Nous nous apprêtons à vivre une rentrée inédite marquée par la crise politique, avec pour la première fois une ministre supposée démissionnaire à la tête de l’EN. Mais ne nous trompons pas, sans contestation, il n’y a aura pas de pause dans la litanie des réformes mortifères pour notre service public ! La macronie entend continuer contre toutes les oppositions sa politique managériale et réactionnaire.
Ne comptons que sur nous-mêmes, dès la rentrée on s’organise et on construit un grand mouvement de lutte qui permettra d’arracher des avancées concernant nos salaires, nos conditions de travail et qui permettra de bâtir une école émancipatrice et réellement inclusive.
Le gouvernement laisse l’école au bord du chemin
En juin la circulaire spécifiait qu’il ne faudrait laisser aucun élève au bord du chemin. Or, à la rentrée c’est l’école toute entière qui est laissée pour compte, de la maternelle à l’université !
A l’école primaire, les évaluations des élèves pleuvent : jusqu’à présent au CP, CE1 et CM1 et à présent c’est au CE2 et au CM2 que les élèves seront évalué·es. On reste donc bien dans une école du tri. Les personnels s’opposent à ces dispositifs normatifs qui prennent du temps sur les apprentissages construits et maltraitent les élèves, et c’est le cas également en 6ème au collège et depuis l’an passé en 4ème. Nous appelons à boycotter ces évaluations et à rejoindre la mobilisation unitaire du 10 septembre
La réforme du brevet des collèges reste dans le flou, avec des éventuels changements à prévoir (ou pas !) en cours d’année. Il ne serait plus la condition pour passer en lycée général et professionnel et c’est tant mieux, mais les modalités d’évaluation sont à éclaircir. Concernant les groupes de niveaux, la ministre semble rétropédaler en laissant chaque établissement se débrouiller. Nous nous opposons à tout tri scolaire et social.
Non à l‘école de l’exclusion !
De nombreux élèves en situation de handicap n’auront pas d’AESH, qui restent des travailleuses et travailleurs précaires. C’est un vrai statut de fonctionnaire qu’il faudrait.
La casse de la voie professionnelle se poursuit également avec 170 heures de cours en moins pour le bac pro en 3 ans, des parcours individualisés et un constat : c’est moins d’école pour les élèves plus fragiles scolairement.
Rappelons que la réforme du lycée Blanquer est toujours en cours et malmène tout le monde. Les inégalités scolaires, sociales et de genre ont augmenté. Parcoursup, algorithme obscur, est une machine à tri brutale pour pallier le manque de place dans le supérieur. Nous appelons à l’abandon de ce système.
De plus, les Régions doivent cesser de sur-subventionner les lycées privés (1,2 milliards, au-delà des obligations légales ) car l’école privée ne fait que renforcer les inégalités sociales et scolaires par son absence volontaire de mixité.
Enfin, l’UNICEF rappelle que 2000 enfants au moins, scolarisé·es, dorment à la rue. C’est donc bien au bord du chemin que sont laissés ces enfants, c’est proprement inhumain et cela doit cesser.
Pour un service public d’enseignement de qualité !
La réforme de la formation initiale est suspendue fort heureusement au vu de l’impréparation et de la destruction qu’elle aurait engendrée.
Le budget du gouvernement démissionnaire est d’ores et déjà sous le signe de l’austérité. C’est donc bien un gouvernement qui gouverne mais qui confisque le pouvoir, se rangeant aux exigences du MEDEF et des intérêts du capital et qui ne va pas dans le sens d’un renforcement des services publics.
C’est donc bien au bord du chemin que sont laissés élèves, parents et enseignant·es. L’école est fatiguée de tant de réformes qui ne visent qu’à sa destruction. C’est pourtant d’un service public d’enseignement de qualité dont on a besoin, dans un objectif d’émancipation collective, contre le désespoir social, les replis identitaires et intolérants.
Mobilisons-nous pour stopper la casse de l’école publique, pour des moyens humains et financiers !L’unité des personnels, l’unité syndicale la plus large, doivent être nos objectifs ! C’est nous, enseignant·es, AED, AESH, personnels santé-sociaux, administratifs, etc. qui faisons fonctionner l’école. C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui pouvons décider de bâtir un mouvement fort. Utilisons nos outils de lutte : réunions d’information syndicale, assemblées générales, caisses de grève pour les collègues les plus précaires.