La rentrée se fait dans une situation intenable qui relève d’un déni démocratique inacceptable: la ministre de l’Éducation Nationale « démissionnaire » annonce l’application des mesures décidées par un gouvernement qui n’a plus aucune légitimité, suite aux résultats des élections législatives provoquées par la dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président Macron.
Selon elle, il faudrait donc poursuivre les « réformes » engagées, de la réforme des lycées professionnels jusqu’au « Choc des savoirs », incluant la passation des évaluations standardisées et le Pacte enseignant, avec un budget prévisionnel amputé de 700 millions, en appliquant une circulaire de rentrée datant du 27 juin, comme si de rien n’était…
Ces réformes ont été largement contestées et âprement combattues par les personnels et les parents d’élèves, les organisations syndicales et de jeunesse, qui n’en veulent pas. Le gouvernement qui les portait a été battu dans les urnes. Elles sont encore moins acceptables aujourd’hui qu’hier !
La rentrée ne peut pas se faire sans une remise en cause des mesures décidées par un gouvernement désormais démissionnaire. En cette rentrée, aucune annonce n’est faite pour améliorer les conditions de travail des personnels. La rentrée va se faire dans des conditions encore plus dégradées.
Les revendications demeurent, notamment l’abrogation du « Choc des savoirs » Attal-Belloubet et la réforme de la voie professionnelle, pour un véritable choc des moyens !
Nos organisations syndicales et fédération de parents d’élèves demandent donc :
L’annulation des fermetures, les ouvertures nécessaires et le recrutement massif de personnels sur emploi statutaire pour baisser les effectifs dans les classes, assurer le remplacement et un service public de qualité pour toutes et tous
Une politique qui mette fin à la précarité avec notamment un statut de fonctionnaire pour tous les personnels (AESH, AED, contractuels…)
Des revalorisations salariales pour compenser le décrochage salarial dû à l’inflation et au blocage du point d’indice.
L’abrogation du « Choc des savoirs » et des groupes de niveau, le renoncement à la politique du tri social et la mise en œuvre d’une Ecole égalitaire notamment par la relance de l’éducation prioritaire
L’abrogation de la réforme des lycées professionnels
La fin de la contractualisation des moyens et de l’ensemble des évaluations standardisées des élèves et des établissements qui visent à mettre en concurrence les personnels et les élèves.
Les organisations syndicales signataires appellent l’ensemble des collègues :
à se réunir dès la rentrée, en assemblées générales, en HIS/RIS pour discuter de cette situation, réaffirmer les revendications, établir les besoins en postes et conditions de travail,
à décider des moyens d’action pour faire valoir leurs revendications, y compris par la grève en se saisissant des préavis déposés par nos organisations syndicales. En particulier, l’intersyndicale appelle à se mettre en grève le mardi 10 septembre, à participer à l’AG à 9h à la Bourse du Travail, à la manifestation à 10h30 devant la DSDEN.
Nous nous apprêtons à vivre une rentrée inédite marquée par la crise politique, avec pour la première fois une ministre supposée démissionnaire à la tête de l’EN. Mais ne nous trompons pas, sans contestation, il n’y a aura pas de pause dans la litanie des réformes mortifères pour notre service public ! La macronie entend continuer contre toutes les oppositions sa politique managériale et réactionnaire.
Ne comptons que sur nous-mêmes, dès la rentrée on s’organise et on construit un grand mouvement de lutte qui permettra d’arracher des avancées concernant nos salaires, nos conditions de travail et qui permettra de bâtir une école émancipatrice et réellement inclusive.
Le gouvernement laisse l’école au bord du chemin
En juin la circulaire spécifiait qu’il ne faudrait laisser aucun élève au bord du chemin. Or, à la rentrée c’est l’école toute entière qui est laissée pour compte, de la maternelle à l’université !
A l’école primaire, les évaluations des élèves pleuvent : jusqu’à présent au CP, CE1 et CM1 et à présent c’est au CE2 et au CM2 que les élèves seront évalué·es. On reste donc bien dans une école du tri. Les personnels s’opposent à ces dispositifs normatifs qui prennent du temps sur les apprentissages construits et maltraitent les élèves, et c’est le cas également en 6ème au collège et depuis l’an passé en 4ème. Nous appelons à boycotter ces évaluations et à rejoindre la mobilisation unitaire du 10 septembre
La réforme du brevet des collèges reste dans le flou, avec des éventuels changements à prévoir (ou pas !) en cours d’année. Il ne serait plus la condition pour passer en lycée général et professionnel et c’est tant mieux, mais les modalités d’évaluation sont à éclaircir. Concernant les groupes de niveaux, la ministre semble rétropédaler en laissant chaque établissement se débrouiller. Nous nous opposons à tout tri scolaire et social.
Non à l‘école de l’exclusion !
De nombreux élèves en situation de handicap n’auront pas d’AESH, qui restent des travailleuses et travailleurs précaires. C’est un vrai statut de fonctionnaire qu’il faudrait.
La casse de la voie professionnelle se poursuit également avec 170 heures de cours en moins pour le bac pro en 3 ans, des parcours individualisés et un constat : c’est moins d’école pour les élèves plus fragiles scolairement.
Rappelons que la réforme du lycée Blanquer est toujours en cours et malmène tout le monde. Les inégalités scolaires, sociales et de genre ont augmenté. Parcoursup, algorithme obscur, est une machine à tri brutale pour pallier le manque de place dans le supérieur. Nous appelons à l’abandon de ce système.
De plus, les Régions doivent cesser de sur-subventionner les lycées privés (1,2 milliards, au-delà des obligations légales ) car l’école privée ne fait que renforcer les inégalités sociales et scolaires par son absence volontaire de mixité.
Enfin, l’UNICEF rappelle que 2000 enfants au moins, scolarisé·es, dorment à la rue. C’est donc bien au bord du chemin que sont laissés ces enfants, c’est proprement inhumain et cela doit cesser.
Pour un service public d’enseignement de qualité !
La réforme de la formation initiale est suspendue fort heureusement au vu de l’impréparation et de la destruction qu’elle aurait engendrée.
Le budget du gouvernement démissionnaire est d’ores et déjà sous le signe de l’austérité. C’est donc bien un gouvernement qui gouverne mais qui confisque le pouvoir, se rangeant aux exigences du MEDEF et des intérêts du capital et qui ne va pas dans le sens d’un renforcement des services publics.
C’est donc bien au bord du chemin que sont laissés élèves, parents et enseignant·es. L’école est fatiguée de tant de réformes qui ne visent qu’à sa destruction. C’est pourtant d’un service public d’enseignement de qualité dont on a besoin, dans un objectif d’émancipation collective, contre le désespoir social, les replis identitaires et intolérants.
Mobilisons-nous pour stopper la casse de l’école publique, pour des moyens humains et financiers !L’unité des personnels, l’unité syndicale la plus large, doivent être nos objectifs ! C’est nous, enseignant·es, AED, AESH, personnels santé-sociaux, administratifs, etc. qui faisons fonctionner l’école. C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui pouvons décider de bâtir un mouvement fort. Utilisons nos outils de lutte : réunions d’information syndicale, assemblées générales, caisses de grève pour les collègues les plus précaires.
La CNT-SO 13 avec les syndicats SUD éducation 13 et CGT-Educ’action 13 propose une formation pour lutter contre l’amiante en organisant ensemble un nouveau stage le 13 mai 2024 à Marseille afin de répondre aux préoccupations légitimes des personnels. Ce stage sera co-organisée avec l’Association des Victimes de l’Amiante dans l’Education Nationale (AVALE 13).
D’ici à 2025, l’amiante pourrait provoquer 100 000 morts en France. Mais combien parmi les personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la recherche ? Entre 1998 et 2017, au moins 20 personnels contractent un mésothéliome pleural par an (source : Santé Publique France). Ce chiffre est largement minoré par la sous-déclaration des maladies provoquées par l’amiante, qui de surcroît se déclenchent après des dizaines d’années de latence. Et surtout le risque n’est pas pris en compte et l’Éducation Nationale comme les collectivités territoriales s’assoient régulièrement sur leurs obligations légales. Quelques données montrent que le sujet de l’amiante a toutes les caractéristiques de la bombe à retardement sanitaire :
En 2016, 85% des écoles et établissements scolaires ont été construits avant 1997, date de l’interdiction de l’amiante en France et sont donc concernés par ce risque. 1/3 des établissements les Dossiers Techniques Amiante (DTA), pourtant obligatoires, ne sont pas présents. Parmi les 70 % des écoles et établissements où ce dossier existe, 40% n’étaient pas actualisés depuis 2013. Dans ces écoles et établissements, 80% de lycées professionnels, 77% des lycées généraux et technologiques, 73 % des collèges et 38 % des écoles contiennent toujours de l’amiante. Si les travaux de désamiantage ne sont pas faits, il y a pire encore : quand d’autres travaux sont effectués, il n’y aucune prise en compte de l’amiante alors même que les travaux la rende volatile et exposent personnels et élèves. Or, souvent, les Repérages Avant Travaux pourtant eux aussi obligatoires, ne sont pas effectués ou sont parcellaires. Là encore, lorsqu’ils sont présents, nous n’avons aucune assurance qu’ils soient réalisés par un organisme compétent.
Il est donc particulièrement important que les personnels mais aussi les usager-es s’emparent de cette question et imposent à l’administration de l’Éducation Nationale et des collectivités locales de mettre en place une vraie politique de prévention sanitaire sur le sujet. Face à l’amiante dans l’Éducation Nationale, il est urgent d’agir.
Programme provisoire :
Amiante du produit miracle au scandale sanitaire Comment savoir s’il y a de l’amiante dans mon établissement ? Comment obtenir le DTA de mon école ou établissement ? Comment lire un DTA ? Pourquoi m’informer et informer sur la présence de l’amiante ? Que faire face à une maladie liée à l’amiante ? Comment agir collectivement et syndicalement dans l’Éducation Nationale ? Atelier d’étude et d’analyse des DTA des participant-es au stage
Le stage se tiendra le lundi 13 mai de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30 à la cité des associations à Marseille
2- Envoyez la demande d’autorisation d’absence à la DSDEN sous couvert de l’IEN avant le 13 avril 2024. Un modèle de demande de congé formation est disponible dans les pièces jointes de cette article.
Comment faire pour que la vie de la classe et de l’école soient le plus démocratiques possible ? Qui prend les décisions ? Les enfants ont ils droit à la parole dans l’organisation spatiale temporelle et des projets de la classe ?
Les éducateurs et éducatrices Freinet, de la maternelle à l’université, mènent une réflexion sur ce sujet en questionnant leurs pratiques de classes.
Après un premier temps sur la présentations de la CNT-SO et des luttes en cours, nous vous proposons lors ce cette RIS de travailler sur les pratiques de démocratie participative en classe.
Ris ouverte à tous les camarades du premier et second degrés
Le samedi 23 mars 2024 de 9h00 à 12h00 à l’école élémentaire la Solidarité, 48 chemin de la Bigotte, Marseille 15ème
Avec la CNT-SO nous soutenons l’appel à la grève pour le 1er février 2024. Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement global du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école. Organisons-nous durant les heures d’info syndicale, les réunions d’info syndicale et les assemblées générales. Au-delà des questions de moyens, c’est à un projet réactionnaire, ultralibéral, celui d’une école du tri social auquel nous devons barrer la route.
Opposons-nous à leur école du tri social !
Les classes ghetto avec les groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et désorganiseront les collèges, la « réforme » de la voie professionnelle fait des élèves de la simple chaire à patron, les prive de temps d’école et soumet le lycée professionnel aux exigences des entreprises. Ainsi, l’école voulue par le président Macron, est à deux vitesses et assume de laisser de côté les plus fragiles scolairement et socialement.
Non à leur vision réactionnaire !
Le gouvernement ne propose aucune solution aux problèmes du système éducatif mais fait de l’affichage politicien. La polémique sur les abayas, la volonté de rendre obligatoire le Service National Universel, l’expérimentation de l’uniforme à l’école sorte de gadget réactionnaire, les formules comme « le choc des savoirs » sont des stratégies de diversion démagogiques qui flattent le déclinisme ambiant en faisant croire au mythe d’une école qui aurait été mieux avant.
La loi immigration, qui vient d’être votée avec la droite et l’extrême droite, montre d’ailleurs très clairement la dérive raciste et xénophobe du gouvernement qui accompagne ces mesures réactionnaires pour l’école. En remettant en cause l’égalité des droits et en instaurant des éléments de « préférence nationale » sur l’attribution des droits sociaux, cette loi va précariser la vie de milliers d’étranger·ères et aura forcément un impact sur une partie de nos élèves déjà fragilisé·es.
Les termes martiaux du « réarmement civique » prononcés le 31 décembre sont dangereux. L’école n’a pas à fabriquer de bons petits soldats. C’est un projet patriotique qui se dessine là.
Pour un plan d’urgence pour l’Education !
Le ministre a annoncé en grande pompe, l’annulation de la suppression des 2440 ETP d’enseignant·es, prévue au PLF 2024. Avec encore 650 postes supprimés pour le primaire et à peine 594 ETP créés dans le secondaire, après 7 ans de baisse et avec de nombreux dispositifs à financer, on est encore loin de l’abondance ! C’est pourquoi nous devons continuer à revendiquer un plan d’urgence pour l’éducation. Cela passe par un plan de recrutement de titulaires : plus d’enseignant·es sont nécessaire pour diminuer le nombre d’élèves par classeet rebâtir un système de remplacement efficace avec des titulaires remplaçant.es suffisant.es ; un recrutement de personnels de santé-sociaux pour une vraie politique de prévention et de soins dans les établissements ; un recrutement de personnels de vie scolaire (AED et CPE) pour mieux accompagner les élèves au quotidien ; un recrutement de personnels administratifs notamment pour l’aide aux directions dans le primaire et les secrétariats du secondaire. Cela nécessite la titularisation des personnels précaires et la pérennisation des missions AED et AESH par la création d’un nouveau corps de la fonction publique. Cela implique aussi des investissements matériels : rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique…
Il faut augmenter les salaires et mettre fin au précariat dans l’Education nationale !
On se demande bien comment le ministère compte recruter alors que le choc d’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant·e ont fait long feu. Le recours massif aux contractuel·les fait que de plus en plus de personnels enseignants sont précaires et vulnérables face aux conditions de travail et au management. Les revalorisations sont bien éloignées de la promesse de Macron des 10% d’augmentation. Les plus précaires, les plus bas salaires (AED, AESH, contractuel·les) sont des travailleurs et travailleuses pauvres. Les seules solutions proposées ont été du management libéral et le « Pacte » qui consiste à travailler davantage et au mérite.
Une vraie revalorisation pour tous·tes est urgente, notamment pour les catégories B et C ou les personnels non-titulaires qui bénéficient peu des évolutions liées à l’ancienneté.
Seule la lutte paie !
Dans l’agglomération lyonnaise, plusieurs lycées ont fait grève pour exiger l’élargissement de la carte de l’éducation prioritaire à ces établissements.
Dans le 93, les personnels ont commencé à jeter les bases d’un grand mouvement de grève. L’objectif est d’obtenir au moins 2000 postes supplémentaires (enseignant·es, personnels de vie scolaire, personnels de santé et du service social…).
La lutte paie : pour se donner du courage et de la force, il faut se rappeler du précédent de l’année 1998. Dans ce même département, les personnels en lutte avaient obtenu 3000 postes supplémentaires sur 3 ans. La lutte avait été longue mais elle avait payé.
Avec la CNT-SO, nous revendiquons :
– un grand plan d’urgence pour l’école : baisse des effectifs par classe et établissement, ouverture d’écoles et d’établissements scolaires, création massive de postes de titulaires (enseignant·es, personnels de santé et du service social, personnels de vie scolaire, psy-EN…), fin des statuts précaires par la titularisation
– le maintien et le renforcement de l’éducation prioritaire, en intégrant les lycées
– des moyens à la hauteur pour une véritable politique d’inclusion à l’école et pour aider les élèves en difficulté
-des moyens pour des heures d’éducation à la sexualité et à la vie effective
– l’abandon des réformes Blanquer-Macron (réforme du lycée, transformation de la voie pro, « choc des savoirs », l’abandon de Parcoursup)
– la suppression du Pacte, des heures supplémentaires obligatoires, et une vraie hausse des salaires pour l’ensemble des personnels
– l’égalité de traitement face aux primes REP/REP+ pour tous les personnels ; l’indexation du point d’indice sur l’inflation
– le rattrapage des inégalités salariales femmes/hommes sur l’ensemble de la carrière, un véritable plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail
– pour les AESH : la titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité dans un nouveau corps de la fonction publique. L’abandon des PIAL.
– pour les AED, la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaires par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire
La ministre déléguée à l’enseignement et la formation professionnels s’arcboute sur ses positions de casse du lycée professionnel en voulant imposer une dégradation brutale et scandaleuse de la classe de terminale. Le calendrier imposé est de surcroît intenable et irrespectueux du travail des personnels car la mise en œuvre de ce projet est envisagée dès la rentrée 2024.
Concrètement, le parcours commun des élèves de lycée pro serait diminué de 6 semaines et les épreuves aux examens avancées afin d’introduire un parcours personnalisé de 6 semaines. Ce projet est bien une forme de recyclage de l’échec criant du bac Blanquer.
Après un bac pro 3 ans, c’est un bac pro 2,5 ans, voire 2 ans qu’organise le ministère. Au prétexte de diversification, le ministère détournerait un grand nombre d’heures de cours pour répondre à une commande présidentielle : augmenter le nombre de semaines de stages. Inacceptable quand nos élèves ont besoin de plus et mieux d’école. C’est toute l’architecture du bac pro qui est laminée.
Imposer des stages en juin en lieu et place des épreuves actuelles est absurde et dangereux pour les élèves des lycées pros qui seront en concurrence avec les élèves de 2nde GT dont le capital réseau pour trouver des entreprises d’accueil est plus important.
Comme si cela ne suffisait pas, cette dévalorisation du bac pro s’accompagne, dès cette année, de la refonte de la carte des formations qui prévoit la réduction de 15 % des places de formation actuelles décrétés « non-insérantes » à la rentrée 2026. Ce qui ne laisse guère de doute sur l’ampleur des suppressions de postes et des reconversions forcées que vont subir les collègues.
Ce n’est ni l’intérêt des élèves ni celui des personnels qui conduit cette réforme. Avec les personnels, nous refusons ce projet : le ministère portera la lourde responsabilité d’un accroissement du décrochage scolaire, de résultats en baisse aux examens et d’une dégradation sans précédent des conditions de travail des personnels. C’est clairement une annualisation du temps de travail des PLP qui se profile.
Le ministère veut prendre de court les PLP, les élèves et leurs organisations représentatives dans un agenda très rapide : les textes passeront au Conseil supérieur de l’Éducation le 14 décembre. C’est une nouvelle fois un profond mépris envers les PLP et leurs syndicats.
Pourstoppercedémantèlementorganisédenoslycéesprosetcontrecettedégradationdelaclassedeterminalenosorganisationsmènerontlecombat en intersyndicale.
Des mesures en trompe l’œil : nouvelle grille indiciaire, indemnité de fonctions, CDI après trois ans de CDD Cette nouvelle année scolaire n’augure aucune amélioration significative pour les AESH que l’on maintient dans la pauvreté sans tenir compte de la technicité du métier. L’accès au CDI au bout de trois ans ne reconnaît pas leur valeur professionnelle, ne résout absolument pas l’absence d’attractivité du métier et laisse les AESH dans la précarité. Du côté de la rémunération, le pied de grille des salaires est si bas que les augmentations automatiques et successives du SMIC rendront le salaire de base très vite obsolète entraînant un effet de tassement sur les 10 premières années de la « carrière ». Les temps incomplets imposés et l’existence de contrats de travail de moins de 24 heures hebdomadaires maintiennent ces agents de la Fonction publique – majoritairement des femmes – dans des conditions de vie indignes, souvent sous le seuil de pauvreté. Pas de remise en question des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) Quant aux conséquences de la mise en place des PIAL sur les conditions de travail, elles sont toujours autant catastrophiques : emploi du temps éclaté et trop souvent modifié, affectations changeantes, remplacement au pied levé, augmentation du nombre d’élèves à accompagner avec des situations de handicap très variées et parfois complexes… 2 métiers en 1 : AED + AESH = ARE (Accompagnant à la Réussite Éducative) S’ajoute à cela depuis la rentrée, l’inquiétude de voir le métier des AESH fusionner avec celui des AED en un nouveau métier : celui des ARE. Cette fusion souhaitée par le ministère est justifiée pour soi-disant offrir un temps plein aux AESH. C’est surtout un moyen de rendre ces deux catégories d’agents beaucoup plus polyvalentes et multi-tâches. À terme, ce projet menace implicitement la spécificité des missions exercées par ces deux catégories de personnels, missions qui sont pourtant indispensables pour le bon fonctionnement de l’Institution. C’est pourquoi les organisations syndicales CGT Éduc’action, FO, FSU, SUD Education, CNT SO appellent à une journée de mobilisation et de grève le mardi 3 octobre 2023 afin d’exiger
• la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH ; • l’augmentation réelle et significative des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière ; • la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures ; • l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ; • l’abandon du projet de fusion AED et AESH en ARE.
Les organisations syndicales appellent à une large participation à cette mobilisation pour stopper ce projet de fusion et revendiquer des augmentations de salaires et des recrutements de personnels à hauteur des besoins.
Mardi 3 octobre 2023 à 12h devant la DSDEN 13
Elles appellent les personnels à discuter de la poursuite, notamment le 13 octobre, journée de mobilisation en France et en Europe contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes.
Ensemble, personnels de l’Éducation, toutes mobilisées et tous mobilisés le 3 octobre 2023, et après, pour la défense de nos métiers !
Après des mois de tergiversations, le « choc d’attractivité » pour nos métiers, annoncé par le gouvernement depuis les Présidentielles, aura accouché d’une revalorisation salariale (socle) indécente et d’un nouveau monstre managérial (Pacte) qui va diviser les personnels et fractionner nos collectifs de travail. La CNT-SO Éducation appelle les collègues à ne pas signer ce Pacte et à se mobiliser à la rentrée pour une revalorisation salariale massive de toutes les catégories de personnels !
Une augmentation « socle » largement insuffisante !
Comme l’ensemble des travailleur·euses (et notamment nos collègues les plus précaires, AED/AESH, contractuel·les) nous sommes touché·es par l’inflation et la vie chère. C’est pourquoi la partie « socle » est tout simplement inacceptable. L’augmentation de l’ISOE/ISAE (et des indemnités équivalentes pour les CPE, psyEN et profs documentalistes) correspond à une augmentation d’un peu moins de 100 euros par an, est largement insuffisante. Toutes les autres catégories de personnels, pourtant aux salaires les plus bas du ministère, ne sont pas concerné·es !
Pour les enseignant·es, le ministère prévoit également une augmentation de la prime d’attractivité jusqu’à l’échelon 7 et des mesures de facilitation d’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle. Au final nous sommes loin de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation ni même de la simple compensation de l’inflation…
Le pacte : de quoi parle-t-on ?
Le pacte est présenté comme une revalorisation, or il s’agit de primes et de missions supplémentaires, qui ne compteront pas pour la retraite et alourdiront le temps de travail. Il s’agira d’accepter et de signer un contrat avec le chef d’établissement/l’IEN qui remettra une lettre de mission au collègue qui sera ainsi redevable.
Engagement contractuel annuel renouvelable, il invite à choisir entre 1 à 3 missions complémentaires (pudiquement le ministère n’ose plus utiliser le terme de « briques »), cumulables, payées chacune 1250 euros par an (sur 9 mois) via une « part fonctionnelle » de l’ISAE/ISOE.
Mission 1 (18h) : 18 h de remplacements courts dans l’année pour le second degré et 18h de soutien en 6ème pour le premier degré. Pour le ministère, ces missions sont spécifiées « prioritaires » (elles doivent être mises en place avant les autres missions) mais sans encore afficher clairement leur caractère obligatoire pour tous·tes les signataires du pacte. Quand c’est flou, il y’à un loup…
Mission 2 (24h) : devoirs faits (rendus obligatoires en 6ème), stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé pour le second degré et stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé aux élèves pour le premier degré.
Mission 3 (missions annualisées) : coordination de projets innovants, accompagnements des élèves à besoins éducatifs particulier, coordination du dispositif de découverte des métiers en collège…
Dans les lycées pro, le pacte est non sécable : c’est 6 « briques » ou rien ! 7500 euros pour une charge de travail colossale (voir notre tract spécial pacte/LP). Le pacte en LP est clairement là pour mettre en place la réforme de la voie pro : le signer c’est permettre la casse des enseignements et du métier de PLP !
Dans le secondaire, les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non, après avis du Conseil Pédagogique et in fine présentation au CA. Dans le premier degré, les directions en lien avec les IEN feront la distribution après avis puis présentation au Conseil des maîtres. C’est une nouvelle étape dans la création d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles. Des primes spécifiques leurs seront attribuées pour la mise en place du pacte et ce rôle de « faiseur de roi » (1000 euros pour les CE et IEN, 500 à 700 euros pour les directions d’école) !
Le pendant du pacte… c’est bien de se retrouver en dette
Les missions seront scrutées par la hiérarchie avec «ajustements éventuels» en cours d’année «en fonction des besoins constatés et satisfaits » (source DGSCO). L’enseignant·e redevable devrait ainsi être amené à effectuer d’autres tâches, avec un transfert d’une mission à une autre sur décision de la hiérarchie. Le risque réel est de ne plus pouvoir dire non et cela aura des conséquences sur la liberté professionnelle et personnelle. Nous alertons les collègues tenté·es de mettre le doigt dans l’engrenage, avec ce pacte sans garanties claires, c’est ouvrir la porte à des mauvaises surprises et pressions hiérarchiques pour exercer un large panel de tâches supplémentaires !
Évidemment ce pacte se fera en plusieurs étapes avec dans un premier temps le maintien de dispositions (HSE, IMP…) qui pourraient y être intégré dans le futur. Les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur: annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés.
Ce pacte est une brique jetée dans notre statut
et l’égalité des personnels
Notre statut nous confère des droits et devoirs, qui garantissent une égalité des personnels mais aussi des usagers et usagères et donc un service public. Le pacte institutionnalise une autre relation, faite de contrats et de carrières individualisées avec des personnels mis en concurrence pour gratter un peu de pognon. A terme le pacte créera des hiérarchies intermédiaires pour des collègues qui deviendraient des « petits chefs » pour remplir telle ou telle mission et cassera la solidarité et les collectifs de travail. Les missions Pacte pourraient aussi empiéter sur celles de certains métiers.
Le pacte, accentuera encore les inégalités femmes-hommes ! Le ministère reconnaît que les femmes perçoivent moins d’heures supplémentaires et de primes, et ce, dû aux inégalités de genre au travail et au rôle parental encore genré.
Le Pacte : un non-sens pédagogique
Encourager la prise de missions supplémentaires alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente est une prime au « mauvais travail ».Remplacer au pied levé un ou une collègue, mais dans sa propre matière, pour une seule séance, avec une classe inconnue ; faire de la remédiation en 6eme avec des élèves que l’on ne suit pas au quotidien et sans espace de concertation avec les collègues de la classe ; faire du soutien en primaire sur la base des résultats d’évaluations nationales normatives et inadaptées ; construire des EDT non pas dans l’intérêt des élèves mais uniquement pour remplir des objectifs managériaux…Le pacte va accentuer la perte de sens de nos métiers et la restriction de notre liberté pédagogique.
Le pacte : un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels !
Derrière ce vocabulaire managérial (« brique », « pacte ») l’objectif est clair : casser le service public d’enseignement et d’éducation.
Il vient accentuer des logiques individualistes déjà en cours dans le second degré notamment (culture de l’heure sup’ depuis l’époque Sarkozy, IMP, dispositifs « devoirs faits ») qui cachent mal des logiques austéritaires. Ces dispositifs moins coûteux permettent d’éviter de créer des postes, de mettre les moyens nécessaires à certaines tâches indispensables ou pour améliorer la qualité globale des enseignements (baisse du nombre d’élèves par classe, dédoublements…).
Le pacte est une nouvelle pièce de la dérive managériale. Il est à mettre en relation avec des évolutions récentes : explosion des évaluations dans le primaire qui sont aussi normatives pour les élèves que pour les enseignant·es (qui serviront de base pour les missions de soutien prévues dans le pacte), auto-évaluation des établissements, introduction d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles (loi Rilhac), expérimentation Macron dans les écoles marseillaises, expérimentation des contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans des lycées sortis de l’Éducation Prioritaire, profilage des postes dans certaines Académie dans les écoles REP+, part modulable de la prime REP+ attribuée suivant l’atteinte d’objectifs similaires à ceux du Pacte… Petit à petit le puzzle se complète : une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses.
Le ministère joue avec cynisme sur l’inflation et la stagnation des rémunérations des enseignant·es, ainsi que sur notre conscience professionnelle : ne nous faisons pas avoir !
Nous appelons l’ensemble des personnels à refuser le Pacte ! Mobilisons-nous pour une véritable augmentation de nos salaires et pour obtenir l’abrogation de toutes les contre-réformes scolaires de l’ère Macron !
Avec la CNT-SO nous revendiquons dans l’immédiat :
La hausse des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles ».
Le dégel de la valeur du point d’indice avec rattrapage des précédentes pertes. L’indexation de ce point d’indice sur l’indice des prix à la consommation.
La fin du précariat dans l’Éducation nationale (contractualisation croissante).
Des mesures pour l’égalité femmes-hommes.
L’égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels.
Comme beaucoup de travailleurs et travailleuses, nous sommes mobilisé-es depuis le 19 janvier contre la retraite à 64 ans. Contre Macron, l’autoritaire : on ne lâche pas l’affaire !
Les métiers du nettoyage et de la sous-traitance hôtelière seront durement touchés par cette réforme qui va nous forcer à travailler plus vieux-vieilles :
– Pénibilité pas reconnue.
– Maladies professionnelles (TMS, dos cassés, articulations abîmées…)
– Carrières hachées, temps partiels, bas salaires = petites pensions ou départ à 67 ans pour ne pas subir la décote
On ne veux pas se crever la santé au travail ! On revendique :
– Amélioration de nos conditions de travail
– Retraite à 60 ans pour tous et toutes et 55 ans pour les métiers pénibles !
A Marseille l’industrie touristique est en plein boom et engrange les profits. Mais pour nous, les travailleurs-euses qui la faisons tourner : c’est toujours les bas salaires et les petits contrats précaires! Dans certains hôtels, les patrons imposent des pratiques illégales comme le « paiement à la chambre ». Ça suffit, on revendique :
– Respect du droit du travail
– Fin de la sous-traitance/mal-traitance
– Hausse générale des salaires et rémunérations, 13eme mois pour tous-tes
Dans la sous-traitance hôtelière comme ailleurs, on veux le partage égalitaire des richesses et du travail !
Rassemblement inter-hôtels – 9h devant le Radisson
Destruction des acquis sociaux, casse des services publics, renforcement des inégalités, absence de concertation… De la réforme des lycées à la réforme des retraites, le gouvernement déroule impitoyablement sa politique antisociale : à nous d’y répondre par tous les moyens !
Les épreuves de spécialité écrites commencent le 20 mars. Ce calendrier est absurde et n’a cessé d’être dénoncé par les enseignant·es : des programmes nécessairement bâclés, des élèves sous pression accrue, et un 3ème trimestre à vide où l’absentéisme explose.
Pourquoi le gouvernement sacrifie-t-il un trimestre d’éducation? Tout simplement pour s’aligner sur le calendrier de Parcoursup et sa machine de sélection. Intégrer les notes de spécialités dans le dossier Parcoursup, c’est un renforcement de plus des inégalités scolaires ; c’est favoriser ceux qui ont moins besoin de l’école et de ce trimestre d’apprentissage en plus ; c’est exposer plus encore les publics scolaires précaires au tri cynique de Parcoursup.
Dans le contexte de lutte contre la réforme des retraites, la CNT-SO appelle à lutter par tous les moyens et avant tout par la grève contre le déroulement de ce bac injuste !