne systématique de dépistage préventif des personnels
• Télétravail ou ASA de droit pour les personnels vulnérables, sur avis médical
• Suppression du jour de carence
• Indemnisation à 100% du congé garde d’enfant, de droit, pour les parents
Nous appelons tous les personnels à tenir des AGs dans les établissements à la rentrée pour construire le mouvement de grève nécessaire à la défense de la santé et des conditions de travail de tous.tes ! Le ministère ne bougera pas sans mobilisation !
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Version initiale du 29/10
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Le crash actuel est tout sauf une surprise ! Nous prévenions depuis des mois que sans mesures sanitaires structurelles ni investissements dans les services publics, il ne serait pas possible de tenir une année normale avec le COVID… Malgré les grands mots, Macron n’a pas changé de cap, le deuxième confinement va surtout affecter la sphère privée et nous assigner au travail, sans mesures de fond.
Le système scolaire (hors supérieur) doit rester ouvert dans des conditions encore inconnues à 4 jours de la rentrée, en particulier concernant le protocole sanitaire et les mesures de protection.
Nous avons conscience de l’accentuation des difficultés et inégalités scolaires suite au premier confinement avec un enseignement en distanciel mal préparé et discriminant. Nous partageons la volonté de maintenir les apprentissages et le lien éducatif avec nos élèves mais cela ne doit pas se faire au prix de la santé publique et par la mise en danger des personnels et élèves !
Éducation : un méga-cluster ?
J.M Blanquer pourra toujours prétendre que « tout est sous contrôle » et étouffer la réalité en révisant la définition des cas contacts, le système scolaire est impacté. Symboliquement nous sommes passés d’une trentaine de clusters identifiés en milieu scolaire début septembre à plus de 800 mi-octobre, avec plusieurs milliers de fermetures de classes et quarantaines individuelles. Le gouvernement ne souhaite pas gêner l’activité économique et mise cyniquement sur le faible nombre de cas graves dans cette tranche d’âge !
Pourtant malgré leurs propos rassurants, nous pouvons nous poser la question du rôle du système scolaire dans la progression épidémique actuelle. Progressivement des études internationales démontent le mythe de l’enfant peu contaminant et sans rôle de propagation. Ceux-ci seraient aussi contagieux et sources de contaminations intra-familiales. Le système scolaire brasse et connecte quotidiennement plusieurs millions de personnes, d’un point de vue sanitaire, la question d’une re-fermeture totale pour juguler l’épidémie est légitime. Au minimum, on ne peut faire l’économie de mesures sanitaires plus strictes pour empêcher le virus d’y circuler !
Un protocole sanitaire hors-sujet
Les premières déclarations de J.M Blanquer ne sont pas à la hauteur avec seulement un réaménagement à la marge du protocole. Il est inconcevable de reprendre le travail avec le protocole allégé, adopté en juillet dans un contexte de décrue épidémique. Il doit être complétement révisé : réduction de la jauge d’accueil, distanciation physique stricte en milieu clos, prise en compte du risque aérosol avec aération systématique et régulière, limitation du brassage des groupes, nettoyage et désinfection des locaux plusieurs fois par jour, aménagements de la restauration scolaire, retour aux règles précédentes concernant les cas contacts.
Le masque étant un impératif sanitaire et non une fourniture scolaire, il doit être distribué gratuitement aux élèves pour un égal accès de tous•tes à l’éducation.
En complément de ce protocole renforcé, il est nécessaire d’activer partout le « plan de continuité pédagogique» dont la première phase prévoit un accueil des élèves en effectifs restreints. Pour les zones les plus impactées, l’application de la phase 2 doit être envisagée (fermetures d’établissements et un enseignement en distanciel).
Le retour du « démerdentiel », c’est non !
Encore une fois, rien n’a été préparé concrètement pour la continuité pédagogique et des conditions restreintes d’accueil. Le MEN va attendre la dernière minute pour effectuer un énième changement de consignes, laissant les équipes éducatives gérer l’urgence. L’improvisation et le mépris ça suffit ! Devant déjà se tenir dans le contexte lourd de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, la rentrée, pour les élèves, doit être reportée de plusieurs jours pour permettre les adaptations nécessaires.
Concernant tout travail en distanciel, celui-ci doit être encadré et respectueux des obligations de services des personnels et l’utilisation du matériel personnel indemnisée !
Nous dénonçons toujours l’impréparation matérielle : pas d’embauche massive pour permettre l’accueil en groupes restreints (au contraire postes en moins dans le secondaire), pas de mesures particulières, en lien avec les collectivités, pour améliorer les conditions matérielles (sanitaires, tables individuelles…), un investissement informatique limité à 2000 ordinateurs pour la « continuité pédagogique ». Un plan d’urgence pour l’éducation est impératif !
La fédération CNT-SO Éducation et Recherche demande :
• Report de la rentrée scolaire des élèves au 05 novembre minimum
• Application immédiate de la phase 1 du plan de continuité pédagogique sur tout le territoire et de la phase 2, dans les zones les plus affectées par l’épidémie
• Renforcement du protocole sanitaire national
• Distribution gratuite du masque pour tous les élèves dès le primaire
• Fourniture de masques FFP2 pour les personnels de santé et AESH
• Plan de recrutement massif de personnels
• Plan d’équipement informatique pour les élèves et personnels
• Campagne de dépistage des personnels
• Télétravail ou ASA de droit pour les personnels vulnérables, sur avis médical
• Suppression du jour de carence
• Indemnisation à 100% du congé garde d’enfant, de droit, pour les parents