Aide à domicile et coronavirus : être protégé et se protéger ! (mise à jour 19 mars)

Comme nous le craignons, les situations complexes se multiplient dans l’aide à domicile et les services à la personne. Les professionnels du domicile sont en première ligne et pourtant ne sont toujours pas protégés (sanitairement et financièrement) comme il se doit. Isolés, l’information ne leur parvient que de façon inégale.

C’est pourquoi, à la CNT-SO, nous essayons d’accompagner au mieux les nombreux salariés qui nous interpellent par l’information et le soutien syndical quand il est nécessaire.

Zone à risque et approvisionnement en masque

Les personnels d’aide à domicile étant injustement considérés comme des professionnels non soignants, ils n’étaient pas considérés comme prioritaires pour bénéficier des approvisionnement en masque de protection, ce qui en soit constitue un véritable scandale sanitaire.

Les pouvoirs publics ont enfin changés un peu d’option depuis le mercredi 18 mars, face aux nombreux droits de retrait exercés par les aides à domicile partout en France.

Désormais, dans les zones de circulation active du virus (la liste est actualisée quotidiennement sur le site de Santé publique France : cliquez ici), « des masques chirurgicaux seront mis à disposition des professionnels du domicile intervenant pour les actes essentiels à la vie quotidienne auprès des plus vulnérables (personnes âgées et handicapées), afin de pouvoir assurer les visites prioritaires ».

Dans les structures de services à la personne (entreprises, associations, collectivités…), c’est à l’employeur de se fournir en masque de protection auprès des pharmacies.

Pour les aides à domicile employées directement par des particuliers-employeurs afin d’assurer des actes essentiels de la vie, le professionnel doit présenter un document attestant de sa qualité (attestation de l’employeur, bulletin de salaire CESU).

Pour cette dernière catégorie de professionnels, cette mesure constitue une légère avancée mais dans les faits restent complexes à mettre en place et déresponsabilise les personnes aidés et leur entourage de la fourniture du minimum de protection.

Les éléments détaillés sur l’approvisionnement en masques chirurgicaux sont accessibles ici :

informations-sur-l approvisionnement-en-masques-chirurgicaux-en-stade-epidemique-de-l epidemie-de-coronavirus-covid-19

Les modalités du port d’un masque de protection pour les aides à domicile

Au quotidien, si une aide à domicile est en contact avec une personne diagnostiquée covid-19 positive, le bénéficiaire de l’intervention, comme l’aide à domicile doivent porter un masque chirurgical. La double barrière est plus efficace que le masque chirurgical seul.

A défaut de quantité de masques suffisant, plusieurs cas de figures se pose :

A. Si la personne chez qui l’aide à domicile intervient est une personne saine en quarantaine (c’est à dire définie comme tel par le corps médical), celle-ci doit mettre un masque en présence de l’aide à domicile mais pas le salarié car la personne n’est pas malade. Autrement, il n’y a aucune raison de porter un masque. Donc pas de port de masque systématique.
B. Dans le cas ou l’aide à domicile est en contact avec une personne présentant des signes d’infection respiratoire, et en absence d’acte invasif sur la sphère respiratoire, elle doit porter un masque chirurgical en face à face (salarié/bénéficiaire).
C. En cas de pénétration dans une pièce susceptible d’être contaminée, par une personne diagnostiquée covid-19 positive ou fortement suspect de l’être, il est impératif d’attendre 20 minutes après la sortie de la personne malade pour rentrer sans masque et de nettoyer le sol avec de l’eau savonneuse. C’est le délai estimé pour que les gouttelettes tombent sur le sol.

Dans tous les cas de figures, il faut pouvoir estimer au mieux

Et pour les autres professionnels du domicile (petit bricolage, assistance informatique à domicile, petit jardinage…), est-il encore possible d’exercer son activité professionnelle ?

La Direction Générale des Entreprises (DGE) a été interrogée au sujet de la possibilité pour les structures de services à la personne de maintenir leurs activités et répond que « les activités dites de « confort » peuvent être maintenues « (…) a deux conditions :

  • En se protégeant et en offrant toute garantie a` leur client (gestes barrières, distance de sécurité´)
  • Avec l’accord de votre client comme vous intervenez au domicile.

Dans le cas contraire, le contrat d’intervention est suspendu le temps de l’obligation de rester chez soi » .

Il importe, que vous soyez salarié en structure de services à domicile ou salarié du particulier employeur, de s’assurer strictement que l’intervention est possible et que les conditions de sécurité soient réunis. Dans le cas contraire, l’employeur ne peut vous forcer à effectuer votre travail et nous vous invitons dans ce cas à exercer votre droit de retrait. Ne pas hésitez à nous faire part de tous abus en la matière.