L’armée russe envahi depuis le 24 février dernier l’Ukraine par la Biélorussie, la Crimée et le Donbass. Cette invasion massive par la seconde armée au monde, générant essentiellement la mort de civils, bouleverse et va bouleverser durablement les sociétés occidentales et bien entendu la société Russe. Ce sont évidement les plus fragiles, les plus précaires qui seront les plus impactés par cette guerre.
La guerre ne profite qu’aux capitalistes : d’un côté les profits des complexes militaro-industriels s’envolent, de l’autre elle justifie les mesure d’austérité au nom de « l’économie de guerre », et renforce l’exploitation des travailleurs (en particulier les centaines de milliers de réfugiés plongés dans une situation précarité qui les expose à tous les abus). Plusieurs villes ont subi des tirs de missiles, à l’aveugle, comme tous les tapis de bombes largués sur des populations depuis la deuxième guerre mondiale.
Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, le Donbass était déjà entièrement sous le contrôle de Moscou. Ces 8 années de guerre avaient déjà causé la morts de 13 000 personnes, essentiellement des civils et des horreurs qui ont attisé les haines, sans oublier les millions de réfugié.e.s ou déplacé.e.s d’une zone à l’autre de leur propre pays.
Si nous considérons que des mesures contre les oligarques et responsables russes et d’ailleurs auraient du être prise depuis longtemps, tant la complaisance avec les amoureux de la verticalité et de l’autorité fait bon ménage avec un large spectre de l’échiquier politique et économique français, nous nous inquiétons fortement des conséquences de l’ensemble des mesures prises par les pays occidentaux qui affectera essentiellement la population russe, subissant déjà une désinformation institutionnalisée, une précarité généralisée et une désagrégation des droits humains et sociaux. C’est ce que dénoncent depuis des années les militants des Droits humains, et des syndicalistes de Russie, mais aussi ceux d’Ukraine et des pays limitrophes.
Au regard de l’expérience de ces dernières années (Rwanda, Syrie, Afghanistan, Mali, Centrafrique…), on ne peut qu’être inquiet des agissements à venir des armées occidentales (françaises y compris) si celles-ci devaient être impliquées directement dans un conflit international. Ces interventions se sont traduites ces dernières années par des morts de civils, des exactions et viols (1). Nombreux sont les partisans en Ukraine et en Russie d’un accroissement des droits, des libertés fondamentales mais aussi de l’égalité économique et sociale. Qu’ils soient non-violents/pacifistes ou devant se battre pour protéger ce qui reste de leur vie, il est nécessaire de les aider prioritairement, car c’est en elles et eux que réside l’avenir de ces pays et de leurs habitants.
Particulièrement inquiet de la situation qui ne cesse de s’aggraver, avec l’agitation de la menace nucléaire notamment, nous appelons à un nouveau rassemblement jeudi 10 mars 2022 devant la mairie de Poitiers à 18h30. Nous appelons d’ailleurs à un rassemblement chaque jeudi pour montrer notre opposition à toute forme de guerre, notre engagement pacifiste et anti-impérialiste, mais avant tout notre solidarité concrète avec la population et les travailleur·euse·s russes et ukrainien·ne·s, qu’ils soient sur place ou sur les routes de l’exil.
Nous adressons notre solidarité aux militant.e.s de la désescalade en Russie, en Biélorussie et ailleurs qui subissent de féroces et inacceptables intimidations, persécutions et privations arbitraires de liberté (emprisonnement, placement dans des centres de « rééducation par le travail », etc).
Ce rassemblement, dans le sillage des diverses initiatives publiques ou privées d’assistance à la population et aux travailleurs ukrainiens menées dans la Vienne, se traduira également par différentes initiatives dans les prochains jours (conférence publique avec militants et syndicaliste ukrainiens, mise en place de caisses de soutien financiers…).