Bulletin de la Fédération Education/Recherche – Automne 2016

Loin d’être cantonné à la défense des intérêts catégoriels des seuls enseignant-e-s ou de nous cloisonner à un secteur, notre syndicalisme refuse le corporatisme et se construit de manière interprofessionnelle dans l’Éducation nationale ainsi que dans les domaines de la formation et de l’éducation populaire.

Les articles de ce bulletin reflètent notre philosophie syndicale et la diversité de nos syndiqué-e-s : des collègues des lycées ZEP en lutte (p. 1) aux universités (p. 3) en passant par les animateurs-trices intervenant dans le primaire (p. 3 ) et les personnels des centres d’animation (p. 2). Rejoignez-nous pour construire l’alternative syndicale !

Fédération Education – Recherche – Bulletin Automne 2016

Sommaire :

– Page 1 : TOUCHE PAS A MA ZEP !
– Page 2 & 3 : Dossier : précarisation de l’animation et du périscolaire, un service culturel au rabais ?
– Page 3 : Intimidation anti-syndicale à la FAC de Montpellier
– Page 4 : Extrême(s) droite(s) contre l’éducation, un 4 pages intersyndical

Éducation Prioritaire : Appel de l’intersyndicale académique à la grève le 29 novembre

Pour les LYCÉES dans l’Éducation PRIORITAIRE
De la cohérence, Madame la Ministre, sécurisez le devenir des lycées ZEP avant la fin de l’année. Nous posons un ultimatum !

arton1752-00679.png L’intersyndicale s’est réunie pour faire le bilan de la grève du jeudi 17
Elle se félicite de la mobilisation exceptionnelle, majoritaire partout, dans les LGT et dans les LP, résultat du travail de terrain exemplaire conduit depuis deux mois pour informer, convaincre et rassembler.
Elle constate aussi que les réponses du Ministère se sont fortement infléchies, la Ministre allant jusqu’à donner publiquement raison aux personnels qui revendiquent le classement des lycées en éducation prioritaire.

C’est pourquoi l’intersyndicale considère qu’il est injustifiable de renvoyer à des temps incertains ce que le Ministère a encore le temps de faire :
– Maintien de tous les lycées dans l’éducation prioritaire
– Élaboration, dans la concertation, de cartes des lycées, des LP, de Éducation prioritaire
– Attribution d’un label de classement en « Éducation prioritaire » donnant lieu à une dotation spécifique garantissant à la fois une réduction significative des effectifs par classe, tenant compte des besoins spécifiques des publics accueillis et de leurs filières de formation en LGT ou en LP, et les moyens nécessaires à la mise en place de dédoublements en volume conséquent.
– Attribution de l’indemnité REP et maintien des droits aux bonifications de carrière et aux bonifications pour mutations.
– Extension de l’indemnité REP à tous les personnels en exercice, notamment de vie scolaire (AED, AESH…).

L’intersyndicale travaille à maintenir la coordination des actions. Elle se réunira la semaine du 21 novembre pour déterminer les modalités de la mobilisation dans la semaine du 28 novembre.

Elle appelle les personnels à la grève le mardi 29 novembre 2016.

En outre, elle appelle les personnels à
– Se réunir en heure d’information syndicale et en AG dans les établissements pour voter la grève le 29 novembre
– Se rassembler le lundi 28 novembre entre 12h et 14h sur le parvis de la Gare Saint Charles (côté Nédélec) pour « accueillir » la Ministre en visite à Marseille. Un préavis sera déposé pour couvrir les personnels qui le voudraient. Une conférence de presse aura lieu.
– Participer à la manifestation à 10h30 et l’Assemblée Générale à 12h à la Bourse du Travail le mardi 29 novembre
– Maintenir la mobilisation et sa visibilité en organisant l’action dans les établissements selon des modalités diversifiées susceptibles de rassembler les personnels (soirées, débats, occupations…)

Mardi 29 novembre – Rendez-vous à 10h30 à l’Ombrière du Vieux Port
Rassemblement puis Manifestation en direction de l’Inspection académique Assemblée générale à 12H à la Bourse du Travail

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FSU, CGT Educ’action, Sud Éducation, SNETAA FO, SN FO LC, SGEN CFDT, SNEP-FSU, SNUEP, CNT-SO

Sortie des Lycées du dispositif ZEP : tous et toutes en grève le jeudi 17 novembre !

Sortie des lycées du dispositif ZEP
La lutte commence dans l’académie, amplifions-la !
Tous et toutes en grève le jeudi 17 novembre !

La sortie des lycées du dispositif ZEP c’est :
– une baisse des moyens, déjà largement insuffisants !
– la fin des bonifications pour les points de mutation, la fin de l’indemnité pour les personnels

Initié en région parisienne, le mouvement de lutte pour la sauvegarde du classement ZEP a gagné les autres académies. Des établissements marseillais se sont mis en grève le mardi 11 octobre. Dans la foulée, des assemblées générales se sont tenues dans de nombreux établissements et l’intersyndicale appelle à une journée de grève le 17 novembre jour de grève nationale pour le maintien des lycées dans le dispositif ZEP. La mobilisation doit gagner tous les établissements concernés et même au-delà afin :
– d’obtenir le maintien des lycées dans l’éducation prioritaire ;
– une augmentation conséquente des moyens pour l’ensemble de l’éducation prioritaire ;
– l’élargissement à tous les personnels (notamment les personnels précaires) de l’indemnité spécifique et le maintien des droits aux bonifications de carrière et celles pour les mutations.

RDV :
Lundi 7 novembre à 17h30 à la Bourse du Travail de Marseille ; assemblée générale pour mettre en commun le travail de mobilisation en vue de la grève du jeudi 17 novembre.
Jeudi 17 novembre : tous et toutes en grève ! Journée « lycées morts ». Manifestation : départ du LP Le Chatelier (M° National) à 14H00 direction la DSDEN 13. Assemblée générale à 17h00 à la Bourse du Travail pour décider des suites du mouvement.

Le mouvement est soutenu par l’intersyndicale académique SNES-FSU, CGT Educ’action, Sud Education, SNETAA FO, SN FO LC, SGEN CFDT, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, CNT-SO, SIAES-FAEN

Le tract du STER 13 :
STER 13 – Grève Lycées ZEP 17 novembre 2016

Le tract de l’intersyndicale académique :
Appel intersyndical grève 17 novembre 2016

Le tract de l’intersyndicale académique AED/AESH
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Education : Menace sur les lycées ZEP, communiqué du STER 13

Sortie des lycées du dispositif ZEP
La lutte commence dans l’académie, amplifions-la !

L’enfumage du ministère

Depuis 2014 et la réforme de l’éducation prioritaire, la question des lycées généraux, technologiques et professionnels est sans cesse renvoyée à plus tard. La ministre Najat Valaud-Belkacem ne cesse de clamer que la priorité est la scolarité obligatoire : celle-ci s’arrêterait-elle en fin de collège ? Encore une fois, ce gouvernement s’attaque aux pauvres, les lycées ZEP, en particulier les LP, accueillant bon nombre d’élèves issus des catégories socio-professionnelles les plus défavorisées. Le système scolaire français étant déjà socialement fort inégalitaire, les moyens déjà fort insuffisants, la fin du classement ZEP pour les lycées aurait de graves conséquences.

Les conséquences pour les élèves et les personnels

L’exclusion des lycées du dispositif engendrerait :
– une baisse des moyens alloués avec la fin des limitations d’effectifs, du travail en groupe réduit. Les moyens actuels étant déjà largement insuffisants, les conséquences sur l’apprentissage des élèves sont facilement imaginables ;
– la fin des bonifications pour les points de mutation, la fin de l’indemnité pour les personnels.

Une mobilisation à amplifier

En région parisienne un mouvement de lutte pour la sauvegarde du classement ZEP des lycées a commencé il y a quelques semaines. Des assemblées générales se sont tenues, et des lycées ont enregistré des taux de 80 % de grévistes le 20 septembre dernier !

Dans l’académie, le mouvement a débuté aussi ! Des établissements marseillais seront en grève le mardi 11 octobre. Des assemblées générales vont se tenir dans les établissements et l’intersyndicale se réunira à nouveau le 17 octobre. La mobilisation doit s’amplifier, nous devons discuter ensemble des moyens de lutte, dont celui de la grève pour :
– obtenir le maintien des lycées dans l’éducation prioritaire ;
– une augmentation conséquente des moyens pour l’ensemble de l’éducation prioritaire ;
– l’élargissement à tous les personnels (notamment les personnels précaires) de l’indemnité spécifique et le maintien des droits aux bonifications de carrière et celles pour les mutations.

L’appel de l’intersyndicale académique.

Octobre 2016

CNT-Solidarité Ouvrière
Syndicat des Travailleurs de l’Éducation et de la Recherche 13

Le communiqué sous format PDF :

Education : Menace sur les lycées ZEP, appel intersyndical Académique

Appel de l’intersyndicale académique (6 octobre 2016) SNES-FSU, CGT Educ’action, Sud Éducation, SNETAA FO, SN FO LC, SGEN CFDT, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SE-UNSA, CNT-SO, SIAES-FAEN

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Le Ministère de l’Éducation nationale a laissé sans réponse la question de la place des lycées professionnels, généraux et technologiques : le dispositif transitoire touchera à sa fin en 2017 et la liste des lycées de l’Éducation prioritaire n’est pas parue.

Face à cette situation, la mobilisation des personnels a débuté en Région parisienne, dans l’académie de Versailles notamment, sur une base intersyndicale. Il est urgent d’agir dans notre Académie pour favoriser aussi la convergence la plus large des personnels dans l’action.

Il y a urgence à mettre en œuvre un politique ambitieuse de réduction des inégalités scolaires favorisant la réussite de toutes et tous en lycée et lycée professionnel. Les collégiens issus de l’Éducation prioritaire ont le droit de poursuivre leur scolarité dans des lycées généraux, technologiques ou professionnels de l’Éducation prioritaire.

Il y a urgence à reconnaître la spécificité de l’enseignement dans les lycées de l’Éducation prioritaire, en terme de besoins des élèves et de conditions de travail des enseignants.

C’est pourquoi le Ministère doit ouvrir immédiatement le chantier de la politique d’Éducation prioritaire en direction des lycéens et garantir sans plus de délai le classement des lycées professionnels, généraux et technologiques, qui le requièrent, en Éducation prioritaire sur la base de critères nationaux transparents, tenant compte des spécificités des LGT et LP, notamment les critères sociaux mais aussi la proportion des élèves entrant en seconde en provenance de collèges REP/REP +.

Aucune sortie de lycée ou LP relevant de l’Éducation prioritaire ne saurait être acceptée. L’intersyndicale invite l’ensemble des personnels des lycées et lycées professionnels de l’Éducation prioritaire à prendre part à la mobilisation sur la base des revendications suivantes :

– Élaboration, dans la concertation, de cartes des lycées, des LP, de l’Éducation prioritaire.
– Attribution d’un label de classement en « Éducation prioritaire » donnant lieu à une dotation spécifique garantissant à la fois une réduction significative des effectifs par classe, tenant compte des besoins spécifiques des publics accueillis et de leurs filières de formation en LGT ou en LP, et les moyens nécessaires à la mise en place de dédoublements en volume conséquent.
– Attribution de l’indemnité REP et maintien des droits aux bonifications de carrière (hors-classe, classe exceptionnelle) et aux bonifications pour mutations.
– Extension de l’indemnité REP à tous les personnels en exercice, notamment de vie scolaire (AED, AESH…).

Le Ministère doit ouvrir ce chantier. Cela ne se fera pas sans une mobilisation massive et durable des personnels avec le soutien des élèves et de leurs familles. C’est le moment que cette mobilisation s’engage dans notre Académie aussi. L’intersyndicale appelle à construire cette mobilisation. D’ores et déjà, l’intersyndicale appelle les personnels à se réunir dans leur établissement afin de définir les modalités d’action capables de rassembler le plus largement possible et permettant de parvenir à une mobilisation massive. Elle s’engage pour favoriser cette mobilisation, y compris par l’arrêt de travail, pour l’avenir de l’EP en lycée et LP. Elle considère notamment qu’il importe que les collègues se déterminent sur le recours à la grève en novembre dans les établissements concernés.

L’INTERSYNDICALE se RÉUNIRA le LUNDI 17 OCTOBRE à 17 heures 30 au local de Solidaires pour faire le bilan des remontées des établissements et proposer en conséquence un plan d’action. L’intersyndicale ORGANISERA une ASSEMBLÉE GÉNÉRALE le lundi 7 novembre à 17 heures pour mobiliser largement et réussir les mobilisations à venir.

Secteur de la formation – Langue et discriminations : ressources pour prolonger la réflexion

Enseignant.e.s, formatrices et formateurs, quelles pratiques pour résister à la glottophobie ? Cette question avait été abordée au printemps au cours d’une rencontre-débat organisée par la CNT-Solidarité Ouvrière, Sud Education et le collectif FLE Marseille.
Stéphanie Clerc-Conan sociodidacticienne des langues-cultures, et enseignante-chercheure à l’Université d’Aix-Marseille, y présentait ses travaux portant sur la maîtrise de langue et les discriminations.

Les enregistrements de la rencontre-débat sont toujours disponibles ici :
Compte-rendu de la rencontre glottophobie

Pour prolonger la réflexion, nous vous proposons en complément les ressources suivantes :
Ressources Langue et intégration

Le site internet du collectif FLE
Ce collectif est constitué de personnes qui souhaitent réfléchir sur leur métier et les politiques publiques aujourd’hui, dans le but de faire évoluer leurs pratiques, leurs statuts et conditions de travail, et pouvoir assurer une formation de qualité aux migrants.

Rassemblement des AED : mercredi 15 juin, 14h, IA (Bd C. Nédelec – Marseille)

Précarité , inégalité , dévalorisation du statut AED : y en a marre !

Après les mouvement de grève du 24 mai et du 07 juin, les AED se mobilisent devant l’Inspection d’Académie (Bd C. Nédelec – Marseille).

Mercredi 15 juin 2016 à partir de 14h

Avec le soutien de l’intersyndicale CGT – CNT-SO – SNES-FSU – SUD Education

Pour plus d’information voici la page Facebook :
https://www.facebook.com/aedmarseille13/?ref=aymt_homepage_panel
mais aussi l’adresse mail : aedsmarseille@yahoo.com

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EnseignantEs du second degré : les dernières promesses de la ministre, entre mesure électoraliste et gestion managériale…

Communiqué du STER 13 CNT-SO

Après l’annonce de la revalorisation « salariale » des enseignantEs du primaire (alignement de la prime ISAE sur le montant de celle du secondaire), la ministre de l’éducation nationale vient d’annoncer celle des personnels du secondaire. On ne peut que sourire au calendrier de ces annonces par un gouvernement aux abois à moins d’un an d’élections majeures…
Pour « accroître l’attractivité du métier », ce plan de revalorisation des salaires pourrait donc s’élever à hauteur d’un milliard d’euros d’ici 2020. Merci Madame la ministre, vous êtes trop généreuse… Mais si le métier est de moins en moins « attractif », est-ce seulement à cause des salaires ? Ou bien, faut-il également pointer du doigt la succession de réformes imposées brutalement (réformes des rythmes scolaires, du collège…), réformes nocives pour les élèves et les personnels ainsi qu’une masterisation qui perturbe toujours le recrutement et complexifie inutilement la formation initiale  ?
Nous ne crachons pas sur une augmentation des salaires, nous rappelons d’ailleurs que le point d’indice des fonctionnaires était gelé depuis 2010. Mais nous rappelons également qu’actuellement les assistantEs d’éducation (AED) des Réseaux d’éducation prioritaires sont en lutte pour l’obtention de la prime REP ainsi que sur la question de leur statut. Nous rappelons aussi qu’au sein même des enseignantEs, des inégalités de traitement demeurent, c’est le cas pour les enseignantEs-documentalistes. La ministre se garde bien de s’attaquer par contre aux archaïsmes corporatistes qui justifient le maintien de plusieurs corps et grades pour les mêmes métiers (certfifiés, agrégés, hors-classe…). Pour la CNT Solidarité Ouvrière nous revendiquons toujours un corps unique d’enseignantE aligné sur les temps de travail et rémunération les plus favorables !
Alors oui, nous réclamons plus d’argent, mais pour tout le monde ! De plus, la question des salaires ne doit pas faire oublier celle du manque de moyens humain et matériel dans nos établissements, celle de la précarité qui touche de nombreux personnels, celle de la formation et bien d’autres…

De l’autre coté, cette revalorisation s’accompagne d’une réforme annoncée de l’évaluation des enseignantEs qui nous ressert les vieilles ficelles managériales.
Opposants de longue date à la pratique infantilisante de l’évaluation/inspection et son effet inégalitaire sur les carrières, nous nous réjouissons de l’annonce de l’abandon du triple rythme d’avancement. Mais nous ne pouvons qu’être hostiles au nouveau système proposé avec quatre grands RDV « ressources humaines » (sept ans, treize ans, vingt ans et en fin de carrière) aux contours flous et devant servir aussi à « accélérer les carrières » pour certainEs… La hiérarchisation de nos pratiques et la mise en compétition entre collègues se confirment. En effet, la ministre promet que « ceux qui innovent, s’engagent, acceptent des fonctions difficiles » seraient valorisés. Les métiers de l’enseignement demandent pourtant un engagement constant. On reconnaît bien là l’esprit managérial qui déjà à l’époque instaurait les « préfets d’étude » en Éducation prioritaire…
Enfin, nous sommes absolument hostiles à une réforme du système d’évaluation qui promet d’accroître le rôle des chefs d’établissements dans le « pilotage pédagogique, la formation continue, le suivi et le conseil individuels et/ou collectifs ainsi qu’à l’accompagnement des personnels enseignants dans le cadre de leur exercice et de leur parcours professionnels ». Ce système renforcerait encore le pouvoir du chef d’établissement dans un contexte d’autonomisation des établissements et de gestion managériale qui fait toujours plus de dégâts, en terme de risques psycho-sociaux, chez les personnels, sans aucune efficacité pédagogique. A la CNT Solidarité Ouvrière nous militons toujours pour un système d’évaluation-formation par les pairs déconnecté du cadre hiérarchique et financier.

La dérive managériale dans l’Éducation se confirme. À nous de nous organiser et de lutter collectivement pour l’amélioration de nos conditions de travail. Ne laissons pas les hautes sphères de l’État et les entreprises penser l’École. Imaginons collectivement – personnels, parents et élèves – une autre école, solidaire et émancipatrice !

Syndicat des Travailleurs-euses de l’Éducation et de la Recherche – CNT Solidarité Ouvrière 13

Précarité , inégalité , dévalorisation du statut AED : y en a marre ! Grève et Manifestation le Mardi 7 Juin à Marseille

Nous, Assistants d’Éducation, avons pour mission la surveillance, l’encadrement éducatif, l’accompagnement pédagogique et le suivi des élèves tout au long de leur scolarité .

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Aujourd’hui, la précarité reste la principale caractéristique de notre catégorie. Les surveillants étudiants rencontrent de plus en plus de difficultés à poursuivre leurs études avec des contrats d’un an renouvelables six ans dans le meilleur des cas et en travaillant parfois 40 heures par semaine. Les AED se retrouvent au chômage et sans aucune reconnaissance des compétences acquises, alors qu’ils ont exercés de vrais métiers pendant des années. En effet nous ne sommes bel et bien que des pions .

Voici quelques années que le gouvernement expose ses théories sur la refondation de l’école portant l’idée de ‘’réussite scolaire pour tous’’, d’un système éducatif juste et efficace, ‘’auprès de personnels formés et reconnus’’ . Or, L’Education nationale fait de plus en plus appel aux contrats précaires ne laissant aucune chance de ‘’réussite scolaire ‘’ ou de ‘’qualification’’ au personnel encadrant . Personnels encadrants qui ne sont donc eux-mêmes ‘’ni formés ni reconnus’’ . Être assistant-e d’éducation est pourtant devenu un vrai travail professionnel, qui devrait être reconnu de tous .
À la rentrée 2015, les personnels des réseaux d’éducation prioritaire bénéficient de la nouvelle prime REP : cela représente 110 000 personnes (enseignants, CPE, Copsy, personnels administratifs , sociaux et de santé ainsi que les agents techniques). « Tous les agents » sont concernés, affirme Mme La Ministre : mais les AED, AESH et CUI sont encore les grands oubliés !
Cette prime est versée pour « faire face à des tâches spécifiques dans les écoles et collèges socialement défavorisés […] au vu de l’intensité de la tâche ». Nous personnels de surveillance et d’encadrement faisons partie intégrante des équipes pédagogiques et sommes en première ligne dans la gestion des situations de tension ou de violence, et ce, au quotidien. Nous méritons d’avoir la reconnaissance de la spécificité de notre travail en REP et devons percevoir, au même titre que tous les personnels, l’indemnité REP.
Nous dénonçons ce statut précaire, qui impacte nos conditions de travail, d’études et nos vies mais aussi les conditions de scolarité des élèves.

Nous demandons donc :
➜ la création de vrais métiers (assistant documentaliste, animateur de foyer, référent décrochage scolaire …) sous un vrai statut et la titularisation des AED qui occupent ces postes.
➜ la création d’un statut pour les étudiant-surveillants avec un temps de travail, et un salaire, adapté à la poursuite des études, comme l’était le statuts MISE
➜La possibilité de généraliser les contrats de 3 ans
➜La possibilité de continuer au-delà des 6 ans pour terminer ses études
➜L’accès à un réel droit à la formation
➜La reconnaissance des compétences acquises
➜Le droit à la prime REP
➜Ainsi que la valorisation de notre travail
➜La reconnaissance comme étant membre de l’équipe éducative mais aussi pédagogique.
➜ La prise en compte de l’ancienneté de tous les contrats précaires de l’éducation (AED, CUI, …)
Vous ne supportez plus d’avoir un métier qui n’est pas considéré comme tel, de pouvoir être remercié au bout de 6 ans sans validation d’acquis, sans reconnaissance de votre expérience ? Vous ne supportez plus d’être le seul corps de contractuels qui ne peuvent pas obtenir un CDI , ni primes ?

ALORS VENEZ A LA GRÈVE DES A.E.D MARDI 7 juin 2016

Pour plus d’information voici la page Facebook :
https://www.facebook.com/aedmarseille13/?ref=aymt_homepage_panel
mais aussi l’adresse mail : aedsmarseille@yahoo.com

Programme de la journée du 7 juin 2016 :

Rendez-vous à 9h00 , place Espercieux – 13002 Marseille (Tram 2, arrêt Euroméditeranée Gantès) pour un rassemblement de tous les AED. Puis départ tous ensemble vers l’inspection académique afin de montrer l’ampleur de notre mobilisation , mais aussi faire entendre nos revendications grâce aux médias qui seront présent sur les lieux .

A 14h30 nous nous retrouverons tous ensemble au 29 Boulevard Longchamp pour une assemblée générale.
Nous sommes soutenus par les syndicats suivants :
CGT-Educ’action, Sud-Education, SNES Aix-Marseille, STER CNT-SO

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Le 26 mai et après : PERSONNELS DE L’EDUCATION DEBOUT, NOUS AUSSI ON BLOQUE TOUT !

PERSONNELS DE L’ÉDUCATION DEBOUT : NOUS AUSSI ON BLOQUE TOUT !

Appel des syndicats SUD Educ, CNT-SO, CGT Educ’action :

Contrairement à ce que prétend le gouvernement, la loi El-Khomri concerne toutEs les salariéEs : les contractuelEs, les précaires mais aussi les fonctionnaires car la casse des droits des salariéEs du privé prépare inévitablement la destruction du statut des fonctionnaires.

Contrairement à ce qu’il tente de nous faire croire dans sa volonté de diviser pour mieux régner il n’est pas absurde que la fonction publique se soulève au côté des salariés du privé plus directement touchés par cette loi, car cette loi constitue un véritable tournant sociétal sur fond de néolibéralisme : régression sociale inouïe, elle synthétise la volonté de détruire les garanties et acquis collectifs par l’individualisation et la mise en concurrence des salariéEs entre eux, des écoles entre elles, des collectivités entre elles…

Elle fait écho aux réformes successives qui attaquent l’Éducation Nationale et la fonction publique : réforme des statuts, réforme des rythmes scolaires, réforme des collèges, réforme territoriale, gel des salaires, PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations), loi déontologie…

Depuis bientôt trois mois, des centaines de milliers de travailleurEs du public et du privé, de lycéenEs et d’étudiantEs font grève et manifestent. Depuis bientôt trois mois, des centaines de manifestantEs et de militantEs essuient les coups de matraque et les lacrymogènes, sont arrêtéEs et placéEs en garde à vue avant de passer en comparution immédiate où ilEs écopent de lourdes peines. Depuis bientôt trois mois que la lutte a démarré, et malgré un traitement médiatique partisan et une répression policière et judiciaire honteuse, la contestation se maintient et le climat social change. Les Nuits Debout s’ancrent et prennent de l’ampleur, le gouvernement est désormais clairement isolé. Il a du passer en force une première fois en usant du 49-3 mais le débat continue avec un examen au Sénat puis de nouveau à l’assemblée dans les prochains mois.

Nous avons une vraie possibilité de le faire enfin céder, pour peu que nous frappions fort là où ça fait mal : l’économie, en occupant les lieux de travail, en bloquant les moyens de production…

Déjà plusieurs secteurs du privé sont partis depuis la semaine dernière dans des grèves reconductibles : routiers, dockers, industrie pétro-chimique… Des syndicats et divers collectifs de lutte organisent de nombreuses actions de blocages économiques à travers le pays.

Dans l’éducation, nous avons, depuis le 9 mars, fait plusieurs grèves dans la suite de celles pour les moyens, contre la refonte de l’éducation prioritaire ou pour le retrait de la « réforme » du collège, sans pourtant réussir à engager un mouvement d’ensemble de l’Éducation nationale et nos combats sont restés trop souvent isolés des autres secteurs.

Cette fois-ci, tous ensemble, par la jonction des luttes des différents secteurs mobilisés et par la généralisation de la grève pour le retrait de la loi El-Khomri, nous pouvons infliger la défaite qu’il mérite au gouvernement mais, surtout, nous devons protéger les droits que nous méritons chaque jour par notre sueur.

Nous appelons les personnels de l’éducation (enseignantEs, CPE, AED, personnels d’administration et d’entretien, animateurEs…) de l’enseignement supérieur et de la recherche (enseignantEs-chercheurEs, enseignantEs, chercheurEs, ingénieurEs), à se mettre en grève le 26 mai, à mettre en débat sa reconduction en Assemblée Générale et à rejoindre les secteurs en lutte.
Nous appelons à diffuser cet appel dans toutes les assemblées générales, Nuits Debout, instances syndicales, et réunions syndicales qui vont se tenir.

L’appel complet en fichier PDF :

Education : On bloque tout !