Éducation : réforme de la voie professionnelle, la lutte continue !

Fin janvier, le gouvernement annonçait l’abandon de l’idée d’augmenter la durée des stages des élèves.

Seule la lutte paie !

Carole Granjean reconnaissait devant les journalistes «l’absence de consensus» sur la question. Quel doux euphémisme… Les personnels des LP se sont mobilisé·es de manière historique le 18 octobre dernier, ainsi qu’en novembre. La ligne rouge semblait franchi par un gouvernement fanatisé par le monde de l’entreprise et qui proposait d’augmenter de 50 % les périodes de stage en entreprise pour les élèves des lycées professionnels.

L’ensemble des syndicats jouaient la carte de l’unité et parvenaient à construire une mobilisation sans précédent qui finit par faire reculer le gouvernement. Cela prouve bien que la lutte paie et que c’est par la grève que l’on parvient à imposer un rapport de force (et certainement pas en allant « changer les choses de l’intérieur » dans des pseudos « groupes de travail » imposés par la ministre). Nous ne sommes pas dupes pour autant : dans une situation fragile face à la contestation de sa « réforme » des retraites, Macron et sa bande sont obligés de lâcher du leste.

Contre la casse des lycées pro : la lutte continue !

La casse des LP n’a pas été abandonnée et nous devons nous montrer extrêmement vigilant·es dans les mois qui viennent ! Si l’augmentation de la durée des stages a sauté, Macron rêve encore d’un lycée pro assujetti aux intérêts des patrons, avec des cartes de formations ayant pour seul critère une prétendue insertion sur le marché du travail.

Le LP comme simple fabrique d’une main-d’œuvre rapidement disponible pour le patronat. Sans parler de la concurrence avec l’apprentissage au sein des établissements.

Pour nous, le LP doit rester un lieu d’émancipation et de formation protégé de la rapacité du patronat. Nos élèves ne doivent pas devenir de la chair à patrons !

Dans l’Éducation comme ailleurs, la retraite Macron c’est toujours NON !

Avec sa réforme, le gouvernement des riches veut nous faire bosser plus longtemps avec un report de l’âge légal de départ à 64 ans et un passage rapide à 43 annuités de cotisations. La bataille des retraites a commencé : soyons en nombre dans la grève et dans la rue dès le 19 janvier !

Calendrier et principales mesures de la réforme

– Les collègues né·es avant le 31/08/1961 vont partir en 2023, à 62 ans pour 42 annuités.

Puis, reports progressifs des annuités et de l’age de départ pour arriver à :

– 43 annuités de cotisation à partir de la génération 1965 (en 2027). Rappel : pour chaque trimestre manquant, une décote de 1,25 % s’applique.

– Un départ à 64 ans à partir de la génération 1968.

Les âges de départs après une « carrière longue » ou les « services actifs » seront aussi décalés de 2 ans.

L’âge de départ sans décote reste à 67 ans.

Cette réforme est injuste ! De manière globale, cette réforme va pénaliser les travailleur·euses les plus pauvres et soumis·es aux conditions de travail les plus difficiles qui subissent déjà une espérance de vie en bonne santé plus courte et connaissent une mortalité précoce.

L’allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein sans les décotes qui baissent la pension (jusqu’à 67 ans), nous forcera à travailler au-delà de l’âge légal pour compenser les entrées plus tardives dans l’emploi ou les carrières hachées. Cela impactera particulièrement les femmes.

Cette réforme est nuisible ! Un maintien au travail d’au moins 2 ans supplémentaires jouera sur la santé de tous·tes et impactera nos vies après le travail, avec un départ approchant l’âge moyen de vie en bonne santé. Les fins de carrière s’annoncent plus difficiles, dans un contexte où nos conditions d’exercice sont déjà dégradées. Cela impactera aussi inévitablement la qualité du service : multiplication des situations d’épuisement professionnel et des arrêts maladies… L’accès pour les agent·es publics, au système de « retraite progressive » après 62 ans, comme dans le privé, se fera dans des conditions beaucoup moins favorables que les anciennes « Cessation Progressive d’Activité » supprimées en 2010. Ce n’est qu’un pis-aller.

Cette réforme est inutile ! Contrairement au discours volontairement alarmiste, relayé par les médias aux ordres des capitalistes, aucune menace structurelle, démographique comme financière, ne met en danger le fonctionnement du régime de retraites par répartition. La réforme a surtout pour but de limiter la dépense publique tout en poursuivant une baisse de la fiscalité et des prélèvements sociaux qui concerne surtout les entreprises et les plus riches !

Précarité, austérité : les agent·es publics en première ligne ! Contrairement à 2019, la réforme ne revient pas sur le mode de calcul de la retraite pour les agent·es publics. Calculées sur les 6 derniers mois, sur la base du traitement indiciaire hors primes, nos futures pensions sont malgré tout impactées par l’austérité avec une revalorisation des indices bien en-dessous de l’inflation actuelle après une décennie de gel. AESH subissant le temps partiel imposé, contractuel·les aux grilles indiciaires limitées et cantonné·es aux bas salaires… Les personnels précaires sont comme toujours les moins bien lotis !

Le combat contre la réforme des retraites doit être mené de front avec ceux pour les revalorisations salariales et statutaires et pour sortir les services publics des logiques d’austérité !

Tout est question de choix de société… et de rapport de force !

Dans le cadre actuel, la masse des richesses produites par les travailleur·euses, est largement suffisante pour financer la protection sociale et actuellement le système est même excédentaire !

On nous demande encore des efforts sous prétexte de futurs déficits hypothétiques de quelques milliards. Pourtant, depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales et aides qui étaient estimées à 150 milliards en 2019…) et multiplie les profits indécents. Il est temps de partager égalitairement les richesses entre les travailleur·euses !

Il faut également prendre en compte la question de l’emploi : moins de chômeur·euses, de précaires mais aussi plus de services et emplois publics, ce sont plus de cotisations. Il est temps de mieux partager le travail entre tous·tes !

Ne les laissons pas nous voler plusieurs années de nos vie! Seule une mobilisation massive pourra contrer leurs projets et nous faire gagner de nouveaux droits plus favorables aux travailleur·euses ! Prenons résolument le chemin de la lutte avec l’ensemble du monde du travail : soyons massivement en grève et dans la rue le 19 janvier et construisons la suite à la base dans nos AGs !

Pour la CNT-Solidarité Ouvrière, syndicat révolutionnaire, notre combat ne saurait s’arrêter à un peu plus de « justice sociale » dans le cadre du système actuel. Ensemble construisons un projet de société en rupture avec le capitalisme.



Tout est à nous, rien n’est à eux !

Grève générale interprofessionnelle,

jeudi 19 janvier

Retraites & répartition égalitaire des richesses, nos revendications immédiates :

  • Retour aux 37,5 annuités de cotisations et suppression du système de décote.
  • Taux de remplacement de 75 % du salaire brut sur la base la plus favorable, 6 derniers mois ou 10 meilleures années.
  • Retraite à taux plein à 60 ans pour tous·tes et 55 ans dans les métiers à forte pénibilité.
  • Pas de pensions inférieures au SMIC.
  • Arrêt des exonérations de cotisations sociales au bénéfice des entreprises.
  • Maintien d’un système de protection sociale solidaire et gestion directe des caisses par les travailleur·euses.
  • Hausse du point d’indice de la fonction publique indexée sur l’inflation et revalorisation des grilles indiciaires

Écoles d’art et design en danger, mobilisons-nous !

Nous, syndicats et collectifs en lutte pour la défense des écoles d’art, alertons notre communauté, nos ami·es, nos collègues, nos partenaires, et interpellons vivement les directions et tutelles de nos établissements.

Alors que leurs dotations budgétaires stagnent ou régressent depuis plus de 10 ans, les écoles supérieures d’art et de design en France sont soumises à des coûts de gestion importants, liés à leur soi-disant « autonomie » et à la démultiplication de nos missions et activités. S’ajoutent à cela une inflation constante et, aujourd’hui, les coûts de la crise énergétique et de la non-compensation par l’État du dégel du point d’indice des agents de la fonction publique. Résultat : partout, ça craque !

Les mêmes causes mènent aux mêmes conséquences

Ainsi, dans la plupart de nos écoles, une grande précarité budgétaire et des situations de déficit conduisent au rabotage des moyens au service de la pédagogie (matériaux et accès aux ateliers, workshops, conférences, voyages d’étude…), à la hausse des frais d’inscription et de scolarité, au non-remboursement des frais d’inscriptions pour les étudiant·es boursier·es, à la précarisation des personnels, et même à des annonces de suppressions de postes (ÉESI Angoulême-Poitiers), voire à des menaces très concrètes de fermeture d’école (ÉSAD Valenciennes).

Aucune école n’est assurée d’être épargnée par ces risques. Dans le même temps, des attaques similaires sont menées contre l’ensemble de l’enseignement supérieur où l’on précarise, on privatise et on coupe l’accès aux études supérieures.

Face à cette situation, nous rejetons :

– La diminution des moyens alloués au travail pédagogique ;

– La hausse des frais d’inscription et de scolarité ;

– Le traitement inégalitaire entre les étudiant·es relevant du Ministère de la Culture et celleux relevant de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (non-remboursement des frais d’inscription pour les boursier·es, bourses à la mobilité, accessibilité aux services du CROUS, etc.) ;

– La précarisation des personnels ;

– La disparition de postes (non remplacement de départs à la retraite, non renouvellement de contrats) ;

– Plus généralement, le traitement inégalitaire entre les écoles d’art et design territoriales et les écoles nationales.

Nous exigeons :

– Un comportement responsable des directions d’écoles, qui doivent œuvrer à l’amélioration de nos conditions d’étude et de travail et non se faire la courroie de transmission des logiques austéritaires et de la libéralisation de l’enseignement supérieur ;

– La consolidation de l’engagement des collectivités concernées par la présence d’écoles sur leur territoire, dans une juste répartition des charges et compétences entre municipalités, agglomérations, départements et régions ;

– Un réengagement majeur de l’État qui ne peut s’abriter derrière le statut des écoles pour abandonner ses responsabilités : un plan financier d’urgence est nécessaire !

Ceci doit permettre non seulement de faire face à la mise en danger actuelle des écoles, mais aussi de répondre à des exigences formulées sans effets depuis trop longtemps maintenant : accroissement des aides aux étudiant·es, remboursement des frais d’inscriptions pour les étudiant·es boursier·es, réfection des bâtiments, revalorisation des statuts des personnels selon le scénario défendu par les syndicats (alignement des statuts des enseignant·es des écoles d’art territoriales et nationales et revalorisations pour tous·tes).

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une large mobilisation pour la défense des écoles d’art et de design.

Étudier est un droit, pas un privilège !

La Buse – les étudiant·es mobilisé·es de l’ÉESI Poitiers-Angoulême – Le Massicot – Séla 31 – SNAP-cgt – Snéad-CGT – STAA CNT-SO – SUD Collectivités Territoriales

Contact : interorgas-ecolesdart@proton.me

Élections professionnelles 2022 : l’essentiel c’est de lutter ! Communiqué de la CNT-SO Éducation & Recherche

Dans l’Éducation, les élections professionnelles ont lieu du 01er au 08 décembre 2022 pour élire les représentant-es syndicaux dans les nouveaux CSA et les commissions « paritaires » (CAP et CCP) aux différents échelons du ministère. Alors que les organisations syndicales battent la campagne, en promettant monts et merveilles, quels sont les enjeux  pour les personnels ?

Des instances affaiblies

La Fonction Publique a suivi le chemin du privé avec la fusion des anciens comités techniques (CT) et comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans  une nouvelle instance unique : les comités sociaux d’administration (CSA). Le but de la manœuvre est clair : réduire le nombre de représentant-es des personnels et diluer les compétences CHSCT dans les CSA, au rôle essentiellement consultatif.

La même loi de«transformation de la fonction publique » de  2019 a également considérablement réduit les attributions des commissions paritaires qui ne sont plus compétentes en matière de mutation et de mobilité ni d’avancement et de promotion, pour se cantonner aux « décisions individuelles défavorables aux agents ».

Avec ces instances aux « pouvoirs » limités et symboliques, l’enjeu majeur du scrutin reste au final propre aux organisations syndicales : la détermination de la représentativité et la répartition des moyens (décharges notamment) alloués par le Ministère.

Quelle place pour le syndicalisme de lutte ?

Si nous participons évidement à la défense individuelle des collègues (aide juridique, accompagnement…), la CNT-SO a toujours été critique envers le paritarisme et n’a jamais présenté de candidatures aux différentes commissions paritaires, chasse gardée historique des syndicats plus habitués à la cogestion des carrières avec l’administration qu’à l’action de terrain…

Ces dernières années, nous avons participé au niveau local et national, à diverses discussions intersyndicales en vu d’unir différentes forces syndicales se revendiquant du « syndicalisme de lutte », pour le scrutin de représentativité (celui des CT et maintenant CSA). Ces convergences pour des listes unitaires n’ayant jusqu’à présent jamais abouti, il ne nous paraît pas opportun de rajouter de la division supplémentaire et d’affaiblir encore la représentation du syndicalisme de lutte dans les instances.

La CNT-SO ne présentera donc aucune liste et ne donnera pas de consignes de votes pour le scrutin CSA 2022.

A l’heure où notre service public d’éducation est dans un état de décomposition avancée suite à des années de casse libérale, que les droits des personnels reculent, que notre retraite est encore attaquée, que de nombreux-euses collègues font face à une répression anti-syndicale arbitraire : les enjeux sont ailleurs que dans cette compétition entre organisations syndicales.

L’important pour les personnels reste de s’organiser sur le terrain et de lutter collectivement pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux, combattre pour une autre école et une autre société !

Mobilisons-nous contre la casse des lycées pro ! Tous et toutes en grève le 18 octobre !

Macron continue son programme de casse du service public d’Éducation avec la formation professionnelle publique comme première cible cette année. Les objectifs du gouvernement pour les Lycées Professionnels sont clairs : une formation professionnelle au service du patronat,  la baisse des enseignements pour les élèves, la concurrence avec l’apprentissage et la casse des statuts des personnels. Organisons tous et toutes la riposte dans nos établissements !

Mobilisons-nous contre la casse des lycées pro !

Macron continue son programme de casse du service public d’Éducation avec la formation professionnelle publique comme première cible cette année. Les objectifs du gouvernement pour les Lycées Professionnels sont clairs : une formation professionnelle au service du patronat,  la baisse des enseignements pour les élèves, la concurrence avec l’apprentissage et la casse des statuts des personnels. Organisons la riposte dans nos établissements !

Education : Le 29 septembre et après, un seul mot d’ordre : répartition égalitaire des richesses !

La Fédération CNT-SO de l’Éducation & de la Recherche appelle à participer massivement à la journée de grève interpro intersyndicale du 29 septembre et à construire la suite de la mobilisation.

Les travailleur·euses sont de plus en plus lourdement impacté·es par l’inflation et la vie chère (logement, transport, énergies…) aggravées par les crises internationales et environnementales en cours alors que les salaires ne suivent pas.

Dans notre secteur, nous sommes tout autant concerné·es par cette problématique avec une revalorisation du point d’indice nettement en dessous de l’inflation après une décennie de gel.

Il est beaucoup question de revalorisation des salaires enseignants en 2023 pour « attirer » de nouveau vers le métier mais les promesses tardent à se concrétiser et leur contours restent flous lors des différentes prises de paroles des membres du gouvernement. Une partie pourrait être individualisée et assujettie à des missions supplémentaires : ce n’est pas acceptable !

Pour la CNT-SO, la revalorisation salariale doit bénéficier à toutes les catégories de personnel : enseignant·es, vie scolaire, santé-sociaux et administratifs. Malgré la possibilité de CDIsation, pour les AED la réalité c’est toujours précarité et bas salaires. Même sort pour les AESH qui subissent aussi les temps partiels imposés.

Revaloriser nos métiers c’est aussi sortir de la précarité avec la titularisation de nos collègues contractuels et la création de nouveaux corps pour les métiers de la vie scolaire et de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

L’éducation dans la rue avec l’ensemble des travailleur·euses !

Les travailleur·euses de l’éducation doivent s’inscrire dans le combat global pour l’augmentation des salaires et la répartition des richesses avec nos revendications sectorielles en parallèle. Les pénuries actuelles de personnel et les difficultés de fonctionnement sont le symbole d’un service public volontairement mis à mal par les gouvernements successifs. Nous devons sortir des logiques austéritaires et libérales qui saccagent nos conditions de travail et les conditions d’étude des élèves !

La répartition égalitaire des richesses concerne tout autant les salaires que ce que nous mettons dans les « communs », services indispensables à tous·tes : Éducation, Santé, Transport…

Soyons nombreux·euses dans la mobilisation le 29 septembre et au-delà pour revendiquer :

  • Une hausse du point d’indice de la fonction publique à hauteur de l’inflation avec rattrapage de la décennie de gel.
  • Une revalorisation des grilles indiciaires de toutes les catégories de personnels.
  • Un plan d’urgence pour l’Éducation avec des moyens humains (plan de recrutement et de formation, titularisation des personnels précaires, création de nouveaux corps…) et matériels.

Éducation : dossier rentrée scolaire 2022

Rarement une rentrée n’aura suscité autant de craintes. A peine redescendu de jet ski, Macron se met en scène pour tenter de désamorcer les nombreuses crises en cours. Notre secteur n’est pas en reste avec un président en première ligne et un ministre en mode SAV. Mais derrière la gravité de déclarations sur la « fin de l’abondance et de l’insouciance », pas de remise en question : la macronie mise toujours sur les mêmes recettes libérales. A nous de nous y opposer !

Une bonne résolution pour la rentrée, se syndiquer !

Historiquement notre secteur professionnel a toujours été un bastion syndical fort mais ici comme ailleurs ce modèle est en crise avec un effondrement de la syndicalisation ou de la participation aux élections professionnelles. Le syndicalisme institutionnel est en faillite : impuissance face à la casse systématique d’une école publique de plus en plus inégalitaire, impuissance face à la dégradation de nos droits et conditions de travail, cogestion et clientélisme parfois douteux, course aux décharges qui éloigne les syndicalistes du terrain…
Nous partageons toutes ces critiques ! Il est temps de développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien des militant-e-s de la CNT Solidarité Ouvrière. Rejoignez-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif, porteur de progrès pédagogiques et d’un projet de transformation sociale !

Pour adhérer à la CNT-SO : cliquez ici

Jeunesse chair à patron, jeunesse chair à canon : communiqué de la fédération CNT-SO Éducation & Recherche sur le remaniement ministériel au M.E.N

Le dernier remaniement ministériel a livré une surprise de taille avec un partage de compétence inédit entre le MEN et les ministères du Travail et des Armées. C’est une bien mauvaise nouvelle pour les personnels et surtout pour la jeunesse que Macron rêve précarisée et au garde à vous !

La couleur est annoncée : le rattachement du secrétariat d’État à la Jeunesse au ministère des Armées vise à finaliser la généralisation du Service National Universel (SNU inclus dans le portefeuille). Ce dispositif, pour l’instant basé sur le volontariat, s’est encore illustré dernièrement : revues de « troupes » adolescentes en uniforme par une Rectrice d’Académie dans un lycée de Besançon, syncope de jeunes au garde à vous en plein épisode caniculaire à Dieppe comme à Évreux en 2019…

Malgré un coût astronomique estimé à 1,5 milliards/an, le SNU doit devenir obligatoirepour l’ensemble des lycéens et lycéennes en 2024 ! Ce service militaire allégé, avec un stage en internat et en uniforme de 15 jours, pourra ouvrir à une intégration ultérieure dans la réserve militaire. Alors que le contexte mondial est de plus en plus guerrier et que les armées ont besoin de troupes, cette remilitarisation progressive de la jeunesse n’est pas anodine et doit être combattue fermement. Membre du collectif national contre le SNU, la CNT-SO appelle enseignant·es, élèves et parents à résister ensemble à l’embrigadement et à la militarisation !

Le rattachement de l’enseignement professionnel au ministère du Travail annonce tout autant la couleur. Mise à mal depuis déjà trop d’années, la voie pro se voit à nouveau menacée par le gouvernement. Ce qui nous attend si on ne les arrête pas : un lycée pro et des élèves au service du patronat (augmentation des stages, mise en avant de l’apprentissage à tout va, fausse rémunération non prise en charge par le patronat…).

A l’époque, en campagne électorale, Macron souhaitait d’ailleurs faire un grand ménage parmi les formations avec pour seul critère l’insertion sur le marché du travail après le diplôme. Les perspectives de formation, de poursuite d’études pour les élèves se retrouvent ainsi réduites.

Loin d’être anodin lui aussi, ce rattachement acte le démantèlement progressif du MEN et la mort lente de l’enseignement professionnel public, asphyxié par une mainmise grandissante du patronat sur les formations et le tout apprentissage ! Les élèves de lycée pro ne sont pas de la simple chair à patron : ils ont aussi le droit à une éducation universelle et émancipatrice.

Les opinions sociétales progressistes de notre ministre nous font une belle jambe : il est tout autant en service commandé que le précédent pour appliquer le programme de casse sociale du bloc bourgeois radicalisé. Pour s’y opposer, ne comptons que sur nous-mêmes, en construisant une riposte collective à la hauteur l’année scolaire prochaine !

Personnels, élèves et parents, ensemble combattons le projet de Macron pour la Jeunesse !

Education – Décret du 21 juin 2022 : une attaque de plus contre les PLP !

Paru au Journal Officiel, le décret n°2022-909 du 20 juin 2022 donne la possibilité aux PLP « d’exercer leurs fonctions en lycée d’enseignement général et technologique et en collège ». Il s’agit là d’une attaque en règle contre notre statut. Alors que la profession connait des problèmes de recrutement sans précédent, le tapis rouge est déployé pour l’autoritarisme managérial (compléments de service en collège et lycée général et technique) même si le décret précise qu’il faudra « l’accord » des collègues.

La suite du communiqué :