Contre le racisme et les violences d’État : auto-organisation de classe !

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Depuis quelques semaines, les mobilisations contre les violences policières et le racisme prennent une dimension inédite dans le monde. De toutes les batailles pour l’égalité économique et sociale, la liberté et l’émancipation des travailleurs.euses, les syndicalistes ne peuvent que se reconnaître dans ce combat contre les discriminations et la violence d’État.

La CNT-Solidarité Ouvrière se joint aux revendications et soutient sans aucune réserve les familles de victimes de violences policières qui depuis de longues années, essayent d’obtenir justice malgré l’omerta institutionnelle et les oppositions politiques, notamment le Comité Vérité et Justice pour Adama dont le combat acharné a permis les rassemblements historiques des 2 et 13 juin.

Si la CNT-Solidarité Ouvrière dénonce la culture de l’impunité, de la violence et du racisme qui semble prospérer actuellement dans la police française, nous ne nous faisons pas d’illusion sur cette institution. Les pratiques racistes et discriminatoires (contrôles au faciès…) ne relèvent pas de dérives individuelles mais sont systémiques. Elles s’inscrivent dans une histoire douloureuse de chasse aux étrangers-ères, aujourd’hui les sans-papiers, hier républicain.ne.s espagnols, juifs.ves, indépendantistes algérien.ne.s…

La CNT-Solidarité Ouvrière dénonce les violences récurrentes contre les militant-e-s et la répression du mouvement social.
La violence contre toute opposition sociale ne fait qu’augmenter, on l’a encore vu avec le mouvement des Gilets Jaunes. La répression policière s’abat aussi fréquemment sur les syndicalistes et la CNT-SO ne fait pas exception. Dernier exemple, la grande grève du NH Hôtel à Marseille avec harcèlement quotidien du piquet de grève, confiscation arbitraire de matériel syndical, insultes racistes, coups et GAV puis poursuites contre des militant-e-s qui seront jugé.e.s en octobre 2020 pour des motifs bidons…
Là encore, pas question de bavures individuelles, la violence est systémique ! Qu’on lui colle l’adjectif « républicaine » n’y change rien, pour l’État, la fonction primordiale de la police n’est pas de protéger la population mais de la contrôler et de la réprimer si besoin, au service d’un ordre social inégalitaire. C’est pourquoi, la CNT-SO est une des rares confédérations syndicales qui refuse statutairement de syndiquer l’ensemble des « forces répressives de l’État ou du patronat ».

Au-delà de la question de l’institution policière, racisme et discriminations sont à combattre dans l’ensemble de la société notamment dans le monde du travail, champ d’action principal du syndicalisme.

Discriminations à l’embauche et freins dans les carrières, sur-représentation dans les métiers précaires, facteur aggravant de harcèlement par les hiérarchies… le racisme systémique ne s’arrête pas aux portes des entreprises ! Largement documenté, par des chercheurs, par le Défenseur des droits, et reconnu pour la première fois dans un jugement du Conseil de Prud’hommes de Paris du 17 décembre 2019, il doit être combattu sans relâche : nous nous y engageons.

L’exploitation raciste des sans-papiers est massive dans des activités économiques essentielles : nettoyage, commerce, manutention, BTP, livraison, agriculture… Ce sont des dizaines de milliers de travailleurs-euses exclu-e-s du droit du travail, des droits sociaux et cantonné.e.s aux pires conditions d’existence notamment pour le logement. C’est pourquoi nous nous mobilisons avec nos camarades sans-papiers pour la régularisation et l’égalité des droits !

Instrumentalisé par l’extrême droite et les politiciens de tout bord, le racisme alimente les divisions de la classe ouvrière, pour le plus grand bénéfice de la classe dominante. C’est une composante majeure du système d’exploitation et de domination capitaliste.
Le syndicalisme regroupe tous les travailleurs.euses sans distinctions, c’est pourquoi notre combat de classe est antiraciste et que nous militons pour une transformation sociale qui tourne le dos à l’exploitation économique et à toutes les dominations.

Avec les opprimés.e.s toujours, avec les oppresseurs jamais !

Dans la culture et le spectacle : on s’organise ! Appel du syndicat STUCS CNT-SO

Face à la crise sanitaire que nous traversons, nous avons pu voir que chaque secteur n’est pas affecté de la même manière, et que certains doivent faire face à beaucoup plus de difficulté que d’autres. Notre secteur, celui de la culture et du spectacle est particulièrement impacté par cette crise.

Alors que nous avons été dans les premiers à devoir cesser nos activités, nous allons être parmi les derniers à pouvoir les reprendre.

On ne compte plus les annonces d’annulations de festivals, de spectacles, de manifestations associatives ou de tournages. Grands nombre de musés ou de théâtres sont toujours fermés. La quasi-totalité des programmations sont suspendues, et les nouvelles productions sont impossibles.

Le problème est, que dans ce secteur, nous avons énormément de contrats précaires. Pas d’activités signifie pour nous pas de rémunération, et pour certains même, pas de droit au chômage !

Cette crise n’a fait que pointer un peu plus du doigt les problèmes auxquels nous devons faire face tout au long de l’année.

Mais ceci n’est pas une fatalité, car si nous sommes uni-e-s face à ceux qui nous exploitent et face à l’État, nous pourrons gagner de nouveaux droits et changer les choses !

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Union ! Action ! Autogestion !

Parce qu’un autre spectacle est possible, la CNT-SO lance un syndicat national de la culture et du spectacle et appelle tous.tes les travailleurs.euses du secteur du spectacle à le renforcer :

– les techniciens-nes (son, lumière et vidéo), grimpeurs-euses et monteurs-euses ;
– les chauffeurs-euses et carristes ;
– les habilleurs-euses, coiffeurs-euses et maquilleurs-euses ;
– les roadies, scaffers, runners et riggers ;
– les électro et décorateurs-trices et caméramans ;
– les metteurs-euses en scènes et assistant-e-s de production ;
– les acteurs et actrices, danseurs-euses les artistes, clowns, et musicien-nes ;
circassiens-nes, échassiers-ères et animateurs-trices ;
– les intermittents-tes, salarié-e-s, auto-entrepreneurs-euses et manchard-e-s ;
– les travailleurs-euses avec ou sans papiers, les nomades et sédentaires.

En bref, toutes celles et ceux qui font de l’industrie du cinéma, de la musique, du cirque, du théâtre, de la danse, de la photo, de la radio, et de l’industrie culturelle et du divertissement dans son ensemble ce qu’ils sont aujourd’hui, à se syndiquer dès maintenant et à lutter ensemble pour le monde du spectacle que nous voulons demain, mais également construire un autre futur !

On a toujours raison de se syndiquer !

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Le 16 juin : tous et toutes dans la rue avec les soignant.e.s !

Rendez-vous le 16 juin 2020 à Marseille à 11h à la Porte d’Aix.

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Le tract au format PDF :
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Soutenez la caisse « anti-répression » de la sous-traitance en lutte !

Parcequ’ils sont en 1ere ligne dans le combat contre les exploiteurs et leurs complices gouvernementaux, les syndicalistes sont aussi fréquemment la cible de la violence policière et de la répression judiciaire. La CNT-SO Nettoyage ouvre une caisse de solidarité pour soutenir 04 camarades victimes de la répression lors de la grande grève de 167 jours au NH Collection Marseille.

Soutenez la caisse de soutien en ligne !

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La CNT Solidarité-Ouvrière a animé en 2019, une grève de 167 jours avec les femmes de chambre de l’hôtel NH Collection Marseille, contre la société ELIOR. Grâce à sa caisse de grève et une très large solidarité, nous avons pu compenser les pertes de salaires et permis à la grève de tenir.

Le mouvement au NH a subi constamment, une répression policière et judiciaire inédite pour un mouvement revendicatif syndical, qui se poursuit avec des procédures en cours, notamment une convocation devant le tribunal correctionnel le 15 octobre 2020 pour plusieurs camarades.

Le 8 juin 2019, suite à une intervention policière musclée, 4 camarades avaient été placés en garde à vue : deux salariées grévistes, une juriste du syndicat enceinte de plus de 7 mois et un militant venu soutenir le piquet. une quinzaine de personnes étaient présentes ce matin là, dont trois enfants. Les policiers arrivant sur place étaient particulièrement véhéments à l’encontre des grévistes (arrestation muscle, gaz, coups et insultes). Les camarades ont été relâchés au bout de 24 heure de GAV mais seront jugé.e.s pour les charges de : « dégradation et résistance violente à l’interpellation ». Les grévistes et militants syndicaux contestent évidemment ces charges, couvertures classiques des violences et de l’arbitraire policier, et entendent se défendre devant le tribunal.

Cette défense génère des frais conséquents, notamment des honoraires d’avocat. Réprimer par la police puis pressurer par les frais de justice, la mécanique répressive est bien huilée… C’est pourquoi nous appelons une nouvelle fois, à une large solidarité !
En ce sens, la CNT Solidarité Ouvrière continue ses initiatives de soutien dont ce pot en ligne . Soyons nombreux-euses pour appuyer les luttes ouvrières !

Retrouvez nos revendications et tous nos tutos pour défendre ses droits en période de coronavirus

Pendant la « guerre sanitaire », la guerre sociale continue. Trop de travailleurs.euses sont exposé.e.s inutilement et sacrifié.e.s au nom de l’intérêt économique. Les mesures d’urgence sociales sont largement insuffisantes mais la sphère publique va encore soutenir à bout de bras l’économie capitaliste. Alors que la gestion sanitaire de la crise laisse à désirer, le gouvernement ne trouve rien de plus urgent à faire que d’attaquer le droit du travail… C’est inacceptable ! Les travailleurs.euses encore en activité gardent leur pouvoir de blocage économique et il faudra aussi solder les comptes après le confinement… Ne nous laissons pas faire : organisons nous !

Les revendications immédiates et les analyses de la CNT-SO :

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Pour répondre aux nombreuses questions concrètes qui se posent pour les travailleurs·euses avec le coronavirus, nous avons mis en ligne sur notre site une série de tutoriels pour connaître ses droits et mieux se défendre : RDV sur le site confédéral.

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Communiqué confédéral du 15/05/20

Après le déconfinement du 11 mai, le plus dur reste à venir pour la classe ouvrière : continuer à se protéger du virus pour que la reprise économique ne soit pas une reprise épidémique ; défendre ses droits et un autre futur face aux secteurs capitalistes qui se réorganisent avec l’aide des États pour nous faire payer la crise. Regroupons-nous, mobilisons-nous !

Le communiqué :
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Dans l’industrie, on s’organise avec la CNT-SO !

Travailleurs et travailleuses de l’Industrie, regroupons-nous dans notre organisation de classe !

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Alors que depuis des années nous ne cessons d’entendre que la classe ouvrière n’existe plus, l’industrie (métallurgie, agro-alimentaire, chimie, le bois, …) en France compte environ 2,8 millions de salarié-e-s. Aujourd’hui les grands groupes industriels font appel à une multitude d’entreprises sous-traitantes.

Dans notre secteur comme ailleurs, les conditions de travail sont difficiles et nos droits ne sont pas respectés. Trop d’heures de travail non payées, trop de pression pour tenir les cadences, chantage à l’emploi, harcèlement moral.

Isolé-e-s nous n’avons aucun pouvoir à nos patrons. Eux, sont organisés au MEDEF, à l’UIMM, à la CPME et au CNPA, dans leurs syndicats patronaux.

Nous aussi nous devons unir nos forces : OS, tourneurs, fondeurs, peintres, fraiseurs, ajusteurs, monteurs, câbleurs, bouchers, agents de maintenance, caristes … nous travaillons tous les jours cote à cote, que l’on soit en CDI, en CDD, en intérim ou à la tâche. C’est parce que nous subissons la même exploitation dans nos usines que nous devons nous réunir dans le même syndicat !

Un syndicat pour s’organiser et aider chacun à se défendre face à son patron : prud’hommes, démarches juridiques ou administratives, grèves et actions directes). Pour connaitre ses droits et lutter collectivement pour en gagner de nouveaux.

Regroupons-nous au sein de la CNT-Solidarité Ouvrière !

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Ensemble, avec la CNT-Solidarité Ouvrière on revendique pour toutes et tous :
– Le paiement de toutes les heures travaillées (pause et temps de d’habillage également)
– L’augmentation des salaires
– La transformation en CDI de tous les CDD et contrats d’intérim bidon
– La diminution des cadences de travail
– Le droit à la formation
– La reconnaissance de la pénibilité du travail (travail de nuit, travail en poste, geste répétitif …)
– Rattrapage de l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes
– Retour de la retraite à 60 ans (55ans pour les métiers pénibles)
– Ne plus accepter que la sécurité passe après la productivité, nos vies valent plus que leurs profits !

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Salariés des services à la personne et déconfinement : des points de vigilance impératifs

Tutoriel d’auto-défense syndicale COVID-19, pour faire le point sur les activités des travailleurs.euses du service à la personne (SAP) après le déconfinement du 11 mai.

Les salariés du secteur des services à la personne qui ont continué leur activité pendant le confinement ont trop souvent été confrontés à des conditions inadmissibles en matière de respect des mesures des gestes barrières.

Retrouvez l’intégralité du tutoriel ici.

Communiqué de la fédération Education & Recherche CNT-SO sur la réouverture des établissements

Emmanuel Macron, qui semble redécouvrir la réalité sociale ces derniers temps, disait vouloir réouvrir les écoles pour ne pas « creuser les inégalités ». Mais si l’on va au delà des effets d’annonce, cette rentrée mal pensée, mal concertée, c’est sur le dos des plus démunis qu’elle se fait ! Regardons de près toutes les implications d’une reprise à partir du 11 mai…

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Des décisions verticales et contradictoires

Comment aborder cette rentrée en confiance alors que, comme d’habitude, Jean-Michel Blanquer se passe de toute concertation ? Pas de concertation avec les collectivités locales, ni avec les syndicats, ni avec les associations de parents d’élèves (un collectif au nom évocateur « parents pas confiants » s’est d’ailleurs constitué)… Pas de concertation manifestement avec son propre gouvernement, tant ces derniers jours amènent d’effets de girouette, d’annonces et contre-annonces.

Plus inquiétant, sous prétexte de l’urgence, les règles sanitaires de la sortie du confinement sont décidées d’en haut et les CHSCT sont transformés en boite d’enregistrement, sans pouvoir y défendre les réserves et critiques émanant des personnels.

Rentrée ? Non ! Parlons plutôt de péril sanitaire !

La rentrée annoncée à partir du 11 mai, pour les plus petit·e·s est un non-sens sanitaire. Elle ne peut que favoriser la remise en circulation du virus alors que l’épidémie n’est pas enrayée et que tous les doutes sont loin d’être levés sur la contagiosité des enfants ni sur la dangerosité du virus sur ce public. Les préconisations du conseil scientifique du 20 avril étaient pourtant claires : la rentrée devrait se faire en septembre ! Contraint d’acter une décision « politique » et non sanitaire, le conseil scientifique a émis des recommandations très strictes dans son avis du 24 avril. Le ministère semble les avoir reprises selon les fuites de la version provisoire du protocole ministériel, notamment dans la presse. Pour autant à une dizaine de jours de l’échéance, aucun document n’a été officiellement communiqué aux personnels ou collectivités qui doivent les mettre en application.
Au delà de ce catalogue de bonnes intentions, il est illusoire et dangereux de croire à la possibilité d’un respect effectif des gestes barrière, tout particulièrement chez les plus jeunes. Comment imaginer que chaque enfant se lave 6 fois les mains par jour en toute sécurité alors que les points d’eau, trop peu nombreux, sont souvent concentrés en un seul endroit de l’école ? Comment imaginer que dans les crèches, dans les écoles, les jeunes enfants évitent tout contact ?
Comment faire cours quand de nombreuses salles de classe ne disposent pas de ventilation dignes de ce nom ? Que dire de l’état des sanitaires dans les collèges et les lycées ? Nous payons une fois de plus des décennies d’abandon par les pouvoirs publics de la mission d’éducation, jusque dans les locaux qui l’abritent.
Sans parler de la désinfection pluri-disciplinaire des salles qui, dans l’état des effectifs actuels, paraît mission impossible. Que dire en effet des personnels techniques des établissements qui devront assurer un travail continu pour maintenir des conditions d’hygiène optimales ? Ce sont les personnels les plus précaires, souvent plus âgé·e·s et ce sont elles et eux qu’on met cyniquement en danger.

N’ayons pas la mémoire courte : revenir dans ces conditions à l’école, c’est relancer l’épidémie, exposer nos vies, et par ricochet, celle des personnels soignants. Nous refusons d’être les vecteurs de cette deuxième vague !

Ouvrons les yeux : pourquoi privilégier le retour de ceux qui pourront le moins appliquer les protocoles sanitaires ?

Une école-garderie ? Ce sera sans nous !

Les dernières annonces d’Edouard Philippe le confirment : la réouverture des écoles n’a ni un but pédagogique ni un but social – mais un unique but économique.

Faire rentrer les plus petits dès le 11 mai, les 6ème et les 5ème dès le 18, c’est faire rentrer tous ceux et celles qui ne peuvent se garder seul·e·s à la maison. En Belgique, au Luxembourg, la rentrée commence avec les plus grands, d’autres ont fait le choix de septembre. Chez nous, tout d’un coup, l’acquisition de compétences, le suivi pédagogique pour ceux et celles qui passent des examens cette année, le bouclage des programmes dont on nous rabat tant les oreilles, bref tous leurs objectifs habituels volent en éclats ! Car seule compte la reprise du travail des parents qui doivent faire tourner l’économie coûte que coûte. Et le coût, en l’occurrence, sera cher payé !

Devant l’incompréhension voire la colère provoquée par la décision solitaire de Jupiter, le gouvernement a été obligé de rétro-pédaler et de proposer un volontariat pour les élèves. Outre le caractère odieux de l’individualisation de la responsabilité – protégez vous si vous voulez ou pouvez – cette décision révèle encore plus les fractures de classe qui parcourent notre société. N’est pas volontaire qui veut. La mesure ne s’adresse au final qu’à une partie des enfants du 1/3 des salarié·e·s actuellement en télétravail, en grande partie des cadres. Les familles ouvrières, elles, n’auront pas le choix alors que les dispositifs de garde d’enfant vont être restreints dans le privé tout comme l’activité partielle. Tout le reste est mensonge !

Enfin, posons nous les questions pédagogiques : à quoi sert l’école lorsqu’elle doit ouvrir dans de telles conditions ? En classe, on vient pour travailler ensemble, pour s’entraider, pour coopérer : comment le faire avec cette préoccupation constante de la distanciation ?

Le lycée professionnel avant le lycée général : Pourquoi ? Une fois de plus, les plus précaires sont en première ligne. La voie professionnelle représente 1/3 des lycéen·ne·s, élèves qui subissent davantage la précarité sociale et économique que les autres et qui sont de fait plus « décrocheurs ». Sous couvert de lutte contre les inégalités, le gouvernement les renvoie dans les ateliers en pleine crise sanitaire. N’oublions pas la dernière réforme de Blanquer pour la voie pro : le résultat est la baisse des horaires disciplinaires et donc des savoirs et des savoir-faire.
Non les personnels ne vont pas pallier toutes vos carences et incompétences !

Au sommet de l’État, la déresponsabilisation bat son plein… Édouard Philippe nous assure toute sa « confiance » : « Je veux laisser le maximum de souplesse au terrain », a-t-il dit . « Les directeurs et les collectivités trouveront les solutions ». Ce renvoi au local n’est pas une brusque conversion à la démocratie horizontale… Il masque – mal – la volonté du gouvernement de se déresponsabiliser, de se défausser sur les travailleur·euse·s, dans la droite ligne du libéralisme. Les risques c’est pour nous, les profits, pour eux et leurs amis capitalistes !
Ce basculement des responsabilités est d’autant plus scandaleux au vu des incompétences du gouvernement pour acquérir masques et tests indispensables.

Dans le même registre, Blanquer pouvait bien claironner que tout était prêt au début du confinement, c’est uniquement le professionnalisme et la bonne volonté des collègues qui a permis d’assurer la permanence pédagogique et le lien avec les élèves. Blanquer souhaiterait maintenant que nous reprenions les cours en présentiel tout en maintenant aussi l’enseignement à distance… Hors de question !
Encore une fois, même de leur point de vue, tout est flou : volontariat ou absences des personnels, maintien des ASA pour garde d’enfant… La seule certitude semble le maintien des collègues « à risque » en télé-travail ou ASA, encore heureux !

Pour nous, d’ici septembre, les cours ne peuvent plus reprendre. Dans le contexte sanitaire strict, seule une ouverture minimale des établissements avec les personnels volontaires est envisageable, pour assurer la permanence du lien avec les élèves et leur famille (orientation, aide sociale, liaison pédagogique…). Les établissements doivent aussi rester comme depuis le début du confinement des espaces de solidarité sans restrictions ni menaces ! Encore une fois, heureusement que les personnels ont pallié les défaillances de l’état, pour aider de nombreuses familles en extrême précarité.

L’Etat au secours des plus vulnérables ! De qui se moque-ton ?

Édouard Philippe a justifié “la réouverture des écoles” par le fait de “garantir la réussite éducative des élèves, notamment les plus vulnérables d’entre elles/eux, dont la scolarité souffre terriblement du confinement”.
Quelle bonne volonté sociale soudainement affichée par ce gouvernement ! Quelle indécence pour l’équipe macroniste qui n’a eu de cesse de faire des cadeaux aux plus riches et de tourner le dos aux plus fragiles ! Quelle hypocrisie alors que les mesures d’urgence sociale restent minimalistes au regard des centaines de milliards consentis sur fonds publics pour sauvegarder les entreprises et leurs actionnaires. Pour ce qui est de solidarité pendant cette période de confinement, certaines familles se sont vues retirer les aides pour la cantine, se retrouvant dans une situation plus précaire que jamais. Nous n’oublions pas non plus la diminution des fonds sociaux des EPLE…
Pour ce qui est de l’école, les coupes budgétaires, les mesures de carte scolaire, augmentant mécaniquement le nombre d’élèves par classe au détriment des plus fragiles, n’ont pas été suspendues pendant le confinement, bien au contraire. Dans l’éducation prioritaire qui a fondu ces dernières années (sortie des lycées), la réforme phare des dédoublements en CP-CE1 se fait à moyens constants et pire encore, les pertes de moyens vont aussi impacter les collèges REP+ de certaines académies !

La fédération CNT-SO Education & Recherche revendique :

• Pas de reprise générale des enseignement·e·s avant septembre !
• Ouverture minimale des établissements pour assurer le lien avec élèves et familles, sur la base du volontariat
• Droit pour les enseignants à demander à rester en télétravail ou en ASA garde d’enfant
Pour les parents :
• Maintien de la totalité des aides aux familles
• Congé pour garde d’enfant, rémunéré à taux plein pour les parents ne pouvant pas faire le choix du télétravail.

Confédération interprofessionnelle, la CNT-SO défend aussi des revendications sociales et syndicales plus larges, pour l’ensemble de la classe ouvrière : voir notre plate-forme revendicative.

Il faut dès maintenant décréter l’état d’urgence sociale ! Pour nous cela signifie concrètement :
• Le gel des loyers, des crédits immobiliers et des factures énergétiques !
• Des réquisitions massives pour les loger les personnes à la rue et les plus fragiles ! La fermeture des CRA !
• Le renouvellement automatique des CDD et contrats Interim !
• L’annulation immédiate de la dernière réforme du chômage et de la réforme des retraites Macron !
• L’interdiction des ruptures de contrats et licenciements !
• Un plan d’urgence pour les hôpitaux à hauteur des besoins formulés par les soignant·e·s !

Et en septembre ?

Nous ne nous faisons pas d’illusion : il n’y aura pas de retour à la normale sanitaire d’ici septembre. Si nous devons continuer à enseigner en petits effectifs et à faire appliquer des gestes barrière, cela ne peut se faire qu’en mettant fin la politique de casse systématique de l’éducation. C’est pourquoi nous réclamons :
• l’annulation des suppressions de postes (mesures de cartes scolaires), 440 postes dans le second degré malgré hausse des effectifs
• une revalorisation de la politique des zones d’éducation prioritaire, particulièrement impactées pendant cette période de confinement
• la revalorisation des secteurs psycho-sociaux et médicaux
• une pression plus forte sur les collectivités locales et régionales pour maintenir des locaux offrant des conditions de travail et sanitaires satisfaisantes

COVID-19 : exercer son droit de retrait dans l’Education

L’opposition monte contre la décision, plus politique et économique que sanitaire, de reprise d’activité dans l’éducation. La fédération CNT-SO de l’Education et de la Recherche y est opposée. En cas de maintien de l’ouverture des établissements scolaires par le ministère après le 11 mai, il est important pour les personnels et les équipes syndicales de connaître les droits et le cadre réglementaire dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité. Tour d’horizon avec ce tuto d’auto-défense syndicale centré sur la question du « droit de retrait ». Ce droit individuel ne s’oppose pas bien sûr à l’action collective !

La fiche « COVID-19 – se défendre dans l’éducation » :

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