Opposition à la guerre et aux politiques bellicistes : déclaration commune d’organisations indépendantes en Iran

Une nouvelle étape est franchie avec la guerre contre l’Iran, déclenchée par Israël, menaçant d’embraser encore plus le Moyen-orient, déjà durement marqué par l’instabilité et les conflits depuis 25 ans ainsi que par le génocide en cours à Gaza. Comme toujours, ce sont les populations qui payent le prix fort de ce grand affrontement des nationalismes et des puissances impérialistes en concurrence pour le contrôle de la région et de ses ressources.

Fidèles aux principes du syndicalisme, la CNT-SO défend une ligne claire : de classe et internationaliste ! Dans cet état d’esprit,  nous partageons le texte transmis par les camarades du  Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue, via notre Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes (RSSIL), signé avec d’autres organisations indépendantes de travailleur·euses d’Iran. Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !

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Opposition à la guerre et aux politiques bellicistes

 

Au vu des conditions instables et dangereuses qui règnent actuellement en Iran et dans la région, les organisations soussignées considèrent qu’il est de leur devoir d’adopter une position collective.

Les travailleurs et travailleuses iranien·nes – ouvriers et ouvrières, enseignants et enseigantes, infirmières et infirmiers, retraité.es et autres salarié·es – n’ont jamais eu et n’auront jamais aucun intérêt à la guerre, à la militarisation, au bombardement du pays ou à des politiques d’oppression et d’exploitation.

Les attaques militaires israéliennes et le bombardement de centaines de cibles dans différentes parties de l’Iran – y compris des infrastructures, des lieux de travail, des raffineries et des zones résidentielles – font partie d’un projet belliciste dont le coût est payé avec les vies, les moyens de subsistance et l’avenir des gens ordinaires, en particulier de la classe ouvrière.

L’affirmation d’Israël selon laquelle il n’éprouve aucune hostilité à l’égard du peuple iranien n’est rien d’autre qu’un mensonge et de la propagande politique. Hier encore, le ministre israélien de la Défense a menacé de « brûler Téhéran ». Les menaces répétées de Trump et d’autres responsables américains, ainsi que le soutien total des gouvernements occidentaux à de telles actions, n’ont fait qu’attiser les tensions, l’insécurité et la destruction dans la région.

Les gouvernements d’Israël et des États-Unis sont les principaux responsables du génocide en cours à Gaza et de nombreux autres crimes dans la région et dans le monde. Les Nations Unies et les institutions internationales qui se présentent hypocritement comme des défenseurs de la paix tout en gardant le silence face à ces atrocités font partie du même système de domination. L’ensemble du système capitaliste mondial, sa logique de profit et les puissances impérialistes sont les principales causes des guerres, des catastrophes humaines et de la destruction de l’environnement.

La classe ouvrière iranienne non seulement ne tire aucun bénéfice de la guerre, mais ces guerres ont directement visé sa vie et sa sécurité. Le maintien des sanctions économiques, l’allocation de budgets massifs aux affaires militaires et la restriction des libertés entraîneront une aggravation de la pauvreté, une répression accrue, la faim, la mort et le déplacement de millions de personnes.

Nous, les organisations et militant.es indépendant.es des travailleurs et travailleuses et de la base en Iran, n’avons aucune illusion sur le fait que les États-Unis et Israël veulent nous apporter la liberté, l’égalité et la justice – tout comme nous n’avons aucune illusion sur la nature et la conduite répressives, interventionnistes et anti-ouvrières de la République islamique.

Nous, travailleurs et travailleuses d’Iran, payons depuis de nombreuses années un lourd tribut – emprisonnement, torture, exécutions, licenciements, menaces et passages à tabac – dans notre lutte pour garantir les droits et les nécessités de la vie les plus élémentaires. Nous restons privés du droit de nous organiser, de nous réunir et de la liberté d’expression. Les travailleurs et les travailleuses de ce pays sont, à juste titre, furieux et exaspéré.es par la République islamique et les capitalistes qui, au cours des quatre dernières décennies, ont amassé des richesses astronomiques sur notre dos tout en nous condamnant à une insécurité et à des privations perpétuelles. Tous les responsables et institutions impliqués dans la répression et les meurtres de travailleurs, de femmes, de jeunes et du peuple opprimé d’Iran doivent être poursuivis et tenus responsables par le peuple opprimé lui-même.

Notre lutte de travailleurs est une lutte sociale et de classe. Elle ne progressera qu’en s’appuyant sur nos propres forces, dans la continuité des mouvements de ces dernières années – notamment « Pain, Travail, Liberté » et « Femme, Vie, Liberté » – et en solidarité avec la classe ouvrière internationale et toutes les forces humanistes, libertaires et égalitaires.

La poursuite de la guerre actuelle ne peut qu’entraîner davantage de destructions, des dommages environnementaux irréversibles et la répétition de catastrophes humaines. La classe ouvrière et le peuple appauvri d’Iran – comme les opprimés d’autres pays de la région – sont parmi les principales victimes de cette situation.

Les organisations soussignées appellent toutes les organisations syndicales, les institutions de défense des droits de l’homme, les groupes anti-guerre, les militants écologistes et les forces de paix du monde entier à s’unir pour exiger la cessation immédiate de la guerre, des bombardements, des massacres d’innocents et de la destruction de l’environnement, et à soutenir les luttes du peuple iranien et de la région pour mettre fin au génocide, au militarisme et à la répression.

Les peuples du Moyen-Orient ont besoin de toute urgence de mettre fin aux tensions dévastatrices entre les puissances régionales et mondiales, et d’instaurer une paix juste et durable – une paix dans laquelle les peuples peuvent déterminer leur propre destin en s’organisant, en organisant des organisations de masse, en élargissant les manifestations et en participant directement et collectivement.

Non à la guerre – Non aux politiques bellicistes
Un cessez-le-feu immédiat est notre demande urgente

 

Signataires :

Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue

Syndicat des travailleurs de la société sucrière Haft Tapeh

Travailleurs retraités du Khuzestan

Alliance des retraités (Ettehad Bazneshastegan)

Comité de coordination pour aider à la formation des organisations de travailleurs

Groupe unitaire des retraités

Pour accéder au texte original en Farsi : cliquez ici

Nettoyage : grille des salaires 2025 (en vigueur au 1er juin) et primes

Retrouvez la grille des salaires (source Légifrance) et les primes, applicables dans les entreprises relevant de la convention collective nationale des entreprises de propreté et services associés (IDCC 3043), en vigueur à partir du 01er juin 2025 sur tout le territoire hors Mayotte.

(Pour voir la grille 2024, cliquez ici)

Il ne s’agit que de minimas conventionnels, avec le syndicat on peut se regrouper pour gagner de nouveaux droits et arracher des augmentations de salaires aux patrons ! Rejoignez le syndicat ! Retrouvez toutes nos revendications dans le tract joint.

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Grille des salaires 2025

Rappel : la rémunération minimale hiérarchique est calculée pour chaque coefficient d’une filière donnée pour 151,67 heures en effectuant le calcul suivant : Taux horaire × 151,67

Filière exploitation
Niveau Échelon A B
ATQS 3 14,79 15,10
2 13,76 14,01
1 13,03 13,24
AQS 3 12,78 13,02
2 12,67 12,91
1 12,56 12,77
AS ASCS [1] 12,50 12,72
ASC [1] 12,43 12,65
ASP [1] 12,38 12,57

A : propreté ou prestations associées.
B : propreté et prestations associées (sous réserve d’exercice continu pendant 3 mois hors cas de remplacement).
[1] Assimilé cadre.

Niveau Échelon Taux horaire
Maîtrise – MP MP5 [1] 21,66  
MP4 [1] 20,03
MP3 17,98
MP2 16,21
MP1 15,35
Chef d’équipe – CE 3 15,27  
2 15,10
1 14,27

[1] Assimilé cadre.

Filière administrative
Niveau Échelon Taux horaire
Maîtrise – MA MA3 [1] 21,44
MA2 20,34
MA1 17,91
Employés – EA EA4 16,11
EA3 14,73
EA2 13,39
EA1 12,49
[1] Assimilé cadre.

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Prime annuelle

Rappel : le montant de la prime annuelle est calculé en fonction la rémunération minimale mensuelle hiérarchique correspondant à l’échelon ASP A (ex AS1 A).

Revalorisation prévue par l’avenant n° 08 du 5 mars 2025, en vigueur au 1er novembre 2025 :

Années d’expérience Montant de la prime [1]
1 an à moins de 20 ans 18,6405 %
20 ans et plus 27,8398 %
[1]   Pourcentage de rémunération minimale hiérarchique mensuelle correspondant à l’échelon ASP A.

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Prime d’ancienneté et majorations

Rappel, la prime d’ancienneté est une majoration du taux horaire. Attention, un nouveau seuil entre en vigueur au 1er juin 2025, au-delà de 25 ans d’ancienneté (7%).

La prime d’ancienneté est désormais attribuée selon les seuils suivants :

  • Après 4 ans d’expérience professionnelle : 2 % ;

  • Après 6 ans d’expérience professionnelle : 3 % ;

  • Après 8 ans d’expérience professionnelle : 4 % ;

  • Après 10 ans d’expérience professionnelle : 5 % ;

  • Après 15 ans d’expérience professionnelle au 1er janvier 2012 : 5,5 % ;

  • Après 20 ans d’expérience professionnelle au 1er janvier 2013 : 6 %.

  • Après 25 ans d’expérience professionnelle au 1er juin 2025 : 7%.

Le taux horaire est majoré dans les situations suivantes :
Majoration du travail de nuit
Travaux réguliers Travaux occasionnels Prime panier
20% (50% si ancienneté avant le 01/01/1995) 100% 2MG par nuit de 6H30
Majoration du travail du dimanche
Travaux réguliers Travaux occasionnels
20%  100%
Majoration du travail les jours fériés
Travaux réguliers Travaux occasionnels
50%  100%

 

Saisonniers et saisonnières, cet été le bon réflexe c’est le syndicat ! guide d’auto-défense syndicale.

Hôtellerie-restauration, tourisme, animation, agriculture… Comme chaque été, de nombreux secteurs ont recours à des emplois saisonniers. Les patrons abusent volontiers d’une main d’oeuvre précaire, souvent jeune ou étrangère. On fait le point dans ce guide d’auto-défense juridique. En cas de litige ou problème  (heure impayées, problèmes de contrats…) vous n’êtes pas seul-es face aux exploiteurs : contactez le syndicat pour défendre vos droits !

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Saisonnières et saisonniers : guide d’auto-défense syndicale de la CNT-SO

Le contrat saisonnier : c’est quoi ?

L’appellation commune « contrat saisonnier » renvoie à des contrats à durée déterminée (CDD) ou contrats de mission (intérim) dont les conditions sont adaptées à la saisonnalité de certaines activités, par exemple pour répondre à l’accroissement d’activité dû aux saisons touristiques (sport d’hiver, stations balnéaires…) ou encore aux travaux agricoles.

Le Code du travail définit les emplois à caractère saisonnier ceux « dont les tâches sont appelées à se répéter chaque année selon une périodicité à peu près fixe, en fonction du rythme des saisons ou des modes de vie collectifs ou emplois pour lesquels, dans certains secteurs d’activité définis par décret ou par convention ou accord collectif de travail étendu, il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat de travail à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois » (articles L1242-2 – 3° pour les CDD et L1251-6 – 3° pour les contrats de mission).

Dans quels secteurs ?

L’article D1242-1 du Code du travail détermine les secteurs dans lesquels le recours au « contrat saisonnier » est autorisé :

« 1° Les exploitations forestières ; 2° La réparation navale ; 3° Le déménagement ; 4° L’hôtellerie et la restauration, les centres de loisirs et de vacances ; 5° Le sport professionnel ; 6° Les spectacles, l’action culturelle, l’audiovisuel, la production cinématographique, l’édition phonographique ; 7° L’enseignement ; 8° L’information, les activités d’enquête et de sondage ; 9° L’entreposage et le stockage de la viande ; 10° Le bâtiment et les travaux publics pour les chantiers à l’étranger ; 11° Les activités de coopération, d’assistance technique, d’ingénierie et de recherche à l’étranger ; 12° Les activités d’insertion par l’activité économique ; 13° Le recrutement de travailleurs pour les mettre, à titre onéreux, à la disposition de personnes physiques, dans le cadre du 2° de l’article L. 7232-6* ; 14° La recherche scientifique réalisée dans le cadre d’une convention internationale, d’un arrangement administratif international pris en application d’une telle convention, ou par des chercheurs étrangers résidant temporairement en France ; 15° Les activités foraines ».

* Service à la personne

Attention : ces secteurs ne sont pas autorisés à utiliser le CDD saisonnier de manière systématique. Encore faut-il que l’emploi réponde aux critères de saisonnalité expliqués plus haut.

Cette liste prévue par l’article D. 1242-1 du code du travail pourra être complétée par voie de convention ou d’accord collectif étendu (convention de branche ou accord professionnel ou interprofessionnel) dès lors qu’un usage constant aura été constaté. C. trav., art. L. 1242-2, 3° ANI 24 mars 1990, art 4-2. C’est le cas par exemple dans le secteur de l’animation commerciale où il est possible de recourir à un CDD d’usage depuis l’entrée en vigueur de l’accord national du 13 février 2006 qui a créé « un contrat d’intervention à durée déterminée d’animation commerciale ».

Le Code rural et de la Pêche maritime autorise également l’emploi de « travailleurs occasionnels dont le contrat de travail relève du 3° de l’article L. 1242-2 (…) pour des tâches temporaires liées au cycle de la production animale et végétale » (article L741-16).

NB. Il existe également un contrat « saisonnier » spécifique aux vendanges, d’une durée limitée à un mois, ouvert y compris à des salarié.es déjà en contrat avec un autre employeur, pendant leurs congés payés (article L718-4 et s. du Code rural et de la Pêche maritime).

Quelles règles applicables au « contrat saisonnier » ?

Les droits des salarié·es saisonnier·ères sont les mêmes que ceux des salarié·es permanent·es : les règles applicables au contrat saisonnier sont, selon les cas, soit celles du CDD, soit celles du contrat de mission temporaire.

Par exemple, un contrat à durée déterminée s’achève automatiquement à la fin prévue du contrat de travail. Il ne peut pas être rompu de manière anticipée sauf :

  • pendant la période d’essai;
  • en cas d’accord entre le·la salarié· et l’employeur ;
  • à la demande du·de la salarié·e, s’il·elle justifie d’une embauche en CDI ;
  • à l’initiative de l’employeur, en cas de faute grave ou de force majeure ;
  • en cas d’inaptitude constatée par le médecin du travail.

En dehors de ces cas de figure, la rupture anticipée du CDD entraîne, pour l’employeur, le versement d’une indemnité équivalente aux salaires qu’il aurait perçu jusqu’à la fin du contrat. Si la rupture anticipée est initiée par le·la salarié·e, elle peut également donner lieu au versement de dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi.

Articles L1243-1 et s. du Code du travail

Les entreprises de travail temporaire, en dehors de la faute grave, force majeure ou de l’inaptitude du salarié, peuvent rompre un contrat de mission de manière anticipée que si elles lui proposent un nouveau contrat de mission dans un délai de trois jours ouvrables maximum.

Articles  L1251-26 et s. du Code du travail

En fonction du secteur d’activité, l’employeur doit également respecter les dispositions conventionnelles notamment en matière de grille de qualification, salaire horaire minimum, temps de travail, majorations, etc.

Par exemple, la Convention collective des Hôtels – cafés – restaurants (IDCC 1979) autorise les contrats ayant pour base horaire de 39 heures hebdomadaires. Ainsi, les salarié.es saisonniers dans ce secteur pourront, selon les cas, se voir proposer des contrats aux 35 heures légales ou aux 39 heures conventionnelles.

Attention !

Lorsque dans une entreprise tous les salarié·es ne travaillent pas selon le même horaire collectif – ce qui est souvent le cas dans les emplois saisonniers – l’employeur a l’obligation légale de réaliser des pointages (article D.3171-8 du code du travail). Le décompte des heures de travail s’effectue de manière quotidienne et hebdomadaire et le salarié doit pouvoir contrôler ce décompte (article D3178-8 du code du travail).

Si votre employeur ne réalise pas de pointages, il est fortement conseillé de faire vos propres relevés horaires pour pouvoir évaluer le nombre d’heures supplémentaires réalisées et, le cas échéant, pouvoir les demander devant le Conseil des Prud’hommes.

Cependant, il existe quelques règles spécifiques aux emplois à caractère saisonnier :
  • le droit à la reconduction : les modalités de reconduction du contrat d’une année sur l’autre peuvent être prévues soit par la convention collective soit par le contrat de travail lui-même.

    A défaut de dispositions conventionnelles, le code du travail prévoit que lorsqu’un travailleur a travaillé deux saisons consécutives dans la même entreprise, il doit être informé des postes disponibles la saison suivante et bénéficie d’un droit à la reconduction de son contrat (article 1244-2-2 du Code du travail).

  • les indemnités de fin de contrat : communément appelées « indemnités de précarité », elles ne sont pas dues à l’issue d’un contrat à caractère saisonnier (article L 1251-33 du Code du travail).

  • l’ancienneté : les contrats « saisonniers » successifs dans une même entreprise, sur plusieurs saisons se cumulent pour le calcul de l’ancienneté, même lorsqu’ils ont été interrompus par des périodes sans activité (article L 1244-2 et L 1244-2-1 du Code du travail).

Attention !

Le CDD saisonnier est nécessairement écrit et comporte les mentions obligatoires suivantes :

  • La définition précise du motif de recours au CDD
  • S’il prévoit un terme précis : la date du terme et, le cas échéant, une clause de renouvellement ; s’il ne prévoit pas de terme précis : la durée minimale pour laquelle il est conclu
  • La désignation du poste de travail
  • L’intitulé de la convention collective applicable
  • La durée de la période d’essai éventuellement prévue
  • Le montant de la rémunération y compris les primes, accessoires de salaire et avantages en nature s’il en existe
  • Le nom et l’adresse de la caisse de retraite complémentaire ainsi que, le cas échéant, ceux de l’organisme de prévoyance.

Article L1242-12 du Code du travail

Le contrat de mission est également écrit. Ses mentions obligatoires sont listées à l’article 1251-16 du Code du travail.

Sans contrat écrit, la relation de travail est réputée être en CDI et à temps plein. Il est, dans ce cas, possible de saisir le Conseil des Prud’hommes pour obtenir une requalification.

Installation des travailleur·euses saisonniers

Il n’existe pas d’obligations faites à l’employeur pour l’installation des travailleurs saisonnier.es lorsqu’ils ne vivent pas, à l’année, dans la zone d’emploi.

Cependant, certaines conventions collectives ou certaines entreprises peuvent prévoir des aides à l’installation ou des avantages en nature (hébergement, nourriture), fournis gratuitement ou contre une participation pécuniaire inférieure à leur valeur réelle.

Les avantages en nature constituent un élément de rémunération : ils doivent donc être prévus dans le contrat de travail, apparaître sur les bulletins de salaire et donnent lieu à cotisations (article L136-1-1 du Code de la Sécurité sociale).

Pour le paiement des cotisations, la valeur des avantages en nature est évaluée de manière forfaitaire par l’URSSAF : cette évaluation, faite annuellement, concerne l’hébergement, les repas, les véhicules.


Enfin, la conclusion d’un contrat de travail à caractère saisonnier « ouvre le droit de faire inscrire ses enfants dans une école de la commune de son lieu de résidence temporaire ou de travail » (article L. 131-5 du Code de l’éducation).

L’assurance maladie des saisonniers

Si vous changez de domicile pour un contrat saisonnier :

→ inférieur à 6 mois : votre caisse d’assurance maladie reste la même. Avant de partir, signalez votre adresse provisoire à votre CPAM.

→ supérieur à 6 mois : contactez la CPAM du département où vous allez désormais résider pour demander le transfert de votre dossier.

Les conditions d’ouverture des droits, de remboursement et de paiement des IJSS sont les mêmes que pour les salarié.es non saisonniers.

Droits au chômage des saisonnier·ères

De manière générale, il faut avoir travaillé 130 jours ou 910 heures (soit environ six mois) sur une période de 24 mois, ou de 36 mois pour les 55 ans et plus (au lieu de 53 ans jusqu’au 1er avril 2025), pour pouvoir ouvrir ou recharger des droits à l’assurance chômage.

Attention, la règle évolue pour les saisonnier·ères ! Concernant toutes les fins de contrat de travail intervenues à partir du 1er avril 2025, la durée minimale d’affiliation exigée passe de 6 mois à 5 mois sur les 24 derniers mois.

Les entreprises peuvent, en outre, enclencher le mécanisme de chômage partiel pour permettre aux salarié.es d’être indemnisés en cas de réduction ou suspension temporaire de l’activité si celle-ci est liée à la conjoncture économique, aux difficultés d’approvisionnement en matières premières, d’intempérie ou de toute autre circonstance de caractère exceptionnel.

Travailleur·euses sans-papiers : saisonniers ou non, vous avez des droits !

Avec ou sans papiers, l’employeur doit respecter les dispositions légales et conventionnelles en vigueur pour tous les travailleur·euses : obligation de déclaration du/de la salarié·e ; respect des durées légales et conventionnelles du travail et des minimas salariaux ; respect des dispositions en matière de santé et de sécurité ; paiement des congés payés ; etc.

En cas de rupture du contrat de travail, l’employeur :

  • dans tous les cas verse l’intégralité des salaires correspondant à la période travaillée, et les congés payés y afférent ;
  • s’il connaissait ou pouvait connaître votre situation administrative, vous verse une indemnité de 3 mois de salaire minimum.
  • Si la période d’emploi n’a pas été déclarée, l’employeur peut également être condamné par un Conseil des prud’hommes au versement d’une indemnité forfaitaire de 6 mois de salaire pour travail dissimulé.

Travailleur·euses saisonniers :

défendez vos droits !

Collectivement : tout·e salarié·e, quel que soit son sexe, son âge ou sa nationalité, peut librement se syndiquer et exercer une activité syndicale dans l’entreprise où il/elle travaille. Contactez votre syndicat !

Individuellement, devant le conseil des prud’hommes : vous travaillez dans des conditions insoutenables ? Votre employeur ne respecte pas les dispositions légales ? Votre salaire n’est pas au niveau des minimas conventionnels ? Vos heures supplémentaires ne sont pas payées ? … Prenez contact avec votre défenseur syndical pour une procédure devant le Conseil des Prud’hommes.

Retrouvez les visuels de la campagne syndicale de l’été 2023, à télécharger et diffuser largement 👇

Amnésie sociale généralisée, sur le droit syndical, au sein des gouvernements français depuis 1968 : La CNT-SO à l’offensive !

La CNT-SO vient d’interpeller par courrier, le premier ministre François Bayrou, au sujet des travailleur·euses dispersé·es, dont le cadre d’exercice du droit syndical est toujours en attente de publications de décrets depuis 1968 !  C’est la première étape d’une procédure devant la justice administrative si le gouvernement ne se met pas en conformité.

Des millions de travailleuses et de travailleurs sont « dispersés » géographiquement au travail, notamment à cause de la sous-traitance et de l’intérim.

Elles/ils sont de par leur mise à disposition chez des tiers, leur mobilité, leur isolement, leur précarité, les premier-e-s à subir mauvaises conditions de travail, infractions à leurs droits salariaux, chômage structurel, « jetabilité », pression de rentabilité…

L’intérim et la sous-traitance ont ainsi été de véritables laboratoires de la casse des droits et des entorses faites au Code du travail au fil des gouvernements successifs !

Dans notre société prétendument démocratique et sociale, les libertés syndicales pourtant fondamentales, sont totalement oubliées alors qu’elles sont essentielles à permettre l’information et la défense des salariés.

De ce fait, les liens entre les représentants syndicaux et les salariés de plus en plus exploités sont de plus en plus distendus, quand ils ne sont pas tout bonnement rompus.

La représentation syndicale affaiblie, les droits sont toujours de plus en plus bafoués.

Face à ce constat des difficultés d’exercice des libertés syndicales notamment dans le contexte de dispersion des travailleuses et des travailleurs, la loi prévoit des décrets d’application à l’article L2141-12 du code du travail afin de définir le cadre de l’exercice des libertés syndicales.

Pourtant, les différents premiers ministres et gouvernements bourgeois successifs depuis 1968 ont totalement oublié de prendre ces mesures réglementaires et de mettre en place des décrets d’application de l’article L2141-12 du code du travail.

Cet oubli n’est pas sans conséquences offrant ainsi un affaiblissement sans pareil de la représentation syndicale à l’avantage, notamment, des sociétés d’intérim et de sous-traitance.

Ces entreprises profitent très avantageusement de la dislocation des forces syndicales et des collectifs de travailleurs grâce aux zones d’ombre délibérément entretenues par cet « oubli ».

Pour ajouter à son amnésie, la bourgeoisie au pouvoir est sourde, aveugle et muette, terribles maux qui la frappent depuis si longtemps.

Réparer ces « oublis », permettra enfin aux syndicats et aux travailleurs précaires et dispersés de bénéficier des moyens légaux nécessaires à rétablir du lien, véhiculer et recevoir de l’information, s’organiser, se défendre en cas de difficultés, faire corps et faire face ensemble et se battre pour leurs droits…

La CNT-SOLIDARITÉ OUVRIERE, forte de son expérience, fidèle aux luttes des travailleuses et des travailleurs et aux principes de l’anarcho-syndicalisme qui guident son action, sait comment sortir le gouvernement de son amnésie et le contraindre à prendre les décrets qu’il devait déjà prendre il y a plus de 56 ans !

La Liberté syndicale ne sera pas qu’un vain mot au sein d’une devise sans substance ! 

Pour cela, la CNT SOLIDARITÉ OUVRIÈRE a décidé d’attaquer le gouvernement Français devant le Conseil d’État pour exiger qu’il publie enfin les décrets d’application tant attendus depuis 56 ans.

Vive la lutte des travailleuses et des travailleurs ! Vive les libertés syndicales !

14000€ de condamnation, cinq ans après la répression de la grève du NH Collection Marseille : soutenons Walter !

Cinq ans après la grande grève de la sous-traitance hôtelière de 2019 au NH Collection Marseille, notre camarade Walter est toujours victime de la répression judiciaire et policière, avec une condamnation définitive de plus de 14000€ pour une procédure injuste ! Walter vient de recevoir, ce mois de janvier 2025, une injonction à verser plus de 12000€ de dommages à un policier. La CNT-SO appelle à intensifier le soutien à notre camarade !

(English / Castellano / Deutsch / Italiano 👇)

Soutenons le : caisse de solidarité en ligne (solidarity fund / caja de solidaridad / Spendenkampagne / fondo di solidarietà)

Rappel des évènements :

En 2019, les femmes du chambre travaillant sur l’hôtel NH Collection Marseille ont mené un mouvement de grève reconductible de 167 jours pour l’amélioration de leur condition de travail et une meilleure rémunération et considération de la part de leur patron, la multinationale des services ELIOR.


En plus de l’acharnement anti-syndical de l’employeur, cette lutte aura subi une répression constante des forces de police, qui auront tout fait pour briser le mouvement et déloger le piquet de grève.

Les grévistes et leurs soutiens ont eu a subir quotidiennement : contrôles d’identité répétitifs, cordon policier devant l’hôtel, poursuites pour « agression sonore » et convocations multiples au commissariat ne débouchant sur aucune procédure sérieuse… 

Le 8 juin 2019, avec une nouvelle descente musclée sur le piquet, les policiers provoquaient une bousculade confuse se terminant par de nouvelles GAV pour quatre camarades, dont une femme enceinte de 7 mois !

La justice de classe a poursuivi la répression, sur la base de procès-verbaux policiers manifestement gonflés. 
Pourtant les accusations policières ont depuis fait largement pschitt : initialement poursuivis pour dégradation, violence volontaire contre personne dépositaire de la force publique, et rébellion… il ne restera finalement que les « dégradations» et la «rébellion» dans les réquisitions.

Après l’audience du 19 avril 2021, ce sont des condamnations pour « dégradation » qui ont été prononcées pour les 4 grévistes et syndicalistes. Nous avons une pensée émue pour la famille des vitrines affreusement dégradées par de la farine et autres substances nettoyables avec un seau d’eau… Et comme il fallait tout de même un coupable, la rébellion aura été retenue à l’encontre du seul homme du quatuor qui a écopé de la peine la plus lourde et qui doit maintenant faire face à de lourds dommages et intérêts pour de supposées séquelles de cette arrestation violente par les agents. Nous ne ferons pas de commentaires… Nous constaterons cependant que la plainte pour le tabassage de notre camarade au commissariat aura, elle, été classée sans suite…

Face à cette répression qui se poursuit, la CNT-SO 13 appelle à la solidarité de classe, en participant massivement à ce pot de soutien en ligne.
Malgré toutes ces péripéties, l’équipe syndicale du NH Collection est restée debout et a même pu signer un accord satisfaisant une partie des revendications de 2019 avec le nouveau sous-traitant. La lutte paye !

Vive la solidarité ouvrière !

Salarié.e.s du privé : 10 règles d’or pour défendre ses droits !

Salarié•e•s du secteur privé : 10 règles essentielles pour se défendre face aux patrons 👇

1. Ne signez jamais un document que vous ne comprenez pas !

2. Temps de travail maximum : 44h par semaine ; 10h par jour.

3. Temps de repos obligatoire : 11h entre deux journées de travail ; une journée par semaine minimum.

4. Des salaires minimum sont déterminés par les conventions collectives, en fonction de vos qualifications : vérifiez bien les grilles de salaires de vos secteurs ! Si la convention collective ne le prévoit pas, le salaire minimum de croissance (SMIC) est déterminé chaque année. A partir du 1er novembre 2024, il est de 11,88 euros (brut).

Les heures supplémentaires, heures de nuit et heures travaillées le dimanche sont majorées ! En cas de doute, relevez chaque jour les heures que vous effectuez.

5. Les abonnements pour les transports publics sont remboursés à 50% par l’employeur.

6. Salarié·e·s à temps partiel, des règles spécifiques s’appliquent !Votre contrat doit être écrit et préciser vos horaires de travail. Il existe un volume horaire minimum définit par votre convention collective. A défaut, il est de 24 heures / semaine (code du travail). Votre patron ne peut pas changer votre volume horaire sans obtenir votre accord (signature d’un avenant). Vous pouvez refuser une modification horaire si elle n’est pas compatible avec une obligation (autre emploi, formation, raison familiale, etc.)

7. Vous devez demander vos congés payés au moins un mois à l’avance, par écrit. Si le patron ne répond pas, prenez conseil auprès de votre syndicat.

8. Au moment de votre embauche, puis une fois tous les 5 ans, vous devez voir la médecine du travail.

9. Le patron doit vous fournir tous les équipements pour protéger votre santé et assurer votre sécurité sur le lieu de travail. Si vous êtes victime d’un accident du travail, il doit être immédiatement déclaré par votre employeur à la CPAM.

10. Pour faire respecter vos droits ou en demander de nouveaux, vous pouvez faire grève : demandez conseil à votre syndicat !

 

Pour défendre vos droits, collectivement ou individuellement, et en obtenir de nouveaux, rejoignez votre syndicat de combat !

Pour que l’École ne soit pas un enfer : nous ne signerons pas le pacte !

Après des mois de tergiversations, le « choc d’attractivité » pour nos métiers, annoncé par le gouvernement depuis les Présidentielles, aura accouché d’une revalorisation salariale (socle) indécente et d’un nouveau monstre managérial (Pacte) qui va diviser les personnels et fractionner nos collectifs de travail. La CNT-SO Éducation appelle les collègues à ne pas signer ce Pacte et à se mobiliser à la rentrée pour une revalorisation salariale massive de toutes les catégories de personnels !

Une augmentation « socle » largement insuffisante !

Comme l’ensemble des travailleur·euses (et notamment nos collègues les plus précaires, AED/AESH, contractuel·les) nous sommes touché·es par l’inflation et la vie chère. C’est pourquoi la partie « socle » est tout simplement inacceptable. L’augmentation de l’ISOE/ISAE (et des indemnités équivalentes pour les CPE, psyEN et profs documentalistes) correspond à une augmentation d’un peu moins de 100 euros par an, est largement insuffisante. Toutes les autres catégories de personnels, pourtant aux salaires les plus bas du ministère, ne sont pas concerné·es !

Pour les enseignant·es, le ministère prévoit également une augmentation de la prime d’attractivité jusqu’à l’échelon 7 et des mesures de facilitation d’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle. Au final nous sommes loin de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation ni même de la simple compensation de l’inflation

Le pacte : de quoi parle-t-on ?

Le pacte est présenté comme une revalorisation, or il s’agit de primes et de missions supplémentaires, qui ne compteront pas pour la retraite et alourdiront le temps de travail. Il s’agira d’accepter et de signer un contrat avec le chef d’établissement/l’IEN qui remettra une lettre de mission au collègue qui sera ainsi redevable.

Engagement contractuel annuel renouvelable, il invite à choisir entre 1 à 3 missions complémentaires (pudiquement le ministère n’ose plus utiliser le terme de « briques »), cumulables, payées chacune 1250 euros par an (sur 9 mois) via une « part fonctionnelle » de l’ISAE/ISOE.

  • Mission 1 (18h) : 18 h de remplacements courts dans l’année pour le second degré et 18h de soutien en 6ème pour le premier degré. Pour le ministère, ces missions sont spécifiées « prioritaires » (elles doivent être mises en place avant les autres missions) mais sans encore afficher clairement leur caractère obligatoire pour tous·tes les signataires du pacte. Quand c’est flou, il y’à un loup…
  • Mission 2 (24h) : devoirs faits (rendus obligatoires en 6ème), stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé pour le second degré et stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé aux élèves pour le premier degré.
  • Mission 3 (missions annualisées) : coordination de projets innovants, accompagnements des élèves à besoins éducatifs particulier, coordination du dispositif de découverte des métiers en collège…
  • Pour les lycées pro, Grandjean est revenue sur l’insécabilité du pacte comptant sans doute mieux faire avaler la pillule. Le pacte en LP est clairement là pour mettre en place la réforme de la voie pro : le signer c’est permettre la casse des enseignements et du métier de PLP ! (Voir notre communiqué spécifique (téléchargeable au format pdf)).

Dans le secondaire, les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non, après avis du Conseil Pédagogique et in fine présentation au CA. Dans le premier degré, les directions en lien avec les IEN feront la distribution après avis puis présentation au Conseil des maîtres. C’est une nouvelle étape dans la création d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles. Des primes spécifiques leurs seront attribuées pour la mise en place du pacte et ce rôle de « faiseur de roi » (1000 euros pour les CE et IEN, 500 à 700 euros pour les directions d’école) !

Le pendant du pacte… c’est bien de se retrouver en dette

Les missions seront scrutées par la hiérarchie avec «ajustements éventuels» en cours d’année «en fonction des besoins constatés et satisfaits » (source DGSCO). L’enseignant·e redevable devrait ainsi être amené à effectuer d’autres tâches, avec un transfert d’une mission à une autre sur décision de la hiérarchie. Le risque réel est de ne plus pouvoir dire non et cela aura des conséquences sur la liberté professionnelle et personnelle. Nous alertons les collègues tenté·es de mettre le doigt dans l’engrenage, avec ce pacte sans garanties claires, c’est ouvrir la porte à des mauvaises surprises et pressions hiérarchiques pour exercer un large panel de tâches supplémentaires !

Évidemment ce pacte se fera en plusieurs étapes avec dans un premier temps le maintien de dispositions (HSE, IMP…) qui pourraient y être intégré dans le futur. Les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur: annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés.

Ce pacte est une brique jetée dans notre statut
et l’égalité des personnels

Notre statut nous confère des droits et devoirs, qui garantissent une égalité des personnels mais aussi des usagers et usagères et donc un service public. Le pacte institutionnalise une autre relation, faite de contrats et de carrières individualisées avec des personnels mis en concurrence pour gratter un peu de pognon. A terme le pacte créera des hiérarchies intermédiaires pour des collègues qui deviendraient des « petits chefs » pour remplir telle ou telle mission et cassera la solidarité et les collectifs de travail. Les missions Pacte pourraient aussi empiéter sur celles de certains métiers.

Le pacte, accentuera encore les inégalités femmes-hommes ! Le ministère reconnaît que les femmes perçoivent moins d’heures supplémentaires et de primes, et ce, dû aux inégalités de genre au travail et au rôle parental encore genré.

Le Pacte : un non-sens pédagogique

Encourager la prise de missions supplémentaires alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente est une prime au « mauvais travail ».  Remplacer au pied levé un ou une collègue, mais dans sa propre matière, pour une seule séance, avec une classe inconnue ; faire de la remédiation en 6eme avec des élèves que l’on ne suit pas au quotidien et sans espace de concertation avec les collègues de la classe ; faire du soutien en primaire sur la base des résultats d’évaluations nationales normatives et inadaptées ; construire des EDT non pas dans l’intérêt des élèves mais uniquement pour remplir des objectifs managériaux… Le pacte va accentuer la perte de sens de nos métiers et la restriction de notre liberté pédagogique.

Le pacte : un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels !

Derrière ce vocabulaire managérial (« brique », « pacte ») l’objectif est clair : casser le service public d’enseignement et d’éducation.

Il vient accentuer des logiques individualistes déjà en cours dans le second degré notamment (culture de l’heure sup’ depuis l’époque Sarkozy, IMP, dispositifs « devoirs faits ») qui cachent mal des logiques austéritaires. Ces dispositifs moins coûteux permettent d’éviter de créer des postes, de mettre les moyens nécessaires à certaines tâches indispensables ou pour améliorer la qualité globale des enseignements (baisse du nombre d’élèves par classe, dédoublements…).

Le pacte est une nouvelle pièce de la dérive managériale. Il est à mettre en relation avec des évolutions récentes : explosion des évaluations dans le primaire qui sont aussi normatives pour les élèves que pour les enseignant·es (qui serviront de base pour les missions de soutien prévues dans le pacte), auto-évaluation des établissements, introduction d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles (loi Rilhac), expérimentation Macron dans les écoles marseillaises, expérimentation des contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans des lycées sortis de l’Éducation Prioritaire, profilage des postes dans certaines Académie dans les écoles REP+, part modulable de la prime REP+ attribuée suivant l’atteinte d’objectifs similaires à ceux du Pacte… Petit à petit le puzzle se complète : une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses.

Le ministère joue avec cynisme sur l’inflation et la stagnation des rémunérations des enseignant·es, ainsi que sur notre conscience professionnelle : ne nous faisons pas avoir !
Nous appelons l’ensemble des personnels à refuser le Pacte ! Mobilisons-nous pour une véritable augmentation de nos salaires et pour obtenir l’abrogation de toutes les contre-réformes scolaires de l’ère Macron !

Avec la CNT-SO nous revendiquons dans l’immédiat :

  • La hausse des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles ».
  • Le dégel de la valeur du point d’indice avec rattrapage des précédentes pertes. L’indexation de ce point d’indice sur l’indice des prix à la consommation.
  • La fin du précariat dans l’Éducation nationale (contractualisation croissante).
  • Des mesures pour l’égalité femmes-hommes.
  • L’égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels.
  • Un plan d’urgence pour l’Éducation.

A DisneyLand Paris, ce sont les grévistes qui paradent !

Depuis plusieurs semaines, un mouvement social inédit à Disneyland Paris, est parti de la base avec le « Mouvement Anti Inflation ». Comme d’autres syndicats de l’entreprise, la section CNT-SO Disneyland Paris soutient le mouvement et appelle tous les « Cast-members » à y participer massivement.

Après un premier débrayage le 23 mai, une grève d’ampleur historique a eu lieu le mardi le 30 mai. Selon les estimations plus d’un millier des Cast-members ont défilé dans les deux parcs en passant aussi par Disney village et devant les hôtels. Une deuxième journée d’action massive a eu lieu le samedi 03 juin avec près de 1500 grévistes. 

Les casts members vont encore se mobiliser ce mardi 06 juin : rejoignez le mouvement ! 

Les revendications MAI/cast members :
  • 200 € net par mois pour tous
  • Le retour des “horaires choisis” au volontariat
  • Les dimanches payés double
  • L’indemnité kilométrique doublée sans condition d’horaires et versée automatiquement selon le mode de transport choisi
  • La revalorisation de la prime d’ancienneté
Il ne faut rien attendre de la direction : la seule réponse est la grève.  Seule la lutte paie!
https://twitter.com/cntso_dlp/status/1667254180954755094
https://twitter.com/cntso_dlp/status/1666565681632927745
https://twitter.com/cntso_dlp/status/1665380716455030784
https://twitter.com/cntso_dlp/status/1665375784230420492
https://twitter.com/cntso_dlp/status/1663671054546419713
https://twitter.com/rapportsdeforce/status/1664227787526242334
https://twitter.com/cntso_fr/status/1663613153840713728

SNU sur le temps scolaire : c’est non ! SNU hors temps scolaire : c’est non aussi !

Le gouvernement revient en force sur le dossier du SNU. La secrétaire d’État à la jeunesse chargée du dossier l’a évoqué cette semaine : le gouvernement envisagerait la mise en place d’un «stage de cohésion» de 12 jours pour les élèves de seconde… sur le temps scolaire dans le cadre de «classes d’engagement» !

Le Service National Universel se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion est la première d’entre elles. Pour l’instant il se déroulait hors temps scolaire. Le gouvernement veut désormais qu’enseignant-es et établissements se positionnent sur des «appels à projets» pour obtenir le label. Rassurons-nous, «les familles ou les élèves pourront refuser d’y participer, comme pour les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État…

Le caractère volontaire mis en avant est trompeur puisque le gouvernement envisage de favoriser les élèves participants sur Parcours Sup… Les enseignant-es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse pourraient être rénuméré-es via le Pacte !

Ces projets devront être présentés en CA, nous appelons les personnels à les refuser tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.

Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire (voir notre communiqué du 5 mars 2023).

Si le gouvernement avait laissé croire qu’il renonçait à le rendre obligatoire, pour l’instant, il ne semble pour autant pas vouloir en rester là. Voilà qu’il est prêt à retirer 12 jours de cours aux élèves. Si Macron et sa clique poursuivent leur propagande avec des arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres (promotion de la mixité sociale…), la lutte contre le SNU s’est largement développée ! Les points de passage de la caravane du SNU (« tournée Expérience SNU ») sont perturbées par des rassemblements : rien ne se passe comme prévu ! Des collectifs contre le SNU sont créés un peu partout en France. Continuons la lutte ! Bloquons le SNU !

Téléchargez le communiqué au format pdf

Livreurs des plateformes : attention aux effets d’annonces trompeurs du gouvernement !

Le gouvernement communique beaucoup sur l’avancée sociale que constituerait l’accord sur la tarification pour les livreurs des plateformes. Cinq organisations syndicales du secteur répondent dans un communiqué unitaire pour rétablir la vérité sur cet accord bidon, dans le cadre de l’ARPE.