Crèches privées : de la finance à la maltraitance

Un drame indescriptible est récemment venu mettre en lumière les graves dysfonctionnements des établissements privés de la petite enfance : dans une crèche lyonnaise du groupe People and Baby, un bébé de 11 mois a été empoisonné par une professionnelle qui se trouvait être seule sur place pour assurer l’accueil des enfants. 

Depuis, des questions émergent et les témoignages abondent :  ceux des professionnelles du secteur qui, depuis des années, dénoncent les conditions de travail et d’accueil, dans les établissements privés où la recherche du profit se fait au détriment du bien-être, de la sécurité et de la santé des enfants et des personnels. Et ceux des parents qui faute de solution alternative ne peuvent que constater l’épuisement des personnels et la maltraitance que subisse leur enfant.

Dans les crèches privées, on cherche avant tout à limiter les coûts et engranger des profits : les salaires ne sont pas alignés sur les grilles du secteur public, celles-ci n’étant soumises à aucune convention collective ; faute de matériel (couches, repas, etc. commandés en sous-nombre) les enfants ne sont pas correctement pris en charge et les professionnelles sommées de les rationner ; les capacités d’accueil sont sans cesse augmentées alors que les salariées restent à effectifs constants. 

Du fait de conditions de travail insupportables et d’un manque de reconnaissance criant de ces métiers quasi exclusivement féminins, le secteur souffre d’une pénurie de personnels qui place toutes les crèches en sous-effectifs permanent, contraignant les salariées à multiplier les heures supplémentaires, à renoncer à leurs temps de repos, à travailler en équipes restreintes et, parfois, à se dédoubler pour réaliser le ménage, cuisiner les repas… en même temps qu’elles devraient surveiller enfants. 

La seule solution trouvée par les pouvoirs publics a été d’abaisser les normes applicables, par exemple sur les taux d’encadrement ou sur les qualifications des intervenantes : de nombreuses dérogations ont encore plus dégradé les conditions d’accueil et de travail dans ces établissements. 

Les revendications des professionnelles ont été rejetées. Leurs alertes et celles des parents ont été ignorées. 

Dans le secteur privé lucratif, seuls les profits comptent et seuls les actionnaires sont entendus. 

Nous ne laisserons plus faire ! 

Nous exigeons, immédiatement : 

  • que soit créé un véritable service public de la petite enfance qui intégrera tous les établissements actuellement abandonnés au secteur privé
  • que les salariées en poste dans des établissements accueillant des jeunes enfants soient toutes placées, sans exception, sous convention collective nationale des acteurs du lien social et familiale
  • que des négociations nationales s’ouvrent sans délai pour une revalorisation conséquente des salaires et l’amélioration des conditions de travail

Témoignages et réactions d’ex-salariées de People & Baby après le drame de Lyon

Social / médico-social : toutes et tous en grève le 31 mai et le 1er juin !

La CNT-SO soutient l’appel à la mobilisation du secteur social et médico-social à la grève et mobilisation le 31 mai et le 1er juin

Appel du collectif 13 « Le social brûle » :

Les grévistes du nettoyage à l’ARS PACA seront là avec leur caisse de grève !

La crèche de l’œuf à la Busserine (Marseille 15°) est toujours menacée !

En juin 2018, la direction d’«Auteuil petite enfance », gestionnaire de la crèche de l’œuf à la Busserine, annonçait brutalement dans les médias, la fermeture du site, à la rentrée suivante pour des raisons de sécurité liées au trafic de stupéfiants.

Les salarié.e.s de la crèche ainsi que les habitants du quartier, surpris et inquiets face à l’absence totale de transparence quant à l’avenir des emplois et de la structure, se sont mobilisés pour obtenir des réponses claires de la part d’ «Auteuil petite enfance ».
Les salarié.e.s du site ont entamé une grève reconductible à compter du 19 juillet 2018. A l’issue de 5 jours de grève, il leur a été annoncé le maintien des emplois sur le site de la crèche de l’œuf pour une année scolaire, ainsi que la volonté de recherche de nouveaux locaux pour un déménagement au plus tard au mois de septembre 2019.

Cependant, dès la rentrée scolaire 2018, ces engagements se sont avérés mensongers : si la crèche de l’œuf a bien rouverte en septembre 2018, une des trois sections avait fermée. Une fois encore, les salarié.e.s ont appris cette fermeture par les parents, pendant leur mois de vacances !

Ensuite, alors que près de dix mois se sont écoulés depuis l’annonce de la fermeture du site, le personnel de la crèche de l’œuf se trouve dans une situation strictement identique à celle dans laquelle il était placé au mois de juin 2018, lorsqu’il a appris pour la première fois que leurs emplois étaient menacés.
En effet, il leur a été fait savoir, toujours oralement de façon particulièrement vague, que la crèche de l’œuf pourrait ouvrir à nouveau à la rentrée 2019, pour une durée indéterminée, le temps de finaliser les travaux d’une nouvelle crèche.

Nous dénonçons l’hypocrisie d’«Auteuil petite enfance » qui utilisait la fusillade de mai 2018 pour justifier la fermeture sans délai de la crèche de l’œuf mais qui depuis, en réalité, n’a pas tout mis en œuvre pour l’éventuelle relocalisation. La fermeture pure et simple de la structure est-elle depuis le début leur seul objectif véritable ?

De plus, les conditions et l’ambiance de travail ne sont grandement dégradées au cours de cette années, avec des suppressions de postes, ainsi qu’un climat de tension et de défiance permanent à l’encontre des salariés, notamment ceux qui avaient participé à la grève de l’été dernier.

Un courrier rédigé avec l’appui du syndicat CNT-Solidarité Ouvrière a été envoyé le 5 mars 2019 au directeur des « Apprentis d’Auteuil », ainsi qu’à l’ensemble des partenaires institutionnels et financeurs. Aucune réponse n’a été apportée depuis !

L’équipe syndicale CNT-SO dénonce encore une fois la gestion scandaleuse de ce dossier par les apprentis d’Auteuil, bien loin des « valeurs » qu’ils prétendent défendre. Une réponse claire doit être apporté aux salarié-e-s sur l’avenir de leurs emplois !

Rassemblement juillet 2018
Rassemblement juillet 2018

Grâce à la mobilisation collective, la «crèche de l’œuf» restera ouverte à la Busserine (Marseille 14°) à la rentrée !

Les grévistes de la « crèche de l’œuf » à la Busserine ont mis fin, vendredi soir, à leur mouvement entamé jeudi 19/07, après une nouvelle réunion avec la direction d’Auteuil Petite Enfance.

La mobilisation collective des salarié-e-s, parents, habitant-e-s et structures associatives aura permis d’éviter une fermeture en catimini et un plan social informel ! En effet, les représentants de cette filiale de la fondation des Apprentis d’Auteuil se sont engagés pour le maintien des activités de la structure pendant un an, avant un possible déménagement dans un autre site, Bd Corot (Marseille 13°).

Cette victoire des revendications des grévistes avec la réouverture du site en septembre et le maintien des emplois menacés, est une première étape. Il conviendra d’abord de de rester vigilants sur la durée et ce délai doit permettre de travailler à un avenir pérennisé pour la structure comme pour le site de la crèche de l’œuf.
Nous rappelons que la crèche est née, il y a près de 40 ans, d’une initiative des habitant-e-s et structures associatives du quartier et qu’ils ne souhaitent toujours pas un abandon des activités sur ce site, marque d’un déclassement toujours plus marqué de ce territoire. Il appartient aux différents acteurs publics concernés, finançant déjà largement les activités actuelles, de travailler dès maintenant, à un projet d’avenir pour le site, avec et pour les habitant-e-s de la Busserine !

Seule la lutte paie !

Revue de presse

Brève de Marsactu du 19/07
Article de France 3 du 19/07
Podcast de RCF du 18/07
La Provence, article du 10/07/18
Reportage de France 3 du 10/07/18
Marsactu, article du 10/07/18
Marsactu, article du 10/07/18
20 mn, article du 10/07/18
La Marseillaise, article du 09/07/18

Grève reconductible à la crèche de l’œuf à La Busserine (Marseille 14°) pour le maintien des emplois et de la structure !

Les salarié-e-s de la crèche de l’œuf à la Busserine (Marseille 14°) sont en grève reconductible depuis le jeudi 19/07, avec le soutien de leur syndicat CNT-Solidarité Ouvrière, afin de revendiquer le maintien des activités de la structure menacée de fermeture par le gestionnaire Auteuil Petite Enfance. .

Après un mois de flou artistique et de communication par médias interposés, la direction de cette filiale de la fondation des apprentis d’Auteil, a enfin reçue ses salarié-e-s, le 17/07. Cette réunion n’a pas permis de dégager des solutions claires sur l’avenir de la crèche et la pérennité des emplois des 15 salarié-e-s.
La direction a refusé tout maintien des activités en septembre dans les locaux actuels, même provisoirement. Elle a vaguement indiqué travailler sur un déménagement dans un nouveau local, pas encore homologué par la PMI mais n’a pas pris d’engagements fermes sur l’avenir des emplois en cas d’échec de cette solution. A moins de 15 jours de la fermeture estivale potentiellement définitive, les salarié-e-s sont toujours en attente de solutions concrètes, c’est inadmissible !

Si la structure est gérée par une association sous statut privé, il s’agit bien d’une activité au service des populations du secteur. Il n’est pas admissible de voir cette crèche fermer, dans des quartiers nord déjà largement fragilisés par des décennies d’abandon des politiques publiques. C’est pourquoi, nous interpellons encore une fois les institutions devant suivre ce dossier, notamment la préfecture et le département, responsable de la PMI : une solution doit être trouvée avant la fin juillet !

Les salarié-e-s grévistes et leur syndicat, demandent à être reçu le plus rapidement, Auteuil Petite Enfance ayant perdu beaucoup de crédibilité de part sa gestion amateuriste. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités !

Rassemblement de soutien, avec les parents, vendredi 20/07, à partir de 16H, la crèche à la Bussserine (52 BD Jourdan 13014). Soyons nombreux-euses !

Par la mobilisation de tous et toutes, la crèche de l’œuf vivra !

Maintien des activités pour la « crèche de l’œuf » à la Busserine (14°) !

    Parents et personnels, avec leur syndicat CNT-Solidarité Ouvrière, se mobilisent pour le maintien des activités de cette crèche privée gérée par une filiale de la «Fondation des apprentis d’Auteuil » et menacée de fermeture au 30 juillet 2018. Après un premier rassemblement réussi le 09/07, le combat continue !

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    Les conditions de fermeture sont une de ces mauvaises histoires marseillaises dont se régalent les médias… Les salariées réclamaient depuis longtemps de meilleures conditions de travail et un déménagement dans un autre local, suite aux violences dans l’environnement direct de la crèche dont elles et les enfants sont les témoins, notamment la fusillade du 22 mai dernier. Or le 13 juin, on annonce oralement aux salariées que la crèche ne rouvrira pas en septembre et on leur conseille de chercher du travail ailleurs, sans se préoccuper d’aucune procédure officielle de licenciement. Les parents ne sont pas informé dans un premier temps avant d’être averti oralement de ne pas se réinscrire en septembre !
    Ces pratiques sont inadmissibles et démontrent un mépris profond des 15 salariées comme des familles des 35 enfants accueillis, bien loin des « valeurs » revendiquées par les apprentis d’Auteuil.

    Au delà de cette gestion humaine scandaleuse, il n’est pas admissible de fermer une crèche dans des quartiers nord déjà largement abandonnés des politiques publiques. Les causes de cette fermeture ne sont pas économiques, cette structure étant largement financée par des acteurs publics (CAF, CD13, ville de Marseille…). Nous interpellons donc directement les pouvoirs publics et financeurs : une solution doit être trouvée pour maintenir les activités de la crèche et les emplois des salariées.

Revue de presse

La Marseillaise, article du 09/07/18
La Provence, article du 10/07/18
Reportage de France 3 du 10/07/18
Marsactu, article du 10/07/18
Marsactu, article du 10/07/18
20 mn, article du 10/07/18

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communiquecrechebusserine_04juillet18

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CNT-Solidarité Ouvrière Santé & Social PACA