Sous-traitance hôtelière : le combat continue !
La section syndicale Française de service de la CNT Solidarité Ouvrière organise un rassemblement devant l’hôtel Villa Massalia* le vendredi 06 juin à 16h15. Ce rassemblement est coordonné avec une mobilisation organisée le même jour à Paris contre la sous-traitance dans l’hôtellerie, décidée conjointement par la CNT Solidarité-Ouvrière et la CGT HPE (hôtels de prestige) à l’occasion du jugement de 49 salarié.e.s de la sous-traitance de l’Hyatt Paris Vendôme, employé.e.s également par la Française de service.
De plus en plus d’hôtels, y compris des palaces, pratiquent la sous-traitance du service de l’hébergement, ce qui est totalement inacceptable. L’hébergement constitue le cœur de métier d’un hôtel : le sous-traitant n’apporte aucun savoir-faire spécifique à l’hôtelier. Historiquement les femmes de chambre étaient salariées des hôtels.
Le seul but de la sous-traitance est de faire éclater la communauté de travail et de réaliser plus de profits en sous-payant les femmes de chambre, gouvernantes et équipiers (en général de -15 à -40%) qui ne bénéficient pas du statut collectif de l’hôtelier (niveau de salaire, indemnités nourriture, 13ème mois, primes, etc.). Le but est de les utiliser comme variable d’ajustement du taux d’occupation de l’hôtel.
Pour nous, il est temps d’en finir avec le travail à la tâche et le marchandage ! Le paiement à la chambre constitue dans l’hôtellerie un véritable fléau qui génère des conditions de travail très difficiles, sources de pathologies nombreuses et de travail dissimulé avec le non-paiement d’heures complémentaires et supplémentaires. Il touche principalement les femmes d’origine immigrée ; celles-là même qui ont souvent le moins de ressources pour se défendre face aux employeurs. Il est inadmissible qu’au XXIème siècle, on retrouve sur un même lieu de travail des salarié.e.s avec des statuts collectifs différents, ceux/celles de la sous-traitance étant sous-payé.e.s et surexploité.e.s.
Ce rassemblement sera aussi l’occasion pour la section locale d’appeler à la satisfaction rapide de ses revendications alors que des engagements de régularisation des situations individuelles avaient été pris par le DRH de la Française de service lors d’une rencontre à Marseille il y a quelques semaines.
Nous nous mobiliserons également contre le climat particulièrement malsain à l’encontre de nos syndiqué.e.s depuis le rassemblement du 07 mai devant l’hôtel Intercontinental. Voir ici.
L’encadrement local multiplie les remarques intimidantes et les menaces à propos de l’appartenance syndicale des salariés ou concernant leur participation à ce rassemblement. A cette occasion, des photos des manifestants avaient d’ailleurs été prises par deux gouvernantes de l’hôtel Intercontinental, ainsi que par des membres de la sécurité de l’hôtel. Le syndicat a mis en garde l’entreprise concernant toute velléité de fichage des salariés.
Globalement, l’encadrement, plus particulièrement les responsables de site, maintiennent les salarié.e.s dans un climat de peur visant à dissuader d’autres salarié.e.s à rejoindre notre organisation syndicale. Un syndicat c’est un droit, le respect c’est un dû !
*Hôtel Villa Massalia, 17 Place Louis Bonnefon, 13008 Marseille.