Quatre travailleurs ont saisi le Conseil de prud’hommes de Paris pour obtenir la requalification de leurs contrats précaires en contrats à durée indéterminée et faire sanctionner les abus de leurs employeurs. A priori un procès banal, comme il s’en plaide tous les jours.
Mais ces travailleurs, qui sont sans-papiers, ont aussi posé la question de la conformité à la constitution de la loi qui conditionne le bénéfice de l’aide juridictionnelle, pour les salariés étrangers, à la régularité de leur séjour en France. Une question jugée suffisamment sérieuse par le Conseil de prud’hommes de Paris pour qu’il en saisisse la Cour de cassation.
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Le Code du travail affirme qu’un salarié embauché sans avoir d’autorisation de travail « est assimilé, à compter de la date de son embauche, à un salarié régulièrement engagé au regard des obligations de l’employeur » et qu’il peut saisir le Conseil de prud’hommes pour obtenir toutes les indemnités légalement dues.
Comme n’importe quel autre salarié, en cas de revenus inférieurs à un plafond ce travailleur sans papiers devrait pouvoir être assisté par un avocat rémunéré au titre de l’aide juridictionnelle pour engager cette procédure et assurer sa défense.
Pourtant, la loi du 10 juillet 1991 sur l’aide juridictionnelle précise que les personnes de nationalité étrangère ne peuvent en bénéficier que si elles « résident régulièrement en France ». Autrement dit, les salariés sans papiers ont des droits, mais pas celui d’être défendus par un avocat pris en charge par l’aide juridictionnelle.
Cette inégalité de traitement, qui porte atteinte à leur droit à un procès équitable, est injustifiable et inacceptable.
C’est pourquoi nos organisations ont décidé de soutenir ces quatre salariés en posant, avec eux, une « question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) au Conseil de prud’hommes de Paris. À l’issue de l’audience du 13 novembre 2023, le Conseil de prud’hommes a donc décidé que cette question mérite d’être transmise à la Cour de cassation, qui décidera elle-même de sa transmission au Conseil constitutionnel.
Le combat pour l’égalité des droits de tous les travailleurs et travailleuses, sans distinction de nationalité ni de régularité du séjour, passe aussi par l’égalité devant la Justice !
Paris, le 15 novembre 2023
Confédération nationale du travail – Solidarité ouvrière (CNT-SO)
Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Confédération générale du travail (CGT)
Fédération SUD – Commerces et services
Fédération nationale des transports et de la logistique Force ouvrière (FO)
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Syndicat des avocats de France (SAF)
Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es (GISTI)
Dans la continuité de son service librairie (voir ici), la CNT-Solidarité ouvrière du Gard, s’associe avec l’association le Cercle Culturel de Littérature Ouvrière, Paysanne et Sociale (CCLOPS) pour la diffusion de la culture et littérature prolétarienne. Notamment avec la revue « Fragment ».
Ce samedi 21 octobre, le SCUM a accueilli à Montpellier la rencontre régionale Occitanie du syndicat interprofessionnel CNT-Solidarité Ouvrière.
Nous avons invité lors de cet évènement les salariés du nettoyage de l’entreprise ONET du CHU de Montpellier, en grève depuis le 13 septembre pour améliorer leurs conditions de travail. La présence de la déléguée syndicale de la CGT ONET, a permis d’échanger sur les différentes pratiques de luttes et de discuter ensemble du soutien à apporter à cette mobilisation contre l’exploitation et pour l’augmentation des salaires. Nous appelons à participer à la caisse de solidarité ici : https://www.cotizup.com/onet-mtp/
La question de la sous-traitance a occupé une grande partie des échanges. En effet, les travailleuses et travailleurs en sous-traitance sont confrontés à un plus fort isolement les uns des autres, et donc davantage soumis à l’exploitation patronale. Cette division artificialisée de la communauté de travail ne peut être surmontée que par l’organisation syndicale d’industrie.
Cette rencontre régionale nous a permis d’échanger sur divers sujets avec les camarades syndiqués de la CNT-SO, notamment sur la question de l’articulation entre le syndicalisme étudiant et le syndicalisme au sein du monde professionnel. En effet, le SCUM avait présenté une motion dans le cadre de la CNT-SO portant sur la syndicalisation des étudiants. L’objectif est de répondre à l’enjeu de l’organisation et de la défense des étudiants salariés en tant que syndicat étudiant.
Face à l’exploitation capitaliste, il apparaît nécessaire de multiplier ce type de moments d’échanges communs afin de ne pas rester isolés et construire un outil syndical à même d’assurer une défense efficace et d’obtenir des avancées concrètes. Dans cette optique, le prochain moment syndical important auquel nous participerons sera le congrès extraordinaire de la CNT-SO les 11 et 12 novembre prochains à Paris.
Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – S.C.U.M
Appel urgent des syndicats palestiniens : mettez fin à toute complicité, arrêtez d’armer Israël
Israël a exigé que 1,1 million de Palestiniens évacuent la moitié nord de Gaza, tout en les soumettant à des bombardements constants. Cette mesure impitoyable s’inscrit dans le cadre du plan d’Israël, qui bénéficie du soutien indéfectible et de la participation active des États-Unis et de la majorité des États européens, visant à perpétrer des massacres odieux et sans précédent contre les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et à procéder à un nettoyage ethnique de la région. Depuis samedi, Israël a bombardé Gaza de manière aveugle et intensive et a coupé le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les fournitures médicales. Israël a tué plus de 2 700 Palestiniens, dont 614 enfants, rasant des quartiers entiers, éliminant des familles entières et blessant plus de 10 000 personnes. Certains experts en droit international ont commencé à mettre en garde contre les actes génocidaires d’Israël.
Par ailleurs, le gouvernement israélien d’extrême droite a distribué plus de 10 000 fusils à des colons extrémistes en Palestine de 1948 et en Cisjordanie occupée, afin de faciliter l’escalade des attaques et des pogroms contre les Palestiniens. Les actions, les massacres et la rhétorique d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre la seconde Nakba promise depuis longtemps, en expulsant autant de Palestiniens que possible et en créant un « nouveau Moyen-Orient » dans lequel les Palestiniens vivent perpétuellement soumis.
La réponse des États occidentaux a été un soutien complet et total à l’État d’Israël, sans même un clin d’œil au droit international. Cela a amplifié l’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans limite. Au-delà du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent de l’armement à Israël et sanctionnent les activités des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.
Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent leurs homologues internationaux et toutes les personnes de conscience à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en cessant de toute urgence le commerce d’armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. C’est maintenant qu’il faut agir – des vies palestiniennes sont en jeu.
Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple de Palestine et qui peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous nous inspirons des mobilisations antérieures des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale.
Nous appelons les syndicats des secteurs concernés à
Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël.
Refuser de transporter des armes vers Israël.
D’adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat.
De prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution.
Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.
Nous lançons cet appel alors que nous assistons à des tentatives d’interdiction et de réduction au silence de toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien.
Nous vous demandons de vous exprimer et d’agir face à l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel car nous sommes convaincus que la lutte pour la justice et la libération de la Palestine n’est pas seulement une lutte déterminée au niveau régional et mondial. C’est un levier pour la libération de tous les peuples dépossédés et exploités du monde.
Fédération générale palestinienne des syndicats, Gaza.
Syndicat général des travailleurs des services publics et du commerce
Syndicat général des travailleurs municipaux
Syndicat général des travailleurs des jardins d’enfants
Syndicat général des travailleurs de la pétrochimie
Syndicat général des travailleurs agricoles
Union des comités de femmes palestiniennes
Syndicat général des travailleurs des médias et de la presse écrite
Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU)
Syndicat général des enseignants palestiniens
Union générale des femmes palestiniennes
Union générale des ingénieurs palestiniens
Association des comptables palestiniens
Fédération des associations professionnelles, y compris
Association dentaire palestinienne – Centre de Jérusalem
Association des pharmaciens palestiniens – Centre de Jérusalem
Association médicale – Centre de Jérusalem
Association des ingénieurs – Centre de Jérusalem
Association des ingénieurs agronomes – Centre de Jérusalem
Syndicat des vétérinaires – Centre de Jérusalem
Syndicat des journalistes palestiniens
Association du barreau palestinien
Association palestinienne des infirmières et des sages-femmes
Syndicat des travailleurs des jardins d’enfants
Syndicat des travailleurs des services postaux palestiniens
Fédération des syndicats des professeurs et employés des universités palestiniennes
Fédération générale des syndicats indépendants de Palestine (GFIU)
La nouvelle fédération des syndicats de Palestine (New fédération)
Union générale des écrivains palestiniens
Syndicat des entrepreneurs palestiniens
Fédération des syndicats de professionnels de la santé
Syndicat palestinien des psychologues et des travailleurs sociaux
Le mardi 17 octobre, un grand mouvement de lutte des travailleurs sans-papiers a été lancé par de multiples structures syndicales et collectives en Île-de-France. La CNT-SO et ses structures professionnelles (BTP, Intérim…) est fortement impliquée.
Le mouvement continue avec la volonté d’enterrer le projet de loi Darmanin et de gagner la régularisation pour tous-tes !
Les travailleurs sans-papiers des chantiers des JO, ont occupé le chantier de l’Arena (porte de la Chapelle Paris) toute la journée du 17/10, avec le soutien de leurs collectifs et du syndicat du BTP de la CNT-Solidarité Ouvrière. Cette journée s’est soldée par une première victoire pour la régularisation qui en appelle d’autres !
Le mercredi 18/10, une équipe d’intérimaires grévistes de la CNT-SO a lancé l’occupation des locaux de l’agence Qapa (groupe Adecco), bd de l’Opéra à Paris.
Le vendredi 01er décembre, le chantier de l’Arena a de nouveau occupé, par la CNT-SO et les collectifs, pour rappeler au groupe Bouygues et aux donneurs d’ordre une chose simple : #PasDePapiersPasDeJo !
Rassemblement devant la mairie du 18eme ! Soutien à la délégation qui va rencontrer Bouygues, la mairie et le sous-traitant
« On ne veut plus être traités comme des animaux ». En une semaine, grâce à un mouvement de grève inédit depuis quinze ans, la #CGT et la #CNT ont obtenu la reconnaissance de travail de près de 800 travailleurs sans papiers. Par @PJequierZalchttps://t.co/3DkGV2aXFN
Grève des travailleurs #sanspapiers jour 2 : la lutte continue !
Depuis 9h, une équipe d'intérimaires grévistes de @cntso_fr occupe les locaux de @QAPA_fr de @AdeccoGroupFR (32 av Opéra #Paris) pour la régularisation ✊🏿✊🏻✊🏾✊🏽
— Union Régionale Ile de France CNT-SO (@UnionCnt) October 18, 2023
Les grévistes sans-papiers et les soutiens quittent le chantier de l'Arena à Paris dans une ambiance de 🔥🔥 après avoir arraché une première victoire pour la régularisation 🫱🏻🫲🏾✊🏿✊🏻✊🏾✊🏽 Le combat continue pour la régularisation de tous-tes 🫱🏻🫲🏾 Ce n'est qu'un début ! pic.twitter.com/qZVnqUmbeN
Mardi matin, des collectifs travailleurs sans-papiers soutenus par le syndicat de la CNT-SO ont lancé un mouvement de grève en occupant un futur site olympique. 🖋️ @NevGgphttps://t.co/Yt3X7fGoiT
Bonne ambiance pendant l’occupation du chantier de l’Arena La Chapelle par de nombreux travailleurs sans papier. La mairie de Paris est sur place, des négociations doivent s’ouvrir rapidement. #JO2024#PasdeJOSansPapiers@Politis_frpic.twitter.com/gExkDupdfB
Plusieurs collectifs de travailleurs sans papiers se mettent en grève pour protester contre leurs conditions de travail et d'emploi sur un chantier des Jeux olympiques
Les travailleurs #sanspapiers en grève pour la régularisation occupent le chantier de l'Arena (porte de la Chapelle #Paris) avec le soutien de leurs collectifs et du syndicat du #BTP@cntso_fr 👇 #PasDePapiersPasDeJO
Depuis le 07 octobre, le long conflit colonial israélo-palestinien, a repris la forme d’une guerre ouverte qui pourrait s’étendre à tout moment dans la région. Les événements de Gaza ont des répercussions dans le monde entier y compris en France et il nous faut y répondre par une ligne claire : de classe et internationaliste !
Une urgence : la fin des combats
Notre solidarité internationaliste va aux travailleurs et travailleuses de Palestine, d’Israël et immigré·es qui sont comme toujours les premières victimes de la guerre. C’est le cas de la majorité des victimes en Israël, ciblées comme juif·ves par le Hamas et ses alliés. C’est le cas aujourd’hui de la majorité des palestinien·nes victimes de la campagne militaire israélienne. Il ne peut y avoir d’indignation à géométrie variable face à ces mort·es. Terrorisme, crime de guerre ou contre l’Humanité : nous ne rentrerons pas dans le débat stérile sur ce que retiendra la justice internationale ou un jour l’Histoire. L’urgence est ailleurs !
Le gouvernement israélien a aujourd’hui les mains libres, fruit du soutien sans réserves du bloc occidental. La population gazaouie piégée dans ce gigantesque ghetto est assimilée à des animaux, privée des ressources élémentaires et empêchée de fuir des bombardements qui détruisent des pâtés de maison entiers, tuent des centaines de personnes dont de nombreux enfants. La perspective d’une opération terrestre à Gaza ouvre la porte à un massacre d’ampleur que même la sécurité des otages civils israéliens ne modère pas. Cette escalade militaire doit cesser !
Trouver le chemin d’une paix durable pour tous-tes
Il faudra ensuite s’attaquer à la matrice fondamentale de ces violences : la colonisation et les politiques ségrégationnistes de l’État israélien. Depuis 75 ans, pour les palestinienn·es, le colonialisme rime avec : spoliation, humiliation, occupation ou exode pour les réfugié·es et leurs descendance qui peuplent toujours des camps à Gaza ou partout dans la région. Après le « processus de paix » avorté, la situation a de nouveau empiré ces dernières années : construction de murs et clôtures de séparation qui étouffent les territoires palestiniens, extension des colonies, destructions ou spoliation de maisons et terres, violences et répression systémiques des populations palestiniennes avec des milliers de morts et de prisonnier·ières, blocus de gaza depuis 16 ans… L’arrivée au pouvoir en Israël d’une extrême-droite raciste et colonialiste a encore accentué ce processus, rendant inévitable un nouveau cycle de violence. Pourtant, il n’y aura pas d’issue sans décolonisation et processus politique qui permette à toutes les populations de vivre sur ce territoire, dans l’égalité et la dignité, et d’y choisir librement leurs modes d’organisation collective sans ingérence.
Combattre les ingérences impérialistes
L’Histoire d’Israël et de la Palestine, est aussi l’histoire de populations prisonnières des intérêts des grandes puissances en concurrence pour le contrôle de la région et de ses ressources. Aujourd’hui encore ce « grand jeu » continue avec à la clef, la déstabilisation et la montée générale des violences dans tout le moyen-orient : attaque du Rojava, guerre au Yemen, nettoyage ethnique au Karabagh, guerre civile depuis le printemps arabe en Syrie, instabilité de l’Irak…Les puissances impérialistes à l’œuvre (occidentaux, Russie…) et leurs alliés régionaux (Iran, Turquie, pétromonarchies du Golfe…) sont les même acteurs directs ou indirects de la tragédie de Gaza. Tous les nationalismes, militarismes et impérialismes d’où qu’ils viennent seront toujours contraires aux intérêts des travailleur·euses !
Contre les divisions entretenues par la réaction : unité de classe !
En France, Le gouvernement développe une vision à sens unique du conflit sur la ligne de l’État israélien. Toute manifestation de soutien aux populations palestiniennes est réprimée avec la violence policière désormais habituelle. Le bloc bourgeois radicalisé, profite du conflit pour sceller son alliance officieuse avec l’extrême-droite et régler ses comptes avec ses opposants politiques, dans un climat répressif et liberticide que nous dénonçons. Le fond de l’air est irrespirable avec des appels à la haine ou à la violence politique qui se multiplient, y compris en direct dans les médias. La classe ouvrière ne doit pas se laisser piéger par cette instrumentalisation ni se laisser diviser par le poison raciste qu’il soit antisémite ou qu’il vise les populations musulmanes. Faisons bloc !
C’est avec tristesse et colère que nous apprenons la mort, sous les coups de couteau, de Dominique Bernard, enseignant à Arras, presque 3 ans, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty. Notre fédération adresse ses pensées les plus fraternelles à ses proches, à ses collègues et élèves. Nous adressons aussi tout notre soutien aux autres personnels, de l’E.N et territoriaux, blessés dans l’attaque.
A ce stade, toute la lumière n’est pas encore faite sur l’attaque mais il semble bien que notre collègue n’ait pas été visé lui-même mais plutôt que cela soit la communauté éducative dans son ensemble. Ce crime est probablement lié au fanatisme religieux, dans un climat tendu marqué par la guerre de Gaza.
Nous sommes en colère parce que l’Éducation Nationale et ses personnels ont volontairement été placés, au centre d’instrumentalisations idéologiques et politiciennes sur les questions religieuses. Nous ne nions pas être confronté régulièrement au conservatisme ou à l’obscurantisme religieux mais dans la plupart des cas, nous pouvons y répondre avec les outils des pédagogues : le dialogue et le raisonnement. A contrario, les polémiques stériles et aux relents racistes comme celle sur l’abaya à la rentrée, n’ont d’autres buts que d’alimenter les agendas politiciens du gouvernement ou de l’extrême-droite. En attisant les tensions et le ressentiment, elles mettent tous les personnels en danger.
Nous sommes en colère mais déterminé·es à ne pas céder un pouce des principes qui sont les nôtres en tant que travailleur·euses de l’Éducation et syndicalistes, nous reproduirons ici les mots que nous écrivions après l’assassinat de Samuel Paty :
« Il nous semble évident que le métier d’enseignant·e doit permettre aux élèves de s’éveiller à l’esprit critique car il est une des conditions de l’élaboration du savoir et une des voies de l’émancipation. Nous ne devons pas céder aux menaces qui pèsent sur la liberté pédagogique, ni à la peur du danger de mort qui pourrait frapper les enseignant·es, mais continuer à défendre une pédagogie active qui encourage la réflexion collective et la pensée critique. Nous devons continuer à défendre l’école comme un lieu d’ouverture à tous les savoirs et refuser l’obscurantisme. Nous devons continuer à promouvoir une école qui soit un lieu de débat, parfois de controverse autour des savoirs, mais refuser qu’elle devienne le champs de bataille de l’autoritarisme et du terrorisme. »
Encore une fois, ne laissons pas les forces réactionnaires semer le poison de la division et du racisme. La terreur ne se combat pas à coups de menton ou bien en pointant du doigt des minorités. Elle se combat par la solidarité.
Nous prenons acte du temps banalisé concédé par le ministre mais déplorons qu’il ne concerne que le secondaire. Utilisons-le pour nous concerter et décider collectivement. Notre fédération soutiendra les mobilisations des personnels et appelle à participer aux rassemblements unitaires organisés dans les prochains jours.
Syndicalistes, nous pensons toujours plus fermement aujourd’hui que c’est en construisant un projet collectif émancipateur, porteur de progrès pour tous·tes, que nous ferons reculer l’obscurantisme et toutes les idéologies de haine.
Ce vendredi 13 octobre, l’intersyndicale appelle à une journée de mobilisation et de manifestation partout en France. La CNT-SO ne relaiera pas cet appel qui ne nous semble pas être à la hauteur des enjeux actuels pour les travailleur·euses.
Pourtant l’urgence sociale est bien là !
Les travailleur·euses sont toujours aussi lourdement impacté·es par l’inflation et la vie chère (alimentation, énergie, logement…). Les salaires ne suivent pas : dans le privé où les minimas de nombreuses conventions sont perpétuellement rattrapés par le SMIC ; dans le public où la revalorisation du point d’indice cet été, reste toujours nettement en dessous de l’inflation.
Au contraire, les français les plus fortunés ont considérablement augmenté leurs richesses. Les cours boursiers, les profits des entreprises et dividendes des actionnaires sont en hausse record.
Ce n’est pas simplement une question de « pouvoir d’achat » mais de répartition égalitaire des richesses. Ces masses d’argent, c’est l’exploitation de notre travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) alors que nous venons de subir une nouvelle régression majeure sur la protection sociale avec la retraite à 64 ans et que de nouvelles régressions se profilent : restrictions sur les droits à l’assurance chômage, travail gratuit imposé aux bénéficiaires du RSA, baisse de prise en charge par la Sécu….
Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…). Ces politiques doivent cesser pour permettre de sortir les services publics des logiques d’austérité et revaloriser leurs agent·es.
Construire les conditions du rapport de force
Pour inverser le rapport de force défavorable aux travailleur·euses, il faut savoir se remettre en question et réfléchir à de nouvelles stratégies. Ce n’est pas ce que fait l’intersyndicale avec l’appel à une journée isolée de témoignage et sans grève massive, la veille du week-end. La radicalisation du pouvoir nous a montré que la solution n’est pas non plus dans la reprise du « dialogue social » qui n’est là que pour amuser la galerie.
Résister est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Ces derniers mois, nous avons aussi vu le patronat reculer face aux luttes locales (salaires, emplois…). Nous ne serons fort·es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail.
Ce travail de terrain doit être l’objectif de notre classe pour les mois à venir. Dans nos entreprises ou services, multiplions les conflits pour nos conditions de travail et pour nos salaires. Fédérons nos luttes et auto-organisons-nous à la base pour faire monter un mouvement social avec un seul cap : la répartition égalitaire des richesses et du travail.
Avec la CNT-SO, on revendique :
Une hausse générale des salaires avec échelle mobile en proportion du SMIC revalorisé.
Une hausse des pensions et minimas sociaux indexée sur l’inflation. Une hausse du point d’indice de la fonction publique à hauteur de l’inflation et la revalorisation des grilles indiciaires. Le plafonnement des hauts salaires.
La diminution du temps de travail, à salaire égal.
L’arrêt des politiques, notamment fiscales, au bénéfice des plus riches et des entreprises.
L’État d’urgence social : blocage des loyers, des prix des produits de 1ère nécessité et des factures énergétiques.
L’abandon de la réforme des retraites 2023 et de toutes les contre-réformes depuis 1993
Nos galères ne viennent pas de nulle part, elles sont le fruit du système économique capitaliste, prédateur et inégalitaire. Notre classe doit s’en émanciper en défendant un projet de transformation sociale égalitaire et autogestionnaire.
Venez rencontrer le STUCS, Syndicat des Travailleur.euses Uni.es de la Culture et du Spectacle de la CNT Solidarité-Ouvrière, le mercredi 18 octobre à 20h à la Parole Errante à Montreuil 👉 https://www.facebook.com/events/288153277316381
Cela sera l’occasion d’aborder le syndicalisme pour les nul(e)s, le sexisme systémique dans nos métiers et de partager nos actions en cours face à Stacco, Disney… Il nous semble nécessaire d’évoquer nos conditions de travail nos salaires et nos luttes à construire notamment dans le contexte à venir des JO. Nous organiser entre travailleur.euses de l’événementiel, des arts vivants, de l’audiovisuel, du cinéma, loin des ronronnements bureaucratique, nous paraît nécessaire.
N’hésitez pas à faire tourner l’info autour de vous et si vous n’êtes pas dispo, mais souhaitez être informé, vous pouvez envoyer un mail à spectacle[@]cnt-so.org. Organisons-nous !