Brutalité et matraques : gouvernement et universités prêts à tout pour nous imposer la sélection sociale.

Communiqué du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM – CNT-SO) sur la répression du mouvement étudiant et sur la situation particulière de l’université occupée Montpellier 3 menacée d’expulsion.

Partout en France, les étudiants se mobilisent de plus en plus massivement contre la sélection sociale à l’entrée de l’université. Paris 1 (Tolbiac), Paris 10 (Nanterre), Paris 8 (St Denis), Toulouse Jean-Jaurès, Grenoble, Nantes, Poitiers, Rennes 2, Lille, Marseille St Charles et bien d’autres universités sont bloquées et occupées de façon intégrale ou partielle. Face à cette contestation qui monte et se massifie de semaines en semaines, la violence se fait de plus en plus brutale. Les attaques de milices à Montpellier (Faculté de Droit et Sciences Politiques), Lille, Lyon, Paris et Strasbourg, puis les violentes répressions policières de Bordeaux, Nanterre, Grenoble, Montpellier (devant le rectorat le 10 avril face à une chaine humaine, et le samedi 14 avril face à la manifestation nationale étudiante) et ce matin à Paris 1 (Tolbiac) semblent n’être que les prémisses d’une répression de plus en plus aveugle.

A Paul Valéry, Patrick Gilli multiplie les pressions.

Depuis le début du mouvement, le président de l’université Paul Valéry – Montpellier 3, Patrick Gilli, multiplie les intimidations auprès des étudiants mobilisés. Dès le premier soir du blocage de l’université, le 15 février, il avait envoyé les policiers contre les étudiants occupant l’amphi A. Ensuite, il a multiplié les communiqués mensongers, les déblocages surprises ordonnés à ses personnels, les fermetures administratives de l’université et les menaces contre les élus étudiants du SCUM pour finalement s’adonner à un odieux chantage aux examens. Sans aucun effet sur la détermination des étudiants, qui ont réclamé sa démission puis finalement,lors de l’assemblée générale du 27 mars, ont été près de 3000 à décider de ne plus le reconnaitre comme président de l’université. Finalement réfugié au Rectorat, Patrick Gilli a organisé des partiels illégaux sur internet, et à organisé des réunions des instances de l’université au rectorat afin de fuir le dialogue avec les étudiants mobilisés. Jeudi 12 avril, il tentait avec quelques-uns de ses employés de perturber un cours substitutif, au terme d’une absurde « Marche de déblocage pacifique », restée sans effets.
Décidément prêt à tout pour imposer une sélection sociale élitiste et absurde dans son université, Patrick Gilli multiplie depuis plusieurs jours les appels à une intervention policière contre ses propres étudiants.
Encore plus de violence contre les étudiants ?

Lundi 16 avril, Pierre Pouëssel, préfet de l’Hérault, a décidé de réaliser les vœux de Patrick Gilli lors d’une conférence de presse : « Nous avons la ferme volonté de dégager Paul-Valéry ».
Le lendemain, mardi 17 avril à 7h30 du matin, six étudiants mobilisés ont été interpellés devant le Rectorat de Montpellier et placés en garde à vue sur instruction directe de la Préfecture, alors qu’aucun délit n’a été constaté. Contrairement a certaines rumeurs, aucun des étudiants interpellés n’était masqué. En effet, à l’appel du comité de mobilisation de l’université Paul Valéry – Montpellier 3, un rassemblement était prévu à 8h devant le Rectorat afin de protester contre la tenue délocalisée du Conseil d’Administration dans ce bâtiment. Conformément à la décision prise par les milliers d’étudiants rassemblés en Assemblée Générale, il s’agissait de lutter contre la direction de l’université qui met directement en place les mesures de sélection sociales élitistes à l’entrée de la Licence et du Master.
Alors qu’aucune poursuite n’a été entreprise par le procureur, la garde à vue a duré près de 8h, jusqu’à 15h30. Nous ne pouvons que constater qu’il s’agit là d’une tentative de la Préfecture d’intimider les étudiants mobilisés, dont ceux de notre syndicat. Cette nouvelle pression s’inscrit dans un contexte ou les étudiants mobilisés se trouvent directement menacés d’être délogés de leur propre université par une intervention policière, suite à la demande faite en ce sens par Patrick Gilli, président d’une université ou sa politique est massivement rejetée.

L’interpellation abusive de ce mardi matin fait écho à la rafle policière massive de samedi dernier visant des étudiants aux abords d’un supermarché, près de deux heures après la manifestation, et à l’autre bout de la ville. 41 des 43 personnes avaient été relachées après 23h d’une éprouvante garde à vue, et de sérieux doutes subsistent sur la réalité des faits reprochés aux deux personnes finalement poursuivies par le Tribunal.

Comme les étudiants partout en France, nous luttons pour défendre notre droit légitime à un avenir. La brutalité milicienne et les violences policières ne nous ont pas fait taire ces dernières semaines. La violence du gouvernement ne nous arrêtera pas.
Nous continuons à appeler à la poursuite de la mobilisation et à son amplification, jusqu’à ce que les revendications étudiantes soient satisfaites. Nous appelons aussi à la solidarité interprofessionnelle et inter-universités, afin de résister à toutes les formes de répression administrative et policières, et afin de faire converger les luttes contre la sélection et la précarité.

Nous avons la ferme volonté de résister !