Aide à domicile : à la recherche de la prime Covid-19 !

Au sortir du déconfinement, début mai, le ministre de la santé Olivier Véran annonçait le versement d’une prime aux personnels des EHPAD, et aux personnels des services d’aide à domicile pour valoriser leur engagement durant la crise sanitaire.

Cette mesure qui ne constituait que le minimum au regard des efforts fournis et des risques encourus, n’engageait en définitive que ceux qui y croyait, du fait de l’extrême complexité des modes de financement de l’aide à domicile. Dans les faits, le gouvernement qui ne finance pas l’aide à domicile directement (ce sont les départements pour l’essentiel) ne s’engageait à rien du tout. Cette fausse mesure entraine des inégalités criantes entre professionnels. Si les salariés des EHPAD peuvent y prétendre, on se retrouve dans certaines structures dans le cas de figure ou les salariés des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), financés par la sécurité sociale bénéficient de cette prime alors que leurs collègues du services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), financés sur fonds départementaux en sont exclus.

Des primes de misère et qui divisent !

L’absurdité de la mesure entraine d’autres inégalités pour celles et ceux d’entre nous pouvant malgré tout prétendre à cette prime. En cette fin de mois de juillet la douche est froide, puisque cette prime serait versée pour le moment par une vingtaine de départements seulement, les autres prenant leurs temps, ou annonçant tout simplement ne pas en avoir la possibilité. Et quand la prime est promise, dans de nombreux cas nous sommes loin du minimum de 1000 € promis. Dans la Vienne la prime est de 550 €, elle oscille entre 500 et 750 € dans les Landes, 500 € en Dordogne et en Deux-Sèvres, 400 € dans le Lot, 250 € en Seine Maritime… Qui dit moins encore ?

D’après nos calculs, plus de 90 % des salariés à domicile quel que soit leur statut agissant auprès des personnes âgées, dépendantes, ou handicapées ne toucheront rien, puisque les salariés du particulier-employeur (dont environ 200 000 travaillent auprès de personnes dépendantes) en sont de fait exclus. C’est une drôle de manière de valoriser notre engagement.

Professionnels du médico-social et professionnels du domicile, nous avons assuré durant cette crise qui n’est pas encore terminée un travail essentiel. Sans nous, sans notre attention au quotidien, sans notre rôle de relais avec les autres professionnels médicaux et les familles, il est plus qu’évident que le nombre de mort aurait été bien plus grand. Et encore une fois on nous ment, on nous divise et on nous prend pour des imbéciles.

Que l’État assume ses propres décisions : nous voulons notre prime de 1500 € immédiatement que nous travaillons auprès de particuliers-employeurs ou auprès d’une structure de service à la personne !

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