Stage syndical et pédagogique 28-29 mars 2019 : pédagogies en lutte et émancipations

La CNT-SO, Sud Educ et la CGT-Educ’action organise un stage pédagogique et syndical : repenser l’école pour combattre les logiques inégalitaires et normalisatrices.

Livret de présentation du stage :

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19 mars 2019 : contre la casse de l’école publique et de nos conditions de travail, tous et toutes en grève !

Contre la casse de l’école publique et de nos conditions de travail : tous et toutes en grève !

La future loi Blanquer dite, selon la novlangue d’usage, de « l’école de la confiance », les récentes réformes des lycées et de l’accès à l’enseignement supérieur, tout comme les réformes à venir de la Fonction publique dessinent le saccage de l’école pour tous et une régression sans précédents pour les travailleurs-euses de l’Éducation, comme pour nos élèves et leurs parents.

Le tract d’appel à la grève et d’analyse de la CNT-Solidarité Ouvrière :
Grève 19 mars 2019

Blanquer, c’est l’école de l’austérité !
Blanquer, c’est une école élitiste et à plusieurs vitesses !
Blanquer, c’est une école autoritaire et managériale !

Tous ensemble dans les luttes, dans la grève :

Contre l’école du tri social qui entérine les inégalités

– contre les réformes Blanquer des lycées, contre la loi Blanquer de la « malveillance »
– contre Parcoursup et la sélection à l’entrée de l’université, la hausse des frais d’inscriptions, tout particulièrement pour les étudiants étrangers
– contre la réforme libérale et managériale des services publics (CAP 2022)

Pour une politique éducative ambitieuse, inclusive et émancipatrice

– pour la sauvegarde de tous les postes des travailleurs-euses de l’éducation
– pour une carte élargie de l’Éducation Prioritaire incluant les lycées
– pour une réduction des effectifs par classe et une généralisation du temps de concertation pédagogique

Pour des services publics au cœur d’un projet d’égalité économique et sociale

– pour la hausse des salaires et des pensions
– pour des services publics de qualité, sans profits et d’égal accès à tous et toutes -avec le maintien d’un maillage territorial fort

Moblisation du collectif des Assistants d’Education

Le STER CNT-SO 13 apporte son soutien à la mobilisation des AED à Marseille et dans le 13. Soyons nombreux-euses devant la DSDEN 13 (Bd Nedelec), le 30/01 à 14h !

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Education : les personnels dans l’action au côté des lycéen-ne-s !

Depuis plus d’une semaine, les lycéens, avec les modes d’expression qui sont les leurs, bloquent leur établissement, organisent des rassemblements, partent en manifestations et se réunissent en AG pour débattre de leur avenir incertain et construire leur mobilisation contre les lois Blanquer. C’est maintenant aux personnels de l’Éducation d’entrer dans la danse !

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Fausses polémiques autour du mouvement lycéen
Leurs aînés viennent de faire les frais de parcoursup, leurs professeurs peinent à leur expliquer les nouvelles épreuves du bac qu’eux mêmes ignorent, enfin le contexte d’effervescence lié aux gilets jaunes dont ils entendent l’appel de justice sociale les a décidé à donner eux aussi de la voix.
Certains caricaturent leur mouvement, s’indignent des violences, du désordre, des débordements et les médias font défiler à longueur de journaux les images sensationnelles d’un feu de poubelle ici, d’une vitre brisée-là. Peu en revanche interrogent la violence sourde, continue, mortifère des politiques économiques libérales des trente dernières années, à laquelle s’ajoute le mépris du gouvernement actuel.
Alors, oui, la question sociale revient, tel un boomerang, et les jeunes s’inquiètent pour leur avenir, quand leurs parents craignent le déclassement.

Une police en roue libre comme seule réponse

Et lorsque les réformes ne passent plus, on appelle les mal nommées « forces de l’ordre » !
A Mantes-la-jolie, la violence symbolique de l’État a atteint des sommets : des jeunes agenouillés de force pendant 4 heures, mains sur la tête ou entravées, moqués par des policiers, voilà l’image révoltante que nous voyons tourner depuis hier.
Chaque lycéen a pu ces derniers jours faire l’expérience des agissements d’une police qui se permet de gazer, humilier, mettre en joue des mineurs et envoyer des flashballs devant les lycées.

Leurs combats sont les nôtres !

Inutile de tergiverser, les lycéens se battent pour les mêmes causes que les enseignants qui ont multiplié les grèves ces derniers mois sans obtenir de réponses. Nous refusons l’école du tri social : les réformes du lycée et de la voie professionnelle sont des attaques contre le projet d’une école égalitaire !
Dans les LP, nous refusons de faire de nos élèves de simples exécutants : la suppression de 4h de cours hebdomadaires des matières dites « générales » est un indice certain de cette dégradation.
Dans les lycées généraux, avec la fin des séries et des spécialités inégalement réparties entre lieux de formation, la réforme s’accompagne aussi de suppressions d’heures de cours, et de 2 600 suppressions de postes.
Quant à Parcoursup, c’est en réalité un mur dressé contre les élèves les plus précaires afin de les empêcher de poursuivre leurs études !

C’est le moment de passer à l’action !

Depuis trois semaines maintenant la question sociale revient au premier plan. Le gouvernement est aux abois, il montre sa fragilité et étale sa violence au grand jour ! C’est maintenant aux enseignant-e-s de rentrer dans la bataille. Nous devons soutenir et protéger les lycéen-ne-s ainsi que les étudiant-e-s, construire la grève dans les Assemblées Générales. Le rapport de force est le seul moyen d’éliminer pour de bon les contre-réformes qui ruinent notre travail et de nous prémunir des nouvelles saletés dans les cartons gouvernementaux (CAP 2022 avec sa réforme managériale et austéritaire de l’État, casse des retraites, …).

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Tous ensemble dans les luttes, dans la grève :

– contre les violences policières
Contre l’école du tri social qui entérine les inégalités

– contre les réformes Blanquer des lycées,
– contre Parcoursup et la sélection à l’entrée de l’université, la hausse des frais d’inscriptions
– contre la réforme libérale et managériale des services publics (CAP 2022)
Pour une politique éducative ambitieuse, inclusive et émancipatrice

– pour la sauvegarde de tous les postes des travailleurs-euses de l’éducation
– pour une carte élargie de l’Éducation Prioritaire incluant les lycées
Pour des services publics au cœur du projet d’égalité économique et sociale

– pour la hausse des salaires et des pensions
– pour des services publics de qualité, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort

Marseille : Gaudin vend les écoles au privé. Réunion publique le 05/04 et débat le 12/04

Devant la gravité du Plan Ecoles de la ville de Marseille, les syndicats enseignants, rejoints par les parents d’élèves, les syndicats d’architectes et des artisans du bâtiment, se sont constitués en collectif : Marseille contre les PPP (Partenariat-Public-Privé )

Réunion publique du collectif contre les PPP, 5 avril à 18h à la Salle Sénac, 6/8 rue Sénac 13001 (près de la Canebière).

L’école publique n’est pas à vendre !

Le maire de Marseille a annoncé un plan pour la rénovation des écoles marseillaises. Ce plan prévoit, en 6 ans, la construction ou reconstruction d’une trentaine de groupes scolaires en urgence absolue. Par conséquent rien n’est prévu pour les 400 autres écoles !
De plus le mode de financement est inacceptable : un Partenariat-Public-Privé (PPP) comme pour le stade Vélodrome que les Marseillais devront payer encore longtemps. Cette procédure coûte plus cher que le financement direct de la Mairie et la gestion du projet sera attribuée à de grands groupes financiers multinationaux. Une fois encore, la mairie choisit d’endetter considérablement les marseillais pendant plus de 25 ans.

Nous affirmons que d’autres choix sont possibles :

– Réaliser une reconstruction-rénovation avec une MOP (maîtrise d’ouvrage publique)
– Conserver la gestion publique du projet et de la maintenance des écoles
– Effectuer un prêt auprès de la banque européenne (avec des taux très bas)
– Obtenir un prêt spécial auprès de l’Etat, face à la situation catastrophique
– Réaliser un audit sur les besoins de l’ensemble des écoles marseillaises
– Bâtir un plan pluriannuel d’investissement dans les écoles

Les Marseillais doivent garder la main sur leurs écoles !

Premiers signataires : Citoyens en recours au T.A., CGT Educ’action, FSU13, Maison de l’architecture et de la ville, MPE13, SE-UNSA, SNES-FSU, Sud Education 13, SNUIPP-FSU, SNUTER-FSU, Solidaires13, UNSA13, UNSA Education, UNSA Territoriaux, CNT-SO Éducation 13, Vive les services publics…

Soutenus par : Génération.S, Groupe éducation Marseille insoumise, PCF, PS, Réinventons la gauche…

Site : http://www.marseille-contre-les-PPP.fr / Courriel : contact@marseille-contre-les-ppp.fr

Pour aller plus loin

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Sud Éducation 13, la CNT-SO 13, la CGT Éduc’action et la librairie Transit co-organisent une conférence sur le thème des PPP le jeudi 12 avril à 19h au local de Solidaires avec Nicolas de la Casinière, journaliste et auteur du livre Services publics à crédit.

La mairie de Marseille vient de décider le recours au partenariat public-privé (PPP) pour la construction et la rénovation de dizaines d’écoles de la ville. Cette opération juteuse pour les entreprises du BTP s’avèrera catastrophique pour les caisses de la municipalité et livre les écoles aux intérêts privés.

Nicolas de La Casinière, auteur de Services publics à crédit, et spécialiste de la question des PPP nous expliquera à quel point ce système inventé outre-manche s’est montré désastreux pour les collectivités territoriales qui l’ont utilisé.

Jeunesse non scolarisée, Jeunesse en danger !

Près de 200 jeunes se retrouvent actuellement sans scolarisation à Marseille, faute de place dans les dispositifs accueillant les élèves non-francophones. La loi française stipule que la scolarité est obligatoire jusqu’à 16 ans : la direction académique est hors la loi.

Tract jeunes non scolarises

Pour les plus de 16 ans, la situation est encore plus désastreuse: l’éducation nationale s’est totalement désinvestie.

Parmi eux, les mineur·es isolé·es sont livré·es à elles/eux-mêmes, sans avenir. Cette situation est intenable !

Nous demandons que la Direction académique apporte des réponses à la hauteur de ses missions. Une lettre lui a été envoyée en ce sens (voir le courrier en pdf). Une conférence de presse est en cours de préparation pour alerter l’opinion publique.

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RESF, CNT-SO EDUCATION 13, CGT EDUC, SUD éducation Bouches-du-Rhône, COLLECTIF FLE, EL MANBA SOUTIEN MIGRANT 13.

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ÉCOLES POUR TOUS ! AVEC OU SANS PAPIERS !

« Réformes » Blanquer, une éducation au service du MEDEF et contre les classes populaires !

Suite au rapport Mathiot présenté à J.M Blanquer, le 24 janvier, ce dernier a annoncé son grand projet de réforme du lycée et du bac, le 14 février. A ce texte, c’est rajouté un rapport sur les lycées Professionnel, présenté le 22 février. Avec ParcoursSup, nouvelle organisation de l’accès à l’enseignement supérieur adoptée cette année, c’est un dispositif complet, dans la droite ligne des préconisations du Medef depuis de nombreuses années, qui va encore renforcer les inégalités scolaires.

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Une orientation de plus en plus précoce

La fin progressive des séries est présentée comme une modernisation, il s’agit en fait d’un artifice assez prévisible permettant, dans les années à venir, de regrouper des classes, de réduire les heures d’enseignement, de supprimer des postes et ainsi faire des économies …. Rappelons que lorsque Blanquer était à la tête de l’administration du Ministère sous Sarkozy, il avait collaboré activement à la suppression de dizaine de milliers de postes et au saccage de la formation initiale des enseignant-e-s. Mais il ne s’agit pas seulement de cela : les disciplines de spécialité permettent d’évaluer les « attendus » envisagés par la réforme Vidal, évaluation avancée au printemps pour une prise en compte par Parcoursup. Les élèves entrent donc dans une logique d’orientation de plus en plus précoce.
A ce petit jeu, nul doute que les classes sociales les plus impactées seront celles des quartiers les plus pauvres. Il n’y avait déjà pas beaucoup d’enfants issus de la classe ouvrière à la faculté, le gouvernement Gattaz n’en veut plus du tout ! Alors qu’au pays de « l’égalité des chances » , l’État investit aujourd’hui déjà deux fois plus de moyens pour un étudiant de classe préparatoire que pour sa camarade inscrite en licence, seul 1 étudiant sur 10 à l’université est enfant d’ouvriers. Qui mesure encore ce que signifient ces chiffres ? A quel point cela dit la panne d’ascension sociale que devait permettre l’école; à laquelle la prochaine contre-réforme tourne définitivement le dos.

Un lycée « modulaire » et des parcours « personnalisés »

Cette précocité d’orientation répond également à une demande patronale : celle de développer l’apprentissage et de pousser des élèves de plus en plus jeunes à devenir apprentis. A termes, c’est la fin du Lycée Professionnel, projet qui avait pour but d’élever et d’émanciper les enfants d’ouvriers. Ce lycée qualifié de « modulaire » s’appuie sur des parcours dits « personnalisés ». Ainsi le lycée n’est plus vu comme un établissement accueillant une communauté mais plutôt un lieu dans lequel des individus vont devoir élaborer des stratégies afin de se construire le chemin le moins labyrinthique possible vers l’enseignement supérieur ou le monde du salariat. Mais attention aux culs-de-sac et aux voies de garage ! L’apprenant se transforme donc peu à peu en « auto-entrepreneur » de son parcours, dans le cadre d’une éducation überisée voulue par le duo Gattaz-Macron. Il est donc responsable de ses choix et sera considéré comme individuellement responsable de ses réussites … et de ses échecs, dans le plus grand déni des obstacles liés aux CSP d’origine !

Un bac « localisé » et inégalitaire

Les LP servant souvent de laboratoires au Ministère, le nouveau Bac entend réserver une bonne part de la notation dans le contrôle continu (à l’image des contrôles en cours de formation, en CAP et Bac Pro). Ce sont donc les enseignant-e-s qui auront la main sur une majeure partie des notes servant à valider le diplôme. Il n’est pas question pour nous de jeter le discrédit sur nos collègues mais de remettre en cause ce procédé pour sa finalité : des économies au détriment d’une certification nationale. Il semble évident que cette « localisation » du diplôme contribuera à une atomisation du bac, qui n’aura pas la même valeur suivant la « réputation » du lycée dans lequel il aura été obtenu. Cette orientation libérale revient donc sur un des fondamentaux du Bac : la certification de garanties collectives. Rien d’étonnant à ces logiques inégalitaires, puisqu’il s’agit d’associer la future main d’œuvre à une population active privée de son code du travail depuis peu, par ce même gouvernement !

Pour un lycée de l’égalité et de l’émancipation

Malgré nos critiques, nous n’avons jamais été les farouches défenseurs du sacro-saint baccalauréat, auquel il ne faudrait pas toucher. Nous ne sommes pas non plus dans le camp des conservateurs ou réacspublicains nostalgiques d’une école de la IIIème république mythifiée ! La CNT-SO porte un projet révolutionnaire pour l’école, dans la lignée des pédagogues militants tels que Célestin Freinet, pour qui l’école devait devenir instrument d’émancipation et non de soumission à l’ordre établi.
Nous ne sommes ni des archaïques, ni des ultra-libéraux; l’école est un sujet trop sérieux pour la laisser aux ennemis de la jeunesse ! Le lycée et la période de l’éducation doivent permettre à tous-tes de trouver les outils nécessaires pour construire son esprit critique, un projet personnel, une réflexion libre de toutes tutelles.
Contre une école qui se donne pour mission essentielle, malgré les discours de vitrine, de classer, trier et adapter l’élève au monde économique local, nous voulons une école qui épanouisse, qui garantisse à chacun la possibilité de se dépasser et de dépasser les conditions sociales dont il est issu.

Nous sommes donc contre l’école de Blanquer et du Medef car nous sommes favorables à :

– une école pour tous-tes, une école de la tolérance, où l’égalité soit effective,
-une école qui construit l’esprit critique, la réflexion personnelle, une véritable autonomie intellectuelle loin des diktats de la société capitaliste et des compétitions qu’elle engendre,
– une éducation polytechnique, qui revalorise l’expression physique, manuelle et artistique,
– une école démocratique et coopérative, qui dégomme les dogmes et les murs qui sont dans les têtes,
– une école qui permet à chaque enfant de trouver une place épanouissante dans la société de demain, sans écraser son prochain !

La fin du Lycée Professionnel ?

Autre rapport présenté au ministre le 22 février, celui sur l’avenir de l’enseignement professionnel. Rédigé par Céline Calvez et Régis Marcon, celui-ci concentre la novlangue ultralibérale chère au président de la « strat-up nation ». Nulle doute que l’offensive menée par les milieu patronaux depuis des années en faveur de l’apprentissage touche à son but…

Le Lycée aux ordres de l’Entreprise ?

Il suffit de jeter un œil, même rapide, sur le rapport en question pour en deviner les intentions. Dans une rhétorique volontairement positive, les rédacteurs n’hésitent pas à démontrer que l’avenir de l’enseignement professionnel passera par la mise au pas, pardon l’« adaptation » du monde scolaire au monde de l’entreprise. Ainsi il faudra à l’avenir renforcer «les liens entre le monde de l’économie (sic) et le monde de l’éducation». Pour cela des outils existent déjà : les «mini-entreprises» encouragées depuis des années par les officines du Medef : BGE et «Entreprendre pour apprendre». On assiste à la naissance de nouvelles structures qui pourraient à terme se substituer aux réalités académiques. Ainsi on peut entrevoir une nouvelle organisation scolaire : création de «campus des métiers» pour chaque «réseau d’établissements» piloté par des «conseils d’orientation stratégiques» qui aboutirait à des «Comités Locaux Écoles-Entreprises» !

La précarité de nouvelles certification ?

On retrouve dans ce rapport l’idée d’individualiser («personnaliser») les parcours des apprenants, autrement dit il ne s’agit plus du tout de la progression d’un groupe-classe dans le cadre d’un LP mais de la multiplication des passerelles vers l’apprentissage. Par soucis d’économie (comme toujours lorsqu’il s’agit de service public) il est envisagé de «réduire le nombre de spécialités» autour d’un «socle de compétences communes», la seconde professionnelle servirait donc de tronc commun autour d’une «famille de métiers», l’orientation se spécialiserait au cours de l’année de première. Mais le clou reste la remise en cause de la certification nationale (gage d’égalité) que permettaient les diplômes du CAP et du Bac Pro. Le rapport parle de «construction plus souple des diplômes»… Ainsi la «systématisation des blocs de compétence» permettra l’ «adaptation territoriale des disciplines professionnelles». Autrement dit à chaque territoire, ses besoins de main d’œuvre et les diplômes qui iraient avec… Cette destruction de l’égalité des qualifications s’accompagnant d’un «encouragement» multiplié à la «mobilité culturelle et géographique» des futurs apprentis ! Le futur travailleur bientôt contraint à une Tour de France diplômant ?!

Et nos idées on en parle ?

Le ministre nous a ostensiblement insulté à la télévision en osant dire que nous avions la «religion des moyens». Non M. Blanquer, pour nous il ne s’agit pas de dogmes ou de vérité révélé ! Il s’agit de nos conditions de travail et de la réussite de nos élèves. Effectivement nous avons besoin de moyens : pour dédoubler les classes, pour rétablir l’éducation prioritaire dans la majorité des LP qui accueille la majorité de la jeunesse précarisée. Si l’apprentissage permet de donner une certification efficace à de nombreuses personnes celui-ci ne doit pas remplacer le Lycée Professionnel. Son rôle ne se limite pas à former de simples éxecutante-s. Le lycée, avec l’enseignement général permet également la formation du citoyen et de l’être sensible. Des moyens nous en avons donc besoin et nous sommes même pour un enrichissement de l’enseignement général au LP : cours de philosophie, éducation musicale et artistique par exemple. Le lycée Professionnel est un acquis historique du mouvement ouvrier, il faut donc le défendre et ne pas le laisser aux logiques mortifères du patronat !

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L’école Macron/Blanquer ne sera jamais la notre : en grève le 06/02/18 !

Il faut construire la mobilisation ! Les premières Assemblées générales se sont tenues dans les Universités et dans les lycées. Des motions ont été rédigées en HIS et présentées en CA. Des lycées ont été bloquées jeudi 1er février. Mardi 6 février, soyons tous et toutes en grève !

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Parcoursup et le rapport Mathiot : tri social, bac « maison »
et surcharge de travail pour les personnels !

Après le tirage au sort, place à la sélection ! Avec Parcoursup, en plus d’être enseignant, tu seras agent de la sélection. Pour la réforme du lycée, le projet n’est pas définitif mais voilà à quoi nous devons nous attendre : semestrialisation, lycée modulaire dès la seconde, fin des séries, deux épreuves universelles pour le Bac (dont un « Grand oral »), contrôle en cours de formation (les personnels de la voie professionnelle peuvent en parler…), hiérarchisation des enseignements de langue…

Refusons cette vision élitiste, inégalitaire et réactionnaire de l’école !

Évidemment, le rapport Mathiot parle de pédagogie pour justifier la réforme. L’École est simplement à nouveau victime de l’austérité et de la vision libérale des élites : individualisation à l’extrême des parcours (fin du collectif classe?), tri social accentué (qui peut croire que la suppression des filières et la modularité vont faire disparaître les inégalités et les déterminismes sociaux?). Après la suppression du dispositif d’Éducation prioritaire pour les lycées, c’est un pas de plus vers une École inégalitaire.

Le couple Macron/Blanquer pense que c’est hypocrite d’envoyer « tout le monde » à la fac, qu’il y a trop d’échecs avant la licence : nous lui répondons qu’il faut plus de moyens, plus de personnels, des dédoublements généralisés pour permettre la réussite de tous les élèves !

Au passage, notons que l’enseignement professionnel ne semble pas mériter l’intérêt de notre cher ministre : il laisse le soin au MEDEF et aux régions d’en parler ! Et puis après tout, on s’en fiche des lycée pro, favorisons l’apprentissage et la main d’œuvre bon marché pour le patronat !

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Lettre ouverte des personnels de l’Education pour un « plan d’urgence » dans les quartiers nord

Face à une situation d’extrême tension alimentée par la détresse sociale, les inégalités socio-spaciales, les carences d’équipements et l’abandon des services publics dans les « quartiers nord » de Marseille, les personnels de 10 établissements du secteur adressent une lettre ouverte au gouvernement et élus locaux revendiquant un « plan d’urgence » pour les quartiers et établissements scolaires de ces territoires. La CNT Solidarité Ouvrière Éducation & Recherche soutient l’initiative

……….

Lettre ouverte

M. le Ministre de l’Education Nationale,
M. le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille et M. le DASEN des Bouches du Rhône,
M. GAUDIN, Maire de la ville de Marseille, M. MUSELIER, Président du Conseil Régional PACA, Mme VASSAL, Présidente du Conseil Général 13,
Mme la Sénatrice Samia GHALI, M. RUZE maire de secteur,
M. AHAMADA , député de la 7° circonscription des Bouches-du-Rhône et M. MELENCHON, député de la 3° circonscription des Bouches-du-Rhône.

Objet : Alerte à propos de la situation des établissements des bassins Marseille- Madrague et Marseille-Vieux-Port et autres secteurs de Marseille.

Copie aux organisations syndicales et à la presse.

Le 7/12/2017.

Mesdames, Messieurs,

Si nous nous adressons à vous, c’est pour vous alerter sur la situation très inquiétante de nos établissements depuis la rentrée 2017. En effet, aujourd’hui, nos équipes sont confrontées à une violence sans précèdent et à un climat scolaire profondément détérioré.

Des faits graves sont notés à la fois dans l’enceinte de nos établissements (insultes et menaces sur les enseignants et agents, violences physiques et verbales entre élèves…), mais aussi depuis l’extérieur de nos établissements : attaques aux voitures bélier contre le LP l’Estaque et le Collège l’Estaque, bagarres récurrentes de jeunes ou de parents devant les enceintes des établissements, attaques de bande contre des élèves des établissements… Chaque établissement est à même de faire un compte-rendu détaillé des évènements subis depuis le début de l’année scolaire

Le degré de tension que nous ressentons quotidiennement depuis la rentrée dans les territoires où sont situés nos établissements est certainement à la racine de tout cela. La grande misère et le désespoir des jeunes et de leur famille face à un avenir de plus en plus incertain, expliquent en grande partie ces tensions.
L’abandon de ces quartiers est visible à tous les niveaux : faible desserte des transports en commun, insuffisance criante des équipements sportifs, offre de formation trop limitée pour les jeunes issus de ces quartiers, carence évidente des moyens de service public et des services publics eux-mêmes ….
Ce sont aussi les décisions politiques prises par les pouvoirs publics qui amplifient ce sentiment d’abandon : l’arrêt programmé des politiques d’éducation prioritaire pour les lycées du Bassin Littoral Nord et la suppression de très nombreux contrats aidés, non seulement dans les établissements mais aussi dans tout le tissu associatif local, constituent des exemples criants.
L’équilibre dans ces quartiers, tient souvent à un fil. Fil qui est en train visiblement de se rompre.
Nos établissements ont toujours su accueillir un public issu de classes populaires. Mais nous assistons véritablement à une ghettoïsation, que nous refusons et combattons.

C’est pourquoi nous exigeons :

– Un plan d’urgence pour les établissements de nos territoires (écoles, collèges, lycées et LP) avec un renforcement des personnels enseignants, de vie scolaire, de santé et d’assistance sociale, d’entretien et d’administration.
– Le remplacement systématique des personnels absents.
– Face à la pression démographique, l’agrandissement, la rénovation des établissements anciens et la construction de nouveaux établissements sont urgentes.
– Une réponse rapide de la part du Ministère sur l’avenir du classement « éducation prioritaire » et des moyens afférents pour les lycées et LP, ainsi qu’une prévision des moyens qui en résulteront.
– Le remplacement des contrats aidés supprimés depuis la rentrée par des embauches sur des emplois pérennes.
– Un effort budgétaire conséquent pour le développement du tissu associatif local, élément décisif de cohésion sociale.
– Une action urgente de la Municipalité, du Conseil départemental et du Conseil Régional pour résoudre enfin les inégalités liées aux transports.
– Une action urgente de la Municipalité, du Conseil départemental et du Conseil Régional pour renforcer les équipements collectifs, notamment sportifs.

Nous espérons une réponse rapide à nos demandes.

Premiers signataires : les personnels des Lycée Saint-Exupéry, Lycée Victor Hugo, Lycée Diderot, Lycée la Calade, Lycée le Chatelier, Lycée la Viste, Lycée l’Estaque, Lycée la Floride, LP Ampère, Collège Rosa Parks.

Sections syndicales présentes lors des réunions dans les établissements concernés : CGT Educ’action, CNT SO, SNES, SNETAA FO, Sud-éducation 13

Signez la pétition pour un CAMSP dans le centre-ville de Marseille

Professionnels de l’enseignement, de l’éducation et du soin, nous avons décidé d’unir nos forces pour alerter la population et les pouvoirs publics au sujet de la carence en lieux de soin pour les enfants en souffrance psychique dans le centre-ville de Marseille.

Les Centres Médico Psychologique (CMP) et les Centres Médico-psycho pédagogiques (CMPP) sont saturés. Il n’y a ni hôpitaux de jour ni Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) dans le Centre-ville. Il est urgent de pallier ce manque.

Nous avons donc décidé de concentrer nos énergies pour plaider et agir en faveur de l’ouverture d’un CAMSP dans le Centre ville de Marseille. Mais rien ne se fera sans vous.

Parents, enseignants, éducateurs, soignants, prenez le temps de lire l’argumentaire ci-dessous. Participez à notre action en signant la présente pétition.

Si vous souhaitez vous associer à notre travail, contactez le : collectifuncamsppourlecentreville@laposte.net

Collectif un CAMSP pour le CENTRE-VILLE de MARSEILLE

La loi sur le handicap de 2005 (Art. L. 351-1) et la loi de Refondation de 2013 (Art. 44) prévoient la possibilité de scolariser tous les enfants en situation de handicap dès la maternelle. Parmi eux, les enfants en souffrance psychique occupent une place singulière. La souffrance psychique des enfants peut se traduire de manière plurielle (agitation, agressivité, retrait de la relation…). Elle appelle à porter auprès de ces enfants des soins. C’est pourquoi historiquement la prise en charge de la souffrance psychique des enfants se situe du côté de la pédopsychiatrie.

Pour prendre en charge les enfants en souffrance psychique, même très précocement, il existe des structures de soin : CMP, CMPP, CAMSP, Hôpital de Jour… Or, ces structures sont généralement saturées et il faut plusieurs mois d’attente pour obtenir un premier rendez-vous. Ce constat est alarmant quand on connaît les effets structurants de la prévention et d’une prise en charge précoce.

Dans le centre-ville de Marseille, il n’existe pas de CAMSP (Centre d’Action MédicoSociale Précoce) permettant l’accueil des enfants en souffrance psychique. Pourtant, la population y vit dans des conditions sociales extrêmement difficiles. La précarité, la pauvreté et l’esseulement rendent plus aigües les pathologies psychiques qui plongent les enfants dans des situations limites qui nécessitent des soins sans tarder et spécifiquement adaptés.

Dans les écoles maternelles, leurs enseignants sont, démunis et en difficulté, voire en souffrance, face à des pathologies qui bousculent le fonctionnement de la classe. Les classes en zone difficile (en REP+), nombreuses en centre-ville, qui peuvent accueillir jusqu’à 27 enfants, intègrent très souvent deux à trois enfants souffrant de pathologies psychiques sévères. Les manifestations de cette souffrance (morsures, coups, cris, fuite, mutisme, enfermement…) mettent en très grande difficulté professionnelle les personnels de
l’Éducation Nationale, le personnel municipal et les auxiliaires de vie scolaire (AVS).

La mise en œuvre de la loi de 2005 s’est traduite essentiellement par l’embauche massive d’auxiliaires de vie scolaire pour accompagner les enfants en situation de handicap. Aujourd’hui, il y a même très fréquemment autant d’AVS que d’enseignants dans les écoles et, de plus en plus souvent, jusqu’à trois AVS simultanément dans la même classe. Non seulement les AVS manquent de formation et sont dans une précarité qui nuit à la continuité et à la qualité de l’accompagnement mais en plus il serait illusoire de penser qu’ils puissent combler les besoins intensifs en soins thérapeutiques que requièrent ces enfants.

Les AVS peuvent certes représenter une aide à l’accompagnement de l’enfant dans son processus d’intégration. Mais l’école est avant tout un lieu d’apprentissage et même si cela peut être un lieu de socialisation, c’est un lieu de socialisation par les contenus de savoir. Les lieux de soins interviennent d’un tout autre point de vue. Ils misent sur la parole et le langage et tentent de mettre en récit et en élaboration la souffrance de l’enfant, en inscrivant le sujet dans une histoire. La distinction, voire la séparation des espaces (apprentissage/soin) est structurante pour les familles.

Prendre soin d’un enfant et de la relation qu’il a avec sa famille, c’est entendre et accueillir ses manifestations du côté d’une souffrance qui a du mal à se dire autrement que dans sa singularité et non du côté d’un comportement à rééduquer ou d’une injonction à entrer dans une norme.
L’exigence d’un travail de mise en lien des différents espaces (familial/scolaire/soin) est indispensable pour mieux comprendre ce que veut nous dire l’enfant et l’aider par là à se rassembler.

Sans CAMSP, de très nombreux petits enfants se retrouvent sans aucune assistance. Pour faire face, les CMP et les CMPP (Centre Médico Psychologique ou MedicoPsychopédagogique) ont tenté de construire des solutions alternatives. Des innovations ont émané des besoins du terrain et de la mutualisation des expériences et des savoirs de chacun : collaboration école/CMP avec les points écoute ; PMI/CMP avec les suivis attentifs, réunions mensuelles, orientations individualisées… Mais ce dispositif, satisfaisant à de nombreux égards, s’avère aujourd’hui totalement insuffisant.

Le CAMSP a en effet pour mission la prise en charge précoce des enfants qui
présentent des pathologies sévères. Son équipe pluridisciplinaire est en mesure de proposer au jeune enfant des soins complémentaires à ceux du CMP ou du CMPP avec des médiations différentes et sur le long terme. Et, du fait de l’âge de l’enfant, l’accent est mis aussi sur l’accompagnement à la parentalité afin d’aider la famille à penser ce qu’elle traverse.

Parce que la situation devient proprement insupportable et intolérable dans les écoles et les services sanitaires et médico-sociaux du centre-ville, notre collectif, composé de professionnels de l’Éducation nationale, de la Santé et de la Prévention, se fixe comme objectif l’ouverture d’un CAMSP.
L’enjeu se situe à plusieurs niveaux :
– proposer les soins appropriés
– contribuer à la formation des professionnels (enseignants, AVS) sur la problématique de la souffrance psychique
– enrichir le maillage des différentes structures, afin de répondre au plus près aux attentes des professionnels et des familles

Nous demandons donc à l’ARS et au Conseil Départemental notamment, l’ouverture rapide d’un CAMSP dans le centre-ville de Marseille.

Signez la pétition sur change.org

Marseille le 31.10.2017