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Fédération des travailleurs de l’enseignement, de la recherche scientifique, des fonctions publiques et des associations.
La fédération des travailleur.euses de l’éducation, du supérieur et de la recherche de la CNT-SO s’est doté de son propre site. Pour suivre l’actualité et les luttes du secteur, cliquez ici.
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Un étudiant racisé élu au Conseil d’Administration de l’Université de Montpellier Paul-Valéry fait l’objet d’un véritable harcèlement de la part d’un groupe d’enseignants.
Fabien, l’un des porte-parole du syndicat étudiant majoritaire de la ville, le SCUM – Syndicat de Combat Université de Montpellier est actuellement la cible d’une nouvelle procédure disciplinaire visant à le faire exclure de l’université. Il s’agit de la seconde en moins d’un an.
Déjà en 2023, après avoir évoqué les biais racistes dans la sélection en Master, en s’appuyant sur l’étude “Sélection à l’entrée en master : les effets du genre et de l’origine” de l’Observatoire national des Discriminations et l’Égalité dans le Supérieur (ONDES), notre camarade s’était déjà retrouvé devant une section disciplinaire.
Au terme d’une procédure disciplinaire ubuesque, dans laquelle un groupe d’enseignants de l’université Paul-Valéry a nié l’existence du rapport scientifique de l’ONDES sur le racisme, avant d’alterner mensonges, menaces et allégations racistes, notre camarade avait écopé d’une sanction sans précédent : exclu de l’université et interdit d’inscription dans tout l’enseignement supérieur français pendant 3 ans !
Nous avions alors saisi le Tribunal Administratif de Montpellier, qui nous avait donné raison et annulé cette sanction tout en dénonçant cette répression anti-syndicale.
Mais cette condamnation de leurs pratiques par la justice semble avoir suscité une irrépressible envie de vengeance, puisque ce groupe d’enseignants, soutenus par la présidence de l’Université Montpellier Paul-Valéry, le traîne pour la seconde fois en section disciplinaire en ce printemps 2025.
Cette fois-ci, il est reproché à notre camarade d’avoir accompagné une étudiante “sans fac” refusée en Master afin qu’elle puisse obtenir un rendez-vous auprès de l’enseignante responsable du Master. En effet, cette étudiante était dans une situation d’urgence absolue car étant étrangère, elle risquait de perdre son visa dans les jours suivants et d’être expulsée du pays.
Mais ce n’est pas tout, il est aussi reproché à notre élu racisé d’avoir contesté lors d’une discussion privée les positionnements politiques publics d’un enseignant élu au Conseil d’Administration. Cet enseignant et secrétaire local de l’organisation enseignante “SUD Éducation Paul-Valéry” avait apporté son soutien à la tentative de répression anti-syndicale pour faire virer notre élu, tout en instrumentalisant la mobilisation en faveur des Palestiniens à des fins purement électoralistes. Pour cet enseignant, tous les coups semblaient donc permis afin de favoriser lors des élections universitaires de novembre 2024 la liste étudiante de son syndicat, intitulée “Solidaires Etudiant-e-s”, face au SCUM, le syndicat étudiant majoritaire. Face à ces méthodes manipulatoires qui minimisent la réalité du racisme à l’université et exacerbent les sentiments antisémites, notre élu étudiant lui a simplement rappelé que le racisme et l’antisémitisme n’avaient pas leur place à l’université.
Le choix de cet enseignant de traduire ce désaccord politique par une section disciplinaire montre sa fébrilité face à un syndicat étudiant combatif qui ne fait pas partie de sa corporation, et qui bénéficie du soutien majoritaire des étudiantes et étudiants.
Pire, le soutien sans failles que lui apporte la présidence de l’université en ayant accédé à sa demande de traîner notre camarade en section disciplinaire démontre avec force la nécessité de continuer à dénoncer sans faiblesse la sélection en Licence et Master, mais aussi le racisme et l’antisémitisme au sein de l’université. Cocasse pour un syndicat enseignant qui, en première page de sa propre présentation, se dit : “Face aux attaques, renforçons le syndicalisme de lutte”. On pourrait se questionner, peut-être s’agit-il d’une lutte contre les pauvres et les personnes racisées ?
Alors que dans toutes les universités de France, la répression se fait de plus en plus violente contre les étudiantes et étudiants mobilisés, les organisations étudiantes “Solidaires étudiant-e-s” et “Le Poing Levé” ont fait le choix, pour leur première intervention dans les conseils de l’Université de Montpellier Paul-Valéry (Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire datant du 14 Janvier 2025) de soutenir les sections disciplinaires organisées par ces enseignants contre le SCUM, qui visent à réprimer ses engagements contre la sélection et le racisme.
Dans la droite ligne de leurs votes en faveur de la précarisation des travailleurs de l’université et de leur désintérêt concernant les milliers d’étudiantes et d’étudiants victimes de la sélection et de la dégradation des conditions d’études, ces organisations qui se prétendent “anti-racistes”, “antifascistes”, “de classe” et “révolutionnaire” lors des élections étudiantes soutiennent publiquement et toute honte bue les sections disciplinaires organisées par le pouvoir bourgeois contre celles et ceux qui luttent au sein du SCUM.
Nous rappelons ici que chaque année, c’est bien notre syndicat étudiant, majoritaire à Montpellier, qui lutte seul aux côtés des étudiantes et étudiants “sans fac” refusés en Licence et Master. Pendant ce temps, les directions bureaucratiques de Solidaires Étudiant-e-s et Le Poing Levé se font systématiquement le relais des obsessions du corps professoral, entre deux demandes de locaux et de subventions, aggravant les capacités de mobilisation et d’organisation de la classe dont font partie les étudiants et trahissant le mandat qui leur a été confié.
Cela ne peut pas continuer. Cette répression, soutenue par les organisations bourgeoises qui font le jeu du gouvernement le plus réactionnaire de la Vème République, démontre bien que la question du racisme et de l’antisémitisme à l’université est mise sous silence, malgré les discours officiels.
Dans le même temps, nous rappelons qu’un étudiant a attenté à ses jours le 12 mars à l’Université de Rouen après un harcèlement raciste que lui faisait subir un enseignant, et que les syndicalistes du SCUM sont systématiquement trainés en section disciplinaire lorsqu’ils citent des articles scientifiques sur l’existence de biais racistes, ou lorsqu’ils dénoncent l’antisémitisme au sein de l’université.
Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier continuera à lutter de manière indépendante et inclusive, aux côtés des étudiantes et étudiants précaires, contre la sélection sociale et raciste. Nous réaffirmons avec force notre solidarité avec toutes les victimes de racisme et d’antisémitisme, et nous ne nous laisserons pas intimider par quelques enseignants qui profitent de leur position de pouvoir, accompagnés de leurs supplétifs étudiants.
Nous continuons à demander la révocation des profs racistes de l’Université. Pour ça, notre pétition est lancée pour y mettre fin. Signez ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScvVI5l9PsZ579tFAfVHeJQBoDbJlfw63CmeDEV9NxO3KndQg/viewform?usp=header
Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
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C’est avec tristesse et colère que nous apprenons la mort, sous les coups de couteau, de Dominique Bernard, enseignant à Arras, presque 3 ans, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty. Notre fédération adresse ses pensées les plus fraternelles à ses proches, à ses collègues et élèves. Nous adressons aussi tout notre soutien aux autres personnels, de l’E.N et territoriaux, blessés dans l’attaque.
A ce stade, toute la lumière n’est pas encore faite sur l’attaque mais il semble bien que notre collègue n’ait pas été visé lui-même mais plutôt que cela soit la communauté éducative dans son ensemble. Ce crime est probablement lié au fanatisme religieux, dans un climat tendu marqué par la guerre de Gaza.
Nous sommes en colère parce que l’Éducation Nationale et ses personnels ont volontairement été placés, au centre d’instrumentalisations idéologiques et politiciennes sur les questions religieuses. Nous ne nions pas être confronté régulièrement au conservatisme ou à l’obscurantisme religieux mais dans la plupart des cas, nous pouvons y répondre avec les outils des pédagogues : le dialogue et le raisonnement. A contrario, les polémiques stériles et aux relents racistes comme celle sur l’abaya à la rentrée, n’ont d’autres buts que d’alimenter les agendas politiciens du gouvernement ou de l’extrême-droite. En attisant les tensions et le ressentiment, elles mettent tous les personnels en danger.
Nous sommes en colère mais déterminé·es à ne pas céder un pouce des principes qui sont les nôtres en tant que travailleur·euses de l’Éducation et syndicalistes, nous reproduirons ici les mots que nous écrivions après l’assassinat de Samuel Paty :
« Il nous semble évident que le métier d’enseignant·e doit permettre aux élèves de s’éveiller à l’esprit critique car il est une des conditions de l’élaboration du savoir et une des voies de l’émancipation. Nous ne devons pas céder aux menaces qui pèsent sur la liberté pédagogique, ni à la peur du danger de mort qui pourrait frapper les enseignant·es, mais continuer à défendre une pédagogie active qui encourage la réflexion collective et la pensée critique. Nous devons continuer à défendre l’école comme un lieu d’ouverture à tous les savoirs et refuser l’obscurantisme. Nous devons continuer à promouvoir une école qui soit un lieu de débat, parfois de controverse autour des savoirs, mais refuser qu’elle devienne le champs de bataille de l’autoritarisme et du terrorisme. »
Encore une fois, ne laissons pas les forces réactionnaires semer le poison de la division et du racisme. La terreur ne se combat pas à coups de menton ou bien en pointant du doigt des minorités. Elle se combat par la solidarité.
Nous prenons acte du temps banalisé concédé par le ministre mais déplorons qu’il ne concerne que le secondaire. Utilisons-le pour nous concerter et décider collectivement. Notre fédération soutiendra les mobilisations des personnels et appelle à participer aux rassemblements unitaires organisés dans les prochains jours.
Syndicalistes, nous pensons toujours plus fermement aujourd’hui que c’est en construisant un projet collectif émancipateur, porteur de progrès pour tous·tes, que nous ferons reculer l’obscurantisme et toutes les idéologies de haine.
Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir «un passage républicain pour toute une génération». La Macronie veut toujours généraliser le SNU !
Derrière les phrases creuses de Prisca Thévenot, sur la supposée «perte des repères» de la jeunesse et la «cohésion nationale», pas d’annonces concrètes ni de calendrier de la future obligation. Pour l’instant, le SNU garder sa formule actuelle qui peine toujours autant à susciter l’adhésion de la jeunesse (moins de 50 000 volontaires sur 800 000 jeunes éligibles). Face à ce désintérêt, c’est bien par le biais de l’Éducation Nationale que le gouvernement cherche à imposer le dispositif !
Dès cette rentrée, le ministère lance les labels «classes et lycées engagés» avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. Le label « lycée engagé » pourra aussi être attribué à des établissements qui feront de l’engagement un axe central de leur projet d’établissement et comporteront au moins deux « classes engagées ». Les projets pourront être renouvelés sur 3 ans.
Le ministère enrobe en faisant porter les projets sur des thématiques larges : «défense et mémoire, sport et Jeux olympiques et paralympiques, environnement, résilience et prévention des risques» et en s’appuyant sur des dispositifs pédagogiques existants. Pourtant l’objectif est bien de faire passer le SNU : «L’intégration du séjour de cohésion du service national universel (SNU) sera une des constituantes et un pilier du projet pédagogique de la classe engagée».
Le SNU se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion de 12 jours est la première d’entre elles (voir encadré). Pour l’instant il se déroulait pendant les vacances, avec les classes engagées, il se déroulera sur le temps scolaire dès mars 2024 ! Dans sa FaQ sur le dispositif, le ministère précise que la participation des élèves sera volontaire comme pour « les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État… Rappelons que ces séjours sont régulièrement épinglés pour leur caractère maltraitant pour les jeunes : encadrement défaillant, accidents, traitements dégradants…
Les enseignant·es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse seront rémunéré·es via le Pacte au titre de la «coordination et de l’innovation pédagogique»… !
Nous appelons les personnels à refuser ces dispositifs, à les bloquer dans les instances des établissements, tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.
La montée en puissance du SNU va mobiliser des centaines de structures d’accueil, monopoliser les financements et les emplois dans l’animation et l’éducation populaire et impacter l’année scolaire des élèves de lycée.
Il est aussi coûteux… Alors que l’École, la recherche, l’animation et l’éducation populaire, et de manière générale les services publics, subissent depuis des années l’austérité et les baisses de moyens, le gouvernement serait prêt à sortir 2 milliards par an pour le SNU ! Dans l’éducation, on supprime des postes, on ferme des classes, mais pour soumettre la jeunesse, Macron et sa clique savent desserrer les cordons de la bourse.
Ce projet vise clairement une militarisation rampante de la société et la promotion d’une idéologie « réac-publicaine » chez les jeunes.
Le SNU va servir de rabattage pour les « métiers en uniforme », une de ses finalité étant le recrutement de réservistes… Ce n’est pas anodin, dans le climat actuel de tensions internationales alors que les guerres impérialistes font des ravages aux quatre coins du monde ! Le gouvernement multiplie les actions renforçant l’armée dans la société. Le SNU est concomitant du projet de hausse considérable du budget des Armées (+30 % pour atteindre 413 milliards pour 2024-2030) dans une nouvelle course mondiale aux armements.
Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas et de militarisation de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire. Bloquons le SNU !
Le SNU c’est :– Un stage dit de « cohésion » de 12 jours dans des « centres SNU » en dehors du département d’origine, sur temps ou hors temps scolaire. – Une période de travail gratuit de 84 heures dite « d’intérêt général ». – Un engagement volontaire de 3 mois et la possibilité d’intégrer une « réserve en uniforme » (armée, gendarmerie, protection civile…). |
https://www.education.gouv.fr/bo/2023/Hebdo26/MENG2317479N
https://www.education.gouv.fr/un-label-classes-engagees-pour-favoriser-l-engagement-378584
Nous avons changé de ministre cet été mais pas vraiment de politique. Gabriel Attal, dans la lignée de ses prédécesseurs, va poursuivre la ligne Macron : un libéralisme managérial de plus en plus autoritaire et réactionnaire. La polémique sur les abayas est un nouveau signe de ce raidissement « réac-publicain » et d’un alignement de la Macronie avec les droites les plus extrêmes. Ce contre-feu masque mal une énième rentrée dégradée et de nouvelles attaques sur l’École publique, ses personnels et usager·ères.
Comme l’an passé, ce sont plus de 3000 postes non pourvus après concours, sans parler des 1500 suppressions de postes. La précarisation continue avec le recours aux contractuel·les pour boucher les trous.
Les revalorisations annoncées sont bien éloignées de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation. Cela ne permettra même pas de compenser l’inflation y compris après le dégel du point d’indice de juillet. Les revalorisations « socle » ne concernent que les enseignant·es, CPE et PSY-EN en excluant toutes les autres catégories de personnel, pourtant les plus bas salaires du ministère !
Une autre part des revalorisations sont conditionnées à des tâches supplémentaires : le fameux pacte. Nous ne voulons pas travailler plus, notre charge de travail est suffisamment élevée, mais une augmentation sans conditions des salaires ! Le pacte va nous mettre en concurrence. C’est un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels ! Nous appelons à le refuser collectivement (voir notre argumentaire contre le Pacte et notre analyse des Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré)
Désormais doté d’une « autorité » sur tous les personnels avec le décret d’application de la loi Rilhac, les directions d’école prennent le chemin d’une hiérarchie intermédiaire à contrario de la culture collégiale des écoles (voir notre analyse complète). Déjà, les directions vont être un rouage essentiel dans la mise en place du pacte, en lien avec les IEN, assurant le recensement des volontaires puis jouant un rôle dans le contrôle de l’exercice de ces missions et des éventuels ajustements en cours d’année.
Dans le secondaire, le collège unique est dans le viseur du ministère. Les premières mesures (suppression de la technologie et heures de soutien en 6ème via le pacte) ont été prises comme d’habitude très tardivement et de manière désorganisée. Dada de Macron, la « découverte des métiers » dès la 5ème est lancée, dans les mêmes conditions, alors qu’il y a d’autres priorités pour nos élèves.
Au lycée, devant la débâcle provoquée par Blanquer et son Bac, G. Attal recule sur les épreuves de spécialités replacées en juin, sur les attendus pour l’épreuve de français en première et réintroduit les mathématiques pour tous·tes. Que de temps perdu pour enfin prendre en compte nos alertes ! N’oublions pas surtout qu’il conserve l’essentiel : la désorganisation et l’absurdité de la réforme Blanquer du lycée, calibrée pour ParcourSup et qui reste à combattre.
Avec la « réforme » du lycée professionnel Macron ouvre un nouveau front dans sa guerre menée contre les pauvres. Un objectif prioritaire : fournir davantage de main d’œuvre à bas coût et assurer plus de profits aux patrons. Ce qui se dessine à l’horizon c’est aussi un véritable plan social pour les personnels avec la suppression de filières qui ne présenteraient pas assez de débouchés (voir notre analyse complète)..
Le précariat reste trop souvent la norme pour beaucoup de personnels et les annonces récentes concernant une éventuelle fusion des métiers AESH et AED ne peuvent que laisser présager le pire en matière de conditions de travail (voir notre tract AESH : Face au mépris, s’organiser et lutter ! et le Guide d’autodéfense syndicale pour les Assistant·es d’Éducation)
G. Attal en est l’incarnation parfaite. Rappelons qu’il est à l’initiative du SNU, projet de militarisation de la jeunesse que Macron voudrait voir généraliser. Nous appelons les personnels à résister à la mise en place des séjours de « cohésion » sacrifiant 2 semaines de cours en seconde (voir notre dernier communiqué sur le SNU en 2nde).
Proposition d’expérimentation de l’uniforme, chasse aux tenues dites « musulmanes » sous prétexte d’une vision dévoyée de la laïcité, discours sur le rétablissement de l’autorité, refonte de l’EMC vue comme une réponse aux révoltes des quartiers populaires… Le ministre est à l’image de la bourgeoisie radicalisée au pouvoir qui s’hybride de plus en plus avec l’extrême droite.
L’autoritarisme frappe aussi les personnels avec une multiplication de sanctions contre celles et ceux qui résistent : mutation dans l’intérêt du service, licenciement..
Le tableau est sombre mais résister à ce rouleau compresseur est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Nous ne serons fort-es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail. Il faudra aussi innover et dépasser les grèves ritualisées des grandes centrales.
Organisons-nous et mobilisons-nous pour un autre projet éducatif. « N’autre école » nous la voulons émancipatrice, égalitaire, réellement inclusive
Historiquement notre secteur professionnel a toujours été un bastion syndical fort mais ici comme ailleurs ce modèle est en crise avec un effondrement de la syndicalisation ou de la participation aux élections professionnelles. Le syndicalisme institutionnel est en faillite : impuissance face à la casse systématique d’une école publique de plus en plus inégalitaire, impuissance face à la dégradation de nos droits et conditions de travail, cogestion et clientélisme parfois douteux, course aux décharges qui éloigne les syndicalistes du terrain…
Nous partageons toutes ces critiques ! Il est temps de développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien des militant-e-s de la CNT Solidarité Ouvrière. Rejoignez-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif, porteur de progrès pédagogiques et d’un projet de transformation sociale !
Après des mois de tergiversations, le « choc d’attractivité » pour nos métiers, annoncé par le gouvernement depuis les Présidentielles, aura accouché d’une revalorisation salariale (socle) indécente et d’un nouveau monstre managérial (Pacte) qui va diviser les personnels et fractionner nos collectifs de travail. La CNT-SO Éducation appelle les collègues à ne pas signer ce Pacte et à se mobiliser à la rentrée pour une revalorisation salariale massive de toutes les catégories de personnels !
Comme l’ensemble des travailleur·euses (et notamment nos collègues les plus précaires, AED/AESH, contractuel·les) nous sommes touché·es par l’inflation et la vie chère. C’est pourquoi la partie « socle » est tout simplement inacceptable. L’augmentation de l’ISOE/ISAE (et des indemnités équivalentes pour les CPE, psyEN et profs documentalistes) correspond à une augmentation d’un peu moins de 100 euros par an, est largement insuffisante. Toutes les autres catégories de personnels, pourtant aux salaires les plus bas du ministère, ne sont pas concerné·es !
Pour les enseignant·es, le ministère prévoit également une augmentation de la prime d’attractivité jusqu’à l’échelon 7 et des mesures de facilitation d’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle. Au final nous sommes loin de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation ni même de la simple compensation de l’inflation…
Le pacte est présenté comme une revalorisation, or il s’agit de primes et de missions supplémentaires, qui ne compteront pas pour la retraite et alourdiront le temps de travail. Il s’agira d’accepter et de signer un contrat avec le chef d’établissement/l’IEN qui remettra une lettre de mission au collègue qui sera ainsi redevable.
Engagement contractuel annuel renouvelable, il invite à choisir entre 1 à 3 missions complémentaires (pudiquement le ministère n’ose plus utiliser le terme de « briques »), cumulables, payées chacune 1250 euros par an (sur 9 mois) via une « part fonctionnelle » de l’ISAE/ISOE.
Dans le secondaire, les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non, après avis du Conseil Pédagogique et in fine présentation au CA. Dans le premier degré, les directions en lien avec les IEN feront la distribution après avis puis présentation au Conseil des maîtres. C’est une nouvelle étape dans la création d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles. Des primes spécifiques leurs seront attribuées pour la mise en place du pacte et ce rôle de « faiseur de roi » (1000 euros pour les CE et IEN, 500 à 700 euros pour les directions d’école) !
Les missions seront scrutées par la hiérarchie avec «ajustements éventuels» en cours d’année «en fonction des besoins constatés et satisfaits » (source DGSCO). L’enseignant·e redevable devrait ainsi être amené à effectuer d’autres tâches, avec un transfert d’une mission à une autre sur décision de la hiérarchie. Le risque réel est de ne plus pouvoir dire non et cela aura des conséquences sur la liberté professionnelle et personnelle. Nous alertons les collègues tenté·es de mettre le doigt dans l’engrenage, avec ce pacte sans garanties claires, c’est ouvrir la porte à des mauvaises surprises et pressions hiérarchiques pour exercer un large panel de tâches supplémentaires !
Évidemment ce pacte se fera en plusieurs étapes avec dans un premier temps le maintien de dispositions (HSE, IMP…) qui pourraient y être intégré dans le futur. Les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur: annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés.
Notre statut nous confère des droits et devoirs, qui garantissent une égalité des personnels mais aussi des usagers et usagères et donc un service public. Le pacte institutionnalise une autre relation, faite de contrats et de carrières individualisées avec des personnels mis en concurrence pour gratter un peu de pognon. A terme le pacte créera des hiérarchies intermédiaires pour des collègues qui deviendraient des « petits chefs » pour remplir telle ou telle mission et cassera la solidarité et les collectifs de travail. Les missions Pacte pourraient aussi empiéter sur celles de certains métiers.
Le pacte, accentuera encore les inégalités femmes-hommes ! Le ministère reconnaît que les femmes perçoivent moins d’heures supplémentaires et de primes, et ce, dû aux inégalités de genre au travail et au rôle parental encore genré.
Encourager la prise de missions supplémentaires alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente est une prime au « mauvais travail ». Remplacer au pied levé un ou une collègue, mais dans sa propre matière, pour une seule séance, avec une classe inconnue ; faire de la remédiation en 6eme avec des élèves que l’on ne suit pas au quotidien et sans espace de concertation avec les collègues de la classe ; faire du soutien en primaire sur la base des résultats d’évaluations nationales normatives et inadaptées ; construire des EDT non pas dans l’intérêt des élèves mais uniquement pour remplir des objectifs managériaux… Le pacte va accentuer la perte de sens de nos métiers et la restriction de notre liberté pédagogique.
Derrière ce vocabulaire managérial (« brique », « pacte ») l’objectif est clair : casser le service public d’enseignement et d’éducation.
Il vient accentuer des logiques individualistes déjà en cours dans le second degré notamment (culture de l’heure sup’ depuis l’époque Sarkozy, IMP, dispositifs « devoirs faits ») qui cachent mal des logiques austéritaires. Ces dispositifs moins coûteux permettent d’éviter de créer des postes, de mettre les moyens nécessaires à certaines tâches indispensables ou pour améliorer la qualité globale des enseignements (baisse du nombre d’élèves par classe, dédoublements…).
Le pacte est une nouvelle pièce de la dérive managériale. Il est à mettre en relation avec des évolutions récentes : explosion des évaluations dans le primaire qui sont aussi normatives pour les élèves que pour les enseignant·es (qui serviront de base pour les missions de soutien prévues dans le pacte), auto-évaluation des établissements, introduction d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles (loi Rilhac), expérimentation Macron dans les écoles marseillaises, expérimentation des contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans des lycées sortis de l’Éducation Prioritaire, profilage des postes dans certaines Académie dans les écoles REP+, part modulable de la prime REP+ attribuée suivant l’atteinte d’objectifs similaires à ceux du Pacte… Petit à petit le puzzle se complète : une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses.
Si l’exceptionnelle mobilisation qui dure depuis plusieurs mois semble avoir marqué un arrêt, les casserolades à chaque déplacement d’un membre du gouvernement en témoignent : nous ne voulons toujours pas travailler deux ans de plus ! SNU sur le temps scolaire, pacte et revalorisations salariales inacceptables, réforme de la voie pro… Ce ne sont pas les raisons qui manquent aux personnels de notre secteur de reprendre le chemin de la grève et de la rue.
Alors que la version 1er et 2nd degré (hors lycée pro) se décline ainsi : une, deux ou trois « brique(s) » à 1250 € chacune, versés sur 9 mois, le pacte version Lycée pro c’est 6 « briques » ou rien… 7500 euros brut pour une charge de travail colossale. Mais là n’est pas le seul problème. Il faut bien comprendre que le pacte LP est un moyen pour la réforme de la voie pro de se réaliser. Nous le rappelons (voir notre communiqué spécial réforme voie pro), la réforme de la voie pro, si nous ne stoppons pas Macron et sa clique, c’est la dégradation des enseignements, des élèves considéré·es comme de la chair à patron, la soumission des LP aux entreprises et un véritable plan social pour les personnels avec les fermetures des filières ! Les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, recevront une indemnité de 1000 € et proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non.
Les missions supplémentaires du pacte LP : les liens avec les réformes des collèges et des LP
Quelques effets néfastes de ces missions supplémentaires
La charge de travail induite par ces missions sera colossale. Le pacte c’est la casse de nos conditions de travail, déjà largement dégradées !
Seuls les « savoirs fondamentaux », français et maths (quelle vision réductrice des besoins des élèves !) pourraient bénéficier de dédoublements. Les collègues qui signeront le pacte et qui s’occuperont de ces cours dédoublés seront-ils-elles forcément profs de Lettres et de Maths ? Ces heures seront financées sur la DGH globale, donc au détriment des heures des collègues qui ne signeront pas le pacte. Le pacte c’est la casse des enseignements !
Une hiérarchie pernicieuse ne pourra que s’installer entre les collègues signataires et les autres. Le pacte c’est la casse de la solidarité entre les collègues !
Ces missions sont annualisées. Le pacte c’est la casse du métier et du statut !
Ces missions supplémentaires sont bien nécessaires à la mise en place de la réforme de la voie pro ! Refusons-les !
Organisons la riposte ! Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et l’abrogation de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires ! |
Le gouvernement revient en force sur le dossier du SNU. La secrétaire d’État à la jeunesse chargée du dossier l’a évoqué cette semaine : le gouvernement envisagerait la mise en place d’un «stage de cohésion» de 12 jours pour les élèves de seconde… sur le temps scolaire dans le cadre de «classes d’engagement» !
Le Service National Universel se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion est la première d’entre elles. Pour l’instant il se déroulait hors temps scolaire. Le gouvernement veut désormais qu’enseignant-es et établissements se positionnent sur des «appels à projets» pour obtenir le label. Rassurons-nous, «les familles ou les élèves pourront refuser d’y participer, comme pour les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État…
Le caractère volontaire mis en avant est trompeur puisque le gouvernement envisage de favoriser les élèves participants sur Parcours Sup… Les enseignant-es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse pourraient être rénuméré-es via le Pacte !
Ces projets devront être présentés en CA, nous appelons les personnels à les refuser tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.
Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire (voir notre communiqué du 5 mars 2023).
Si le gouvernement avait laissé croire qu’il renonçait à le rendre obligatoire, pour l’instant, il ne semble pour autant pas vouloir en rester là. Voilà qu’il est prêt à retirer 12 jours de cours aux élèves. Si Macron et sa clique poursuivent leur propagande avec des arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres (promotion de la mixité sociale…), la lutte contre le SNU s’est largement développée ! Les points de passage de la caravane du SNU (« tournée Expérience SNU ») sont perturbées par des rassemblements : rien ne se passe comme prévu ! Des collectifs contre le SNU sont créés un peu partout en France. Continuons la lutte ! Bloquons le SNU !