L’assurance-chômage, comment ça marche ?
Tous les salariés-ées cotisent obligatoirement par des prélèvements sur leur salaire. Ces prélèvements sont versés à la Caisse d’assurance-chômage, laquelle sert aux salariés-ées du privé et pour une part du public. C’est donc une sécurité collective qui permet d’avoir un revenu lorsque l’on perd son emploi ; une forme de salaire différé qui nous revient quand nous en avons besoin puisque nous avons cotisé.
Jusqu’au 1er novembre, comment ça marchait ?
Avec l’ancienne réglementation, en gros (il existe malheureusement de nombreuses exceptions), pour toucher l’allocation de retour à l’emploi (ARE ou allocation-chômage), il faut avoir travaillé au minimum 4 mois (soit 610 heures) sur les 28 derniers mois. Ce montant est équivalent au maximum à 75 % de la somme des salaires bruts gagnés durant cette période. Donc, plus on a un petit salaire, plus on a un petit chômage et inversement.
De plus, on peut recharger ses droits : si on alterne périodes de chômage et périodes de travail tout en restant inscrit.e, on peut ouvrir de nouveaux droits à l’ARE dès 150 heures de travail.
Enfin, on touche l’allocation-chômage pendant une durée égale au maximum à la période où on a cotisé.
Ce qui change au 1er novembre
1/ Pôle emploi ne remontera que sur les 24 derniers mois (au lieu de 28 mois) pour calculer l’indemnité de chômage.
2/ Sur cette période, la durée minimale de travail requise pour bénéficier d’une allocation ne sera plus de 4 mois, mais de 6 mois (soit 910 heures).
3/ Le montant de l’indemnisation va diminuer. L’allocation-chômage ne sera plus calculée en fonction des jours réellement travaillés, mais en fonction du salaire mensuel moyen, c’est-à-dire que les salaires de la période retenue seront divisés par la totalité des jours que celle-ci renferme (y compris les jours de repos, fériés et dimanches, ou les jours non travaillés s’il y a plusieurs contrats). Exemple : j’ai travaillé 3 mois à temps plein, au lieu de calculer mon chômage à partir des 72 jours travaillés, Pôle emploi le fera sur 92 jours.
4/ Pour recharger ses droits, il faudra avoir travaillé 910 heures (6 mois), et non plus 150 heures !
En résumé, il va falloir travailler plus pour toucher moins !
Comment lutter contre cette réforme ?
Nous connaîtrons presque tous-tes le chômage un jour. Cette réforme va toucher tous les salariés.ées, et en particulier les précaires (employés.ées à temps partiel – ce sont majoritairement des femmes –, saisonniers, intérimaires, en contrat court, étudiants-es, personnes âgées…) du fait qu’ils/elles perdent plus souvent leur travail que les personnes en CDI.
Alors, ne nous laissons pas voler nos cotisations ! Luttons pour l’annulation de cette réforme ; pour la hausse des minimaux sociaux, des allocations et du SMIC, et pour la réduction du temps de travail !
Organisons-nous dans nos syndicats et comités d’action chômeurs !