Le 07 juillet 2020, le tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence a annulé les sièges de deux anciennes grévistes d’Elior au NH Hôtel de Marseille, qui avaient été élues au sein du CSE de l’agence Propreté sud-est en novembre 2019. La CNT-SO conserve cependant sa représentativité et sa déléguée syndicale.
Contre toute attente, l’attaque ne vient pas de l’entreprise mais de structures syndicales ! Le tribunal a donné suite aux demandes de diverses structures CGT : UL Marseille Sud et la fédération des ports et docks pour le syndicat du nettoyage, sous le motif de non respect de « l’exigence de parité », la liste présentée par la CNT-SO ne présentant que des femmes.
Alors que la loi sur l’obligation de la parité au sein des listes électorales a été instaurée pour faciliter l’accès des femmes aux instances représentatives du personnel, ce texte est utilisé de façon dévoyée, pour faire sanctionner une liste de grévistes, 100% féminine.
Nous ne sommes pas des syndicats qui passent leur temps à taper publiquement sur les autres organisations pour exister mais nous ne pouvons que condamner l’attitude scandaleuse de ces structures CGT qui choisissent le camp de la répression.
En effet, ces femmes de chambres ont subi pendant de longs mois la répression patronale ainsi que les insultes racistes et la violence policière et elles ont encore à affronter aujourd’hui les conséquences de leur engagement devant le tribunal correctionnel, avec un procès prévu en octobre 2020.
A travers cette élection, les grévistes gagnaient la reconnaissance, par leurs pairs, de leur engagement collectif pour un meilleur salaire et des conditions de travail dignes mais elle était également le moyen d’obtenir une protection contre un licenciement « sanction » de la part d’Elior.
La section CGT Nettoyage d’Elior disposait déjà d’une écrasante majorité au CSE (16 sièges sur 17 chez les titulaires et 13 sièges sur 17 chez les suppléants). Pour cette structure qui avait brillé par son absence en 06 mois de conflit, Il s’agit surtout d’éliminer une autre organisation vue comme « concurrente » quitte à exposer des salariées à la répression anti-syndicale de l’employeur.
Pourtant lors du conflit au NH, parmi de nombreux soutiens politiques, associatifs et syndicaux nous avons aussi pu compter sur diverses autres structures et camarades de la CGT et mené un certain nombre d’actions dans l’unité. Ce coup de poignard dans le dos est d’autant plus inadmissible ! Nous en laissons juge, les camarades cégétistes qui pourraient légitimement s’en indigner…