Coronavirus : communiqué de la fédération CNT-SO Éducation & Recherche

La CNT-SO confirme que dans un contexte de crise sanitaire, la priorité doit être donnée à la protection de la santé des travailleurs.ses en leur permettant de rester à domicile avec la garantie d’être rémunéré.e.s, y compris pour les personnels précarisés (contractuel.le.s, ATSEM…).

Nous réaffirmons que lorsque le travail est nécessaire, par exemple pour accueillir les enfants des personnels soignants, cela doit se faire avec des personnels volontaires et dans le respect des conditions de sécurité sanitaire. En Italie un front syndical uni, sans possibilité de manifester, à réussi à imposer au gouvernement italien l’application de règles sanitaires dans les emplois sous pression. En France, nous appelons à une union syndicale pour exiger l’obtention des masques et l’application stricte des règles sanitaires pour tous-tes les salarié.e.s.

Les salarié.e.s réquisitionné.e.s ne doivent pas être envoyé.e.s « au front » sans protection !

Le ministre Blanquer, après avoir fait la démonstration de son manque d’anticipation en affirmant que l’école ne fermerait pas, prétend face à la menace épidémique que l’Éduca­tion nationale est « prête » à répondre au défi de la continuité pédagogique. Au delà de la dénonciation d’un effet de communication, nous confirmons que ce n’est ni logistique­ment, ni pédagogiquement le cas !

Nous dénonçons ici l’utilisation opportuniste de la crise sanitaire pour avancer au travers du dispositif expérimental, des réformes de la pédagogie, du statut, du statut, de la fonction de l’ensei­gnant et des finalités de l’école. La volonté d’expérimenter à grande échelle un enseignement à distance pose problème :

  • En termes de conditions matérielles : débit internet insuffisant, pannes de ré­seaux pédagogiques (ENT, Pronote…) non adaptés à la connexion en nombre.
  • En termes de conditions sociales d’accès à l’éducation : inégalités d’accès aux ressources technologiques et culturelles, manque d’aide familiale à l’appropriation des conte­nus.
  • En terme de contenu pédagogique : les difficultés inédites liées à la situation du confinement n’ayant pu être anticipées par les enseignants, la plupart des cours en ligne se réduisent à des propositions de lecture et à des exercices d’application. Fortement prescrites par le ministère, ces propositions s’éloignent des pédagogies actives, de la pratique manuelle ou de l’expéri­mentation que nous savons, par expérience, utiles et nécessaires à l’apprentissage du plus grand nombre d’élèves.
  • En terme de suivi pédagogique et d’évaluation, l’enseignement à distance va augmenter les inégalités dans les apprentissages et rendre difficile une juste évaluation d’individus privés de la dynamique du groupe.

Beaucoup de parents d’élève, confinés avec leurs enfants, ont pu mesurer l’écart qu’ il y a entre suivre la scolarité de leur enfant, aider aux devoirs et enseigner. Il est possible que le confinement fasse paradoxalement la démonstration de l’utilité de l’école comme lieu et es­pace de socialisation, et, revalorise le métier de l’enseignant.

Mais le risque est tout aussi grand que le gouvernement, en dépit de ses discours, tire une conclusion très différente, dans la logique des décisions prises en matière de budget, de réforme de l’orientation et du BAC. L’expérimentation de l’enseignement à distance pourrait servir de modèle pour l’ouverture accélérée du marché de l’école numérique et de la diffusion commerciale de contenus didactiques.

L’externalisation de son coût grâce à l’abonnement individualisé, ou familial, à des plate-formes privées de service, constituerait non seulement une rupture avec le principe de gra­tuité de l’enseignement public, mais achèverait de faire de la connaissance une marchandise comme une autre. Présentée comme solution à l’absence de cours et à l’absence physique de l’enseignant, son développement pourrait justifier tous les plans d’austérité déjà envisagés : le déploiement de l’enseignement en ligne et de l’école numérique accélérera la destruction de postes dans l’Éducation nationale !

Les salarié.es de l’éducation nationale et ses usagers doivent se préparer à réagir, dès que les circonstances le permettront, pour défendre un service public de l’école soli­daire et égalitaire.

La crise économique et sociale qui s’annonce, doublée de la crise environnementale, constituera un véritable défi. Demander au gouvernement de rendre des comptes ne suffira pas. La crise sanitaire actuelle révèle les failles de la mondialisation capitaliste. La surexploi­tation des terres, de la faune et de la flore est une des causes de la prolifération du virus. Tout le monde peut constater que la baisse de l’activité industrielle a fait baisser la pollution atmosphérique. Le confinement et le traitement différencié des salarié.e.s révèlent au grand jour les inégalités sociales et les rouages de la guerre de classe qui fait fonctionner l’écono­mie réelle. La crise que nous subissons nous impose d’avancer collectivement vers une transformation sociale majeure. Dans les associations de quartier, dans les syndicats, au travail il faut dès maintenant, même confiné.e.s, se préparer à construire la société égalitaire, écologiste et autogestionnaire qui mettra fin à l’irresponsabilité et à l’avidité des dirigeant.e.s actuel.le.s…

Il faut refaire société pour mettre le capitalisme à la retraite !

Attaque de la Cour des Comptes contre les lycées professionnels et le statut des enseignant.e.s

Si nos esprits sont actuellement occupés par la crise sanitaire à laquelle nous faisons face, les attaques contre l’École se poursuivent. Le 12 mars la Cour des Comptes envoyait un référé à Blanquer lequel elle attaquait (à nouveau!) le statut des enseignant.e.s du second degré et s’en prenait directement aux lycées professionnels.
La Cour des Comptes formule six recommandations. Ce qu’elle propose, pour faire plaisir à ce ministère de l’austérité et de l’école autoritaire et libérale, c’est la mort du statut d’enseignant.e !

Que dit le référé ? Le lycée professionnel est en échec, les « conditions d’insertion dans l’emploi des jeunes issu de la voie professionnelles sont […] décevantes ». Un.e lycéen.ne en LP coûte trop cher, on dédouble trop souvent les classes. Les enseignant.e.s ont trop de réticences à encourager l’apprentissage sous statut scolaire…
La Cour des Comptes propose de fermer les lycées professionnels de moins 500 élèves (plus de la moitié!) pour les fondre dans des lycées dits « inclusifs ». Si nous les laissons faire nous assisterons à l’apparition de véritables déserts scolaires et c’est les élèves les plus fragiles socialement et scolairement qui seront touché.e.s.

Le rapport préconise également la fusion du corps des enseignant.e.s certifié.e.s et de celui des enseignant.e.s de lycée professionnel. Blanquer souhaite un « nouveau métier » enseignant : la Cour des Comptes lui mâche le travail. Cette fusion s’accompagne de l’annualisation du temps de travail, de « la confirmation de la bivalence des enseignants des disciplines générales » et de son extension au collège. Au programme : dégradation de nos conditions de travail, suppressions de postes !
Autre recommandation : rapprocher les voies technologique et professionnelle. Cela signifie tout bonnement renoncer à la spécificité de la filière technologique.

Le ministère a deux mois pour répondre à ce référé, le Parlement prenant la suite et pouvant entériner au niveau législatif la fin du statut d’enseignant.e. et la mort des « petits » lycées professionnels. Certes, le calendrier risque d’être bouleversé par la crise du coronavirus, mais à nous de nous tenir prêt.e.s à passer à l’offensive pour la défense de nos statuts et pour arrêter le rouleau-compresseur de l’austérité ! Battons-nous pour défendre nos statuts, contre l’école du tri social de Blanquer !

Les recommandations du référé de la Cour des Comptes :
Recommandation n°1 : déterminer des référentiels ministériels de réduction des surcapacités constatées, fixer un seuil minimal d’ouverture ou de maintien des structures dans la voie professionnelle et mettre en place des outils d’aide à la décision d’ouverture et de fermeture de structures de formation. Revoir en conséquence les modalités d’allocation des moyens aux établissements ;
Recommandation n°2 : contractualiser entre l’État et les régions une programmation pluriannuelle opérationnelle coordonnée de la carte des établissements et de la carte des formations. Regrouper les établissements de moins de 500 élèves ;
Recommandation n°3 : fusionner les corps des professeurs de lycée professionnel et des certifiés en confirmant la bivalence des enseignants des disciplines générales et en l’étendant au collège ;
Recommandation n°4 : fusionner les corps d’inspection du second degré [les inspecteurs de l’éducation nationale de l’enseignement technique et/ou de l’enseignement général (IEN-ET EG) et les inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux (IA-IPR)] ;
Recommandation n°5 : annualiser le temps de travail des enseignants en précisant le temps d’enseignement, le temps de présence dans l’établissement consacrée au travail en équipe et à l’accompagnement des élèves d’une part, de recherche d’entreprises et de suivi des élèves durant les PFMP par les enseignants des disciplines professionnelles d’autre part, ainsi que le temps de formation continue obligatoire ;
Recommandation n°6 : promouvoir et étendre progressivement le modèle d’un « lycée général » inclusif offrant les différentes voies de formation. Expérimenter le rapprochement, pour le niveau IV, des voies technologique et professionnelle.

L’ensemble du texte est consultable ici.

Appel à la mobilisation des établissements second degré des Bouches-du-Rhône : en grève le 10 mars 2020 !

Dans un climat global de défiance des enseignants envers leur ministre, les organisations signataires dénoncent les conséquences de l’allocation insuffisante de moyens pour la rentrée 2020 dans les collèges et lycées du département.

Dans un contexte de hausse démographique, cette insuffisance se traduit notamment par une redistribution d’une large partie des moyens des collèges les plus défavorisés pour financer les nécessaires ouvertures de classes. Il en résulte une baisse historique et alarmante des moyens alloués à l’éducation prioritaire dans les collèges. Certains collèges REP+ situés dans les quartiers les plus défavorisés de Marseille vont se voir retirer, à effectif constant, jusqu’à 30 heures sur leur DGH !

Cette situation est la conséquence directe des choix politiques qui ont présidé à la construction du budget de l’éducation pour la rentrée 2020. En effet, afin de permettre des dédoublements dans des écoles de l’éducation prioritaire, notre ministre crée 440 postes dans le premier degré mais en supprime simultanément autant dans le second degré.

En se faisant à moyens constants, cette réforme ambitieuse censée lutter contre les discriminations scolaires se transforme en véritable désastre pour l’éducation prioritaire elle même.

Pour dénoncer ces choix injustes nos organisations appellent à une journée de grève et de mobilisations le mardi 10 mars.

Organisations signataires : SNES-FSU, SNEP-FSU, SE-Unsa, CGT Éduc’Action, SGEN-CFDT, Sud éducation, CNT-SO

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Mercredi 22 janvier 2020 : Occupation festive et revendicative devant le Rectorat (Aix)

Mercredi 22 janvier 2020 10 h / 16 h
Occupation festive et revendicative de la Place Lucien Paye – Aix-en-Provence

A l’appel de l’Intersyndicale départementale de l’Education – Bouches-du-Rhône
FSU, CGT’Educ’Action, Sud Education, FNEC-FP-FO, SIAES-FAEN, CNT SO

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L’intersyndicale départementale de l’Education des Bouches-du-Rhône a pris connaissance du projet de loi sur la réforme des retraites : la réforme de la retraite « universelle » par points reste inacceptable. L’intersyndicale reste déterminée à obtenir l’abandon du projet de réforme et l’ouverture d’une vraie discussion sur le financement solidaire de la retraite pour tous. Pour
financer les besoins sociaux, il faut améliorer la rémunération du travail, élargir les assiettes de cotisation et mettre à contribution d’autres richesses que les salaires.

Les annonces de Jean-Michel Blanquer, de nouvelles primes en échange de l’acceptation d’un sous statut pour les jeunes, ne sont pas une réponse aux revendications. Nous demandons des augmentations de salaires pour tous, immédiates et sans contrepartie, et le maintien des décrets statutaires sous leur forme actuelle.

La préparation de la rentrée 2020 entérine une nouvelle dégradation des conditions d’étude de nos élèves, puisque les créations de postes ne sont pas en rapport avec les besoins nouveaux que créent les dédoublements de section dans le premier degré et la hausse démographique dans le second degré. Ainsi, il faudrait 140 postes de plus dans les collèges et les lycées de l’académie pour accueillir comme il se doit les 1700 élèves supplémentaires annoncés.

Dans ces conditions, l’intersyndicale appelle à l’élargissement et à l’amplification des mobilisations, soutient la reconduction des grèves et la diversification des actions syndicales au quotidien.

Avec l’objectif de revenir sur la réforme du baccalauréat, l’intersyndicale demande au Ministre de reporter les épreuves communes de contrôle continu E3C et de les transformer en épreuves terminales nationales. Elle appelle au boycott des épreuves en contrôle continu du baccalauréat Blanquer prévues en
janvier et février 2020.

L’intersyndicale appelle à une occupation revendicative et festive de la Place Lucien Paye devant le rectorat à Aix-en-Provence, mercredi 22 janvier de 10 h à 15 h, à l’occasion du Comité Technique Académique présidé par le Recteur, au cours duquel l’administration devrait officialiser l’organisation du travail sur les mutations qui résulte de la suppression du paritarisme,
conformément à la loi du 6 août 2019 de « transformation » de la Fonction Publique dont nous demandons l’abrogation.
Une manifestation dans les rues d’Aix-en-Provence se déroulera à partir de 15 h, à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle départementale.

Elle dépose un préavis de grève pour ce jour-là pour faciliter la participation du plus grand nombre.

Le mouvement en cours est majoritaire dans les têtes et dans les cœurs. Dans l’éducation, comme dans les autres secteurs mobilisés, la réforme ne passe décidément pas. La détermination, le rejet et la colère ne faiblissent pas, bien au contraire.
L’intersyndicale est déterminée à poursuivre son travail d’organisation des mobilisations pour les ancrer dans la durée et surtout le territoire. Jusqu’au retrait de ce projet de loi. Chaque établissement est invité à participer à l’organisation de l’événement en proposant la tenue de stand, d’animations, de concerts …

Déroulement :
Des prises de paroles syndicales et des établissements mobilisés seront réparties sur l’ensemble de la journée, sur les retraites, le statut, la revalorisation, le paritarisme, la préparation de rentrée 2020, la réforme des concours, la réforme de la carte de
l’éducation prioritaire. Idem : musiques, chorales, animations (participatif)

  • 10 h 00 : Début de l’occupation, convergence des établissements d’Aix en cortège vers le rectorat
  • 10 h 30 : Prise de parole des élus en CTA
  • 11 h 00 : tifo « Non » (SUD Educ tifo, et CGT : photo depuis les bureaux)
  • 11 h 15 : chamboule-tout ministériel (nombreux lots : primes Blanquer, missions nouvelles, heures de travail en plus …)
  • 11 h 30 : charivari syndical « Blanquer et Castaner sont sur un rond point »
  • 12 h – 14 h : pique nique collaboratif, barbecue géant (SNEP FSU), animations musicales. Les établissements qui le souhaitent
  • apportent un stand boisson-restauration
  • 14 h 00 : constitution d’une montagne de cartables devant les grilles du Rectorat (chacun apporte ses vieux cartables)
  • 14 h 20 : construction d’un mur de manuels scolaires devant le portail piétons du Rectorat (chacun apporte ses vieux manuels)
  • 14 h 40 : clapping (SNUIPP FSU)
  • 15 h 00 : départ en manifestation

Education : les E3C ça sera sans nous !

Lycées : la fédération Éducation & Recherche de la CNT-SO appelle, dans un cadre collectif & unitaire à se mobiliser contre les E3C (Epreuves Contrôle Continu du Bac)

Appel de l’intersyndicale Aix/Marseille

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Appel de la fédération Éducation & Recherche de la CNT-SO

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Malgré les couacs répétés dans la construction et la mise à disposition des sujets, l’organisation calamiteuse qui s’annonce pour faire passer ces épreuves, malgré l’opposition de l’ensemble des syndicats et de la FCPE, le ministère s’obstine à maintenir les E3C (Épreuves Communes de Contrôle Continu) entre janvier et février, quand tout le monde dénonce une réforme mal préparée et non concertée.

E3C ou la mise au pas

L’instauration de ces épreuves après quatre mois de cours dès la classe de première, introduit une pression phénoménale sur les élèves comme sur les enseignant.e.s.. Les collègues doivent en un temps record se confronter à de nouveaux programmes que d’aucuns reconnaissent infaisables par leur lourdeur comme par le contenu des connaissances exigées. Le Conseil Supérieur de l’Éducation avait pourtant recalé (en date du 18/12/2018) ces nouveaux programmes, inadaptés aux élèves.

Par ailleurs, à quelques semaines des premières sessions, les enseignant.e.s peinent encore à connaître le type d’épreuves et l’évaluation adossée aux sujets, qui ont été mis en ligne à la date extrêmement tardive du 9 décembre. Nous refusons d’envoyer nos élèves, mal préparé.e.s, à des épreuves bouclées à la va-vite et dans le mépris de tout déontologie.

Enfin, la pesanteur des programmes infligés aux élèves à marche forcée sonne le glas de toute pédagogie : plus le temps (qui était déjà insuffisant) d’écouter les questions des élèves, plus le temps de mettre en place des dispositifs pour que ceux.celles-ci s’approprient les connaissances et deviennent actifs.ives, curieux.euses dans leur apprentissage, plus le temps de prendre en considération l’hétérogénéité et les inégalités dans la classe. La masse des connaissances savantes à « digérer » renvoie aux calendes grecques l’épanouissement et l’émancipation de nos élèves. Contre des têtes bien pleines, nous souhaitons, comme Montaigne il y a déjà quelques années, des « têtes bien faites » !

Dans cette nouvelle mouture du baccalauréat, la CNT-SO dénonce le contrôle accru exercé sur les personnels : les pas de côté pour accueillir la diversité des élèves et leurs aspirations à apprendre deviennent quasiment impossibles. Nous dénonçons un formatage indigeste, où l’enseignant.e n’est plus que simple exécutant.e, où l’élève devient bête de somme.

E3C : Une usine à gaz !

Rappelons que l’organisation des E3C se fait sur les semaines travaillées, en plus des autres heures de cours, et non plus en fin d’année.
Sans banalisation des journées où les élèves passent leurs épreuves, c’est une organisation qui alourdit particulièrement les semaines, déstabilise les équipes pédagogiques comme les élèves.

Notons aussi que les conditions de composition sont tout à fait inadéquates à des épreuves de type bac avec la surveillance de salles pouvant aller jusqu’à 35 élèves par une seule personne !
La mise en place de deux sessions d’examens sur l’année rend par ailleurs encore plus étriquée le temps passé avec nos élèves pour construire les apprentissages. La CNT-SO dénonce une évaluation permanente qui défigure notre travail.
Enfin, le temps de correction, autrefois réalisé sur le mois de juin, s’effectuerait dorénavant sur le temps des vacances : c’est tout simplement obliger les enseignants à travailler plus, avec une rémunération honteuse : 1,42 euro la copie !

E3C : Non au bac local !

Enfin, la CNT-SO, comme de très nombreux syndicats, rappelle son opposition à la réforme Blanquer du bac, qui supprime son caractère autrefois national.
Porte ouverte à une discrimination accrue des élèves selon l’établissement où ils étudient, ce bac-maison contribuera une fois de plus à pénaliser les classes populaires. Pour toutes ces raisons, nous réclamons à nouveau l’abrogation du bac Blanquer et des E3C qui vont avec.

Nous aspirons à une refonte de l’École appuyée sur des enseignements et des systèmes d’évaluation au service de l’élève, qui puissent l’aider à prendre confiance, à construire des savoirs utiles, émancipateurs et ouverts sur le monde.
Contre le gavage, le bachotage permanent, le déni des réalités sociales, une école hors sol qui reproduit les inégalités, trie et étiquette nos élèves, notre travail dans la classe veut pouvoir s’adapter à leur cheminement singulier, favoriser la joie d’apprendre, et utiliser l’évaluation comme outil formateur.

Pour que notre métier ne perde pas tout son sens, pour que le baccalauréat ne devienne pas encore plus inégalitaire, et face à des épreuves de contrôle continu qui étranglent notre enseignement, nous appelons nos collègues à :

  • ne pas faire remonter les sujets des E3C
  • utiliser la grève pour contrer la surveillance des épreuves
  • refuser un travail accru et non rémunéré
  • informer les parents et expliquer notre démarche.

Éducation nationale : quand on détruit le travail, le personnel se tue ! Communiqué de la Fédération Education et Recherche

Comme l’ensemble des collègues, nous avons été révolté suite au suicide de Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin.
Ce suicide intervient après la tentative d’un collègue dans les Bouches-du-Rhône le 12 septembre dernier.
Dans une lettre publique, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, Christine Renon, fait référence pêle-mêle à la surcharge de travail et à la perte de son sens, l’autoritarisme et le management froid, l’infantilisation et l’humiliation de plus en plus présente dans nos métiers.

Il nous apparaît évident que ces passages à l’acte sont corrélés avec les récentes «_réformes_» engagées dans l’Éducation Nationale. Notre rôle se trouve totalement remis en question comme l’ensemble des services publiques pour des raisons autant idéologiques que comptables. Cela n’est pas sans nous rappeler le tragique épisode de la restructuration-privatisation de France-Télécom. Il semble aujourd’hui que le travail tue également à La Poste (comme le montrait de manière éloquente le dernier reportage de l’émission Envoyé Spécial) et à la SNCF. Il n’est pas étonnant qu’il en soit de même dans le monde de l’École après plusieurs années d’austérité, d’évaluationnite aiguë, de dégradation des conditions de travail, de suppression de postes entraînant naturellement une incompréhension toujours plus vive de nos professions… Le métier de professeur des écoles a vraiment changé, les personnels doivent pallier les nombreux manquements institutionnels en subissant toujours davantage (manque d’AVS alors qu’il y a de plus en plus d’élèves en situation de handicap).

La CNT-SO tient à apporter son soutien aux proches de nos deux collègues. Nous sommes absolument révolté-e-s par ces drames qui auraient pu être évités. Les organisations syndicales du 93 appellent d’ailleurs à une journée de grève départementale le 3 octobre.

Nous exigeons du Ministère des explications claires et la mise en place d’une enquête globale concernant les suicides au travail. Nous demandons la suspension de toutes les réformes en cours jusqu’aux résultats de cette enquête.

Education : Vive la rentrée… sociale !

C’est la rentrée scolaire pour des millions d’élèves et pour les travailleurs.euses de l’éducation. Une rentrée encore marquée par l’écho des conflits durs de la dernière année scolaire contre les réformes Macron/Blanquer. De nouvelles attaques s’annoncent, il nous faudra encore lutter avec plus de détermination et pour cela investir nos outils syndicaux…

CNT-Solidarité Ouvrière – Education Vive la rentrée… sociale !

Éducation : 2018-2019, sous le signe de la lutte, 2019-2020 on recommence !

L’année scolaire passée a été placée sous le signe de la lutte contre l’École Blanquer. Les lycéen.ne.s se sont mobilisé.e.s – et ont subi une répression d’une violence inouïe ! – les travailleurs.euses de l’Education du primaire et du secondaire ont lutté contre les réformes du Bac, de la voie professionnelle, contre Parcoursup, contre la loi Blanquer au Printemps. La jonction primaire/secondaire s’est faite dans la lutte. Les profs ont même osé « s’attaquer » au sacro saint Bac ! Le « blocage » des épreuves a permis de médiatiser nos combats, alors que nos luttes ont été très peu visibles tout au long de l’année. Cela prouve que face au mur-Blanquer il faut durcir le ton et cesser de mégoter. L’heure de la riposte a sonné, les demi-mesures n’ont plus cours !
Les réformes n’ont pas été abandonnées (les Écoles publiques des savoirs fondamentaux avec des principaux.ales. de collèges comme super chefs sont tout de même abandonnées car les professeurs des écoles sont parvenus a établir le rapport de force nécessaire à un moment décisif !) et le ministre a une fois de plus répondu par le mépris. Alors, faut-il se résigner ? Faut-il baisser la tête et se résoudre à affirmer bêtement que la grève ne servirait à rien ?
Au contraire ! Il faut absolument continuer à se battre ! Les bases d’un rapport de force ont été posées. De la maternelle à l’université on s’est rencontré en AG, on a fait grève et on a défilé ensemble. Recommençons ! Rejouons-la collectif ! Car, en face, c’est toujours le même objectif qui se profile : une École élitiste et ultra sélective (Parcoursup, réforme du Bac), une École contre les classes populaires (réforme de la voie professionnelle, lycées absents du dispositif Education Prioritaire très insuffisant), une École autoritaire et managériale (muselage de la parole des personnels, évaluationite permanente), une École de l’austérité (2600 postes en moins dans le second degré en 2019, créations insuffisantes dans le primaire, pré-recrutement des des enseignant.e.s dès la licence 2 sous statut d’AED)…

La rentrée sera sociale !

Évidemment, l’École n’est pas la seule touchée. Le rouleau compresseur libéral continue d’avancer. Les profs et les lycéen.ne.s n’ont pas été les seul.e.s dans la rue cette année. La question sociale est revenue au premier plan.. et avec quelle force ! La rentrée sera sociale ! Les travailleurs.euses, les chômeur.euses, les jeunes vont redescendre dans la rue, car ce qui se profile à l’horizon c’est la réforme de la fonction publique, de l’assurance-chômage et celle des retraites. Certaines luttes n’ont d’ailleurs pas pris de vacances cet été : dans le secteur privé, dans les services des urgences des hôpitaux…

Tous et toutes motivées dès la rentrée pour lutter :

Contre l’école du tri social qui entérine les inégalités
– contre les réformes Blanquer des lycées
– contre Parcoursup et la sélection à l’entrée de l’université, la hausse des frais d’inscriptions
– contre la sélection sociale et/ou xénophobe de la maternelle à l’université
– contre la réforme libérale et managériale des services publics

Pour une politique éducative ambitieuse, inclusive et émancipatrice

– pour la sauvegarde de tous les postes des travailleurs.euses de l’éducation
– pour une carte élargie de l’Éducation Prioritaire incluant les lycées

Pour des services publics au cœur du projet d’égalité économique et sociale

– pour des services publics de qualité, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort

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Historiquement notre secteur professionnel a toujours été un bastion syndical fort mais ici comme ailleurs ce modèle est en crise avec un effondrement de la syndicalisation ou de la participation aux élections professionnelles. Le syndicalisme institutionnel est en faillite : impuissance face à la casse systématique d’une école publique de plus en plus inégalitaire, impuissance face à la dégradation de nos droits et conditions de travail, cogestion et clientélisme parfois douteux, course aux décharges qui éloigne les syndicalistes du terrain…
Nous partageons toutes ces critiques ! Il est temps de développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien des militant-e-s de la CNT Solidarité Ouvrière. Rejoignez-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif, porteur de progrès pédagogiques et d’un projet de transformation sociale !

La suite ici.

Education : Le 17 et après, le bac et les exams… c’est sans nous !

Tant au niveau local qu’au niveau national, une majorité de syndicats de l’enseignement franchissent le Rubicon et se mettent d’accord pour appeler officiellement à la grève de la surveillance du bac le 1 7 juin prochain ! Il s’agit d’une première depuis 2003.
Et après ? quelles perspectives ? Blocage des examens, des corrections, des jurys ? Ce qui reste certain, c’est que les travailleurs-ses de l’éducation n’en peuvent plus !

La suite du tract de la CNT-Solidarité Ouvrière :
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Education : le 17 juin 2019 (et après!), tous et toutes en grève ! Appel intersyndical du 13

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Education : contre la loi Fonction publique, tous et toutes en grève le 9 mai 2019 !

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Dans la lignée du rapport CAP 2022, le projet de réforme de fonction publique se donne pour objectifs de rendre la fonction publique « plus agile (!), plus ouverte et plus attractive, avec des services publics plus efficaces ». Privatisation, casse du statut de fonctionnaire, démantèlement du service public, recours massifs aux CDD, individualisation à tous les étages… lorsque l’on traduit la novlangue macroniste.

La loi prévoit tout simplement la casse du statut de fonctionnaire : recours massif aux CCD, individualisation du déroulement des carrières, individualisation des rémunérations, entretiens individuels… Les conditions de travail vont se dégrader : augmentation du temps de travail, attaques probables contre la protection sociale complémentaire… Le droit à la formation recule et les quelques avancées en matière d’égalité professionnelle sont bien insuffisantes.

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Travailleurs.euses de l’Education, soyons tous et toutes en grève le 9 mai 2019 ! Nous sommes tous et toutes concerné.e.s. Ces logiques libérales et managériales nous les connaissons. Les dernières réformes Macron/Blanquer (Parcoursup, réformes du bac, réforme de la voie pro, École de la confiance) sont dans le même esprit : austérité, individualisation, remise en cause du statut, recours aux contractuel.lle.s (AED assurant enseignements…)… Qui croit Macron quand il dit qu’il envisage de renoncer à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires ? Le pire est à craindre pour notre secteur également, il faut donc reprendre le combat !
Nous sommes également concerné.e.s en tant qu’usager.e.s des services publics. Si les conditions de travail se dégradent pour les travailleurs.euses des services publics, c’est les services publics qui se dégradent et usager.e.s qui en pâtissent également !

Mobilisons-nous pour des services publics de qualités, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort ! La santé, les transports, l’éducation, les services de proximité à la population… ne sont pas des marchandises. La population souffre du manque d’accès aux services publics, les inégalités sociales et territoriales sont devenues des gouffres : les travailleurs.euses, les précaires, les jeunes sont dans la rue depuis des mois, mais le gouvernement répond par le mépris et la répression.
Le 1er mai 2019 a été un succès. La colère sociale ne s’essouffle pas. Continuons la lutte et travaillons pour la convergence des luttes. La grève du 9 mai doit être massive… pour continuer jusqu’au recul du gouvernement !

cnt_so_educ_greve_fonction_publique.pdf

L’appel intersyndical CGT – CNT-SO – Sud :
appel_intersyndical_9_mai-1.pdf