PERSONNELS DE L’ÉDUCATION DEBOUT : NOUS AUSSI ON BLOQUE TOUT !
Appel des syndicats SUD Educ, CNT-SO, CGT Educ’action :
Contrairement à ce que prétend le gouvernement, la loi El-Khomri concerne toutEs les salariéEs : les contractuelEs, les précaires mais aussi les fonctionnaires car la casse des droits des salariéEs du privé prépare inévitablement la destruction du statut des fonctionnaires.
Contrairement à ce qu’il tente de nous faire croire dans sa volonté de diviser pour mieux régner il n’est pas absurde que la fonction publique se soulève au côté des salariés du privé plus directement touchés par cette loi, car cette loi constitue un véritable tournant sociétal sur fond de néolibéralisme : régression sociale inouïe, elle synthétise la volonté de détruire les garanties et acquis collectifs par l’individualisation et la mise en concurrence des salariéEs entre eux, des écoles entre elles, des collectivités entre elles…
Elle fait écho aux réformes successives qui attaquent l’Éducation Nationale et la fonction publique : réforme des statuts, réforme des rythmes scolaires, réforme des collèges, réforme territoriale, gel des salaires, PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations), loi déontologie…
Depuis bientôt trois mois, des centaines de milliers de travailleurEs du public et du privé, de lycéenEs et d’étudiantEs font grève et manifestent. Depuis bientôt trois mois, des centaines de manifestantEs et de militantEs essuient les coups de matraque et les lacrymogènes, sont arrêtéEs et placéEs en garde à vue avant de passer en comparution immédiate où ilEs écopent de lourdes peines. Depuis bientôt trois mois que la lutte a démarré, et malgré un traitement médiatique partisan et une répression policière et judiciaire honteuse, la contestation se maintient et le climat social change. Les Nuits Debout s’ancrent et prennent de l’ampleur, le gouvernement est désormais clairement isolé. Il a du passer en force une première fois en usant du 49-3 mais le débat continue avec un examen au Sénat puis de nouveau à l’assemblée dans les prochains mois.
Nous avons une vraie possibilité de le faire enfin céder, pour peu que nous frappions fort là où ça fait mal : l’économie, en occupant les lieux de travail, en bloquant les moyens de production…
Déjà plusieurs secteurs du privé sont partis depuis la semaine dernière dans des grèves reconductibles : routiers, dockers, industrie pétro-chimique… Des syndicats et divers collectifs de lutte organisent de nombreuses actions de blocages économiques à travers le pays.
Dans l’éducation, nous avons, depuis le 9 mars, fait plusieurs grèves dans la suite de celles pour les moyens, contre la refonte de l’éducation prioritaire ou pour le retrait de la « réforme » du collège, sans pourtant réussir à engager un mouvement d’ensemble de l’Éducation nationale et nos combats sont restés trop souvent isolés des autres secteurs.
Cette fois-ci, tous ensemble, par la jonction des luttes des différents secteurs mobilisés et par la généralisation de la grève pour le retrait de la loi El-Khomri, nous pouvons infliger la défaite qu’il mérite au gouvernement mais, surtout, nous devons protéger les droits que nous méritons chaque jour par notre sueur.
Nous appelons les personnels de l’éducation (enseignantEs, CPE, AED, personnels d’administration et d’entretien, animateurEs…) de l’enseignement supérieur et de la recherche (enseignantEs-chercheurEs, enseignantEs, chercheurEs, ingénieurEs), à se mettre en grève le 26 mai, à mettre en débat sa reconduction en Assemblée Générale et à rejoindre les secteurs en lutte.
Nous appelons à diffuser cet appel dans toutes les assemblées générales, Nuits Debout, instances syndicales, et réunions syndicales qui vont se tenir.
L’appel complet en fichier PDF :