Depuis plus de deux mois, un mouvement social et populaire de grande ampleur mobilise les martiniquais·es qui revendiquent de pouvoir vivre dignement face à une situation devenue intenable. C’est l’expression de la colère légitime contre la vie chère, l’austérité et la répression.
Le constat n’est pas nouveau, depuis déjà plusieurs années, des mouvements similaires de lutte contre la Profitation ont éclaté comme en 2009 (grève générale en Guadeloupe avec le LKP) ou plus récemment de la Guyane (2017) à Mayotte (2018), en passant par les Antilles.
Les populations et travailleur·euses des départements ultra-marins sont depuis toujours soumis à un mépris, des contraintes et une répression fortes de la part de la classe possédante.
Dans les Antilles, avec la complicité de l’État, les familles des anciens grands colons, les BÉKÉS, possèdent le monopole des secteurs économiques et productifs, marqué notamment par la monoculture intensive. Ce monopole leur autorise tous les abus et marque la continuité hybride du colonialisme d’antan et du capitalisme moderne. Répression des mouvements sociaux d’ouvriers agricoles, émeutes de 1959, Scandale de la Chlordécone, vie chère, bas salaires, la liste s’allonge au fil des décennies!!
C’est ainsi que les Outre-mer restent toujours maintenues dans un rapport de dépendance, où plus de 80 % des denrées alimentaires sont importées. Les écarts de niveau de vie avec la « Métropole » restent persistants avec aussi des inégalités d’accès aux services publics (santé, éducation…) et aux infrastructures (eau, énergie…). Ces problèmes s’accumulent et s’ajoutent à une inflation qui atteint des records, un chômage qui reste endémique et des familles peinent chaque jour à mettre de la nourriture sur la table.
Aux côtés de la Guadeloupe et de la Guyane, les Martiniquais se battent pour des droits fondamentaux : vivre dignement, dans la justice sociale, et sans subir une répression qui s’intensifie de jour en jour.
Loin des transformations structurelles dont ces territoires ont besoin, l’État annonce des mesurettes qui ont démontré à maintes reprises leurs échecs et choisit encore la répression. Le déploiement de la CRS 8 en Martinique, inédit depuis 1959, pour réprimer la colère légitime en est le symbole fort.
Cette situation doit cesser. Seule la mobilisation solidaire et la prise de conscience collective, notamment sur les enjeux de classe, permettront de renverser le système capitaliste et colonial qui pèse sur la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, Mayotte et bien d’autres.
C’est pour cela que nous apportons notre total soutien aux travailleur·euses en lutte dans « les outre-mer » et que nous appuyons et soutenons leurs revendications légitimes.
PLISS FOSS MADININA, PLISS FOSS KARAYIB, KIMBÉ RED PA MOLI !!