Orientations du 6ème congrès confédéral : action des salarié-es de la CNT-SO

Dans le cadre de son congrès confédéral de novembre 2025, la CNT-SO a débattu et adopté diverses motions d’orientation. 

Depuis sa création en 2012, la CNT-Solidarité Ouvrière autorise la Confédération et ses structures à employer éventuellement des salarié·es.

Ces salarié·es ne sont pas à proprement parler des « permanents syndicaux » dans le sens de l’usage courant du terme dans le mouvement syndical. En effet, ces salarié·es ne peuvent détenir aucun mandat collectif au sein de la CNT-SO et de ses structures, les membres des bureaux ne pouvant être appointés. Il s’agit donc d’emplois techniques et non politiques, sur des tâches :

  • Nécessitant des compétences et connaissances particulières, difficilement compatibles avec le bénévolat. Cela concerne principalement aujourd’hui l’action juridique (suivi et défense individuelle des adhérent·es, aide juridique aux équipes syndicales, actions en justice notamment Prud’hommale…) mais cela pourrait concerner d’autres tâches techniques (informatique et numérique…).
  • Nécessitant du temps et une régularité parfois incompatible avec la vie professionnelle et personnelle des militant·es : ouverture des locaux et permanences quotidiennes aux « horaires de bureau », secrétariat des bureaux juridiques, développement syndical sur les lieux de travail dans les horaires de service.

Les emplois de la CNT-SO ne relèvent pas non plus de la décharge syndicale, financée par les employeurs, qui éloigne les syndicalistes du terrain et favorise la bureaucratisation des organisations syndicales. Contrairement aux autres organisations syndicales, largement dépendantes du financement public pour leur fonctionnement, la CNT-SO maintient son indépendance en finançant en fond propre (cotisations, dons, condamnations juridiques…) ses emplois.

Dans l’esprit autogestionnaire qui anime la CNT-SO, ces emplois sont placés au service et sous le contrôle des adhérent·es via les Assemblées Générales des structures et les bureaux qu’elles mandatent. Il est nécessaire d’articuler ces emplois avec les activités militantes, notamment dans le cadre des structures interprofessionnelles locales (UL, UD…), et notre projet de développement syndical et de transformation sociale révolutionnaire.

Les salarié·es des structures sont souvent la première interface avec des travailleur-euses venant se syndiquer et des personnes que les syndiqué·es vont côtoyer fréquemment de par leur présence quotidienne dans les locaux. Les salarié·es de la CNT-SO ont donc un rôle d’accueil important et de transmission des informations de base sur les valeurs, pratiques et objectifs du syndicat. Dans ce cadre, il est possible de s’appuyer sur le matériel mis en service par le secrétariat com’ (tract de présentation, fascicules sur le fonctionnement du syndicat et les responsabilités des syndiqué·es…). 

Action juridique

La CNT-SO emploie actuellement principalement des juristes, avec le statut officiel de défenseur syndical, ce qui n’est pas anodin alors que la plupart des syndicats travaillent plutôt avec des avocat·es. Pour nous, la question juridique doit demeurer une question syndicale et ne pas être déléguée en dehors des cas où les prérogatives d’avocat·es sont indispensables. Cela permet aux structures syndicales, avec leurs juristes, de garder la maîtrise sur la défense des adhérent·es et de l’articuler avec l’action syndicale. 

        Pour ne pas tomber dans un syndicalisme de service, centré sur une défense individuelle chronophage, il convient d’encadrer les modalités de fonctionnement de la permanence juridique, comme cela a été déjà fait dans certains bureaux. Cette défense juridique est strictement réservée aux adhérent-es de la CNT-SO, l’action prud’hommale est limitée aux adhérent·es strictement à jour de cotisations. 

Dans ce cadre, les juristes de la CNT-SO accueillent les adhérent·es et les conseillent sur le droit du travail et syndical dans le cadre de permanences juridiques, les accompagnent pour tous les litiges pouvant les opposer à leur employeur (prise de contact avec l’entreprise, courriers, saisie de l’inspection du travail…) ou à l’État (régularisation par le travail…), organisent et mènent la défense prud’hommale si nécessaire (préparation de dossiers prudhommaux, plaidoirie au conseil des prud’hommes, coordination avec les professionnels du droit, avocat·es, huissiers…). Au niveau des Unions Régionales, il convient cependant de ne pas faire reposer la défense prud’hommale uniquement sur nos salarié·es juristes mais aussi sur un réseau local militant de défenseur-eusses syndicaux ou conseiller-ères du salarié. 

        Cette action juridique doit garder un objectif syndical, en reliant le problème individuel à la question collective. Ainsi il sera toujours demandé au salarié reçu en permanence juridique si ses collègues subissent les mêmes problématiques, veulent aussi se défendre et rejoindre le syndicat… Les procédures collectives, notamment aux Prud’hommes doivent être privilégiées quand elles sont possibles. 

        Notre pratique juridique est offensive et est un instrument primordial pour faire respecter les droits des travailleur·euses. Cependant l’action juridique ne doit pas être un frein ou une limitation ! Le droit est un outil très utile mais il n’est que la matérialisation d’un rapport de force collectif présent ou passé. Quant-il est insuffisant pour répondre aux problématiques individuelles ou collectives, il est nécessaire de passer à l’action syndicale. Contrairement à un·e avocat·e, le-la juriste de la CNT-SO ne basera pas ses réponses uniquement sur les critères du droit mais pourra apporter conseils et expérience sur ce qui peut être formulé en termes de revendications, dans le cadre de négociations ou d’un mouvement social. 

        Les juristes assurent l’accompagnement des équipes syndicales avec le suivi des dossiers en droit collectif du travail (en lien avec les CSE, les élections professionnelles, les conflits du travail…). Ils sont notamment un appui précieux en cas de litiges avec un employeur sur le droit syndical ou encore en cas de grève, en apportant des conseils ou en assistant les équipes lors des négociations et de la rédaction de protocoles de fin de conflit avec les employeurs.

Nous constatons que les travailleur·euses nous ayant rejoint dans la dernière décennie n’ont pas eu majoritairement d’expérience de l’action syndicale ou de la défense de leurs droits auparavant. Les juristes peuvent jouer un rôle important dans la formation des adhérent·es dans les champs qui relèvent de leurs compétences (droit du travail et syndical…) en lien avec les bureaux et équipes militantes locales. Une collaboration est aussi importante avec les équipes militantes mandatées pour la production de matériel d’information et de mobilisation syndicale à destination des adhérent·es : fiches ou tutoriels d’auto-défense syndicale, capsules vidéo sur le droit du travail…

Développement et animation syndicale

Depuis sa création, la CNT-SO, a eu recours au salariat pour des missions de développement et d’animation syndicale, en particulier lors de la création des nouveaux bureaux en région comme à Lyon ou Marseille. Historiquement ces missions ont souvent été confiées à des camarades ayant déjà en charge l’action juridique, dans des postes hybrides. Ce modèle a fait ses preuves mais il est également possible de découpler ces missions dans des emplois dédiés. Dans ce cas, il est conseillé d’avoir pour un bureau local, un poste juridique associé à un autre poste de développement/animation. 

Encore une fois, nous sommes confrontés à un nombre croissant de primo-syndiqué-es, auparavant éloigné·es de l’action collective et syndicale qu’il est nécessaire d’accompagner. Il ne s’agit pas de faire « à la place de » mais de former par la pratique et de développer une culture autogestionnaire qui ne peut pas être spontanée alors que nous vivons au contraire dans une société autoritaire où de nombreuses fonctions notamment politiques sont déléguées.

Dans ce cadre, en lien avec les bureaux et militant·es, les salarié·es en charge du développement et de l’animation syndicale : 

  • assurent des permanences dans nos locaux et accueillent les adhérent·es ; 
  • soutiennent, quand c’est nécessaire, l’action des équipes syndicales en participant à l’animation des Assemblées Générales de section, en aidant à établir des revendications et du matériel de mobilisation ;
  • participent à l’animation des mouvements de grève et à la coordination du soutien extérieur, pour ne pas laisser les grévistes faire face seul·es aux événements C’est particulièrement utile notamment face à la répression policière ou patronale. La présence de militant·es et salarié·es du syndicat sur les piquets permet aussi d’aider les grévistes à éviter les parasitages du cadre collectif, stratégies et modalités d’action décidés par les équipes en lutte ;
  • mènent des actions de développement syndical, en lien avec les campagnes de syndicalisation actées au niveau local ou Confédéral. Ces actions consistent à aller à la rencontre directe des salarié·es avec des tournées sur les lieux de travail. Plutôt que de se servir de matériel généraliste, il est conseillé dans ce cas d’utiliser du matériel spécifique pour les métiers ou lieux de travail ciblés ce qui permet en général une accroche plus facile. Localement ou par secteur d’industrie, il convient de fournir du matériel adapté (cartes de visites, tracts revendicatifs sectoriels, tuto et info sur les droits…). Pour plus d’efficacité, les tournées de développement sont organisées de manière régulière, systématiques et ciblées sur un territoire (par exemple, viser les femmes de chambre de tous les hôtels d’une localité).;
  • participent à la formation des adhérent·es (animation de la vie syndicale sur le lieu de travail, les actions collectives contre l’employeur, travail sur la prise de parole…).

La présente motion ne prétend pas être un guide exhaustif de l’action des salarié·es employé·es par les structures de la CNT-SO mais peut servir de base de fonctionnement, adaptable suivant les réalités locales et professionnelles et les besoins des syndiqué·es. 

Une réflexion stratégique pourra être menée par ailleurs sur l’architecture des emplois et leur déploiement dans le cadre du développement de la Confédération et de ses structures.

Orientations du 6ème congrès confédéral : pour un syndicalisme féministe

Dans le cadre de son congrès confédéral de novembre 2025, la CNT-SO a débattu et adopté diverses motions d’orientation. 

Dans un contexte national et international les courants réactionnaires et l’obscurantisme religieux se renforcent, il apparaît fondamental que la CNT-SO se positionne autour des questions féministes, transféministes et d’égalité femmes-hommes.

Orientations du 6ème congrès confédéral : recomposition syndicale

Dans le cadre de son congrès confédéral de novembre 2025, la CNT-SO a débattu et adopté diverses motions d’orientation. 

Recomposition syndicale et syndicalisme de lutte de classe

La CNT-SO a toujours été attachée à l’ouverture et à l’unité d’action loin des conflits de chapelle. Ces dernières années, la Confédération et ses structures, ont pu s’engager dans des luttes et initiatives unitaires. 

Ces diverses initiatives sont à amplifier ! Elles peuvent servir de base à une restructuration plus poussée du mouvement social et syndical. En effet entre un pôle réformiste et un pôle « de lutte » vieillissant, largement bureaucratisé et intégré, il existe la place pour l’émergence d’un pôle syndical radical, anticapitaliste, autogestionnaire  et connecté aux nouvelles formes de militantisme et aux évolutions sociales et économiques en cours ! Sans prétendre l’incarner à elle-seule ou encore moins de la diriger, notre Confédération se doit d’être actrice de cette dynamique.

18 décembre, UNE JOURNÉE SANS NOUS : si on s’arrête, tout s’arrête !

Ce pays ne marche pas sans immigré·e·s. Il n’existe pas sans l’immigration et en bénéficie à tous points de vue.
Ce n’est pas l’immigration qui le détruit, ce sont les politiques menées, le racisme et l’injustice.
Le 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s, nous appelons à en faire la démonstration.
Nous appelons à organiser, dans tous nos quartiers, nos lieux de travail, « une journée sans nous : si on s’arrête, tout s’arrête ! ».
Avec ou sans papiers, immigré·e·s, enfants d’immigré·e·s, de 1ère, 2ème, 3ème génération, cousin·e·s, voisin·e·s, collègues, bloqueur·se·s du 10 septembre, manifestant·e·s et grévistes du 18 septembre, nous n’irons pas à l’école, au travail, dans les commerces. Nous manifesterons ensemble dans toutes les villes du pays :

A l’appel de la MARCHE DES SOLIDARITÉS et 16 collectifs de sans-papiers et mineur.e.s isolé.e.s en lutte : CISPM, Collectif des jeunes du parc de Belleville, Collectif des jeunes mineur.e.s en recours des Bois Blancs, Collectif des jeunes mineurs et majeurs isolés de Rouen, Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry (CTSPV94), Collectif binkadi, Collectif Jeunes Tours, Coordination Sans-Papiers 75, CSP 17ème, CSP 44, CSP 59, CSP 95, CSP Montreuil, DIEL, Droits Devant!, Intercollectif des sans-papiers Ile-de-France

Et plus de 370 organisations locales, régionales et nationales.

Toutes les informations sont à retrouver ici

25 NOVEMBRE 2025 : JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ENCONTRE DES FEMMES

Pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, nous manifesterons en solidarité, comme nous l’avons déjà fait le 11 octobre, avec et pour les femmes du monde entier : celles qui sont victimes des violences machistes, des conflits armés, des famines, des spoliations de terres et de leurs biens naturels, des gouvernements réactionnaires et des états théocratiques. Avec toutes celles qui ne peuvent pas parler, dont les voix sont étouffées, qui subissent des violences sexuelles, des tortures et des mutilations.

Le 25 novembre nous marcherons pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence machiste, les femmes, les filles, les personnes LGBTQIA+, à toutes celles qui souffrent et qui luttent, en dépit des risques encourus. A toutes celles que nous avons perdues.

Les violences et l’impunité des agresseurs persistent 8 ans après l’élection d’Emmanuel Macron, en plein #MeToo. La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite. Le parcours judiciaire revictimise bien souvent les femmes et constitue un obstacle à la sortie de la violence comme la baisse du financement public des associations d’accompagnement des victimes.

Les violences sexistes et sexuelles surviennent partout, et tout le temps : dans nos espaces familiaux, sur nos lieux de travail et d’études, dans l’espace public, dans les transports, dans les établissements de soin, les cabinets gynécologiques, dans les maternités, dans les ateliers des chaînes d’approvisionnement des multinationales, les commissariats, les centres de rétention, dans les milieux du théâtre, du cinéma, du sport, en politique… Dans tous les milieux sociaux.

Elles trouvent racine dans le patriarcat et se situent au croisement de plusieurs systèmes d’oppressions.

Ainsi les femmes les plus touchées par ces violences sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : les femmes victimes de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, les femmes migrantes, sans papiers, les travailleuses précaires, les femmes sans domicile et autres femmes précarisées, femmes en situation de handicap, les femmes lesbiennes et bi, les femmes trans, les femmes en situation de prostitution, et celles victimes de l’industrie pédo et pornocriminelle.

Sans autorisation de travailler, les femmes étrangères dont les demandeuses d’asile sont très vulnérables aux réseaux de prostitution, de proxénétisme et de traite des êtres humains.

En France, en 2024, c’est encore plus d’un féminicide tous les trois jours commis par un conjoint ou un ex-conjoint Des femmes assassinées parce qu’elles sont femmes. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants co- victimes ne diminue pas, tout comme les viols ou tentatives.

La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).

Une femme en situation de handicap sur cinq a été victime de viol. 50% des lesbiennes et 75% des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public et 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe. Les femmes âgées de plus de 70 ans ne sont pas prises en compte dans les enquêtes sur les violences, elles représentent pourtant 21% des féminicides.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille. Sur les lieux de travail plus de 8000 viols ou tentatives ont lieu chaque année et un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel. Les employeurs publics et privés doivent faire cesser les violences et protéger les victimes, y compris de violences conjugales.

La montée de l’extrême droite en Europe et dans le monde constitue une menace majeure pour les droits des femmes et en France, le danger de son accession au pouvoir n’est pas écarté. Ces droits sont attaqués dès que l’extrême droite est au pouvoir.

Depuis quelque temps, elle prétend lutter contre les violences faites aux femmes. Sous couvert de défendre certaines d’entre elles, ces mouvements exploitent la question des violences sexistes à des fins racistes et fémonationalistes, ne s’indignant que selon l’origine, la nationalité ou la religion réelle ou supposée des agresseurs. Dans ce climat délétère, les femmes portant le voile sont de plus en plus souvent la cible d’agressions dans la rue, dans les médias, comme dans les discours politiques.

Les groupuscules fascistes attaquent régulièrement des militantes et militants sans réaction des pouvoirs publics.

Derrière les slogans et les postures prétendument féministes,

l’extrême droite ne défend ni la liberté des femmes, ni leur émancipation, ni l’égalité, et se désintéresse profondément de la réalité et des droits des femmes qui luttent dans le monde.

Sans politique publique à grands moyens, sans prévention et sans éducation, les garçons et les hommes continueront de perpétrer des violences

Les organisations féministes et syndicales exigent :
  • Une loi-cadre intégrale contre les violences, comme en Espagne.
  • 3 milliards d’euros nécessaires pour la mettre en œuvre
  • Une Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) effective partout.
  • L’arrêt immédiat de la baisse des financements et un rattrapage du budget des associations qui accompagnent les victimes et assurent l’éducation populaire sur les questions de violences et d’égalité femmes-hommes.

Tant que l’une d’entre nous n’est pas libre, tant que les violences machistes s’exerceront sur une seule d’entre nous, nous lutterons !

Nous appelons à participer aux mobilisations à l’occasion de la journée internationale des droits des enfants et pour le jour du souvenir trans (TDoR).

Contre les violences faites aux femmes et aux filles, les violences sexistes et sexuelles, manifestons partout le samedi 22 novembre 2025 et le mardi 25 novembre 2025 !

Le 20 octobre 2025

Manifestons partout le samedi 22 novembre 2025 et le mardi 25 novembre 2025 !

…………..

Premières signataires au 25 Octobre 2025

ACDI Cameroun , ActionAid France, Assemblée des Femmes, Attac France, CGT confédération Générale du Travail, CNT-SO Éducation/Recherche, Coalition féministe et enfantiste pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles, Collectif National pour les Droits des femmes, Collectif des Féministes Narbonnais.es , Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), CRID, Égalités, Excision parlons-en !, FAGE, FEMEN France, Femmes Égalité , Femmes Solidaires, Femmes Solidaires 80, Fondation Copernic, Force Féministe (57), France Amérique latine FAL , FSU, Genre et altermondialisme , Iran Justice , Las Rojas Paris, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement de la Paix, Mouvement des femmes kurdes, Organisation de Solidarité Trans (OST), UNEF le syndicat étudiant, Union des femmes socialistes SKB, Union Étudiante , Union syndicale Solidaires, Visa – Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes.

En soutien
Génération-s, L’APRÈS , La France insoumise, Les Jeunes de L’APRÈS, NPA-l’Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Socialisme ou Barbarie France, Réseau coopératif Gauche Alternative, Union communiste libertaire

Cagnotte de solidarité avec nos camarades Claude et Tiziri

Par arrêt du vendredi 26 septembre 2025, la Cour d’appel de Versailles avait relaxé nos 2 camarades Claude et Tiziri, injustement poursuivis sous des accusations fantaisistes d’escroquerie visant le fonctionnement de la défense syndicale de la CGT-HPE (voir ici). Cette procédure avait été initiée sur fond de conflit interne à la CGT, nos camarades ayant depuis rejoint la CNT-SO avec des dizaines d’autres syndiqué-es. Coup de théâtre, l’UD CGT 75, l’URIF CGT IDF et les autres parties civiles ont formé un pourvoi en cassation alors que le parquet ne l’avait pas fait ! La CNT-SO dénonce cet acharnement judiciaire et cette nouvelle attaque contre les syndicalistes de lutte de classe et la défense syndicale. Nous appelons à soutenir financièrement nos camarades. Nous relayons l’appel de la CNT-SO HPE et la collecte en ligne pour faire face aux frais de justices. 

Cagnotte en ligne

……….

LA CGT MARCHE SUR LA TÊTE

Appel de la CNT-SO HPE

Caisse de soutien financier à Claude LÉVY et Tiziri KANDI

De 2012 à 2021, des luttes remarquables dans la sous-traitance hôtelière ont eu lieu, perçant le mur médiatique et témoignant des conditions de travail des femmes de chambre. 

La plus récente était celle des salariées de l’Ibis Batignolles qui, au terme de 22 mois de conflit, ont arraché une augmentation de leur rémunération et une diminution des cadences. L’une des grévistes, Rachel KEKE, était même devenue en juin 2022 une emblématique députée.

Ces luttes ne sont pas le fruit du hasard. Elles ont été gagnantes grâce aux caisses de grève statutaires mises en place par le syndicat CGT-HPE en 2012, qui ont donné confiance aux femmes de chambre qui sont sorties de l’invisibilité et sont devenues un sujet de société (voir les nombreux documentaires tels « la révolte des femmes de chambre » de Thibault FERRIE, « les invisibles » de Clarisse FELETIN et la fiction « Petites mains » de Nessim CHIKHAOUI.

Toutes ces luttes ont été animées par le syndicat CGT-HPE et par Claude LEVY et Tiziri KANDI à partir de 2017. 

Au-delà d’une amélioration des conditions de travail et des rémunérations, elles ont mis en cause la relation de sous-traitance qui permet une accentuation de l’exploitation et forme un écran de fumée face aux revendications des femmes de chambre. 

Ces luttes ont ainsi permis de gagner la fin de la sous-traitance hôtelière dans 18 hôtels.

Pour alimenter ces caisses de grève, le syndicat CGT-HPE avait voté lors de tous ses congrès depuis 2012 un règlement au terme duquel les dons juridiques effectués par les salariés défendus victorieusement devant les Conseils de Prud’hommes alimentaient les caisses de grève. 

C’est un fonctionnement vertueux : les victoires judiciaires individuelles – seule une victoire pouvant déboucher sur un don abondant la caisse du syndicat – nourrissait les actions collectives.

C’est ce fonctionnement qu’ont tenté de remettre en cause l’Union départementale CGT de PARIS et l’Union régionale CGT Île de FRANCE.

Après avoir été condamnés en première instance aux termes d’un jugement caricatural, le Cour d’appel de VERSAILLES vient le 26 septembre 2025 d’infirmer totalement ce jugement et de relaxer Claude et Tiziri .

L’Union départementale CGT de PARIS et l’Union régionale CGT d’île de France ont cru cependant devoir former un pourvoi en cassation, alors même que le parquet général n’a pas, de son côté, contesté cette décision.

Le patronat n’aurait pas agi différemment !

Cet arrêt de la Cour d’appel de VERSAILLES constitue pourtant une grande victoire pour le monde syndical et les caisses de grève, ce dont l’État a pris acte.

Mais manifestement pas pour ces deux structures de la CGT qui veulent définitivement la peau des caisses de grève alimentées par les dons prud’homaux volontaires, et de Claude LEVY et Tiziri KANDI en les asphyxiant financièrement.

C’est tout l’objet de cette caisse de soutien qui permettra d’aider Claude et Tiziri à payer ces nouveaux frais d’avocat à la Cour de cassation.

 

La probité de nos camarades Tiziri Kandi et Claude Lévy reconnue par la cours d’appel de Versailles ! Victoire pour la défense syndicale et le syndicalisme de lutte de classe !

Sur fond de désaccords politiques et stratégiques internes à la CGT, nos camarades Claude et Tiziri avaient été poursuivis sous des accusations fantaisistes d’escroquerie (voir ici) visant le fonctionnement de la défense syndicale de la CGT-HPE, pilier d’une pratique syndicale efficace contre le patronat. Aujourd’hui, justice leur a été rendue !

Par arrêt de ce vendredi 26 septembre 2025 la Cour d’appel de Versailles a relaxé nos 2 camarades et a rejeté les parties civiles entre autres de l’UD CGT de PARIS, de l’URIF CGT qui en l’occurrence se tiraient une balle dans le pied en prétendant que les organisations syndicales ne pouvaient solliciter de dons auprès des syndiqués défendus victorieusement devant les conseils de prud’hommes.

Nous reviendrons plus longuement sur cette victoire et l’analyse de cet arrêt qui a une portée nationale en ce qu’elle laisse aux syndicats la possibilité de développer la défense syndicale et solliciter des dons pour notamment alimenter les caisses de grève et permettre aux salariés qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat d’être défendus.

CNT-SO HPE & CNT-SO secrétariat média

Jugement de la cour d’appel de Versailles

Austérité, partage égalitaire des richesses… Le combat continue !

Sans surprise, Lecornu n’avait rien à dire aux syndicats institutionnels reçus à Matignon le mercredi 24/09. Avec des accords politiciens, il compte maintenir l’essentiel des mesures d’austérité et des reculs sur nos droits, dans le budget 2026 ! Pour obtenir une vraie rupture avec cette politique au service des plus riches et entreprises  : seul le rapport de force comptera !

Refusons de nous serrer la ceinture pour financer les riches !

La « dette » est le prétexte idéal pour nous demander de faire des sacrifices alors que ce sont des années de politiques au service des riches et des entreprises qui l’ont creusée. Ce n’est pas aux travailleur·euses de payer la crise budgétaire générée par les gouvernements successifs !

De l’argent il y en a : les cours boursiers, les profits des entreprises et les dividendes des actionnaires battent régulièrement des records. Aux deux bouts de la société les écarts se creusent : les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, c’est une réalité plus qu’un slogan ! Ces masses d’argent, c’est l’exploitation du travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) qui finance : retraites, santé, chômage…

Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…) des aides estimées à plus de 200 milliards par an !  C’est un hold-up sur la part socialisée de nos salaires qui impacte le financement de la protection sociale. Ces politiques doivent cesser ! Cet argent, trop longtemps confisqué, doit aussi pouvoir financer les services publics et permettre à ses agents de sortir de l’austérité.

Un seul mot d’ordre : répartition égalitaire des richesses !

La dynamique enclenchée depuis le 10 septembre ne s’est pas démentie avec une journée de grève interpro réussie le 18/09. Continuons de pousser et de mettre la pression, en poursuivant cette mobilisation populaire sous toutes les formes. Mais pour peser, nous ne pouvons pas nous contenter de journées de grève dispersées même massives. Il est aussi nécessaire de construire un mouvement de grève fort qui doit se généraliser pour bloquer l’économie et peser !

Pour le construire, gardons le cap du 10 septembre, avec une mobilisation par le bas et autogérée. Investissons tous les espaces d’auto-organisation : Assemblées Générales, coordinations, comités de grève… Débattons et organisons ensemble les suites de la prochaine mobilisation du 02 octobre. C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

Dans nos entreprises ou services, articulons la question de l’austérité avec le combat contre les galères de la vie chère, pour nos conditions de travail et pour nos salaires. Tout est lié ! Mobilisons-nous, sur la base de revendications immédiates, claires et unifiantes :

  • refus des politiques d’austérité;

  • hausse générale des salaires, retraites et minimas sociaux;

  • abrogation des réformes retraites et assurances chômage;

  • extension de la protection sociale;

  • financement des services publics à hauteur des besoins.

Les mouvements sociaux s’enchaînent et la conscience de la nécessité d’une rupture radicale avec ce modèle de société, grandit. Sans nous aligner sur les enjeux de pouvoir des mouvements politiciens nous pouvons défendre un projet alternatif de société porté en toute autonomie par le mouvement social. Construisons ensemble ce projet émancipateur pour notre classe, basé sur l’égalité réelle, économique et sociale, la démocratie directe et l’autogestion.

NOUS N’AURONS QUE CE QUE NOUS PRENDRONS  !

Le 10, on a enclenché, le 18 on déborde ! Tous et toutes en grève !

Comme prévu, après la chute de Bayrou, le bloc bourgeois nous a sorti un autre clone, pour mener la même politique au services des plus riches et des entreprises. Le recul symbolique sur les jours fériés ne nous trompe pas. Avec Lecornu, l’essentiel des mesures d’austérité et des reculs sur nos droits vont revenir dans le buget 2026 ! Nous n’avons rien à attendre de ce système politique à bout de souffle, pour faire gagner nos intérêts de classe : seul le rapport de force va compter !

Refusons de nous serrer la ceinture pour financer les riches !

La « dette » est le prétexte idéal pour nous demander de faire des sacrifices alors que ce sont des années de politiques au service des riches et des entreprises qui l’ont creusé. Ce n’est pas aux travailleur·euses de payer la crise budgétaire générée par les gouvernements successifs !

De l’argent il y en a : les cours boursiers, les profits des entreprises et les dividendes des actionnaires battent régulièrement des records. Aux deux bouts de la société les écarts se creusent : les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, c’est une réalité plus qu’un slogan ! Ces masses d’argent, c’est l’exploitation du travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) qui finance : retraites, santé, chômage…

Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…) des aides estimées à plus de 200 milliards par an !  C’est un hold-up sur la part socialisée de nos salaires qui impacte le financement de la protection sociale. Ces politiques doivent cesser ! Cet argent, trop longtemps confisqué, doit aussi pouvoir financer les services publics et permettre à ses agents de sortir de l’austérité.

Un seul mot d’ordre : répartition égalitaire des richesses !

La mobilisation du 10 septembre, partie de la base, a été un large succès : plusieurs centaines de milliers de manifestant·es sur tout le territoire, des actions dans les petites, moyennes et grandes villes, des débrayages et piquets de grève… Continuons de pousser et de mettre la pression, en poursuivant cette mobilisation populaire sous toutes les formes. Mais pour peser, il est aussi nécessaire de construire un mouvement de grève fort qui doit se généraliser. La meilleure façon de bloquer l’économie, c’est encore la grève !

Pour le construire, gardons le cap du 10 septembre, avec une mobilisation par le bas et autogérée. Investissons tous les espaces d’auto-organisation : Assemblées Générales, coordinations, comités de grève… C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

Dans nos entreprises ou services, articulons la question de l’austérité avec le combat contre les galères de la vie chère, pour nos conditions de travail et pour nos salaires. Tout est lié ! Mobilisons-nous, sur la base de revendications immédiates, claires et unifiantes :

  • refus des politiques d’austérité;
  • hausse générale des salaires, retraites et minimas sociaux;
  • abrogation des réformes retraites et assurances chômage;
  • extension de la protection sociale;
  • financement des services publics à hauteur des besoins.

Les mouvements sociaux s’enchaînent et la conscience de la nécessité d’une rupture radicale avec ce modèle de société, grandit. Sans nous aligner sur les enjeux de pouvoir des mouvements politiciens nous pouvons défendre un projet alternatif de société porté en toute autonomie par le mouvement social. Construisons ensemble ce projet émancipateur pour notre classe, basé sur l’égalité réelle, économique et sociale, la démocratie directe et l’autogestion.

NE COMPTONS QUE SUR NOUS-MÊMES, VIVE LA CLASSE OUVRIÈRE !

La CNT-SO appelle à la grève  le 18 septembre et à renforcer toutes les initiatives unitaires de lutte prises par le mouvement syndical et social !

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Communiqué du 02 septembre
Communiqué du 16 août 2025

Le droit du travail n’est toujours pas « plus chaud que le climat » !

Avant même l’été, la chaleur a déjà probablement provoqué un accident du travail mortel, un ouvrier du BTP ayant succombé à un malaise sur un chantier bordelais le 20 juin. Il est plus que jamais nécessaire de mieux protéger les travailleur·euses contre les épisodes de canicule et fortes chaleurs de plus en plus récurrents et intenses dans le contexte de dérèglement climatique ! Pour la CNT-SO, au-delà des effets d’annonce, la prochaine évolution du droit du travail sur cette question, est loin d’être satisfaisante !

En plus des dispositions déjà existantes, un nouveau chapitre spécifique du code du travail entre en vigueur, à compter du 1er juillet 2025. Ce nouveau texte regroupe un ensemble de dispositions concernant la «prévention des risques liés aux épisodes de chaleurs intenses» mais il comporte de nombreux angles morts et insuffisances qui en réduisent la portée !

Ainsi les nouveaux textes sont concentrés sur l’évaluation des risques. Ils laissent en suspend la question de la définition de seuils thermiques opposables en fonction du type d’activités. Cela laisse une trop grande part d’appréciation à l’employeur et fragilise les éventuels droits de retrait en cas de fortes chaleurs.

Pourtant des seuils reconnus existent mais relèvent de la simple recommandation : il est nécessaire de leur donner un cadre légal ! L’Institut National de Recherche et de Sécurité considère ainsi que les valeurs de 30 °C pour une activité sédentaire et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique peuvent être utilisées comme repères pour agir en prévention. De même, la CNAM recommande de faire évacuer le personnel des bureaux quand les conditions d’hygiène et de sécurité deviennent mauvaises, avec un seuil de température résultante fixé à 34° l’été et 14° l’hiver (recommandation CNAM R.226).

La législation lie l’évaluation des risques et les mesures de prévention contre les fortes chaleurs aux alertes météorologiques Météo France ce qui rend ces nouvelles dispositions inopérantes dans bien des cas. La question de l’ambiance thermique, comme toute évaluation des risques doit être liée aux contraintes spécifiques aux unités de travail et postes de travail et non à des conditions extérieures indépendantes des conditions réelles de travail.

Nous sommes également critiques des capacités de mise en application et de contrôle de ces mesures d’autant plus dans un contexte de réduction des effectifs de l’inspection du travail (des centaines de sections restent non pourvues et seuls 45 postes sont ouverts au concours en 2025). Ces nouvelles dispositions ne débouchent pas sur des mesures contraignantes avec pénalités directement associées et n’offrent pas de nouveaux pouvoirs aux agent·es de l’inspection du travail comme un arrêt d’activité. En l’état actuel des choses ces nouvelles dispositions ressemblent à de simples recommandations. Dans ce cadre la nouvelle procédure de mise en demeure préalable à PV paraît totalement inadaptée dès lors que les nouvelles dispositions sont liées à des épisodes très spécifiques et temporaires que sont les alertes météo.

Pour la CNT-SO, la montagne annoncée accouche d’une souris. Avec de telles dispositions nous continuerons inévitablement à avoir des morts au travail pour cause de chaleur !

Nous continuons de revendiquer :
  • la reconnaissance de seuils de température opposables par les travailleur·euses en fonction du type d’activité et déclenchant des mesures de protection décorrélées des vigilances Méteo France ;

  • un renforcement des capacités de contrôle et sanction ainsi que des effectifs de l’inspection du travail.

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Retrouvez notre tuto d’auto-défense syndicale spécial « fortes chaleurs » (cliquez sur l’image)